Carnets de Seattle: Patchwork d'impressions et d'humeurs d'un Français expatrié puis revenu des Etats-Unis. Depuis mars 2011, ces carnets sont aussi le journal de mon combat contre la leucémie, les séquelles de la greffe de moelle osseuse et le cancer secondaire apparu en Janvier 2024...

lundi 30 novembre 2009

Ce que j'ai appris en six mois (à mon tour)

Avant le départ, une de composantes majeure de l'expérience d'expatriation c'est la peur.

Cette peur, c'est avant tout une peur du changement qui peut-être décomposée en plusieurs variétés. J'en retiendrais deux: la peur de l'inconnu et la peur de l'insécurité, qui sont subtilement différentes.

La peur de l'inconnu est à priori plutôt saine, c'est l'instinct de conservation de base. Paradoxalement, c'est à la fois celle qui est ponctuellement la plus intense est la plus facile à combattre. Je m'explique.

Avant le départ nous étions accroc à Grey's Anatomy. La série se passant à Seattle, on regardait des épisodes en essayant de voir des bouts de la ville, ce qui est d'ailleurs assez compliqué vu que la série se passe essentiellement en intérieur (et donc dans des studios à LA). Un soir donc, nous avons regardé l'épisode de trop, un épisode avec un long plan de Downtown Seattle de nuit, avec le trafic en accéléré.

Ce plan en particulier nous a littéralement tétanisé de trouille. Cela nous a mis face à l'ampleur de ce que l'on s'apprenait à entreprendre, à l'étendue du décalage culturel et géographique qu'impliquait toute l'entreprise. On s'est regardé en, faute d'une meilleure expression, faisant dans notre culotte.

On n'est pas resté longtemps dans cet état: l'un de nous à dit un truc du genre « Au moins, on verra ptet des orques dans la baie du Puget Sound, c'est de la balle! », l'autre à dit « waip » en se réservant une vodka et ce moment de panique est vite passé.

Petite note au passage, quand on est parisien, être terrorisé par Downtown Seattle, c'est un peu crétin, parce que c'est pas une si grande ville que ça. Encore, si vous venez de Noirmoutier les Charrues en Limougeaud, peut-être que ça peut vous impressionner, mais si vous avez habité en ville, normalement c'est bon. Salut, Fred, Chris, no offense :).

Cette peur là est plutôt saine et pour la combattre, il suffit de s'armer en prenant les précautions idoines et en prévoyant les issues de secours qui s'imposent.

La deuxième peur qui va vous tenailler est beaucoup plus insidieuse parce qu'elle se dissimule en d'autres peurs beaucoup plus raisonnables et elle est du coup beaucoup plus dur à comprendre et à combattre. Elle est aussi moins intense, moins ponctuelle, plus diffuse. Je ne sais pas trop comment l'appeler alors dans l'introduction je l'ai nommé peur de l'insécurité, mais c'est plus une peur de perte de confort pour nous occidentaux.

Dans mon cas, cela signifiait quitter un boulot stable, un appartement que je venais d'acheter et de repeindre entièrement, des meubles design que j'ai amoureusement accumulé pendant quelques années, des babioles diverses et variées. Bref en gros tirer un trait sur le confort matériel que m'ont apporté sept années de travail et revenir à un mode de vie proche de celui que j'avais quand j'étais étudiant où en simplifiant ce que je possède tient dans une valise et où je dors ou je peux, quand je peux.

Le problème dans notre monde moderne, c'est qu'il est facile de confondre ce que l'on est avec ce que l'on possède et ce dont on a besoin avec ce dont on (nous as donné) envie.

Dans les commentaires au post de Celia sur ce qu'elle a appris pendant ces six mois à Seattle, quelqu'un dit (je paraphrase) « Je vivrais bien une vie plus simple, mais c'est difficile à Paris ».

Oui... Mais. Ce qui est difficile c'est de se débarrasser de ses habitudes et des couches de besoins illusoires dont on est enduit, pas de le faire « à Paris ».
Et pour moi cette phrase est révélatrice d'une peur sous jacente de lâcher prise, de laisser aller des attaches matérielles. Finalement, c'est un peu une peur de la dissolution qui s'exprime.

Cette peur sous toute ses formes, a véritablement été la plus dur à vivre en préparant notre départ, en tout cas pour moi. Cela va peut-être vous sembler étrange, voir insultant, mais le plus difficile à été de ranger mon appartement au fond d'une cave et de partir avec mon baluchon, pas de dire au revoir aux copains. Vous commencez surement à comprendre pourquoi je n'aime pas cette peur. Contrairement à l'autre elle est nuisible, nocive, et pas facile à gérer.

Et comme Celia, j'ai assez vite compris que j'avais besoin de peu de choses pour être heureux: m'endormir avec elle, garder un contact avec ma famille et mes amis, et avoir une stimulation intellectuelle. Et basta.


vendredi 27 novembre 2009

Comment j'ai appris à n'avoir besoin de (presque) rien aux USA

Ce titre a de quoi surprendre, les USA étant considérés comme un des pays les plus consumériste du monde. Tout est fait pour que vous ayez envie et besoin de dépenser de l'argent, d'acheter ce dernier produit aperçu lors d'une des nombreuses publicités qui jalonnent votre chemin ou qui parsèment votre émission télé favorite...

En outre écrire ce post le jour du Black Friday est une gageure à lui seul.

Tout à l'heure dans le bus qui m'emmenait à Downtown après avoir écumé au bras de mon mari tous les magasins de "The Ave "pour trouver, essayer des chapeaux, vêtements, je me suis demandé ce que j'avais appris depuis notre arrivée en mai dernier.

Six mois ici, bientôt sept... Ces mois passé loin de vous, loin de Paris, dans un nouvel environnement et une nouvelle vie, m'ont appris énormément de choses. L'une d'elle est que je n'ai pas besoin d'acheter 200 euros de maquillage par mois chez MAC, ni de dépenser 400 euros en fringues, ce qui constituait avec les sorties mon plus gros budget…


Finalement, j'ai besoin:

D'un appartement correct, même si je rêve d'une maison design comme celle de ma chef ou d'un loft de bric et de bois comme à Pionner Square. Notre appartement est banal, oui j'avoue mais il restera notre premier appartement, notre cocon.

Les meubles, on vous en a déjà parlé dans un post précédent. Entre Ikea et la récup on rêve toujours des objets vu cette après-midi dans des magasins design... Mais le rêve c'est bien!

Une connexion internet... Là je vais rester très "branchée" mais qui peut vivre sans internet aujourd'hui? J'avoue je suis totalement accroc au web 2.0, mais on va dire que c'est parce que je suis expat :D.

De bien manger, ça c'est essentiel et ici c'est un bonheur de faire ses courses à Whole Food et au marché. C'est peut être le seul budget qui n'a pas diminué et je remercie ma famille de m'avoir donné cette éducation du plaisir de manger et du plaisir de cuisiner... Quel plaisir de papoter avec deux de mes collègues de petits plats et des restaurants, les amoureux de la cuisine se rencontrent vite...

De vêtements, oui quand même, mais finalement depuis six mois je n'ai seulement craqué que pour quelques robes, deux paires de bottes (j'en avais marre d'avoir les pieds mouillés), d'un chapeau et de ma veste d'amour en cashmere... Tout ça acheté dans mon petit magasin Vintage sur "The Ave". En six mois j'ai du dépenser, allez, 300 dollars...50 euros par mois! Je ne porte toujours pas le même vêtements deux fois dans la même semaine mais une semaine sur l'autre ça ne me gène plus, j'ai redécouvert les essentiels de ma penderie et les différentes combinaisons possibles.

De maquillage? Pas vraiment non. Hélène me fait toujours autant rêver à chaque vidéo, la palette indigo de Lancôme me fait de l'œil de puis 4 mois, mais en fait la dernière fois que j'ai porté un smoky c'était pour Halloween, ou je m'étais déguisée en parisienne :D

Je suis encore loin d'être une vrai décroissante, mais je vais doucement sur la voie de la simplicité volontaire. Comme dirait ma tata, ces six mois ont été un retour à l'essentiel. Finalement, comme dirait ma carte bancaire: "le bonheur cela ne s'achète pas, pour tout le reste, je suis là".

Mais alors pourquoi vous parler de ça? Peut-être juste une peur que tout ceci ne soit qu'illusion, même si je n'y crois pas et qu'en passant ces quelques jours prochains avec vous à Paris tout ceci va disparaitre, que je vais retomber dans les limbes du consumérisme et du superficiel.

Et puis même, même si je retombe dedans ça ne sera qu'un petit shot de drogue, le petit choc qui va me conforter dans ma vie, ma vie ici.

Je vous dirai ça en Janvier!

Mais avant ceci, à nous Paris!


mardi 24 novembre 2009

Tramway

Il n'y a pas de métro à Seattle, à proprement parler.

Le truc qui s'en approche le plus, c'est le tunnel qui coure sous la 4ème Avenue Downtown, qui est emprunté par une bonne vingtaine de lignes de bus qui distribuent le nord et le sud en passant par le centre.

Nous avons donc 4 stations en sous-sol, qui sont empruntées par des bus donc, mais aussi très récemment par un nouveau tramway, le Link Rail, qui vous rappellera surement les métros modernes de villes française (on a le même depuis plus de 10 ans à Rouen, Lyon, Bordeaux, Paris)... (Pour ceux qui connaissent Seattle, oui, il y a d'autres tramways, je simplifie parce que sinon j'y suis encore demain).

le métro de Seattle
Rien de nouveau sous le soleil donc, si ce n'est qu'ici à Seattle, c'est apparemment une petite révolution, au point d'ailleurs que les débats autour de la construction de nouvelles lignes de transport en commun en général et de tramway en particulier ont focalisé une partie du débat électoral récent. Il faut savoir que des conservateurs Seattleites trouvent que c'est du gâchis, qu'il faudrait mieux construire d'autres routes, vous voyez le topo, le discours républicain inepte standard.

Bref, on va pas trop faire de politique non plus, je ne vais pas vous résumer pourquoi il faut développer un système de transport en commun efficace dans toute métropole (ou non), cela me semble à peu près évident.

Le truc amusant dont je voulais vous parler avant de m'égarer à vous parler politique et tout, c'est donc que pour une raison que j'ai du mal à comprendre, ce tramway fait peur. En gros quand il arrive à quai, il est annoncé par une sirène stridente qui vous éclate les tympans, comme si c'était un truc ultra-dangereux. Quand il part, idem, on a droit à un barouf du tonnerre... Pour faire une analogie, on a un peu l'impression d'être les indiens qui découvrent le cheval de fer.

Le fait que les bus font exactement la même taille, sont bardés de rétros autrement plus dangereux et s'arrêtent eux sans aucune signalisation auditive ne gêne personne.

Je vous parle de tout ça parce que ça m'irrite un peu. Pour une fois que l'on sors du cliché de l'américain de base et de sa bagnole, et qu'il y a des initiatives pour développer des alternatives qui font un peu plus sens énergétiquement parlant, on dirait que tout est fait pour la saboter, un peu comme un gamin qui casse son jouet plutôt que de le prêter.

Pendant ce temps, à Lyon, les transports en commun sont passé devant la voiture. Bravo à eux.


dimanche 22 novembre 2009

Mallornes

Est-ce que Tolkien aurait pu décrire les mallornes, les arbres aux feuilles d'or de la Lothlórien, s'il avait vécu dans l'été perpétuel de la Californie?


Je ne crois pas.



jeudi 19 novembre 2009

Ce qui devait arriver arriva

Juste au moment où je pensais avoir fini mon programme, je me rends compte que mon code est naïf et que j'effectue n² itérations au lieu de n. Le problème c'est qu'il est 5h, et j'ai pas spécialement envie de rester plus longtemps: ça fait 8h que je bosse sans prendre de pause, je suis en avance, bref, faut pas trop déconner non plus, je me taille.

Je sors donc du boulot, un peu complètement dans la lune, encore en train de refactoriser mon code dans ma tête. En bon geek, il va me falloir une heure pour arrêter d'y penser, et encore. Pour les fans de Big Bang Theory, quand Sheldon et Kuthrapally bossent devant le tableau noir, ben c'est à peu près mon état. Sauf que je suis bien habillé, soyons sérieux deux minutes, je reste Parisien.

Heureusement, le geek est une créature évoluée, un mutant: quand il est perdu dans ses pensées, un pilote automatique prend le relai et l'emmène à bon port automagically (et lui permet de répéter la dernière phrase qu'on lui a dite aussi, voir plus, ça dépend de la ram que t'as dans ta config, moi typiquement c'est pas des masses mais j'ai upgradé suite au mariage).

Mes pas m'amènent donc au bord du quai du métro sans intervention consciente de ma part, par pure habitude... Et j'attends sur le bord du quai comme d'habitude, en optimisant allègrement mon algorithme, faisant toute confiance au système d'exploitation qui a pris le relais de la gestion de mon corps pour monter dans le bon bus.

Dans un petit coin de ma tête, un warning s'est allumé. Je fini par regarder ce que c'est, sinon c'est comme gtalk, c'est chiant quand ça clignote dans la barre des taches, ça me distrait.

Que pasa donc? Ah, oui, normalement, il ne pleut pas quand on attend le métro, bonne remarque.

Hum. Je branche la webcam pour voir ce qu'il en est. Wooooooooooooloulou Fuuuuuuuck!

Trop tard. De deux secondes.


La voiture passe en trombe et rase le trottoir, roulant à 60 à l'heure dans cette magnifique flaque. Comme un con, je suis juste au bord de la route, pas dans l'abri. J'ai à peine le temps de réagir que je me retrouve trempé comme une soupe.

Le pire c'est qu'ici, et spécialement dans le quartier ou je bosse, on peut pas gueuler après les cons, parce qu'on court toujours le risque que ça soit un con armé.

Fuck.


mercredi 18 novembre 2009

Le gars tout nu en novembre

Une fois n'est pas coutume, ce post commence par une photo d'une pub que je viens de prendre dans le bus.

pub bizarre dans un bus de seattle
C'est une pub pour une compagnie d'assurance dont l'accroche est la suivante: « Nous sommes comme vous: un peu différents » avec une photo d'une caricature d'un habitant de l'état de Washington.

Jusqu'à maintenant, je ne trouvais pas ça très fin où drôle: il était clair que par « différent », on entendait « simplet », comme le Bayrou des Guignols à une époque (« Il est un peu … différent, hin hin »), avec par exemple une affiche titrée « Le gars qui ouvre ses bières avec les dents » accompagnée d'une photo d'un gars aux chicots défoncés et à l'air passablement Homérique (l'américain, pas le grec, d'oh).

Bref j'étais un peu perplexe, ayant du mal à comprendre le but d'une pub dont le message principal est « On est comme vous: bouseux, cons, et alcooliques ».

Mais cette affiche-ci, elle est vraiment marrante, parce que figurez-vous que « Le gars qui est torse nu par 5°C », il existe et je l'ai encore croisé hier.

Je me couvre bien, j'ai une écharpe, je met mon blouson de ski même parfois tellement il pleut des chiens et des chats, et jamais je n'oublie mon parapluie (paix à son âme, d'ailleurs), et je trouve encore le moyen de me peler les miches.

Pendant ce temps, j'ai un collègue qui arrive tous les jours en short, ce matin j'ai encore croisé une jeune fille toute pimpante en jupe et en... tongues et je suis sur que si je regarde par la fenêtre du bus 5 mins, je vais croiser un gus dans une tenue pas possible... Bingo, encore un gars en short (oui, je vous écrit depuis le bus, c'est du live là mesdames messieurs).

Bref, les gens ici, ils sont vraiment pas normaux, et cette pub, pour une fois, est drôle.

Allez, je vous laisse, moi j'descends là.


lundi 16 novembre 2009

Mon premier parapluie

Jusqu'à Seattle, j'ai toujours détesté les parapluies. Je trouve que quoi que l'on fasse, on a toujours l'air d'un guignol, à moins d'avoir l'un des quelques parapluies ultra-fancy du type parapluie avec une poignée de Katana (oui, ça existe, j'en ai vu un ce matin), et encore.

Comme on a encore plus l'air d'un guignol avec un manteau de ski ou pire trempé comme une soupe, je m'étais un peu résigné, à mon corps défendant. Ma conversion ne s'est pourtant pas faite sans heurts

L'idée d'avoir un parapluie sur soi en permanence, voir de l'utiliser m'était tellement étrangère qu'un soir j'ai attendu une bonne dizaine de minutes sous un porche que l'averse s'arrête (ben voyons, tu peux courir) avant de réaliser que j'en avais un dans mon sac. Je ne vous raconte pas la tête des gens qui étaient avec moi à l'abri, quand au bout de dix minutes, j'ai sorti mon parapluie et je les ai laissé en plan... Ils ont du croire que je me foutais bien de leur gueule :).

Le pire, c'est que quand elle (ma femme, à qui je dois d'être au sec entre autre, suivez un peu) avait mis le parapluie dans mon sac, j'avais grogné, n'aimant pas trop qu'on touche à mes affaires d'une part, encore moins pour y fourrer un parapluie d'autre part.

Bref, depuis cet épisode, j'ai toujours religieusement pris mon parapluie avant de sortir.

Ce qui m'amène à aujourd'hui, et à une bien triste nouvelle: mon fidèle ami a rendu l'âme ce matin à 8h28, entre Yesler Way et 1st Avenue South après des rafales particulièrement violentes. Au vu des dégâts, je dirais qu'il a souffert. J'aurais bien versé une larme mais faut pas déconner, j'allais pas encore me mouiller plus.

Il aura donc survécu 15 jours au temps de Seattle.

Je commence à comprendre pourquoi les Seattleites n'utilisent pas de parapluies. Ça fait trop mal quand on en perds un tragiquement comme cela.

dimanche 15 novembre 2009

Pardon my french

Vendredi, pour la deuxième fois, l'on me demande: « Did you jut say merde ?».

Je trouve ça amusant, cette tendance que l'on a à essayer de repérer les « gros mots » dans d'autres langues.

Bizarrement, je jure plus fréquement en anglais qu'en français maintenant, ce qui est un peu stupide vu que je pourrai encrypter mes insanités « Navajo-style », et qu'il est assez mal vu de jurer ici quand on est pas docker (« Each time you say fuck, Jesus cries »... oops).

En fait je ne jure en français que quand j'ai besoin d'être un peu créatif en construisant des expressions à rallonge, en général impliquant la génitrice de l'objet de ma colère (où de mon étonnement).

Pour le juron court en revanche on a quand même rarement fait mieux que le percutant « Fuck » (et je me gausse déjà en imaginant comment Google va traduire cette page, peut-être un truc du genre: « On a rarement trouvé mieux qu'une baise percutante » avec un peu de chance).

Je manque par contre d'expressions composées un peu imagées... J'ai pourtant acheté un dictionnaire d'argot, mais c'est de l'argot commun, pas grossier... Autant j'aime les jeux de mots du genre « ginormous », autant c'est pas ça qui va m'apprendre à parler comme un docker...

D'ailleurs, vous pourriez me demander: pourquoi cette obsession d'apprendre les plus gros jurons possible?

Je vais vous faire une réponse typiquement américaine: « Because I can ».


jeudi 12 novembre 2009

Automne

C'est étrange. je suis venu assez régulièrement aux U.S mais toujours à l'occasion de vacances, donc en été.

J'associais donc le pays au beau temps, à une chaleur écrasante, à des odeurs de graillon qui se propagent d'autant plus dans l'air surchauffé.

Jusqu'à maintenant la pluie qui fait la réputation de Seattle c'était surtout un concept et globalement la ville sentait plus les vacances qu'autre chose.

Cela fait maintenant quelques semaines que l'automne s'est installé, et le panel de sons, de couleurs, d'odeurs, a changé. Quand on habite longtemps à un endroit, cela semble normal, l'automne. Quand on arrive dans un nouvel environnement, c'est une expérience à part entière, ou l'on redécouvre un paysage que l'on a à peine apprivoisé.

Avec le changement de saisons, on a d'autant plus l'impression de s'inscrire dans un cycle, et paradoxalement, cela aide à s' « ancrer » dans notre nouvelle vie: on vit ici maintenant, cela n'était pas qu'une aventure de vacances...


Le plus étrange, c'est que je me sens d'autant plus chez moi que le climat est très proche de celui de ma ville natale (Rouen, la ville de Monet où l'automne est synonyme de pluies continuelles).

Les Seattleites me demandent régulièrement si ce crachin perpétuel ne me déprime pas, en me disant que je vais finir par m'habituer. Ce qu'ils ne comprennent pas, c'est que j'ai grandi dans ce temps.

J'adore prendre le bus quand il pleut à verse et que toute les couleurs, toutes les lumières sont mouillées. J'aime le son de la pluie sur les vitres du salon. J'aime l'odeur de mouillé le matin quand je me lève et que je cours après le bus.

Paradoxalement, à dix mille kilomètres de la France, l'environnement est plus similaire à celui de mon enfance que lorsque j'habitais à Paris. Des cycles au sein de cycles...


jeudi 5 novembre 2009

Soyez poli avec le chauffeur de bus

J'avais déjà écrit un post sur les arrêts de bus de Seattle cet été, où je m'émerveillais (je suis un grand enfant) du fait qu'ils soient à l'envers, ce qui me semble plus intelligent en terme de protection des éclaboussures.

L'utilité n'étais pas forcément évidente de prime abord, surtout que la photo était prise en plein soleil, du coup ce soir j'ai fait une photo de l'arrêt de bus à la sortie de mon boulot.

arrêt de bus de seattle
Bon, mon téléphone n'est vraiment pas au top pour prendre ce genre de photos de nuit, alors au cas où cela ne serait pas évident, la grosse masse noire, c'est une flaque de la taille de la Manche.

On comprend un poil mieux pourquoi les gars ils ont réfléchi deux minutes et ils ont retourné l'abribus. Surtout que la route en question est une quatre voie, et que ça va relativement vite (sauf aujourd'hui pour cause de travaux). Suffirait d'un conducteur un peu facétieux (un euphémisme pour con et sadique) pour se prendre une vague façon Hawaii.

D'ailleurs, ici, on remercie le conducteur quand il s'arrête lentement sans faire d'éclaboussures, et on évite de le faire trop chier dans l'ensemble. Question de survie.





mardi 3 novembre 2009

Pumpkin Carvin'

Punaise mes enfants, je vous raconte pas, je suis éclaté. Faut dire que je m'étais un peu habitué à dormir 9 heures par nuit et à faire une petite sieste digestive.

Du coup, j'en prends un peu plein la tronche, nouveau taff oblige. Je vous raconterai bien, mais pour le moment quand j'en sors je suis tellement farci qu'en fait j'ai envie de parler d'autre chose, et puis je suis méga à la bourre sur Halloween...

Donc cette année, contrairement aux autres, on a pu fêter Halloween sans avoir l'impression de se faire marketer la tronche par un grand capital qui ne sait plus quoi inventer. Enfin, si, mais ici, le grand capital, c'est culturel. Bref, je me comprends et j'ai la tête comme une courge spaghetti donc je ne vais pas m'attarder. Notez que la courge, c'est de saison.

Après la cueillette de citrouille que je vous ai abondamment décrit, nous sommes donc passé au Pumpkin Carving, toujours avec notre amie E, qui a assumé la lourde tâche de nous initier à une célébration décente d'Halloween.

La tradition veut donc que les enfants creusent les citrouilles pour faire des Jack-O-Lantern que l'on met ensuite sur les perrons des maisons. Au passage, on peut récolter les graines qui sont à l'intérieur pour les saler et les passer au four, d'ailleurs en ce moment même je suis en train de picorer dans les graines qui nous restent. Miam.

Si l'on est un grand enfant, on peut aussi enduire sa femme de chair de citrouille; c'est gluant a souhait, cris perçants garantis. Personnellement, je ne vous conseille pas forcément, apparemment, les représailles sont (seront) terribles.

Je vous laisse admirer nos créations: on a la citrouille chevelue aux yeux mangas,



et la citrouille de geek en forme de space invader (raté, d'ailleurs).




Normalement, on met ensuite les citrouilles devant sa porte avec un lumignon dedans. Comme nous on vit dans un immeuble et bien on les a gardé en intérieur. Comme qui dirait une fausse bonne idée: dehors il pèle sa race comme on dit par chez moi, du coup, ça fait congélateur. et ca conserve ta citrouille. Par contre, en intérieur ta citrouille elle développe assez rapidement des formes de vie saugrenues, odorantes et globalement indésirables, ce qui fait que nous avons malheureusement du les jeter prématurément :/.

J'ai encore plein de choses à vous raconter sur Halloween, comme notre rencontre avec le Troll de Frémont. Mais c'est une autre histoire, qui sera contée une autre fois...


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