Cela fait un certain temps que je n'ai rien écrit de "significatif" ici.
En fait, je suis un peu en panne, car depuis un mois je suis entièrement préoccupé par ma prochaine échéance: la greffe de moelle osseuse, qui arrive à grand pas puisque le début des hostilité est pour l'instant programmé pour le 23 Juillet. Ce qui me fait d'ailleurs penser qu'en août je ne posterais probablement pas grand chose non plus, vu que je vais passer le mois à l'hosto.
Il faut que je vous explique brièvement en quoi consiste la greffe de moelle osseuse.
Il faut déjà démystifier ce mot de greffe: on ne va pas m'ouvrir tous les os pour en extraire la moelle d'origine et la remplacer à la petite cuillère par la moelle du donneur. Le processus consiste en fait en une première partie de chimiothérapie intense pour tuer ma moelle osseuse actuelle, puis une transfusion de cellules du donneur, un peu comme une transfusion de sang.
Quelle est l'utilité de cette greffe?
De ce que j'en comprend, il y a deux parties complémentaires. La première partie du traitement consiste en une chimiothérapie la plus intense possible, pour essayer d'éradiquer totalement la leucémie. Une chimio tellement intense en fait, qu'il faut une greffe de moelle pour que mon système immunitaire reparte.
La deuxième partie du traitement est plus sioux. En me faisant une greffe d'un donneur, on compte sur le fait que le nouveau système immunitaire va attaquer mon ancien système immunitaire, et va littéralement lutter et éradiquer mon cancer (enfin c'est ce qu'on espère, ce n'est malheureusement pas garanti). C'est un peu une épée à double tranchant, puisque le nouveau système immunitaire risque aussi d'attaquer tout le reste de mon corps, mais bon, on ne peut pas tout avoir.
Je ne vous cache pas que c'est une grosse procédure, avec des risques qui sont significatifs. Le risque le plus important est le risque d'infection, bien évidement. Le risque d'attaque de l'hôte par le greffon est aussi à prendre en compte, même s'il est plus marginal et mitigé par le fait que j'ai un donneur parfait (une jeune américaine de 29 ans que je remercie d'avance).
Des risques significatifs donc, qui me font copieusement gamberger malheureusement. Et puis il ne faut pas vous cacher que c'est un processus qui risque d'être fortement désagréable, la chimio que j'ai eu jusqu'à maintenant (et qui est relativement intense à la base) c'est de la balade à coté.
Quand on a commencé à m'expliquer tout le processus, j'avoue que ça m'a durablement cassé le moral. Pas facile de rester zen et souriant quand on vous explique en long, en large et en travers l'ensemble des choses pas ragoutantes qu'il peut vous arriver.
Je remonte la pente doucement. Depuis quelque jours, j'ai enfin assez d'énergie pour reprendre ma préparation physique et mentale. On est parti en vacances pour se changer les idées (il faut que je vous raconte, d'ailleurs). Les problèmes logistiques commencent à se résoudre, mais c'est chronophage. On se prépare quoi, c'est comme un examen ou une compétition, ceux qui gagnent, c'est ceux qui ont bien bossé dans l'ombre (et qui ont de la chance quand ils sont dans la lumière, il ne faut pas le cacher).
Du coup le blog en souffre, ce qui est dommage d'ailleurs puisque je me rend compte que ça me fait du bien d'évacuer en vous racontant tout ça. Allez, avec un peu de chance, ce week-end je vous raconte notre dernière trouvaille.