Carnets de Seattle: Patchwork d'impressions et d'humeurs d'un Français expatrié puis revenu des Etats-Unis. Depuis mars 2011, ces carnets sont aussi le journal de mon combat contre la leucémie, les séquelles de la greffe de moelle osseuse et le cancer secondaire apparu en Janvier 2024...

mercredi 27 janvier 2010

Subway II

Je me suis déjà bien défoulé dans Subway en vous racontant notre expérience dans les couloirs du métro parisien, mais je n'avais pas tout à fait fini. En fait, je n'avait tellement pas fini que dans la plus pure tradition hollywoodienne, il y aura surement un Subway III (en espérant qu'il ne soit pas aussi pourri que Terminator III).

Avant de repartir dans une tirade qui risque de vous énerver (tain il nous soule l'autre vendu d'américain avec ses critiques là, pour qui il se prend) je vais vous raconter une petite histoire.

Connaissez-vous la « légende urbaine » de la grenouille qu'on met dans de l'eau bouillante?

C'est très simple.

On dit (je n'ai pas testé, ce n'est pas que je suis gentil, c'est que je n'ai pas de grenouille sous la main) que si l'on met une grenouille dans une casserole d'eau bouillante, elle en saute aussitôt. Normal, ça brule, elle se casse.

Mais si on la met dans de l'eau tiède et qu'on augmente lentement la température, elle s'accoutume peu à peu et fini par se laisser bouillir vivante.

Au passage, grenouilles/français, un petit jeu de mot multi-culturel au passage, c'est la classe.

Au passage aussi, cette théorie s'applique très bien aux atteintes diverses et variées que les gouvernements font à nos droits civiques (vie privée notamment), faudra qu'on en reparle à l'occasion et j'ai une bonne occasion sous la main vu la mascarade que l'on a eu à subir à l'aéroport.

Bref, venons en au fait.

Le retour en France, ça nous à un peut fait l'effet de la grenouille: le changement a été assez violent, et nous à permis d'ouvrir les yeux sur des choses auxquelles on ne fait d'habitude pas attention.

En fait, en arrivant à Seattle en mai dernier, il arrivait même parfois que l'on tombe face à des trucs en se disant « Tiens, ça c'est différent de la France », mais sans se rappeler exactement comment cela marche en France.

Petit exemple trivial, le prix du fromage.

Bon c'est plus cher, c'est une évidence. Mais de combien plus cher? 30%? 100%? Plus? Difficile à dire, je ne regardais pas précisément le prix du fromage en faisant mes courses (et je ne connais pas non plus le prix d'une baguette de pain, mais j'ai une excuse: je ne mange pas de pain). Pour la petite histoire, c'est entre 2 et 4 fois plus cher, suivant le fromage, autant vous dire que la croute on la mange même si ça donne des aphtes.

Le truc, c'est que c'est pareil pour beaucoup de choses beaucoup plus importantes que le prix du fromage. On acquiert un oeil nouveau sur énormément de choses, dont certaines allaient complètement de soi.

Jusqu'ici, je ne vous ai pas beaucoup parlé du vrai sujet dont je veux vous parler, et je ne vais pas le faire, sinon on est reparti pour une page complète. Pourtant ce post s'appelle Subway II car cela vous permettras peut-être de lire différemment Subway I et j'espère, de mieux comprendre ce que je vous raconterais dans Subway III.


lundi 25 janvier 2010

Vin chaud

Sur le parvis de la cathédrale de Rouen, marché de Noël.

Qu'est ce qu'on fait dans un marché de Noël? Et ben on achète du vin chaud, et on sirote tranquillement son petit verre qui nous chauffe bien nos petites mains glacées.


Et en famille s'il vous plait. On en file aussi aux minots, c'est un truc de Noël quoi.

Or donc, on s'achète notre vin chaud, on fait le tour de la place rapidement, et soudain on percute.

Aux U.S on ne pourrait pas faire ça, se balader avec notre verre à la main. Déjà on aurait du montrer patte blanche pour acheter notre verre, et on se serait surement retrouvé dans un espèce d'enclos spécial pour consommateurs d'alcool.

Vous savez, je trouve qu'il y a des trucs positifs dans leur obsession autour de l'alcool. Je trouve ça crétin, mais au moins c'est plus cohérent que l'approche française. J'y reviendrai surement parce que j'ai beaucoup à vous dire sur le sujet, ça risque d'être un assez long post.

Mais là on s'est regardé en rigolant en se disant: « Et ben, les amerloques, ils savent pas ce qu'ils ratent. ».




samedi 23 janvier 2010

Le monde est petit

J'ai beau le savoir, cela ne cesse de m'étonner.

Je vous contais précédemment notre redécouverte du métro Parisien.

Or donc, alors que nous étions en pleine galère dans les couloirs bondés de Saint-Lazare, j'entends soudain mon nom (ou plutôt Celia l'entend pour moi, occupé que j'étais à râler).



Et on se retrouve face à un couple d'amis (vie privé, toussa, chut je ne dirais pas qui c'est), que je voulais voir d'ailleurs, mais on n'avait rien pu arranger avec nos emplois du temps un peu chargés.

Le plus marrant, c'est qu'à un moment, on s'est trompé de couloir, ce qui nous à fait perdre deux minutes.

Deux petites minutes sans lesquelles on ne se serait pas croisé.


Vous allez me dire « En même temps, on a plus de chance de tomber sur quelqu'un que l'on connaît dans le métro Parisien qu'en trayant des chèvres au fin fond du Larzac » et je vous dirais dans la sagesse toute Percevalienne qui me caractérise: ce n’est pas faux.

N'empêche que.

Un timing aussi précis, ça m'en bouche un coin (ça me troue le cul, si tu préfères).


mercredi 20 janvier 2010

Subway

C'est la guerre.

Nous sommes chargés comme des mules et j'ai la lourde tâche de m'occuper des deux plus grosses valises, soit une bonne cinquantaine de kilos.

Ma prochaine mission: naviguer dans Saint-Lazare afin de rejoindre la ligne 14 sans perdre de membre de mon squad, et sans faire de victimes dans la population ennemie. A deux contre la foule qui grouille dans les tunnels, c'est pas comme si on avait le choix de toute façon.

Les locaux sont un tantinet inamicaux.

J'ai beau avoir vécu avec les indigènes, connaître leurs coutumes et parler leur dialecte, je ne cesse d'être étonné par leur hostilité. Si Saint-Lazare est le ventre de Paris, alors les parisiens sont ses lymphocytes, chargés de se débarrasser de tout corps étranger, voir une maladie auto-immune car ils sont aussi désagréables avec leurs congénères qu'avec les étrangers.

Non seulement personne ne nous aide quand on galère face aux divers obstacles placés sur notre chemin, mais en plus on nous fait bien comprendre que l'on a rien à foutre là. J'insiste: non seulement le Parisien te regarde galérer, mais en plus tu peux lire dans ses yeux que quelque part, ça le fait marrer.

ça doit le distraire dans son existence de taupe.

On tolère stoïquement les incivilités diverses et variées, mais au bout d'un moment, la coupe est pleine: une énième fois, les gens ne semblent pas comprendre que laisser les gens chargés sortir du métro, cela facilite la vie de tout le monde.

S'ils ne comprennent pas, on va leur faire comprendre.

« On est débordé Capitaine. Permission d'ouvrir le feu?
- Permission accordée Sergent. Tirez à vue et visez les genoux, on ne veut pas faire de mort, et puis c'est là que ça fait le plus mal. »

Bizarrement, quand un gus d'1m90 se met à avancer sans réfléchir (oserai-je dire, à la Parisienne) avec 50 kilos de polycarbonate incassable au bout des bras, arrive ce qui doit arriver: on se pousse ou on se fait déglinguer ce qui dépasse.

Nous déglinguons donc quelques personnes au passage.

C'est juste assez malheureux qu'il faille en arriver là... Et franchement, en temps qu'ex-Parisien qui a surement participé à la bêtise collective, j'ai vraiment honte. Je m'imagine faire visiter Paris à nos amis Seattleites... « Bienvenue dans la ville de l'Amour, et surtout n'hésitez pas à flanquer des bons coups de genou, y a que ça de vrai ». Mouais.

Le plus navrant c'est que l'on ne se rend même plus compte que ce n'est pas normal... En arrivant en mai dernier, je m'énervais en prenant le bus parce que ça prend son temps, les gens disent bonjour au conducteur, lui taillent une bavette...

Maintenant le matin, quand je descends du bus, ma chauffeuse préférée me dit: « Bonne journée et à demain! ».

C'est quand même vachement plus la classe, non?


lundi 18 janvier 2010

Jetlag et H1N1

"Guys, something is not right".

Je me cramponne à mon bureau, couvert de sueur. Une seule pensée en tête:

"NepastomberNePastomberNeputainpastomberPutain..."
- Dude, you're green, I'm calling the nurse."

Putain, ça tourne... "GrouilleGrouilleGrouilleGrouuuuuuilllle"

"Oh she's not here anymore. Do you want to lay down for a while?
- Uh, hey, I can't think dude, can you babysit me please? I'm gonna faint.
- Oh boy. I'm taking you to the milking room."

Flashback, 30 minutes avant.

"Are you allergic to anything?
- Brussel sprouts, but I don't think it's relevant.
- No it's not. Ok, in some cases people have an allergic or violent reaction to the flu shot. I want you to ask somebody to watch over you for the next 30 mins.
- Ok m'am. Will do.
- If anything isn't right, come see me, I have epi and everything needed in case of an emergency.
- Oh, it's scary!
- Don't worry, it's very rare."

Rare, my french ass. I'll be there for you, my french ass derechef.

Et oui, j'ai décidé de tester pour vous le vaccin H1N1, offert gracieusement par ma boite. Vaccin qui m'a littéralement cassé en deux, et qui m'a accessoirement permis de passer une heure à dormir dans la salle de lactation de ma boite, ça ne s'invente pas.

Bon je ne vais pas rentrer dans la polémique sur les vaccins toussa, les gens qui disent que c'est le MAÂL sont bien content de pas crever du tétanos au moindre bobo mais passons, je n'ai rien dit.

J'ai quand même comme qui dirais un doute sur l'équation « vaccin=malade trois jours, grippe=malade quatre jours », mais encore une fois, pas de polémique, ça fait un post de blog gratuit.

Bref, tout ça pour vous dire que entre ça et le jetlag, je n'ai pas vraiment eu l'énergie nécessaire pour critiquer les Parisiens comme je vous l'avais promis. Ce n'est que partie remise.

Parlons du jetlag un peu d'ailleurs (je suis d'humeur plaintive, l'infirmière me manque).

9h aller, 9h retour, et reprendre le boulot cash, ce n'est pas la meilleure idée qu'on ai eu. Pour vous donner une idée de l'ampleur du décalage, quand je vais me coucher, vous êtes en train de vous lever. Quand vous partez du boulot, nous vient d'arriver. Quand Julien change les couches de son bébé, je suis en train de déjeuner (et il me décrit l'opération, le sauvage... bon appétit bien sur!).

Bref, ça fait quand même un putain de choc et même si dès le premier jour on à l'impression d'être à l'heure et ben dans les faits c'est assez loin d'être le cas, croyez moi. D'autant plus quand on bosse.

Du coup ça plus ce satané vaccin, ça m'a un peu rotulisé. Promis, cette semaine, on reprend un activité normale.



mardi 12 janvier 2010

Jolies Parisiennes

Bon, les français en général et les Parisiens en particulier, je vais faire un post gentil avant de vous en coller plein la tronche. Parce que c'est bien de régulièrement casser du sucre sur le dos des amerloques, mais faudrait peut-être un jour regarder l'œil qu'on a dans la poutre si tu vois ce que je veux dire.

Alors profites des compliments, ça va pas durer.

Un des trucs qui m'a le plus vite choqué en arrivant en France, dès les couloirs du RER en fait, c'est que les gens à Paris sont beaux.

Quand je vous dis "beaux", je vous parle pas de la beauté génétique (ou chirurgicale) des traits, je vous parle de tout un ensemble de choses qui vont de la coiffure à la coupe des vêtements en passant par les chaussures. Tout le monde, homme comme femme semble apporter un certain soin à sa toilette, même les gens qui n'ont manifestement pas d'argent pour se payer des fringues super à la mode et/ou de qualité. La variété des styles est impressionnante, surtout dans le centre de Paris. Dans le Marais où à Saint Germain, c'est même complètement de la folie, j'ai envie d'arrêter les gens et de leur acheter leurs sapes.

Par rapport aux rues de Seattle, c'est carrément un défilé de mode permanent.

Deuxième choc quand on se balade dans les rues: les magasins de fringues sont partout.

Pour comparer ce qui est comparable, on va opposer Seattle à Lyon (une obscure ville du Sud de la France, je ne connaissais pas non plus, faut chercher sur Google Maps), qui est plus semblable à Seattle en termes de démographie que ne l'est Paris.

Bon et ben se balader dans Lyon (ou Rouen, ou Paris) c'est éprouvant. Il y a plein de magasins de lingerie, parfois plusieurs dans la même rue! Plus hallucinant encore, même dans les enseignes les plus modestes, on vend des modèles élégants, sexys et classes à la fois, loin de la marchandise américaine qui en règle générale fait soit grand-mère, soit péripatéticienne (hop, mot compte triple).

Le truc dingue, aussi, c'est que les jolies choses ne sont pas cachées. Par exemple cet ensemble est à l'entrée du Printemps de Rouen. A Seattle, les trucs les plus sexys sont en général biensplanqués, on sait jamais ça pourrait perturber les mômes.

un ensemble de lingerie, introuvable à seattle

Et je vous parle même pas des enseignes coquines parisiennes comme «Rue69 »: Roselyne Bachelot habillée dans leur came serait plus sexy que Denise Richards en Victoria's Secret (oui, j'exagère, c'est pour que tu saisisses l'idée).

un autre ensemble de lingerie, introuvable à seattle

ahhh attention le bonnet est transparent on va choquer l'amérique!!

Bref. On pensait qu'en allant en France, on allait faire le plein des produits qui nous ont manqué: fromage, chapelure, endives... Et bien il se trouve que l'on peut trouver toutes ces choses à Seattle, même si c'est un peu plus cher.

Les vrais produits qui nous manquent, où l'on rame vraiment pour trouver des trucs décents, c'est les fringues. Prochaine fois que l'on rentre, on emmène une valise vide pour la remplir de jeans.



jeudi 7 janvier 2010

Petites tracasseries

Pendant notre bref séjour en France, nous avons pris le train à répétition pour aller rende visite à famille et amis. Nous avons donc réservé nos billets en ligne en avance, avec retrait aux bornes automatiques.

Arrivé à la gare, je me dirige vers la borne. Il suffit normalement de mettre sa carte dans la machine, et zou, on te donne ton billet.

Sauf que ça me demande un code.

Un code? Comment ça un code? On a pas juste un bout de papier à signer?

Mais d'ailleurs, c'est quoi mon code?

Putain! J'ai oublié mon code de carte bleue!

mardi 5 janvier 2010

Bonne année 2010

Nous voici de retour à Seattle après environ deux semaines passées en France.

Vous vous doutez surement que j'ai des choses à vous raconter vu comme je suis bavard, mais cela sera pour plus tard: déjà je suis bien explosé par le jetlag et puis il faut que je passe par la case vœux. Je vous préviens, je vais être assez cynique, cela m'arrive quand je suis très fatigué.

J'aime pas trop les vœux de nouvelle année d'ailleurs, ni le réveillon, ni le nouvel an et tout le toutim en général. Enfin, en fait j'aime bien faire la fête (mais pas trop tard, certain comprendrons) mais tout le blabla autour du nouvel an, les vœux, les lamentations et les « pourvu qu'elle soit pas aussi pourrie que la précédente », ça me gonfle.

Quand je pense « Nouvel An », je pense à ces jolies filles parisiennes, qui dansent comme des folles en buvant des mojitos et en criant d'une voix suraiguë dès qu'une de leur congénère est à portée de voix. Il faut être triste à mourir pour faire tant d'effort pour sembler heureux. Cela me rend d'autant plus triste que tout le monde sauf elles se rend compte que c'est une joie forcée, une tentative pour oublier que cette année encore elles en ont bavé et que ce n'est pas près de changer.

Quand tous ces gens hurlent « Bonne année », j'ai l'impression que secrètement ils prient qu'elle soit miraculeusement moins à chier que l'année précédente, qu'il crient le plus fort possible pour se convaincre qu'ils existent et rappeler à je ne sais qui qu'on leur avait promis que la prochaine fois, ça serait mieux et qu'il n'y aurait même pas besoin de se lever de devant la télé.

Voilà, moi j'ai pas trop envie de souhaiter bonne année aux gens, parce que j'ai beau croire à la chance , je crois surtout à celle qui se travaille.

A la place, du haut de mes trois pommes d'expérience, j'aimerai vous dire deux choses.

La première, c'est que si tu n'es pas heureux, au fond de toi tu sais pourquoi. Le plus vite tu arrêtera de te mentir, le plus vite tu seras heureux.

La deuxième, c'est que pour changer les choses il suffit de s'y mettre (et arrêter de se plaindre, ça aide, au passage). Commencer par un bout et « faire », jour après jour.

Si j'ai appris deux choses ces dernières années, c'est bien celles là, alors tu me trouveras peut-être bien arrogant de t'assener ça comme ça à la place de vœux, mais rappelle toi que vous n'êtes pas des milles et des cents à me lire, alors j'écris avant tout pour moi, pour me rappeler de ne pas répéter les mêmes erreurs.

A la place des vœux de bonne année, je vous souhaite à tous de pas avoir d'emmerdes imprévisibles qui vous tombe sur le carafon. Pour le reste, cette année sera essentiellement ce que vous en ferez, alors comme dirais Arthur dans Kaamelott: « Sortez vous les doigts du cul!! ».


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