Carnets de Seattle: Patchwork d'impressions et d'humeurs d'un Français expatrié puis revenu des Etats-Unis. Depuis mars 2011, ces carnets sont aussi le journal de mon combat contre la leucémie, les séquelles de la greffe de moelle osseuse et le cancer secondaire apparu en Janvier 2024...

jeudi 30 janvier 2014

Seattle au Superbowl!

Vous le savez peut-être, Seattle est en finale au Superbowl!



Contrairement à notre équipe de baseball (les Mariners) qui sont vraiment pas terribles il faut l'avouer, les Seahawks sont plutôt une bonne équipe, qui s'est déjà qualifiée pour le Superbowl en 2005.

Il faut savoir que les équipes de football (américain) et de soccer (football, vous suivez?) de Seattle sont ultra populaires. Les Seattle Sounders sont plutôt une bonne équipe et ont une légion de fans super fidèles et très enthousiastes, ce qui est assez rare aux US, et le soccer est vraiment très populaire à Seattle, les supporters sont super nombreux et vraiment hardcores. Attention c'est pas comme les supporters du PSG, ils ne sont pas bêtes et méchants, au contraire il y a vraiment une bonne ambiance apparemment, c'est vraiment un truc familial, et les fans sont vraiment à fond derrière leur équipe.


De même, comme les Seahawks sont la seule équipe du Pacific Northwest, et qu'ils sont plutôt bons, ils ont une légion de fans absolument énorme qui s'étend aux états voisins n'ayant eux pas d'équipe de NFL, l'Alaska, le Montana, l'Oregon, l'Idaho et le Wyoming, ce qui est assez rare pour une équipe de NFL.

Seattle, BADASS!
Le dilemme du week-end du coup, c'est: "Qu'est ce qu'on fait?".

D'habitude, on profite du Superbowl pour faire des trucs où il y a d'habitude trop de monde. Il faut savoir que le Superbowl, c'est complètement dingue: l’Amérique s'arrête, il n'y a personne, tout le monde est chez soi devant la TV, c'est vraiment impressionnant. Les rues, les magasins, les musées sont complètement déserts, c'est encore pire que le 4th of July, c'est vraiment LA grande messe de l'année qui rassemble tout le pays.

Mais là, comme c'est Seattle qui joue, je suis tenté de regarder. Merde, c'est Seattle quoi! Que l'équipe de sa ville soit au Superbowl, c'est quand même pas tous les jours, et l'ambiance chez les Seattleites va être complètement dingue. Bref, j'hésite.

C'est marrant, c'est vraiment une année phare pour Seattle qui se retrouve pas mal sur le devant de la scène US et mondiale: c'est une grosse année pour Microsoft avec la sortie de la Xbox One, un groupe de Seattle, Macklemore a complètement explosé nationalement et internationalement (c'est le premier groupe depuis 93 qui atteint le #1 du top 100 US sans le support d'un gros label, et il a raflé 4 Grammys, et j'ai entendu ses chansons dans des émissions françaises récemment.. En plus, une fille de Seattle à récemment fini avec brio un semi-marathon contre la leucémie,.bref, Seattle represents!



GO SEAHAWKS!

mardi 28 janvier 2014

Celia a couru un semi-marathon contre la leucémie!

Vous êtes nombreux à nous avoir demandé comment s'était passé la course (d'ailleurs Celia était très touchée!), alors faut que je vous raconte.

Tout d'abord, Celia est arrivée un jour avant la course, du coup elle a pu faire connaissance avec les gens de son équipe de Team In Training (elle fait partie "Internet" donc elle les avait juste rencontré online). Elle a ensuite passé la journée chez Mickey avec une autre famille participant à la course.

Le soir, elle a assisté à un diner organisé par la LLS pour motiver les troupes. Vous savez, ce genre de diner que l'on voit dans les films pour les collectes de fonds des associations. J'ai souvent pensé que c'était une perte de fonds, qui pourraient être à la place donné à la recherche, mais pour avoir assisté à un repas du genre, c'est en fait une composante essentielle de ce genre d'association. Cela permet de remotiver les troupes, d'échanger entre bénévoles, de se créer un réseau, de se positionner par rapport aux autres gens, aussi.

Il faut bien comprendre que l'on ne joue pas à celui qui à la plus grosse, mais c'est intéressant de voir qu'il y a par exemple une dame qui en 10 ans à récolté plus de 100.000 dollars, cela remet les choses en perspective et cela nous donne une idée de ce qu'il est possible d'accomplir. Cela permet de réviser nos buts. Celia lui a demandé comment elle avait fait pour rassembler tellement d'argent, et sa réponse a été désarmante de simplicité: "C'est simple, 10$ par 10$". C'est un sacerdoce! (comme un squelette: sacerdoce, hin hin).

Je crois que cela  fait aussi beaucoup de bien de rencontrer des gens avec un vécu similaire. Vous savez, les gens ayant le même genre de vie que nous sont quand même relativement rare, même parmi les victimes de cancer, car la convalescence est particulièrement longue même pour ce genre de maladie. Souvent, discuter avec ce genre de gens permet de se rendre compte que l'on est pas fous, que nous ne sommes pas les seuls à ressentir ce que nous ressentons.

Au passage, Celia a eu aussi la fierté d'apprendre qu'elle était la 3ème à avoir levé le plus d'argent pour cette course dans la catégorie des particuliers. Encore une fois, je ne peux que vous remercier pour votre participation à notre effort de guerre.

Le lendemain, elle s'est levée à 2h30 du matin, pour pouvoir être à 3h30 à Disneyland, le départ de la course étant à 5h. Et oui, le parc continue de tourner donc le marathon a eu lieu en dehors des heures d'ouverture.

Elle a commencé à courir avec l'une des filles rencontrée le jour précédent, puis a accéléré pour tenir sa vitesse habituelle et a fini la course en 2h30, sans trop de casse. Vers 2h, elle m'a envoyé un SMS me disant qu'elle en bavait un peu, je lui ai répondu en l'encourageant et en lui disant que je croyais en elle, et elle a continué comme une chef. Seul problème, une de ses chaussettes a fait un plis dans sa chaussure et elle a couru les 3 derniers miles en ayant super mal au pied. A cause de cela, elle a du courir de manière un peu bizarre et elle s'est fait mal à la cheville. Rien de grave, mais elle était bien enflée lundi dernier. Quelques massages plus tard, cela va beaucoup mieux!

L'expérience lui a tellement plu qu'elle remet cela dans un mois à un semi marathon qui se court autour du lac Sammamish, près de Bellevue et Redmond (le siège de Microsoft!).

De mon côté, je suis évidement très fier d'elle, c'est vraiment une super performance. Bon, cela me fait un peu drôle de me dire qu'elle est capable de courir 22km alors que je suis démonté après une balade de quelques kilomètres, mais bon,  ça c'est un autre problème!

mercredi 22 janvier 2014

Animaux et sentiments

Dans les commentaires sur le post sur les chats, quelqu’un m’a demandé si je croyais que les chats avaient des sentiments. J’ai répondu que j’avais vu un documentaire montrant de l’entraide entre animaux d’espèces différentes, d’une façon que l’on pourrait appeler de la compassion (une vieille chèvre prenant soin d’un vieux cheval aveugle alors que cela ne lui rapporte strictement rien).

Il y a deux jours, nos deux chattes nous ont fourni un argument de plus dans ce sens.

J’essaie en général de les faire manger ensemble dans deux gamelles côte à côte, pour essayer de renforcer leur lien : elles associent la présence de l’autre chat à quelque chose de positif, la nourriture. Je fais cela, car c’est parfois difficile à deux chats de cohabiter dans un petit espace, ces animaux étant extrêmement territoriaux. Au passage, je tiens à remarquer que ce n’est pas forcément la solution à tous les problèmes : si vos chats ne peuvent pas se blairer, il vaut peut-être mieux commencer par les faire manger à deux endroits différents pour qu’elles ne se sentent pas menacées pendant leurs diners, avant de les rapprocher petit à petit.

Parfois, je suis un peu fainéant, et je leur donne à manger dans une seule gamelle, pour aller plus vite. Dans ces cas là, il se passe toujours la même chose : Lhassa, qui est à priori la dominante, mange en premier, pendant que Luna attend sagement assise à côté d’elle, puis Lhassa s’en va et va se nettoyer quelque part pendant que Luna mange.

Il y a deux jours, alors que je les observais, il s’est passé un truc que j’ai trouvé magique. Lhassa a mangé un peu, puis a laissé la place à Luna, mais est restée assise à côté, une attitude que je connais parfaitement : elle a faim et veut manger. Mais elle a laissé sa sœur manger un peu, attendant son tour pour un deuxième service. J’ai trouvé ça fabuleux, un animal de ce genre qui est quand même complètement contrôlé par son estomac, qui est capable de se fixer une limite et de laisser la place à sa copine, avant de recommencer. Pour moi, qui les connais bien, elle a vraiment fait preuve de compassion et d’amitié, en s’assurant que les besoins de sa sœur étaient bien satisfaits avant de penser à elle même.

Sympa, non ?

Les photos sont d'une qualité douteuse, mais je les ai prises sur le vif. Remarquez comment Lhassa est assise, attendant sagement son tour, dans sa position typique qu'elle prend devant sa gamelle quand elle a faim. Position qu'elle utilise pour communiquer avec nous, d'ailleurs: quand vient l'heure de la bouffe, elle vient se mettre de cette manière à coté de sa gamelle.






samedi 18 janvier 2014

Celia cours demain contre la leucémie!

Et oui c'est demain matin que Celia cours contre la leucémie et les cancers du sang!

Du coup elle a un super t-shirt avec le nom des gens en l'honneur de qui elle cours:


Jeff, le p'tit Loïc (par opposition au grand Loïc, aka, moi), Katy, Julia, Sean, sans oublier "The Warrior".

Si vous me lisez, on pense à vous tous! (Sans oublier Biquette!)

Et Celia, je suis sur que tu va y arriver, t'es la plus forte!

vendredi 17 janvier 2014

Celia va courir le marathon Tinkerbell pour la Leukemia Lymphoma Society!


Et c'est grâce à vous!

Rappelez-vous, cet été nous avions lancé un appel aux dons pour la Leukemia Lymphoma Society, une association américaine qui fait un boulot formidable dans la lutte contre la leucémie et qui finance notamment des programmes de recherche pour des médicaments innovants. Le but ultime était de réunir 4300$, cette somme donnant le droit à Celia de participer au marathon Tinkerbell au park Disneyland de Los Angeles.

Grâce à votre générosité et votre participation, cette objectif à été rempli début Décembre, et même dépassé. Ce n'est pas rien! Pour la course Light the Night, mon ancienne entreprise a levé 6500$ avec plus de 650 personnes participant à l'effort de guerre... Donc 4300$ à nous deux, c'est une performance très honorable. Encore une fois, c'est complètement grâce à vous et à votre participation. Merci à tous!

Demain Celia prend l'avion pour LA où elle va passer trois jours. Seule ombre au tableau, j'étais sensé aller avec elle et nous devions rester une semaine en Californie, en profiter pour prendre un peu de vacances et visiter les parcs nationaux de Californie et du Nevada, et même pousser jusqu'au Grand Canyon. Nous devions même assister au tournage d'un épisode de Big Bang Theory...

Sauf que malheureusement, avec cette cochonnerie de hernie qui se remet à la vitesse d''un escargot neurasthénique, je ne peux pas prendre l'avion sans risquer de me déglinguer encore plus. Donc, vacances annulées. Celia va quand même courir le marathon, étant donné que cela fait des mois qu'elle se prépare... Mais je vais être obligé de rester sur le banc. Forcément cela nous attriste tous les deux, c'était un projet que nous avions mené à bien ensemble et nous voulions aller au bout ensemble... Ce n'est que partie remise, mais bon je regrette de ne pas être là pour la soutenir et l'encourager.

Merci encore à vous tous, ça a vraiment été une expérience formidable, grâce à vous. Si vous aviez raté notre post, vous pouvez encore faire un don. Et pour une fois, je vais traduire ce post en anglais, car nous avons eu énormément d'aide de nos amis américains autant que de nos amis et lecteurs français. Et à bientôt pour des photos de la course!

Celia is going to run a marathon benefiting the Leukemia Lymphoma society and that is thanks to you!
Remember, last summer we started a fundraiser for the Leukemia Lymphoma Society, an American charity that does a great job in the fight against leukemia and that finances research programs for innovative drugs and cures for leukemia. The ultimate goal was to raise $ 4300, this sum entitling Celia to participate in the Tinkerbell marathon that takes place at the Disneyland park in Los Angeles.

Thanks to your generosity and participation, this objective was reached early December, and it was even exceeded. And it is a pretty significant sum: as a comparision, for the Light the Night event last October, my former company raised $ 6500 with over 650 people participating in the effort... So $ 4300 raised by the both of us, it is a very good performance. Again, this is completely thanks to you and your participation. We really wish to thanks each and everyone of you for helping us reach our goal!

Tomorrow Celia is flyng to LA where she is going to stay for three days. The only downside is that I was supposed to go with her: we were supposed to stay a week in California, in order to take a little vacation and to visit the national parks of California and Nevada, and even drive to the Grand Canyon. We even had the opportunity to attend the filming of an episode of Big Bang Theory...

Except that unfortunately, with this crappy hernia which is recovering at the speed of a neurasthenic snail, I can not fly without risking messing myself up even more. So we canceled the holidays. Celia will still run the marathon, since she has been preparing for months... But I'll be forced to stay on the bench. As you can guess, that both saddens u, it was a project we completed together and we wanted go to the end together... Our trip is postponed, that's alright, but I regret not being there to support and encourage her.

I really want to thank you all again, it was really a great experience, thanks to you . If you missed our post last summer, you can still donate! And for once, I'll translate this post in English, because we had a lot of help from our American friends as well as our French friends and readers. Come back soon for pictures of the race!


jeudi 9 janvier 2014

Les chats

L’un des grands bonheurs de rentrer chez après le premier cycle de chimio (oui, je fais un gros retour dans le passé!), cela a été de retrouver Luna et Lhassa, nos deux chats. Il faut que je vous raconte comment elles sont rentrées dans nos vies, car elles ont pour moi une importance considérable : comme je passe l’essentiel de mon temps seul, elles sont ma principale compagnie, et elles ont un rôle très important dans toute cette histoire.


Cela peut sembler un peu étrange lorsque l’on est expatrié d’adopter deux chats, étant donné la complexité supplémentaire que cela occasionne lors de l’impatriation éventuelle. Et pourtant, pourquoi pas ? Lorsque nous nous sommes mariés, Celia et moi nous étions promis d’essayer d’être le plus heureux possible et de réaliser nos rêves… Et nous nous sommes rendu compte au détour d’une conversation que nous adorions tous les deux les animaux et que nous rêvions d’en avoir un. C'est un rêve simple, j'en conviens, mais c'est un rêve néanmoins, que nous avions toujours tous les deux remis à plus tard en se disant que ce n'était pas le bon moment. Nous aimons autant les chats que les chiens, mais vivants dans un appartement, nous avons décidé d’adopter un chat, ou plutôt deux, l’idée étant qu’ainsi elles pourraient se tenir compagnie en notre absence.

Aussitôt rêvé, aussitôt fait : le samedi suivant nous étions au refuge de Seattle pour adopter deux chats. J’avais repéré sur leur site internet deux jeunes chats noirs qui m’intéressaient particulièrement, car je trouve les chats noirs absolument magnifiques, mais une fois face à eux dans le refuge, j’ai eu un très mauvais ressenti : ils étaient excités et violents, mordent la cage… Pas des chats pour nous. Celia repère alors une petite chatte grise, sa couleur préférée, qui est super éveillée… Elle la sort de sa cage et c’est le déclic immédiat, la petite est intelligente, curieuse, joueuse et commence à jouer avec Celia. Je remarque alors au fond de la cage une petite chatte noire terrifiée : la grise a une sœur ! Je la prends dans mes bras, elle est terrifiée par tout ce bruit et se colle contre moi, dans le creux de mes bras. Quelques minutes plus tard, elle se calme, protégée dans les plis de mes vêtements. Je sais que je viens de rencontrer le deuxième amour de ma vie, et que cet amour est mutuel. Celia me regarde et elle est aussi conquise par son chat de gouttière… Nous sommes ravis, nous avons trouvé deux sœurs comme nous le souhaitions, qui sont des couleurs que nous préférons, et avec lesquelles nous avons un contact privilégié, ce qui n’est pas forcément obligatoire avec des chats, d’autant plus d’adoption.


Deux ans plus tard (nous les avons adopté en 2009, je suis tombé malade en 2011), nos deux petites chattes ont bien grandi, mais nous avons toujours ce contact particulier avec chacune d’entre elles et je suis particulièrement ému de retrouver ma Loulou. Pourtant ces retrouvailles sont teintées d’angoisse : il arrive parfois que nos chats nous griffent, en général par accident parce qu’ils essayent de s’accrocher ou qu’ils sursautent parce qu’un bruit leur a fait peur… or, une griffure de chat, c’est dangereux, à cause des bactéries que cela véhicule, même lorsque ce sont des chats d’appartement. Malgré leur propreté, les chats marchent dans leur litière, où ils font leurs besoins, ce n’est donc pas complètement stérile. Comme une femme enceinte, il est donc hors de question que je continue à nettoyer leurs caisses, ce qui représente une charge de travail supplémentaire échouant à Celia. Cela ne semble peut-être pas grand-chose, mais c’est une accumulation de choses : à ce moment, elle devaut me faire mes piqures de facteur de croissance, tout le ménage, car j'étais trop faible, s’occuper des chats, car je n’avais pas le droit… Cela devait être épuisant.

Nous sommes obligés de changer nos règles : les chats qui dormaient avec nous pendant la nuit sont désormais persona non grata dans notre chambre. Cela nous brise le cœur, car nous avions tous les deux l’habitude de nous endormir avec nos matous sur le ventre, mais j’ai trop peur d’attraper bêtement une infection. Le jeu n’en vaut tout simplement pas la chandelle. Bien évidemment, si vous avez des chats, vous vous doutez bien que celles-ci ne l’entendent pas de cette oreille et nous passons plusieurs nuits extrêmement pénibles avec nos deux minettes qui grattent et pleurent devant la porte… Un conseil, si vous vous trouvez dans le même cas : ne réagissez en aucune manière, sous peine de renforcer leur comportement. Nous finirons par trouver la solution quelques semaines plus tard sous la forme d’un dispositif ingénieux combinant un détecteur de mouvement et une canette d’air sous pression. Vous le placez devant la porte de votre chambre ou tout endroit que vous voulez interdire à votre chat, et hop, un coup d’air dans les moustaches, je vous assure que cela fait déguerpir le plus curieux des matous !
  
Je me met à hésiter à les toucher, ou plutôt, je développe très rapidement un comportement pratiquement compulsif : je me désinfecte les mains juste après avoir caressé mon chat, ce qui me conduit à des situations délirantes où je me passe de la solution hydroalcoolique sur les mains une dizaine de fois par heure. Un jour, je me précipite tellement pour me désinfecter les mains que le chat est toujours entre mes pieds, et une goutte de solution tombe de mes mains sur sa tête, près de son œil… La pauvre, elle détale en hurlant à la mort et pendant plusieurs semaines va fuir à chaque fois qu’elle me voit toucher du désinfectant, c’est-à-dire toutes les heures… J’en suis encore mortifié.

Malgré les contraintes, malgré le risque (maitrisé) que cela représente, je reste persuadé que ces deux chats ont été et sont toujours un formidable outil thérapeutique. Pendant mes deux années de convalescence, j’ai passé d’innombrables journées, seul dans mon appartement, avec pour seule compagnie mes deux chats, et elles ont été un soutien psychologique formidable. Elles m’accueillent le matin lorsque je me lève et que Celia est déjà partie, elles structurent ma journée en m’obligeant à m’occuper de leur nourriture, à les brosser, à leur couper les griffes, à jouer avec elles… Elles me tiennent compagnie quand j’écris, par exemple, alors que j’écris ces lignes, Loulou est assise sur mes genoux, en train de faire un bon gros roupillon… Quand je ne vais pas bien et que je suis cassé, recroquevillé dans mon fauteuil, elles viennent dormir à côté de moi, je fais partie de leur nid. Cela va peut-être vous sembler idiot, mais quand vous vous sentez plus bas que terre, que votre femme et tous vos amis sont au boulot, vous vous sentez seul au monde... Avoir un chat qui vous grimpe dessus, en ronronnant, en vous disant, "Moi, je t’aime, viens me faire un câlin", c’est incroyablement bénéfique pour le moral. En tout cas, moi cela me fait un bien fou.

J'ai tellement passé de temps avec elles que je me suis intéressé de près aux chats dans leur ensemble. J'ai par exemple appris à les dresser, ce qui, contrairement à une idée reçue, est totalement faisable, même si c'est plus compliqué que pour un chien. Je vous expliquerais comment bientôt. J'ai finalement arrêté ce passe temps qu'elles adoraient, parce que lorsque j'ai commencé à prendre de la prednisone, cela me rendait irritable et j'avais peur que cela transparaisse dans le dressage et que cela les bloque. Maintenant que je suis plus stable émotionnellement, je vais m'y remettre, enfin quand mon dos ira mieux. J'ai tellement appris sur les chats que j'ai envisagé de me reconvertir en psy pour chat, mais pour ce faire, il faudrait que je fasse mon expérience dans un refuge, or je ne peux pas étant immunosupprimé. C'est dommage.

J'adore mes deux chats. On a vraiment un lien, et le dressage nous a permis d'établir un langage commun. On peut réellement communiquer. Elles ont des personnalités très distinctes, et nous sommes très proches. Loulou me suis à la trace dans l'appartement, connait mes habitudes, sait que à 14h je médite et viens donc viens se mettre en rond à coté de moi sur le canapé... Vous savez, les experts disent que sur le plan cognitif, les chats sont plus proches des humains que les chiens, dans la manière dont ils réfléchissent et ressentent les émotions (à leur niveau de chat, bien entendu), et c'est quelque chose que je veux bien croire. Nous avons une relation très particulière et complexe, qu'il est difficile de décrire en mots à quelqu'un qui ne les connait pas. Ce sont à la fois mes petites soeurs, mes filles, mes amies, et nous avons un rapport particulier, différent de celui que peuvent avoir deux chats entre eux ou deux humains entre eux. C'est notre langage à nous.

Par contre ne pensez pas que je suis complètement gâteux et que je les humanise trop: c'est une erreur que font beaucoup de propriétaires d'animaux de toute sorte, que de les considérer comme leurs enfants et leur attribuer des comportements humains. Ce n'est pas mon cas: je suis bien conscient que ce sont des chats, et que leur psychologie est avant tout celle d'un prédateur à peine domestiqué. Je suis d'ailleurs très fier de nous: nous avons deux chattes épanouies, bien éduquées, qui connaissent bien les limites que nous avont fixé, et qui sont vraiment stables psychiquement. Ce n'est pas forcément gagné, avec deux chats dans 50m2. Mais croyez moi, il y a un truc en plus que nous avons développé au contact l'un de l'autre. *

Bref, voilà, je voulais vous parler de mes chéries, en utilisant le prétexte de l'outil thérapeutique... Mais en fait c'est juste que je les adore ahahah :)





jeudi 2 janvier 2014

Bonne année 2014

Allez, je me livre une fois de plus à l’exercice du post de bonne année :). Je vous encourage à lire les précédents d’ailleurs, ou j’ai tour à tour râlé puis célébré le nouvel An, comme quoi, y a que les c*ns qui ne changent pas d’avis. J’aime en particulier le post de 2013, où je vous expliquais le jeu du "meilleur moment de ta journée".

Bon, je vais commencer par bougonner : à cause de cette cochonnerie de hernie, qui se remet à la fois mieux que je ne le craignais, mais encore bien trop lentement à mon goût, je dois écrire sur mon portable, à moitié allongé... Et je déteste ça. Je suis un peu une diva à ce niveau, comme je tape très vite au clavier, quand je suis dans une position suboptimale cela m’agace parce que je ne vais pas aussi vite que d’habitude, cela me bloque, l’inconfort physique se met en travers de ma pensée. Par conséquent je prends beaucoup de retard niveau écriture. Je vous raconte ça parce que j’ai quelques mails en retard, voici pourquoi, je m’en excuse, si je n’ai pas répondu c’est juste que je suis cassé. Bref, assez grogné, passons à autre chose.

Justement en parlant de grogner, ces derniers temps, j’ai écrit pas mal de posts assez chargés, assez lourds et noirs. Il y a deux raisons : tout d’abord, maintenant que les évènements les plus durs s’éloignent, j’ai plus de facilité à en parler, et puis il m’arrive mon lot de tuile, faut bien dire. Or, l’un des buts de ce blog, en parlant de la maladie, c’est aussi de propager un message d’espoir, de bonne humeur et de courage dans l’adversité. Si vous voulez, je fais l’équilibriste sur une corde raide : je suis obligé de parler de trucs difficiles si je veux vraiment rendre compte de ce qu’est la maladie, mais en même temps, je dois trouver un moyen de quand même véhiculer mon état d’esprit qui est avant tout positif. C’est ce que j’ai envie de faire dans ce post, pour bien commencer l’année.

Vous savez, on parle plus facilement de ce qui va mal que de ce qui va bien, et puis malgré le fait que j’expose beaucoup de ma vie sur ce blog, nous restons très discrets sur notre vie privée, par conséquent, c’est parfois difficile de parler de choses gaies sans trop en révéler sur nous. La vérité c’est que nous sommes profondément heureux d’être ensemble. Alors même que j’écris ces lignes (en fait, hier quand j'ai commencé ce post), Celia est à côté de moi en train de lire, l’un de nos chats en train de dormir sur ses genoux, elle vient de lever la tête et de me faire un grand sourire, et je suis heureux, tout simplement. Au quotidien, malgré tout ce qui peut nous tomber sur le coin de la cafetière, nous sommes heureux au jour le jour et cette année nous avons tous les deux fait des choses et des voyages qui nous ont vraiment enthousiasmés, malgré les handicaps.

D’ailleurs, petit aparté, c’est dur, une relation de couple qui passe au filtre du cancer... Cela peut cimenter un couple comme le briser. Je crois que l’on s’en sort de mieux en mieux. Plus qu’un couple, on est une équipe, maintenant. J’aime Celia comme un homme aime une femme, parce qu’elle est jolie, parce qu’elle sent bon, parce qu’elle à un charme qui me fait fondre, parce qu’elle est brillante, généreuse et drôle et qu’elle cuisine bien et qu’elle fait parfois le ménage (et pan, le romantisme, hin hin), mais les aléas de la vie nous ont rapproché d’une autre manière. Je ne dirais pas que nous sommes devenus des meilleurs amis, comme certains couples peuvent le devenir au fil du temps. Plutôt, nous faisons équipe, nous sommes partenaires, comme des soldats, à la vie, à la mort, soudés. On est là l’un pour l’autre. Vous savez, je suis vraiment très amoureux de ma femme, et j'en profite pour lui faire une petite déclaration, elle l'a bien mérité après 9h passées aux urgences à Noël.

Outre le fait que nous sommes "happily married", cette année a été assez chouette. Bien sûr, il y a son lot de déboires, surtout en fin d’année d’ailleurs, et je ne suis toujours pas sorti de la mouise, mais il y a des progrès et nous avons fait des trucs que j’ai trouvé vraiment chouettes. Je vous fais une petite compilation de l’année ? Allez.


Bref, une année bien remplie comme vous le voyez... Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, car j’ai des projets secrets dans les bacs.

Tout cela pour vous dire que malgré tous les soucis récents, malgré les difficultés, malgré les douleurs chroniques, nous sommes vraiment heureux d’être en vie, et nous avons plein de choses intéressantes qui se passent dans nos vies, nous gardons vraiment la tête haute et le sourire, et on essaie autant que possible de faire des choses intéressantes. On peut toujours trouver des trucs à faire, même avec le dos cassé, ne serait-ce que regarder des vieux films classiques sous la couette en sirotant du chocolat.Vous savez, je suis vraiment quelqu’un qui aime les bonheurs simples. Une guitare, un chat, ma femme, un bon thé, un morceau de chocolat, un bon livre et je suis au top.  J’espère vraiment que 2014 sera l’année de la renaissance et que l’on va arriver à me supprimer la plupart de mes médicaments, mais quoiqu’il arrive, j’essaierai de voir le bon côté des choses.

Je vous souhaite une excellente année 2014, ne laissez pas des choses idiotes vous pourrir la vie et trouvez le plaisir dans des choses simples. Il en faut vraiment peu pour être heureux. 

Pour finir, Celia hier a participé à une tradition de Seattle, le plongeon dans les eaux glacées du lac Washington : on la voit sur la vidéo "Polar bear plunge" sur ce lien.

Encore une fois, excellente année à vous tous, je vous remercie encore du fond du cœur de me lire et de commenter, la petite communauté qui s’est formée autour de ce blog est vraiment sympa, je suis très heureux d’avoir fait votre connaissance à tous !

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