Carnets de Seattle: Patchwork d'impressions et d'humeurs de deux Français expatriés aux Etats-Unis. Depuis mars 2011, ces carnets sont aussi le journal de notre combat contre la leucémie.

jeudi 12 novembre 2009

Automne

C'est étrange. je suis venu assez régulièrement aux U.S mais toujours à l'occasion de vacances, donc en été.

J'associais donc le pays au beau temps, à une chaleur écrasante, à des odeurs de graillon qui se propagent d'autant plus dans l'air surchauffé.

Jusqu'à maintenant la pluie qui fait la réputation de Seattle c'était surtout un concept et globalement la ville sentait plus les vacances qu'autre chose.

Cela fait maintenant quelques semaines que l'automne s'est installé, et le panel de sons, de couleurs, d'odeurs, a changé. Quand on habite longtemps à un endroit, cela semble normal, l'automne. Quand on arrive dans un nouvel environnement, c'est une expérience à part entière, ou l'on redécouvre un paysage que l'on a à peine apprivoisé.

Avec le changement de saisons, on a d'autant plus l'impression de s'inscrire dans un cycle, et paradoxalement, cela aide à s' « ancrer » dans notre nouvelle vie: on vit ici maintenant, cela n'était pas qu'une aventure de vacances...


Le plus étrange, c'est que je me sens d'autant plus chez moi que le climat est très proche de celui de ma ville natale (Rouen, la ville de Monet où l'automne est synonyme de pluies continuelles).

Les Seattleites me demandent régulièrement si ce crachin perpétuel ne me déprime pas, en me disant que je vais finir par m'habituer. Ce qu'ils ne comprennent pas, c'est que j'ai grandi dans ce temps.

J'adore prendre le bus quand il pleut à verse et que toute les couleurs, toutes les lumières sont mouillées. J'aime le son de la pluie sur les vitres du salon. J'aime l'odeur de mouillé le matin quand je me lève et que je cours après le bus.

Paradoxalement, à dix mille kilomètres de la France, l'environnement est plus similaire à celui de mon enfance que lorsque j'habitais à Paris. Des cycles au sein de cycles...


4 commentaires:

  1. J'aime beaucoup cette idée qu'on puisse se sentir chez soi, avec des repères sensoriels, à des milliers de kms de l'endroit où on a grandit...
    Et j'aime bien cette sensibilité (de mec ! oui Loic, de vrai mec, oups, qu'ai-je failli dire là ??) qui se dégage de ce post !
    Nadine

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  2. j'aime l'odeur de mouillé le matin...quand j'enlève ma couche ? Ah freud...

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  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  4. il doit tenir sa sensibilite du cote de sa maman ....hein gilou??! :p

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