Carnets de Seattle: Patchwork d'impressions et d'humeurs d'un Français expatrié puis revenu des Etats-Unis. Depuis mars 2011, ces carnets sont aussi le journal de mon combat contre la leucémie, les séquelles de la greffe de moelle osseuse et le cancer secondaire apparu en Janvier 2024...

jeudi 24 décembre 2009

Joyeux Noël

Histoire de mettre un petit peu de Noël dans tout mon ralage, voici une petite photo de la Space Needle et de son arbre de Noël.


space needle arbre de noël seattle
image de DonL
Joyeux Noël à tous!

mercredi 23 décembre 2009

Bienvenue à Paris: l'atterrissage

Enfin on survole la France. Malgré la fatigue qui commence à se faire sentir, on est plus réveillé que jamais, le nez collé au hublot. On reconnaît la campagne normande depuis le ciel avec ses villes biscornues, ses routes entortillées, les méandres de la Seine. Même la teinte de la lumière des lampadaires vu du ciel est familière.

Pas de doute, on est en France.

C'est surprenant, cet espèce d'émotion qui monte au fond de nous. On est de retour au pays, on le ressent profondément tout les deux. L'avion n'en fini pas d'atterrir, on a envie de descendre et d'en finir, de finalement arriver à Paris et de s'en mettre plein les mirettes.

Oui, mais.

Charles de Gaule, c'est vraiment la honte. J'ai honte en progressant dans les coursives qui nous emmènnent au contrôle des passeports. C'est exigu, c'est moche, c'est vétuste. Ça ne pue pas, mais presque. Ça devrait puer, vu la tronche que cela a.

Soyons justes: le débarquement est étrangement efficace et on récupère nos bagages en un temps record. C'est après que cela se corse: on doit prendre le RER (heureusement le RER B n'est pas en grève, lui...), et c'est pas gagné. On est Français et on peine pour trouver notre chemin, un comble. Je n'ose même pas imaginer la première impression que cela fait sur des étrangers.

On se pose brièvement la question de prendre un taxi, tellement nous sommes épuisés et déprimés par cet aéroport qui n'est même pas digne d'une ville du tiers-monde.

Et puis, on tombe sur ça.


Oui, pas de doute, on est en France.


lundi 14 décembre 2009

On prend l'avion demain

Demain soir, nous serons dans un avion à destination de Paris. Nous allons passer trois semaines à faire des allers retours entre Paris et les 4 coins de la France.

Honnêtement, je pensais que cela serait un post facile, presque gratuit. Une petite blague sur le fait que pour la première fois de notre vie nous serons en France en temps que touristes, et hop, emballé c'est pesé.

Et ben en fait non. j'ai du mal à accoucher de ce post parce que je suis tiraillé entre des émotions complètement contradictoires et j'ai beaucoup de mal à faire le tri.

En fait d'un coté je me sens un peu comme un ex alcoolique qui s'apprête à se servir un verre (de France), tout en sachant bien qu'arrêter de nouveau sera encore plus dur que la première fois.

De l'autre coté, je me sens un peu comme un alcoolique qui s'apprête à se séparer, à grand peine, de sa bouteille (de Seattle) tout en sachant qu'il a déjà décidé de reprendre.

Bon ces images ne sont pas parfaites, mais elles ont le mérite (j'espère) de clarifier les émotions diamétralement opposées qui nous animent ce soir.

En fait, on se prend en pleine face cet espèce de manque que je ne comprenais pas forcément avant de partir et qui est commun à tous les expatriés je crois, manque que l'on ne pourra pas combler parce que l'on est porté par ce besoin de voyage.

On se rend compte aussi que six mois ont suffit pour que l'on se sente déracinés. Pas vraiment chez nous à Seattle, plus vraiment chez nous en France. J'en parlais avec un expatrié il y a un an, sans trop comprendre. Je comprend mieux maintenant.

Et en plus on a le DVD de la famille Addams qui arrive demain par la poste. Merf.


vendredi 11 décembre 2009

Un soir en rentrant du boulot

Pourquoi est-ce que j'ai eu l'idée de prendre cette vidéo par -10C en me caillant les doigts, mystère.

Pourquoi je vous la montre, mystère aussi.

Spéciale dédicace à tous les gamins qui ont fantasmé devant le gros camion américain de Mask quand ils étaient petits.




mercredi 9 décembre 2009

Un matin en bus

Il y a un truc de Paris qui ne me manque pas, c'est le métro.

Enfin, c'est plus complexe que ça. Le métro de Paris est quand même super bien foutu et les gens qui critiquent la ligne 13 n'ont jamais passé vingt minutes à attendre un bus par -10°C, pour devoir ensuite monter dans un bus bondé et se taper une demi-heure sur l'autoroute, debout, lancé à 90, priant pour sa vie et pour qu'une grand mère n'ai pas l'idée saugrenue de tailler une bavette.

Mon problème avec le métro Parisien en fait c'est juste que j'en avais raz la casquette d'être sous terre 20 heures par semaine, ça me tapait sérieusement sur le système. Je faisais overdose, peut-être parce que je savais que j'allais bientôt partir, je sais pas. Peut-être juste parce que passer sa vie dans le ventre de Paris, ça use.

Le système de bus de Seattle est relativement bien foutu, mais cher et pas très prévisible, et pour des raisons économiques essentiellement fréquenté par des gens qu'ont pas de thunes, du coup c'est parfois (voir même régulièrement) la cour des miracles. Bref, au premier coup d'œil, rien qui ne puisse faire regretter la RATP.

Il y a des compensations. Tous les matins, je vois le soleil se lever sur le mont Rainier, la Space Needle et le lac Union. Et ça, ça défonce pas mal.








mardi 8 décembre 2009

Thanksgiving

Oui, je suis à la bourre, c'était il y a plus de deux semaines, je sais. Mais ce n'est pas parce que je manque de choses à raconter, bien au contraire.

Alors déjà pour ceux qui ne savent pas, Thanksgiving, c'est la plus importante fête américaine, c'est à dire celle qui est suivie le plus religieusement (c'est le cas de le dire) par les américains. On a même fait le pont, c'est vous dire!

Je ne saurais en revanche pas vous dire ce qu'on fête exactement, j'étais un peu plus focalisé sur ce qu'on allait manger que sur l'archéologie. On se refait pas.

Par contre ce qui m'a étonné, c'est que contrairement à Halloween, ce n'est pas une fête ou on subit du marketing à outrance, bien au contraire. La seule exception notable étant les vendeurs de dinde, mais bon la dinde c'est assez difficile à décliner en produits dérivés... Encore que, faudrait peut-être que je me méfie en disant ça. Bref en dehors du rayon barbaque de ton supermarché, tu te sens pas trop agressé.

C'est au contraire une fête ou pour une fois les gens prennent du recul, passent du temps en famille, bref un îlot de paix au milieu de la vie ultra-compétitive des américains.

Bon nous c'est vraiment pas notre culture, alors ça nous à un peu laissé froid le coté remerciements et tout ça, par contre vous commencez surement à nous connaître, on allaitpas laisser passer une occasion de bien bouffer.


Et bien bouffé, on a! Et pas qu'un peu, le sport national étant d'ailleurs de cuisiner 3 fois trop de bouffe pour pouvoir donner des restes aux invités pour continuer le repas le lendemain. Je déconne pas, on a fait 2 repas ensuite avec les restes. Because we can.

Une seule absente, la dinde, pour cause d'un couple végétarien parmi les convives. Thanksgiving n'étant pas Thanksgiving sans dinde, nous nous sommes vengés sur un whisky « Wild Turkey » ma fois assez fameux.

Et puisque je parle de Thanksgiving, littéralement « Le donnage de remerciements » (en gros), j'en profite pour vous parler d'un truc qui me trotte dans la tête depuis un moment, d'autant que nous sommes à la veille (une semaine!) de notre premier retour en France, ce qui marque un jalon dans cette histoire.

L'expatriation, c'est à la fois facile (tu prends ton billet d'avion, tu fais ta valise, tu décarres et tu fais pas chier) et très compliqué, surement pas pour les raisons que tu imagines d'ailleurs.

Une constante de notre expérience, ce qui nous a le plus surpris je crois, c'est l'incroyable gentillesse des gens.

Nous avons reçu tellement d'aide que vous faire un résumé ici serait trop long, indécent, et surtout trop personnel. On a reçu de l'aide de partout, en France comme aux US, parfois de personnes complètement inattendues (comme notre coiffeur à Paris, allez le voir il est adorable) , parfois de façon matérielle, parfois simplement sous la forme de quelques mots qui changent tout et rendent tout possible.

Bref, je profite de ce post pour les (vous, puisque certains me lisent), remercier tous. Et tant que j'y suis remercier ma femme qui m'a embarqué dans cette aventure. I love you.


lundi 7 décembre 2009

Snuggies

Les états-unis possèdent une avance technologique indéniable, qui leur permet d'inventer des objets absolument indispensables.

D'ailleurs, aparté, c'est parfois surréaliste de parler avec des américains: du genre on parle d'iPods et on te demande si ça existe en France. Soit ils pensent qu'on est attardé, soient ils n'en savent vraiment rien, et c'est au moins aussi flippant. Rigolez pas, ça m'est arrivé régulièrement, et ça m'arrive encore.

Bref, revenons à nos moutons: on a découvert un objet qui va révolutionner l'histoire de l'humanité, qui va transformer la vie de l'homo couch-potato, roulement de tambour, j'ai nommé le Snuggie, pluriel Snuggies.


Le Snuggie, attention les yeux, c'est une couverture avec des manches! C'est la révolution absolue de la glande devant la TV: tu peux glander au chaud sous ta couverture, en buvant ton soda, en bouffant tes nachos comme un cochon (ça fait aussi tablier bavoir) , en utilisant la zapette, sans jamais risquer d'attraper froid. En fait le seul truc qui manque c'est un glory-hole, si tu voix ce que je veux dire.

En bonus, tu as le choix parmi des dizaines d'imprimés tous plus hideux kitchs les uns que les autres. C'est-y pas beautiful?


dimanche 6 décembre 2009

Chocolat au Bacon

Sans déconner, pour le chocolat, oubliez la Suisse.

Seattle héberge des chocolateries de qualité, avec des chocolats fabuleux, comme le chocolat au curry que l'on trouve chez Theo. Faut essayer pour comprendre, c'est à tomber par terre.

Aujourd'hui on est tombé sur une marque de chocolat auto-proclamée "de luxe" avec par exemple un chocolat aux goji berries et au sel de l'Himalaya... Et ce chocolat: Mo's bacon bar.


Ca fait pas super envie comme ça a priori... Moi ça m'évoque un vieux MacBacon pourri plein de gras.

Alors évidemment on a décidé d'essayer, normal.

Et ben figurez vous que ca démonte pas mal. C'est un peu comme les caramels au beurre salé, façon amérique :).


lundi 30 novembre 2009

Ce que j'ai appris en six mois (à mon tour)

Avant le départ, une de composantes majeure de l'expérience d'expatriation c'est la peur.

Cette peur, c'est avant tout une peur du changement qui peut-être décomposée en plusieurs variétés. J'en retiendrais deux: la peur de l'inconnu et la peur de l'insécurité, qui sont subtilement différentes.

La peur de l'inconnu est à priori plutôt saine, c'est l'instinct de conservation de base. Paradoxalement, c'est à la fois celle qui est ponctuellement la plus intense est la plus facile à combattre. Je m'explique.

Avant le départ nous étions accroc à Grey's Anatomy. La série se passant à Seattle, on regardait des épisodes en essayant de voir des bouts de la ville, ce qui est d'ailleurs assez compliqué vu que la série se passe essentiellement en intérieur (et donc dans des studios à LA). Un soir donc, nous avons regardé l'épisode de trop, un épisode avec un long plan de Downtown Seattle de nuit, avec le trafic en accéléré.

Ce plan en particulier nous a littéralement tétanisé de trouille. Cela nous a mis face à l'ampleur de ce que l'on s'apprenait à entreprendre, à l'étendue du décalage culturel et géographique qu'impliquait toute l'entreprise. On s'est regardé en, faute d'une meilleure expression, faisant dans notre culotte.

On n'est pas resté longtemps dans cet état: l'un de nous à dit un truc du genre « Au moins, on verra ptet des orques dans la baie du Puget Sound, c'est de la balle! », l'autre à dit « waip » en se réservant une vodka et ce moment de panique est vite passé.

Petite note au passage, quand on est parisien, être terrorisé par Downtown Seattle, c'est un peu crétin, parce que c'est pas une si grande ville que ça. Encore, si vous venez de Noirmoutier les Charrues en Limougeaud, peut-être que ça peut vous impressionner, mais si vous avez habité en ville, normalement c'est bon. Salut, Fred, Chris, no offense :).

Cette peur là est plutôt saine et pour la combattre, il suffit de s'armer en prenant les précautions idoines et en prévoyant les issues de secours qui s'imposent.

La deuxième peur qui va vous tenailler est beaucoup plus insidieuse parce qu'elle se dissimule en d'autres peurs beaucoup plus raisonnables et elle est du coup beaucoup plus dur à comprendre et à combattre. Elle est aussi moins intense, moins ponctuelle, plus diffuse. Je ne sais pas trop comment l'appeler alors dans l'introduction je l'ai nommé peur de l'insécurité, mais c'est plus une peur de perte de confort pour nous occidentaux.

Dans mon cas, cela signifiait quitter un boulot stable, un appartement que je venais d'acheter et de repeindre entièrement, des meubles design que j'ai amoureusement accumulé pendant quelques années, des babioles diverses et variées. Bref en gros tirer un trait sur le confort matériel que m'ont apporté sept années de travail et revenir à un mode de vie proche de celui que j'avais quand j'étais étudiant où en simplifiant ce que je possède tient dans une valise et où je dors ou je peux, quand je peux.

Le problème dans notre monde moderne, c'est qu'il est facile de confondre ce que l'on est avec ce que l'on possède et ce dont on a besoin avec ce dont on (nous as donné) envie.

Dans les commentaires au post de Celia sur ce qu'elle a appris pendant ces six mois à Seattle, quelqu'un dit (je paraphrase) « Je vivrais bien une vie plus simple, mais c'est difficile à Paris ».

Oui... Mais. Ce qui est difficile c'est de se débarrasser de ses habitudes et des couches de besoins illusoires dont on est enduit, pas de le faire « à Paris ».
Et pour moi cette phrase est révélatrice d'une peur sous jacente de lâcher prise, de laisser aller des attaches matérielles. Finalement, c'est un peu une peur de la dissolution qui s'exprime.

Cette peur sous toute ses formes, a véritablement été la plus dur à vivre en préparant notre départ, en tout cas pour moi. Cela va peut-être vous sembler étrange, voir insultant, mais le plus difficile à été de ranger mon appartement au fond d'une cave et de partir avec mon baluchon, pas de dire au revoir aux copains. Vous commencez surement à comprendre pourquoi je n'aime pas cette peur. Contrairement à l'autre elle est nuisible, nocive, et pas facile à gérer.

Et comme Celia, j'ai assez vite compris que j'avais besoin de peu de choses pour être heureux: m'endormir avec elle, garder un contact avec ma famille et mes amis, et avoir une stimulation intellectuelle. Et basta.


vendredi 27 novembre 2009

Comment j'ai appris à n'avoir besoin de (presque) rien aux USA

Ce titre a de quoi surprendre, les USA étant considérés comme un des pays les plus consumériste du monde. Tout est fait pour que vous ayez envie et besoin de dépenser de l'argent, d'acheter ce dernier produit aperçu lors d'une des nombreuses publicités qui jalonnent votre chemin ou qui parsèment votre émission télé favorite...

En outre écrire ce post le jour du Black Friday est une gageure à lui seul.

Tout à l'heure dans le bus qui m'emmenait à Downtown après avoir écumé au bras de mon mari tous les magasins de "The Ave "pour trouver, essayer des chapeaux, vêtements, je me suis demandé ce que j'avais appris depuis notre arrivée en mai dernier.

Six mois ici, bientôt sept... Ces mois passé loin de vous, loin de Paris, dans un nouvel environnement et une nouvelle vie, m'ont appris énormément de choses. L'une d'elle est que je n'ai pas besoin d'acheter 200 euros de maquillage par mois chez MAC, ni de dépenser 400 euros en fringues, ce qui constituait avec les sorties mon plus gros budget…


Finalement, j'ai besoin:

D'un appartement correct, même si je rêve d'une maison design comme celle de ma chef ou d'un loft de bric et de bois comme à Pionner Square. Notre appartement est banal, oui j'avoue mais il restera notre premier appartement, notre cocon.

Les meubles, on vous en a déjà parlé dans un post précédent. Entre Ikea et la récup on rêve toujours des objets vu cette après-midi dans des magasins design... Mais le rêve c'est bien!

Une connexion internet... Là je vais rester très "branchée" mais qui peut vivre sans internet aujourd'hui? J'avoue je suis totalement accroc au web 2.0, mais on va dire que c'est parce que je suis expat :D.

De bien manger, ça c'est essentiel et ici c'est un bonheur de faire ses courses à Whole Food et au marché. C'est peut être le seul budget qui n'a pas diminué et je remercie ma famille de m'avoir donné cette éducation du plaisir de manger et du plaisir de cuisiner... Quel plaisir de papoter avec deux de mes collègues de petits plats et des restaurants, les amoureux de la cuisine se rencontrent vite...

De vêtements, oui quand même, mais finalement depuis six mois je n'ai seulement craqué que pour quelques robes, deux paires de bottes (j'en avais marre d'avoir les pieds mouillés), d'un chapeau et de ma veste d'amour en cashmere... Tout ça acheté dans mon petit magasin Vintage sur "The Ave". En six mois j'ai du dépenser, allez, 300 dollars...50 euros par mois! Je ne porte toujours pas le même vêtements deux fois dans la même semaine mais une semaine sur l'autre ça ne me gène plus, j'ai redécouvert les essentiels de ma penderie et les différentes combinaisons possibles.

De maquillage? Pas vraiment non. Hélène me fait toujours autant rêver à chaque vidéo, la palette indigo de Lancôme me fait de l'œil de puis 4 mois, mais en fait la dernière fois que j'ai porté un smoky c'était pour Halloween, ou je m'étais déguisée en parisienne :D

Je suis encore loin d'être une vrai décroissante, mais je vais doucement sur la voie de la simplicité volontaire. Comme dirait ma tata, ces six mois ont été un retour à l'essentiel. Finalement, comme dirait ma carte bancaire: "le bonheur cela ne s'achète pas, pour tout le reste, je suis là".

Mais alors pourquoi vous parler de ça? Peut-être juste une peur que tout ceci ne soit qu'illusion, même si je n'y crois pas et qu'en passant ces quelques jours prochains avec vous à Paris tout ceci va disparaitre, que je vais retomber dans les limbes du consumérisme et du superficiel.

Et puis même, même si je retombe dedans ça ne sera qu'un petit shot de drogue, le petit choc qui va me conforter dans ma vie, ma vie ici.

Je vous dirai ça en Janvier!

Mais avant ceci, à nous Paris!


mardi 24 novembre 2009

Tramway

Il n'y a pas de métro à Seattle, à proprement parler.

Le truc qui s'en approche le plus, c'est le tunnel qui coure sous la 4ème Avenue Downtown, qui est emprunté par une bonne vingtaine de lignes de bus qui distribuent le nord et le sud en passant par le centre.

Nous avons donc 4 stations en sous-sol, qui sont empruntées par des bus donc, mais aussi très récemment par un nouveau tramway, le Link Rail, qui vous rappellera surement les métros modernes de villes française (on a le même depuis plus de 10 ans à Rouen, Lyon, Bordeaux, Paris)... (Pour ceux qui connaissent Seattle, oui, il y a d'autres tramways, je simplifie parce que sinon j'y suis encore demain).

le métro de Seattle
Rien de nouveau sous le soleil donc, si ce n'est qu'ici à Seattle, c'est apparemment une petite révolution, au point d'ailleurs que les débats autour de la construction de nouvelles lignes de transport en commun en général et de tramway en particulier ont focalisé une partie du débat électoral récent. Il faut savoir que des conservateurs Seattleites trouvent que c'est du gâchis, qu'il faudrait mieux construire d'autres routes, vous voyez le topo, le discours républicain inepte standard.

Bref, on va pas trop faire de politique non plus, je ne vais pas vous résumer pourquoi il faut développer un système de transport en commun efficace dans toute métropole (ou non), cela me semble à peu près évident.

Le truc amusant dont je voulais vous parler avant de m'égarer à vous parler politique et tout, c'est donc que pour une raison que j'ai du mal à comprendre, ce tramway fait peur. En gros quand il arrive à quai, il est annoncé par une sirène stridente qui vous éclate les tympans, comme si c'était un truc ultra-dangereux. Quand il part, idem, on a droit à un barouf du tonnerre... Pour faire une analogie, on a un peu l'impression d'être les indiens qui découvrent le cheval de fer.

Le fait que les bus font exactement la même taille, sont bardés de rétros autrement plus dangereux et s'arrêtent eux sans aucune signalisation auditive ne gêne personne.

Je vous parle de tout ça parce que ça m'irrite un peu. Pour une fois que l'on sors du cliché de l'américain de base et de sa bagnole, et qu'il y a des initiatives pour développer des alternatives qui font un peu plus sens énergétiquement parlant, on dirait que tout est fait pour la saboter, un peu comme un gamin qui casse son jouet plutôt que de le prêter.

Pendant ce temps, à Lyon, les transports en commun sont passé devant la voiture. Bravo à eux.


dimanche 22 novembre 2009

Mallornes

Est-ce que Tolkien aurait pu décrire les mallornes, les arbres aux feuilles d'or de la Lothlórien, s'il avait vécu dans l'été perpétuel de la Californie?


Je ne crois pas.



jeudi 19 novembre 2009

Ce qui devait arriver arriva

Juste au moment où je pensais avoir fini mon programme, je me rends compte que mon code est naïf et que j'effectue n² itérations au lieu de n. Le problème c'est qu'il est 5h, et j'ai pas spécialement envie de rester plus longtemps: ça fait 8h que je bosse sans prendre de pause, je suis en avance, bref, faut pas trop déconner non plus, je me taille.

Je sors donc du boulot, un peu complètement dans la lune, encore en train de refactoriser mon code dans ma tête. En bon geek, il va me falloir une heure pour arrêter d'y penser, et encore. Pour les fans de Big Bang Theory, quand Sheldon et Kuthrapally bossent devant le tableau noir, ben c'est à peu près mon état. Sauf que je suis bien habillé, soyons sérieux deux minutes, je reste Parisien.

Heureusement, le geek est une créature évoluée, un mutant: quand il est perdu dans ses pensées, un pilote automatique prend le relai et l'emmène à bon port automagically (et lui permet de répéter la dernière phrase qu'on lui a dite aussi, voir plus, ça dépend de la ram que t'as dans ta config, moi typiquement c'est pas des masses mais j'ai upgradé suite au mariage).

Mes pas m'amènent donc au bord du quai du métro sans intervention consciente de ma part, par pure habitude... Et j'attends sur le bord du quai comme d'habitude, en optimisant allègrement mon algorithme, faisant toute confiance au système d'exploitation qui a pris le relais de la gestion de mon corps pour monter dans le bon bus.

Dans un petit coin de ma tête, un warning s'est allumé. Je fini par regarder ce que c'est, sinon c'est comme gtalk, c'est chiant quand ça clignote dans la barre des taches, ça me distrait.

Que pasa donc? Ah, oui, normalement, il ne pleut pas quand on attend le métro, bonne remarque.

Hum. Je branche la webcam pour voir ce qu'il en est. Wooooooooooooloulou Fuuuuuuuck!

Trop tard. De deux secondes.


La voiture passe en trombe et rase le trottoir, roulant à 60 à l'heure dans cette magnifique flaque. Comme un con, je suis juste au bord de la route, pas dans l'abri. J'ai à peine le temps de réagir que je me retrouve trempé comme une soupe.

Le pire c'est qu'ici, et spécialement dans le quartier ou je bosse, on peut pas gueuler après les cons, parce qu'on court toujours le risque que ça soit un con armé.

Fuck.


mercredi 18 novembre 2009

Le gars tout nu en novembre

Une fois n'est pas coutume, ce post commence par une photo d'une pub que je viens de prendre dans le bus.

pub bizarre dans un bus de seattle
C'est une pub pour une compagnie d'assurance dont l'accroche est la suivante: « Nous sommes comme vous: un peu différents » avec une photo d'une caricature d'un habitant de l'état de Washington.

Jusqu'à maintenant, je ne trouvais pas ça très fin où drôle: il était clair que par « différent », on entendait « simplet », comme le Bayrou des Guignols à une époque (« Il est un peu … différent, hin hin »), avec par exemple une affiche titrée « Le gars qui ouvre ses bières avec les dents » accompagnée d'une photo d'un gars aux chicots défoncés et à l'air passablement Homérique (l'américain, pas le grec, d'oh).

Bref j'étais un peu perplexe, ayant du mal à comprendre le but d'une pub dont le message principal est « On est comme vous: bouseux, cons, et alcooliques ».

Mais cette affiche-ci, elle est vraiment marrante, parce que figurez-vous que « Le gars qui est torse nu par 5°C », il existe et je l'ai encore croisé hier.

Je me couvre bien, j'ai une écharpe, je met mon blouson de ski même parfois tellement il pleut des chiens et des chats, et jamais je n'oublie mon parapluie (paix à son âme, d'ailleurs), et je trouve encore le moyen de me peler les miches.

Pendant ce temps, j'ai un collègue qui arrive tous les jours en short, ce matin j'ai encore croisé une jeune fille toute pimpante en jupe et en... tongues et je suis sur que si je regarde par la fenêtre du bus 5 mins, je vais croiser un gus dans une tenue pas possible... Bingo, encore un gars en short (oui, je vous écrit depuis le bus, c'est du live là mesdames messieurs).

Bref, les gens ici, ils sont vraiment pas normaux, et cette pub, pour une fois, est drôle.

Allez, je vous laisse, moi j'descends là.


lundi 16 novembre 2009

Mon premier parapluie

Jusqu'à Seattle, j'ai toujours détesté les parapluies. Je trouve que quoi que l'on fasse, on a toujours l'air d'un guignol, à moins d'avoir l'un des quelques parapluies ultra-fancy du type parapluie avec une poignée de Katana (oui, ça existe, j'en ai vu un ce matin), et encore.

Comme on a encore plus l'air d'un guignol avec un manteau de ski ou pire trempé comme une soupe, je m'étais un peu résigné, à mon corps défendant. Ma conversion ne s'est pourtant pas faite sans heurts

L'idée d'avoir un parapluie sur soi en permanence, voir de l'utiliser m'était tellement étrangère qu'un soir j'ai attendu une bonne dizaine de minutes sous un porche que l'averse s'arrête (ben voyons, tu peux courir) avant de réaliser que j'en avais un dans mon sac. Je ne vous raconte pas la tête des gens qui étaient avec moi à l'abri, quand au bout de dix minutes, j'ai sorti mon parapluie et je les ai laissé en plan... Ils ont du croire que je me foutais bien de leur gueule :).

Le pire, c'est que quand elle (ma femme, à qui je dois d'être au sec entre autre, suivez un peu) avait mis le parapluie dans mon sac, j'avais grogné, n'aimant pas trop qu'on touche à mes affaires d'une part, encore moins pour y fourrer un parapluie d'autre part.

Bref, depuis cet épisode, j'ai toujours religieusement pris mon parapluie avant de sortir.

Ce qui m'amène à aujourd'hui, et à une bien triste nouvelle: mon fidèle ami a rendu l'âme ce matin à 8h28, entre Yesler Way et 1st Avenue South après des rafales particulièrement violentes. Au vu des dégâts, je dirais qu'il a souffert. J'aurais bien versé une larme mais faut pas déconner, j'allais pas encore me mouiller plus.

Il aura donc survécu 15 jours au temps de Seattle.

Je commence à comprendre pourquoi les Seattleites n'utilisent pas de parapluies. Ça fait trop mal quand on en perds un tragiquement comme cela.

dimanche 15 novembre 2009

Pardon my french

Vendredi, pour la deuxième fois, l'on me demande: « Did you jut say merde ?».

Je trouve ça amusant, cette tendance que l'on a à essayer de repérer les « gros mots » dans d'autres langues.

Bizarrement, je jure plus fréquement en anglais qu'en français maintenant, ce qui est un peu stupide vu que je pourrai encrypter mes insanités « Navajo-style », et qu'il est assez mal vu de jurer ici quand on est pas docker (« Each time you say fuck, Jesus cries »... oops).

En fait je ne jure en français que quand j'ai besoin d'être un peu créatif en construisant des expressions à rallonge, en général impliquant la génitrice de l'objet de ma colère (où de mon étonnement).

Pour le juron court en revanche on a quand même rarement fait mieux que le percutant « Fuck » (et je me gausse déjà en imaginant comment Google va traduire cette page, peut-être un truc du genre: « On a rarement trouvé mieux qu'une baise percutante » avec un peu de chance).

Je manque par contre d'expressions composées un peu imagées... J'ai pourtant acheté un dictionnaire d'argot, mais c'est de l'argot commun, pas grossier... Autant j'aime les jeux de mots du genre « ginormous », autant c'est pas ça qui va m'apprendre à parler comme un docker...

D'ailleurs, vous pourriez me demander: pourquoi cette obsession d'apprendre les plus gros jurons possible?

Je vais vous faire une réponse typiquement américaine: « Because I can ».


jeudi 12 novembre 2009

Automne

C'est étrange. je suis venu assez régulièrement aux U.S mais toujours à l'occasion de vacances, donc en été.

J'associais donc le pays au beau temps, à une chaleur écrasante, à des odeurs de graillon qui se propagent d'autant plus dans l'air surchauffé.

Jusqu'à maintenant la pluie qui fait la réputation de Seattle c'était surtout un concept et globalement la ville sentait plus les vacances qu'autre chose.

Cela fait maintenant quelques semaines que l'automne s'est installé, et le panel de sons, de couleurs, d'odeurs, a changé. Quand on habite longtemps à un endroit, cela semble normal, l'automne. Quand on arrive dans un nouvel environnement, c'est une expérience à part entière, ou l'on redécouvre un paysage que l'on a à peine apprivoisé.

Avec le changement de saisons, on a d'autant plus l'impression de s'inscrire dans un cycle, et paradoxalement, cela aide à s' « ancrer » dans notre nouvelle vie: on vit ici maintenant, cela n'était pas qu'une aventure de vacances...


Le plus étrange, c'est que je me sens d'autant plus chez moi que le climat est très proche de celui de ma ville natale (Rouen, la ville de Monet où l'automne est synonyme de pluies continuelles).

Les Seattleites me demandent régulièrement si ce crachin perpétuel ne me déprime pas, en me disant que je vais finir par m'habituer. Ce qu'ils ne comprennent pas, c'est que j'ai grandi dans ce temps.

J'adore prendre le bus quand il pleut à verse et que toute les couleurs, toutes les lumières sont mouillées. J'aime le son de la pluie sur les vitres du salon. J'aime l'odeur de mouillé le matin quand je me lève et que je cours après le bus.

Paradoxalement, à dix mille kilomètres de la France, l'environnement est plus similaire à celui de mon enfance que lorsque j'habitais à Paris. Des cycles au sein de cycles...


jeudi 5 novembre 2009

Soyez poli avec le chauffeur de bus

J'avais déjà écrit un post sur les arrêts de bus de Seattle cet été, où je m'émerveillais (je suis un grand enfant) du fait qu'ils soient à l'envers, ce qui me semble plus intelligent en terme de protection des éclaboussures.

L'utilité n'étais pas forcément évidente de prime abord, surtout que la photo était prise en plein soleil, du coup ce soir j'ai fait une photo de l'arrêt de bus à la sortie de mon boulot.

arrêt de bus de seattle
Bon, mon téléphone n'est vraiment pas au top pour prendre ce genre de photos de nuit, alors au cas où cela ne serait pas évident, la grosse masse noire, c'est une flaque de la taille de la Manche.

On comprend un poil mieux pourquoi les gars ils ont réfléchi deux minutes et ils ont retourné l'abribus. Surtout que la route en question est une quatre voie, et que ça va relativement vite (sauf aujourd'hui pour cause de travaux). Suffirait d'un conducteur un peu facétieux (un euphémisme pour con et sadique) pour se prendre une vague façon Hawaii.

D'ailleurs, ici, on remercie le conducteur quand il s'arrête lentement sans faire d'éclaboussures, et on évite de le faire trop chier dans l'ensemble. Question de survie.





mardi 3 novembre 2009

Pumpkin Carvin'

Punaise mes enfants, je vous raconte pas, je suis éclaté. Faut dire que je m'étais un peu habitué à dormir 9 heures par nuit et à faire une petite sieste digestive.

Du coup, j'en prends un peu plein la tronche, nouveau taff oblige. Je vous raconterai bien, mais pour le moment quand j'en sors je suis tellement farci qu'en fait j'ai envie de parler d'autre chose, et puis je suis méga à la bourre sur Halloween...

Donc cette année, contrairement aux autres, on a pu fêter Halloween sans avoir l'impression de se faire marketer la tronche par un grand capital qui ne sait plus quoi inventer. Enfin, si, mais ici, le grand capital, c'est culturel. Bref, je me comprends et j'ai la tête comme une courge spaghetti donc je ne vais pas m'attarder. Notez que la courge, c'est de saison.

Après la cueillette de citrouille que je vous ai abondamment décrit, nous sommes donc passé au Pumpkin Carving, toujours avec notre amie E, qui a assumé la lourde tâche de nous initier à une célébration décente d'Halloween.

La tradition veut donc que les enfants creusent les citrouilles pour faire des Jack-O-Lantern que l'on met ensuite sur les perrons des maisons. Au passage, on peut récolter les graines qui sont à l'intérieur pour les saler et les passer au four, d'ailleurs en ce moment même je suis en train de picorer dans les graines qui nous restent. Miam.

Si l'on est un grand enfant, on peut aussi enduire sa femme de chair de citrouille; c'est gluant a souhait, cris perçants garantis. Personnellement, je ne vous conseille pas forcément, apparemment, les représailles sont (seront) terribles.

Je vous laisse admirer nos créations: on a la citrouille chevelue aux yeux mangas,



et la citrouille de geek en forme de space invader (raté, d'ailleurs).




Normalement, on met ensuite les citrouilles devant sa porte avec un lumignon dedans. Comme nous on vit dans un immeuble et bien on les a gardé en intérieur. Comme qui dirait une fausse bonne idée: dehors il pèle sa race comme on dit par chez moi, du coup, ça fait congélateur. et ca conserve ta citrouille. Par contre, en intérieur ta citrouille elle développe assez rapidement des formes de vie saugrenues, odorantes et globalement indésirables, ce qui fait que nous avons malheureusement du les jeter prématurément :/.

J'ai encore plein de choses à vous raconter sur Halloween, comme notre rencontre avec le Troll de Frémont. Mais c'est une autre histoire, qui sera contée une autre fois...


vendredi 30 octobre 2009

Au boulot!

Oula! Plus d'une semaine sans rien écrire. Deux raisons possibles: soit il ne se passe rien dans nos vies et donc je n'ai rien à raconter, soit il se passe un peu trop et j'ai comme qui dirais la flemme.

Comme si je n'avais rien à raconter, je vous ferais une étude comparée de Secret Story et de Big Brother U.S (long story, true story), c'est donc que j'ai la flemme.

En fait ce n'est pas vraiment la flemme, c'est plutôt que mon quotidien à été un peu perturbé par une série d'entretiens, qui a culminé mardi par un marathon de quatre heures ou j'ai répété à des tas de gens très bien combien j'étais awesome et combien il fallait m'employer.

D'ailleurs parlons en un peu.

L'entretien pour un poste de développeur à Seattle diffère un peu d'un entretien pour un poste similaire à Paris.

En effet, Seattle est l'un des hauts lieu de l'informatique mondiale, si ce n'est LE haut lieu. A part la Silicon Valley, je vois relativement peu d'endroits qui ont une telle concentration de boites d'informatique de classe mondiale. Jugez plutôt: Microsoft, Amazon, Nintendo, Expedia, Real Networks, pour ne parler que de celles qui ont leur siège social ici, et des centaines d'autres qui leur gravitent autour ou qui ont un office Seattleite (Google par exemple a trois bureaux ici).

Bref c'est un peu la Mecque... Et contrairement à d'autres villes, il y a donc plutôt un surplus d'ingénieurs qui veulent bosser pour ces grands noms.. Du coup la sélection est... sélective.

Un des grand classique des entretiens pour un poste de développeur, c'est le test de compétence. En France, il m'est arrivé de faire passer des entretiens techniques et de poser quelques questions de code pour lever un doute éventuel sur des personnes que je ne « sentais » pas vraiment. En général, j'essayais de poser des questions simples et rapides: c'est juste un moyen de vérifier que la personne en fasse de moi a bien déjà codé dans le langage X (le nombre de gens qui mettent des langages à la mode sur leur C.V sans en avoir jamais écrit une ligne est surprenant).

Le truc c'est qu'en général cela reste une partie limitée de l'entretien.

Pas à Seattle. Ici, c'est l'une des parties les plus importantes de l'entretien, voir même parfois la seule. On s'en fout un peu de ta vie: on veut savoir si tu sais coder vite, et bien. Et le niveau est élevé... Quand tu interview pour un poste de Senior Developer, pas de bullshit possible. Tu es expert dans ton domaine, ou pas, et c'est l'interviewer qui décide.

Brièvement, le processus de recrutement le plus long que j'ai fais ici ressemblais à ça:

45 minutes de questions techniques au téléphone, ou l'on me demande aussi mes prétentions salariales (ce que je trouve assez sain, pas la peine de perdre du temps si l'on est pas en phase).

On me rappelle pour une heure de questions techniques au téléphone. (Note au passage: difficile pour un français de dire quelque chose du genre: « s/^http:\/\/(?:\w+:\w:@)*\w*/ » au téléphone).

Puis je dois remplir un questionnaire psychologique en ligne, ce qui me prend une bonne heure.

Puis une série de documents administratifs, ce qui me reprend une bonne heure.

Enfin, on me convie à 4 heures d'entretien sur site, avec 2* 1 heure d'entretien technique avec la team Java, puis la team Perl, puis deux fois une heure d'entretien plus standard avec les big boss.

Bref, j'ai du démontrer pendant quasiment 4 heures au total ma compétence technique, puis enfin enchainer sur un entretien un peu plus traditionnel à la française. Je vous jure, ça déconne vraiment pas.

En plus de chercher du boulot j'ai donc du réviser afin de ne pas bloquer stupidement; ce qui me ramène au début de ce post: je n'ai pas trop eu le temps d'écrire.

Oh j'oubliais. J'ai eu le job, je commence lundi ;). (et encore merci au passage aux personnes qui ont accepté de faire partie de mes références).



vendredi 23 octobre 2009

Bises et poignées de main

Flash-back, deuxième jour de notre nouvelle vie.

Nous sommes dans le salon d'I et N qui nous ont accueilli à notre arrivée. I. est rentré du labo depuis un petit moment.

Nous sommes en train de chercher des appartements sur le net, quand N. rentre du boulot à son tour. Poli, je me lève pour aller lui dire bonjour et lui faire la bise, mais elle a un mouvement de recul. Il me faut quelques instants pour comprendre que l'on ne fait pas la bise ici, et qu'elle ne comprend donc pas pourquoi je me lève et m'avance vers elle. Mmmh... Awkward, comme on dit. Je me rassied donc avec un « Hi » et un geste de la main, façon Star Trek... \\//i

Encore maintenant, c'est très déstabilisant pour nous. J'étais hier à une soirée réunissant des entrepreneurs Seattleites (la communauté start-up est très dynamique, plus qu'a Paris), et j'ai généré une certaine confusion en serrant des pinces au moment de m'en aller. Et oui, ici, on sert la main la première fois que l'on se rencontre, et c'est tout. Du coup les gens ne comprennent pas quand tu sers la main en t'en allant.

Pour la bise, je ne vous raconte même pas, c'est quasiment inconnu, à mon avis tu fais ça à une nana dans la rue, tu te retrouves soit au plumard si t'as du bol, soit plus probablement en taule pour agression sexuelle. Essaie même pas sur un flic, tu te prends une balle.


Le paradoxe, c'est que les gens vont vous accoster dans la rue pour n'importe quoi, et vous parler en toue circonstance alors que vous vous tapez un peu de leur avis sur ce que vous êtes en train de faire.

Résumons.

A Paris, si tu adresses la parole à quelqu'un dans la rue, tu commets une agression avec violence. Par contre en soirée, la grande question c'est 3, ou 4 smacks? Et est-ce qu'on se fait la bise entre mecs? Perso, avec les membres de mon clan, oui, your mileage may vary, comme on dit.

A Seattle, tu parles à a peu près n'importe qui, par contre quand tu débarques à une soirée tu dis bonjour à la cantonade, tu sers pas la paluche plus d'une fois histoire d'éviter de passer pour un débile profond, tu dis vaguement au revoir, et tu te tiens à plus d'un mètre de tout le monde , sauf si tu es une sorority girl en chaleur.

Du coup, rentrer dans l'intimité des gens est plus compliqué, et les relations restent extrêmement superficielles. On peut discuter une soirée entière avec quelqu'un rencontré dans un bar, se jurer de s'envoyer un mail, et ne jamais avoir de nouvelles. Ce n'est pas un mythe: les Seattleites sont super accueillants, super serviables et malheureusement, super-ficiels.

Vous nous croirez ou pas, mais le contact humain « Méditerranéen », où on vous attrape, on vous bizouille, on vous touche, on vous fait des câlins sans éviter que les pelvis se touchent, et ben ça nous manque.


mardi 20 octobre 2009

Petits enseignements du Taoïsme

Histoire de poursuivre un peu sur ma lancée d'hier et d'achever ma diatribe sur la mal-bouffe, j'ai envie de vous citer un passage du Wenzi, l'un des textes fondamental du Taoïsme.
Il y a trois types de mort qui ne sont pas naturelles:
  • Si vous buvez et mangez immodérément, et traitez votre corps avec insouciance, alors la maladie vous tuera
  • Si vous êtes sans cesse avide et ambitieux, alors les sanctions vous tuerons
  • Si vous autorisez des petits groupes à transgresser les droits des masses et permettez aux faibles d'être opprimés par les plus forts, alors les armes vous tueront
(Traduction par mes soins de la traduction de Thomas Cleary).



C'est un extrait qui résonne assez fort, vu des États-unis, mais ne vous méprenez pas, j'en ai autant à l'encontre de la France, qui marche gaiement dans les pas des États-Unis à quelques années d'intervalle.

Détaillons un peu.

On a parlé de la première « cause de mort non naturelle » longuement hier, je ne vais donc pas en rajouter à mort, mais je suis toujours un peu effaré de voir des gens fanatiquement anti-tabac s'enfiler de la bouffe qui les tuera à peu près à la même échéance qu'un cancer du poumon.

Bon la deuxième on va pas épiloguer.

Et la troisième, et ben malgré la crise mondiale, les traders U.S recommencent à s'attribuer des primes de tarés, je vais pas vous faire un topo sur le clan Sarkozy, et on ne va pas parler des menaces aux droits fondamentaux dans notre monde moderne (respect de la vie privée , liberté de la presse qui souffre en France, et j'en passe).

Bref, on dévie un peu du sujet de ce blog, mais cela m'a fait sourire de tomber sur ce passage vieux de combien, près de trois mille ans, qui décrit de façon aussi juste les travers actuels de « l'humanité ».


lundi 19 octobre 2009

"Je vais tomber dans les pommes, ou je vais vomir"

On est pas sur la scène d'un accident, elle n'est pas enceinte. Non, pire que ça.

Elle est en train d'essayer de terminer son « White Chocolate Cheesecake » à la Cheesecake Factory.

Il faut avouer que je ne suis pas en meilleur état. Mon Chocolate Fudge Brownie Cheesecake est en train de m'achever à grand coups de glucose pur. Je devrais apprécier les dernières cuillères de ce gâteau au chocolat et pourtant j'ai juste envie de me coucher et de mourir.

A la première cuillère, on l'a senti pourtant. On s'est regardé en se disant: « Ça doit être ça l'effet d'un shoot d'héroïne ». Et, comme des cons, on a continué.

Il faut bien se rendre compte: on a pas la même physiologie, les américains et nous.

Ils sont inondés de produits ultra-raffinées, ultra-sucrés en permanence. Quasiment tous les produits alimentaires non-bio contiennent du « corn syrup », ie du maïs transformé en glucose pur. Pourquoi? Parce que des études montrent que les produits modifiés ainsi se vendent mieux.

Et comme je vous racontais dans ma quête du Powerade original, même quand des produits sont estampillés Diet, ils sont sucrés par des édulcorants, le dernier en date étant le sucralose qui semble presque pire que le sucre lui-même (pour rappel, c'est un composé chloré: on pensait qu'il n'était pas digéré et excrété contrairement à d'autres composés chlorés comme le... DDT, mais en fait des études montrent qu'environ 25% n'est pas excrété par l'organisme. Ou se loge le chlore qui reste, à votre avis?).


Bref, les américains sont comme tous les drogués: accoutumés et capables de gérer des doses de sucre qui nous mettent littéralement à genou.

L'ineptie de tout ceci est un peu agaçante. On est dans un pays ou la consommation d'alcool est ultra règlementée, la consommation de drogues idem, où l'on protège les enfants de la moindre nudité de façon quasi obsessionnelle, et pourtant l'on ingère quotidiennement et avec la bénédiction des autorités des doses de sucre qui ont les conséquences que l'on sait (voir les courbes d'obésité aux U.S, diabètes etc).

Il faut bien se rendre compte que la mal-bouffe (et toutes les maladies liées) est maintenant la première cause de mortalité U.S, loin devant le cancer du poumon... D'ailleurs l'espérance de vie U.S est de deux ans inférieure à celle Française, et la différence va probablement augmenter, puisqu'actuellement l'espérance de vie U.S diminue chaque année (elle augmente en France).

Quand on voit cela, cela rend un peu toutes les critiques que l'on peut avoir quand à la consommation d'alcool ou de drogue un peu caduques, non?

En revanche, me faites pas dire ce que je n'ai pas dit: les gâteaux de la Cheesecake Factory sont bons.

Seulement, ils sont adaptés au marché U.S: la taille des portions est hallucinante. Imaginez manger 5 ou 6 éclairs au chocolat de suite: le contenu en sucre vous ravagerais... Parce que vous n'êtes (heureusement pour vous) pas habitué à ingérer autant de sucre d'un seul coup.


jeudi 15 octobre 2009

Humour et sens du service

Vous aurez peut-être remarqué vu la diminution de fréquence des posts que je suis pas mal occupé. Recherche de boulot, tout ça, je vous fais pas un dessin.

Du coup, je vais juste un petit post rapide histoire de dire que non, ce blog n'est pas en train de mourir ou quoi que ce soit.

Bref, en faisant un tour dans mes photos spécial blog (oui, j'ai une réserve de photos en cas de pénurie d'idées, hin hin), je suis tombé sur celle-ci:


Tout ça pour dire que certaines blagues sont universelles.

A part ça, j'ai une fuite chez moi, du coup j'ai appelé le service de maintenance de l'immeuble (oui, on a un service de maintenance de l'immeuble, c'est cool non?). Une heure plus tard, j'ai un plombier chez moi, qui est en train de réparer.

Le truc marrant, c'est que l'eau de l'appartement se coupe au niveau de l'immeuble (c'est d'une connerie profonde ça par contre), du coup le pauvre plombier doit couper tout l'immeuble pour réparer. Et ben le gars, il est parti, avec le sourire, et il est en train de joyeusement réparer en ce moment-même.

C'est quand même un peu la classe.


mardi 13 octobre 2009

Seattle Gum Wall

Vous pourriez aller à Pike Place Market pour voir le plus célèbre marché de Seattle, ou le premier Starbucks du monde (et vous faire compresser sous des montagnes de touristes enragés cherchant à acheter une cup « First Starbuks of the World », yay!).

Ou bien vous pouvez aller voir un truc vraiment intéressant.

Bon, j'ai un peu niqué le suspense dans le titre, donc on va pas lanterner trois plombes: sous le Pike Place Market se trouve ce qui est à priori le premier et le plus gros Gum Wall du monde.


seattle gum wall
C'est quoi un Gum Wall? Et bien comme son nom l'indique, c'est un mur recouvert de chewing-gum. Ett bien comme son nom l'indique, c'est un mur recouvert de chewing-gum. Un peu comme ce que vous faisiez sous vos tables en étude au collège: une espèce d'œuvre d'art autant visuelle, tactile (?), odorante (si, si!) collaborative.


seattle gum wall
Pourquoi des gens auraient l'idée de commettre ce genre de chose? Et bien pour la même raison que nous le faisions quand nous avions 12 ans: parce qu'ils s'emmerdent.

Derrière ces monceaux de gomme et de bave séchée se cache en effet l'entrée d'un théâtre. Au début des années 90 les gens faisant la queue pour le spectacle se sont mis à coller leurs chewing-gum sur le mur. Les crados, je parie que c'était des Français expatriés qui ont commencé.

Le plus impressionnant dans ce mur, la raison ultime pour laquelle il faut voir ce mur en vrai plutôt qu'en photo, c'est l'odeur. Je suis sur que la plupart des chewing-gums collés là ont encore du goût.

Merci Valérie de m'avoir fait découvrir ce... monument ;).


vendredi 9 octobre 2009

La ferme des citrouilles

Un compresseur. Deux chambres de compression. Une portée de plus de 500 mètres. Un coup par minute, pour des projectiles pesant plusieurs kilos. Un objet complètement inutile, indéfendable moralement, mais absolument totalement fun.

Roulement de tambour!

J'ai nommé: le canon à citrouilles!!!

Mais reprenons depuis le début. Rappelez-vous: dimanche dernier, nous sommes allé à la ferme cueillir (!) des citrouilles.

Nous sommes donc sorti de Seattle, ce qui nous arrive rarement il faut bien le dire, pour aller dans une petite ferme près d'Everett, la ville la plus au nord de l'agglomération (si on peut appeler comme cela une zone urbaine de plus de 100 kilomètres de long).

Première chose à noter, la ferme est à peu près à 5 minutes d'une bretelle d'autoroute. Un peu comme lors de notre périple vers The Gorge, globalement on peut résumer le parcours pour y aller à « tourner à gauche, tourner à droite, prendre l'autoroute, changer d'autoroute, prendre la sortie 192, et hop on y est. Ca me fait toujours un peu halluciner. Anyway.

A peine sorti de la voiture, nous sommes accueilli par d'énormes détonations. On se précipite pour voir ce que c'est, forcément, et on tombe deux énormes cannons à citrouilles. Alors, oui, c'est payant (deux dollars), oui c'est gâcher de la bouffe et de l'énergie pour pas grand chose, mais je met au défi n'importe qui de résister à l'envie d'essayer au moins une fois.



On a aussi eu l'occasion d'aller voir des glous-glous, qui est quand même surement l'oiseau le plus laid qu'il m'ait été donné de voir. Le plus gros aussi, je pense que celui-ci est à peu près gros comme un labrador.

une dinde, dans une ferme près de seattle
Il y avait quelques autres attractions dans la ferme, comme un labyrinthe dans un champ de maïs, que j'aurais adoré tester, mais bon à 6$ par personne, faut pas non plus me prendre pour une courge, et l'équivalent redneck des montagnes russes, à savoir des bidons sur roulettes tirées par un tracteur.

montagnes russes redneck
Bref, et ce n'est pas ironique, on a bien rigolé ;).

Comme d'hab, plus de photos sur Facebook.


mercredi 7 octobre 2009

Un peu d'écologie

Aujourd'hui, pour changer un peu, je ne vais pas vous parler de Seattle mais d'écologie.

Tout d'abord, on m'a envoyé cette vidéo, une petite animation qui parle de vaches. Très bien faite, très poétique, et surtout on ne peux plus juste.

Forcément, quand on est aux U.S, certainement le plus gros pays producteur de viande de bœuf industrielle avec les pratiques sanitaires des plus douteuses, cela touche une corde sensible, mais ne faisons pas l'erreur de croire que nous sommes mieux en France.

Merci au Fada Cinglé de nous avoir envoyé cela, j'adore.

La deuxième chose dont je voulais vous parler c'est un truc que j'ai appris récemment pour nettoyer les vitres, miroirs etc. Avec ce truc, vous n'utiliserez plus jamais de produit à vitre.

C'est en fait tout simple: prenez une feuille de papier journal, mouillez la et passez une première fois sur votre vitre. Quand vous avez fini, prenez une autre feuille, sèche, et refrottez toute votre vitre pour la sécher.

Et voilà! Je vous promet que vous aurez les vitres les plus propres de toute votre vie, en deux minutes chrono et sans produit ménager. Et en plus, on recycle les prospectus dont on est inondé constamment.


mardi 6 octobre 2009

Préparation d'Halloween

Je n’ai jamais été un grand fan d’Halloween, ou plutôt devrais-je dire, de l’ersatz pitoyable d’Halloween Français. A ce sujet je vais d’ailleurs être bête, con et méchant : ok, c’est peut-être marrant comme fête mais ça m’ennuie profondément qu’en une dizaine d’années on ait réussi à imprimer à grand coup de marketing cette fête dans l’inconscient de nos gamins.

Pour moi Halloween ne représente rien, si ce n’est une raison d’aller au bar sapé bizarrement, et ce n’est pas comme s’il me fallait des raisons pour cela à la base de toute façon.

En revanche, j’ai l’impression que n’importe quel gamin français croit qu’Halloween est vieille comme le monde et je trouve cela assez déprimant. C’est un peu un constat de la toute puissance du marketing et de l’hégémonie culturelle américaine qui me déplait, d’autant plus maintenant que je suis à l’étranger d’ailleurs.

Bref, cette année je vais pouvoir fêter Halloween sans arrière pensée et sans ronchonner puisque nous sommes dans un pays où Halloween est vieille comme le monde, ou plutôt comme l’immigration d’Irlandais en 1846. Les paragraphes ci-dessus ne comptent pas comme ronchonnage, en temps que français, c’est inclus dans mon quota journalier.

Alors, quelle est la différence entre un Halloween à l’aspartam et un 100% pur jus avec pulpe ?

Au départ, pas forcément grand-chose. On subit de plein fouet le marketing ambiant, les produits marketés de partout dans les magasins, les décorations outrancières (et parfois assez fun d’ailleurs, comme une vieille diligence corbillard dans notre supermarché) et avec les produits spécial Halloween, par exemple la glace à la citrouille qui n’est en vente qu’en ce moment. M’est avis que ça ne doit pas forcément être très bon, si l’on en vend que trois semaines par an.

Par contre, il y a une différence de taille. Ici, on a des citrouilles. Pleins de citrouilles. Des tonnes de citrouilles. Dans les magasins, mais aussi dans les jardins des maisons, on voit des jack o'lantern partout.

une citrouille d'halloween à seattle
Mais il y a encore mieux.

Le truc d’enfer, c’est qu’il y a des fermes où l’on peut aller dans un champ ramasser sa propre citrouille. Et la c’est l’énorme kiff, parce que les citrouilles, c’est quand même un (fruit / légume / chose) vachement marrant.

Il y en a de toutes les formes, bien rondes, allongées ou juste complètement tarabiscotée et de toutes les tailles, de la petite citrouille à peine plus grosse qu’une pomme à la grosse citrouille qui fait un mètre de diamètre et qui pèse sa vingtaine de kilos.

Du coup, le jeu c’est de se promener dans un champ, en cherchant SA citrouille, la plus parfaite, qu’on va pouvoir amoureusement creuser pour faire une tête de bonhomme effrayant. Pour le coup, ça c’est un truc à faire avec des enfants, un peu comme d’aller cueillir des framboises (sauf que là, on ne peut pas manger la moitié de ce qu’on ramasse, je te connais toi là-bas au fond).


Revenons sur terre, capitalisme oblige, la ferme est transformée en mini parc d’attraction le temps d’Halloween, où tout est bon pour gagner un dollar… Mais cela ne nous à pas vraiment dérangé, tout étant fait dans une bonne humeur très communicative. Et puis cela nous a donné l’occasion de tester des activités particulièrement amusantes et bruyantes… Mais il faudra revenir demain pour savoir quoi…

Note : Je pense que nous allons mettre en ligne dans les prochains jours pas mal de photos de la ferme de citrouille sur facebook. C’est assez amusant, n’hésitez pas à aller jeter un coup d’oeil


lundi 5 octobre 2009

You're AWesome

Vendredi, surprise : on sonne à ma porte. Enfin, plus exactement, on essaie méthodiquement de l’enfoncer.

Je me lève pour ouvrir, passablement agacé car je suis en train d’accoucher péniblement de ce post vous contant la sociabilité particulière des américains, et que si en plus on me fait sursauter, il va vraiment me falloir une péridurale.

Surprise, c’est la poste ! Pour une fois, ils vérifient que je suis là avant de laisser le colis trainer. Ça change, le dernier colis je l’ai trouvé vers 17h, abandonné devant la porte, quand je suis sorti de ma tanière pour aller chercher le courrier.

Aparté : je vous raconte tout les trucs super cool qu’on fait et tout, mais en ce moment, je passe quand même l’essentiel de mon temps devant mon clavier à envoyer des lettres de motivation.

Bref, pour une fois on me délivre le colis en main propres (enfin, de ce que j’en ai vu, tout est relatif, pas les miennes hein, les siennes !). Pour le coup, je suis assez surpris, il n’était pas vraiment prévu celui-là, alors contrairement à mon habitude je me précipite pour l’ouvrir.

Aparté (derechef) : quand je sais d’où un colis vient, j’attends que ma femme rentre pour qu’elle l’ouvre. C’est un peu le deuxième effet kiss-cool , je m’assied, je la regarde faire et je me marre. Faudrait que je la filme un de ces quatre.

Surprise, c’est un colis communautaire, orchestré d’une main de maître par le vénérable Xavier (t’es pas vieux, mon vieux, mais si j’écris « d’une main de maître par maître Xavier, cela fait une répétition, d’où « vénérable » -j’ai pas trouvé mieux-).


Le truc formidable c’est qu’apparemment les gens ont ramené des tas de bonnes choses de leurs vacances et ont fait un joli colis. Y a tellement de bonnes choses là-dedans que je ne vais pas vous faire une liste, en plus si j’oublie un truc, je vais me faire appeler Arthur. Ça assure un max, il n’y a que des choses vraiment dures à trouver à Seattle (et des choses super bonnes à manger de surcroit), c’est le top du top.

Une mention spéciale quand même à la boite de calamar Pay-Pay (trouvée en Espagne apparemment), franchement ça nous à fait délirer. Private joke, sorry si vous ne nous connaissez pas en vrai.

Je sais même pas à quel point vous dire combien c’est super cool et gentil alors juste un énorme merci à la joyeuse tribu qui à concocté ce colis !


vendredi 2 octobre 2009

Des gens me parlent

Il y a quelques jours, je revenais de la bibliothèque en lisant mon bouquin sur la route (oui Maman, je fais toujours ça, et jamais je ne me fais mal car j’ai un spider-sense… Euh, bref, oublie ça).

Je passe devant le marché et je me retrouve à marcher de concert avec une mémé (pardon, une dame âgée, on est aux U.S, soyons politiquement corrects). Au bout d’un moment j’entends « Ca raconte quoi ? ».

Pas de bonjour, pas de excusez-moi, pas de monsieur, pas de jeune homme, rien. Juste : « Ca raconte quoi » ? Un peu comme quand un enfant en bas âge vous adresse la parole alors qu’il ne vous connait ni d’Ève ni d’Adam.



A la base, je trouve déjà cela fort impoli et très intrusif que de s’adresser aux gens de cette manière sans préambule, sans compter que pour moi cela dénote un peu des problèmes dans la tête : je vois, je ne peux m’empêcher de commenter. Age mental : 4 ans.

Mais pour un expat, c’est encore plus pénible, car j’ai beau parler très bien anglais, je ne percute pas forcément quand l’on s’adresse à moi comme cela sans m’indiquer à l’avance que je dois prêter l’oreille.

Un autre exemple pour vous expliquer. Une fois, j’attendais à un passage piéton que le feu passe au rouge. Arrive une maman et ses deux gamins derrière moi. Je ne les vois pas, je les entends juste, ils sont à vélo. Quelqu'un dans mon dos gromelle «Mmmhmhmh mhmhmh Dunkin’ Donuts ?». Je poursuis ma réflexion à base de «Quand est-ce qu’on mange » quand elle répète : « Where is the Dunkin’ Donuts » ?

Je me retourne : c’est bien à moi qu’elle parle ! « Fuck me if I know » je lui réponds. Nan, je déconne, mais bon c’était un peu l’idée.

Rendez vous compte: la nana était derrière moi! Je ne l’ai pas vu venir, juste vaguement entendu, et elle m’adresse la parole, de derrière, sans jamais me dire bonjour ou quoi que ce soit.

Bon, vous commencez peut-être à me connaître, rien n’est jamais blanc ou noir. Mais aujourd’hui je n’ai pas envie d’être spécialement gentil alors je vous raconterais les avantages de ce comportement une prochaine fois.

Et mon histoire avec la mémé, ça se fini comment ? Je la regarde méchamment et je lui dis : « C’est un traité de boxe chinoise ».

Bizarrement, la discussion n’a pas été plus loin ;).


jeudi 1 octobre 2009

Un nouveau nom pour ce blog

Cela fait maintenant tout juste trois mois que j'écris à peu près tout les jours ici, et j'ai encore pas mal de matière pour continuer un bout de temps.

Du coup, je suis sérieusement en train de penser à passer sur un vrai moteur de blog (comprendre: Wordpress). Blogger est sympa pour démarrer, mais c'est plus que limité techniquement (ce qui est un peu surprenant vu que cela appartient à Google, mais bon).

Avant de migrer, j'aimerais trouver un nom de domaine qui claque un peu plus que l'adresse actuelle pourrie en blogspot.com.

Le problème, c'est que je suis hyper mauvais pour faire ce genre de boulot "marketing" à la noix, du coup je sèche un peu sur le nom d'une part, et parmi les rares noms que j'ai, et bien je n'arrive pas à me décider.

Je me permet donc de solliciter votre aide.

On va faire cela en deux temps: on va dire que d'ici ce week-end, je collecte toutes vos suggestions de nom de domaine (si possible, testez les qu'ils ne soient pas pris ;) ), et je mettrais en ligne un sondage pour voir ce que vous préférez dans les suggestions.

Merci d'avance à tous :)



mercredi 30 septembre 2009

On se retrouve où pour boire un verre?

J'ai découvert hier un site assez amusant, et qui pour un expat est assez émouvant.

Enfin c'est comme cela que je le ressens.

Le site s'appelle A place Between Us, littéralement, un endroit entre nous. Je vous explique le principe.

Imaginez que vous habitez en banlieue sud de Paris, et un de vos amis en banlieue Nord. Vous souhaitez vous retrouver pour boire un café à mi-chemin entre vos deux domiciles, afin d'équilibrer les temps de transport de chacun. Vous pouvez bien sur prendre une carte, tracer un segment entre vos maisons, trouver le milieu, et chercher un bar dans les pages jaunes. But it's so eighties baby!

La solution d'aujourd'hui, c'est donc A place Between Us, qui automatise tout le processus: il suffit de rentrer les deux adresses, et le site vous indique sur une carte où est le point équidistant géographiquement (en vert) et où se trouve le bar le plus proche de ce point.

C'est pas beautiful ça?

Si l'on essaie entre Seattle et Paris, on apprend que l'on doit se retrouver au camping de Grand Cordroy, sur une plage de Terre-Neuve.


Vous pouvez cliquer sur l'image pour la voir en plus grande taille (c'est d'ailleurs le cas de toutes les photos de ce blog).

Perso, je trouve ça magique.

mardi 29 septembre 2009

Flash météo: il pleut à Seattle

Flash météo rapide: je pense que nous nous sommes baignés au lac pour la dernière fois le 23 septembre dernier. Nous avons perdu 10 degrés en deux jours, et maintenant la météo ressemble à ca:

flash météo: il pleut à Seattle
C'est tout. Pour le moment...

lundi 28 septembre 2009

Electricité de Seattle

Je vais à nouveau écrire un post relativement court car croyez le ou pas, je suis très occupé. Comme je l’ai déjà mentionné, je cherche actuellement du travail et dans l’économie actuelle, c’est un travail à plein temps, voir plus. Bref, poster ou crouter, il faut choisir, vous vous doutez bien, et vu mon appétit, y a pas vraiment photo.

Aujourd’hui je vais donc vous montrer à quoi ressemble de réseau électrique de Seattle. Si vous êtes de passage rapidement aux Etats-Unis, c’est surement une chose à laquelle vous ne ferez pas attention, car les poteaux électriques sont dissimulés dans les allées de service derrière les bâtiments, et non sur le trottoir qui donne sur la rue.

poteau electrique de seattle
De l’extérieur donc, vous aurez l’impression que les rues sont super clean. Que nenni, ma bonne dame ! Si l’on regarde l’envers du décor, c’est un espèce d’embrouillamini de câbles dégeulasses. On a un peu l’impression que l’on m’a laissé m’essayer au tricot, si vous voyez ce que je veux dire.

Je trouve ça d’autant plus étonnant que dans un pays ou la sécurité est obsession pratiquement pathologique, je me serais attendu à des câbles arrangés nickel chrome dans des gouttières spéciales. Là on a l’impression d’être dans un camp de réfugiés avec tout qui est monté à la va vite, et je me demande comment tout ce foutoir ne prend pas feu à la moindre pluie, d’autant que les maisons étant majoritairement construites en bois, le risque est réel.

Vous l’aurez compris donc, pour une fois, on va saluer l’efficacité d’EDF et la qualité des installations Françaises, qui sont d’une propreté qui n’a rien à voir.

Petite note amusante, nous avons pris ces photos hier parce que ça faisait un moment que je voulais vous montrer ça, et ce matin j’ai été emmerdé pendant deux heures par un gars faisant des réparations sur les poteaux qui sont devant ma fenêtre. Le pauvre, il n’avait vraiment pas l’air malin à se tortiller dans tous les sens pour accéder au câble particulier qui l’intéressait.

zoom sur un poteau electrique de seattle


vendredi 25 septembre 2009

On a tenu 3 mois sans parler de bières!

Et on va rattraper le temps perdu!

Résumé des épisodes précédents : Un des trucs amusant quand on est à l’étranger, c’est de trouver des produits complètement différents dans les supermarchés, comme par exemple du lait de chanvre au marketing tout sauf subtil.

On va un peu continuer dans l’exploration des supermarchés, parce qu’il y a des trucs vraiment marrants d’une part, et parce que je suis trop occupé en ce moment pour faire des posts de 800 mots tous les jours ,).

Il y a un truc que j’adore ici, c’est les bières (surprise !). Il y a une diversité de bières hallucinante, nettement plus importante qu’en France. L’état de Washington ainsi que l’Oregon ont ainsi une tradition de micro-brasserie impressionnante, et d'ailleurs ça me fait penser que j'ai oublié les chiffres que l'on m'a donné récemment. Tête de linotte un jour, tête de linotte toujours!

En tout cas, je vous prie de croire que ce n’est pas de la pisse de chat, il y a vraiment des bières qui déchirent et là ou en France dans un supermarché typique on a une dizaine de bières différentes, ici on va taper facilement dans la cinquantaine de marques (les chiffres sont approximatifs, je ne me suis pas amusé à compter, c'est l'ordre de grandeur qui est important).

Un des trucs génial aussi ici, c’est l’inventivité dont il est fait preuve dans le design des étiquettes de bières (ou de vin d’ailleurs, on en reparlera). A de très rares exceptions près les étiquettes sont très travaillées et vraiment magnifiques, à tel point que si j’avais 12 ans je ferais une collection.

Je vous referai des photos pour vous montrer, parce que je suis en train de m’apercevoir que celles que j’ai sont assez laides, mais je voulais vous montrer celle-ci.

hebrew, une bière de seattle

C’est donc l’He’brew, la bière des « élus ». Pour expliciter le jeu de mot pour les non-anglophones : hebrew = hébreu, et « to brew » se traduit par brasser (de la bière). Notez les détails: le bonhomme façon Iznogoud, la mention "Genesis Ale"...

Plutôt politiquement incorrect je trouve pour une fois, je trouve ça rafraichissant! (normal pour une bière hin hin!)


mercredi 23 septembre 2009

Produits insolites dans les supermarchés

Je vais en rajouter une couche dans la série Seattle est une ville baba-cool, d’ailleurs il faudrait peut-être que je m’arrête ou on va finir par penser que de la weed pousse dans les jardins. D’ailleurs je vous rassure, si on essaie d’avoir un jardin potager, ce n’est pas pour faire ce type de culture.

En même temps, on est un peu obligé d’en parler tellement cela fait partie intégrante de la culture Seattleite, un peu comme les tatouages. Ah, je ne vous ai jamais parlé des tatouages? Bon il faudra que j’y pense un de ces quatre.

Un des moyens que les pro-cannabis ont trouvé pour améliorer l’image de cette plante, c’est de faire valoir ses utilisations médicales d'une part, mais aussi ses applications industrielles, comme fibre textile ou comme produit alimentaire.

Du coup on trouve par exemple du lait de chanvre dans les supermarchés. Enfin pas tous, on ne parle pas des grandes chaines nationales (faut pas rigoler non plus), mais plutôt des chaines un peu alternatives et engagées politiquement, comme Whole Foods.

lait de chanvre à Seattle
Ce qui me fait marrer moi c’est l’emballage de ce lait de chanvre avec l’iconographie très années 70. Je ne sais pas moi, je trouve ça à peu près aussi subtil qu’un transsexuel drag-queen unijambiste militant pour le mariage gay. Sur le fond, ça ne me choque pas, sur la forme, je trouve qu’il y a des façons de faire rentrer des idées dans les moeurs un peu plus subtiles.

Là, on a presque l’impression que l’on va acheter du LSD et qu’on va se taper un trip hallucinogène en versant ce lait dans ses chocapics! Eh, d’ailleurs, faudrait que j’essaie !

Bon on a quand même des marques qui ont un emballage un peu plus passe-partout comme celle-ci, qui permet surement de pénétrer le marché plus facilement.

lait de chanvre à Seattle
Bon devinez lequel j’ai acheté ? ,)


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