Nous ne sommes pas parti bien loin, par souci d'éviter de s'entasser dans les boites de pétri que sont les avions de ligne: nous sommes juste descendu à Portland. C'est la deuxième fois que nous allons à Portland et cette fois-ci ce n'était qu'une étape pour aller se balader sur la côte du Pacifique.
Un arrêt bref donc, sans volonté de visiter la ville en détail. A la place, nous sommes retourné à l'un des endroits les plus fascinant de la ville: Powell's Books.
Powell's Books, c'est un immense magasin de bouquin neufs et occasion. Mais quand je vous dis immense, c'est vraiment immense. Dans la plus pur tradition américaine, on nous informe d'ailleurs à l'entrée que c'est le plus grand magasin de livres du monde. Il faut savoir qu'ici, tout est toujours le plus grand truc du monde, c'est parfois un peu risible d'ailleurs, sauf que dans le cas de Powell's Books, il serait bien possible que cela soit vrai.
Le magasin principal couvre un bloc entier et est découpé en zones de différentes couleurs, chaque zone ayant son thème. Chacune de ces zones est grande comme un magasin de taille conséquente (pensez le rayon livre d'une Fnac) alors quand on sait qu'il y a une dizaine de zones, je vous laisse imaginer la superficie totale de l'édifice. Le paradis quoi.
Mais ce qui fait l’intérêt de ce magasin, ce n'est pas seulement son catalogue ahurissant, c'est surtout son catalogue de livres rares. Ainsi, au détour d'un rayonnage, nous sommes tombé sur plusieurs étagères remplies de livres provenant de la bibliothèque personnelle d'Anne Rice, avec notamment des dizaines de livres lui ayant manifestement servi de référence lors de l'écriture de ses romans.
La ou cela devient réellement passionnant, c'est que ces livres sont couverts d'annotations de l'auteur, ce qui donne un aperçu unique sur sa façon de penser et de travailler. Et le plus beau de tout cela c'est que ces livres sont à vendre!
Certains sont horriblement chers bien sur, comme un livre traitant de l'écriture de chansons annoté en long en large et en travers valant plus de cent dollars, mais nous avons trouvé un petit bouquin traitant de la vie à la cour de Louis XIV pour quinze dollars, une misère!
Nous avons passé une bonne heure, assis par terre, a feuilleter l'ensemble des bouquins présents, et nous sommes repartis fiers comme Artaban, notre trésor à la main. Drôle de façon de visiter Portland, me direz vous, mais c'est la notre!
Je m'insurge! La plus grande librairie du monde, c'est le Furet du Nord à Lille*!
RépondreSupprimer(sinon, j'adore le concept des livres annotés :-))
(bon, OK une des plus grandes d'Europe, c'est presque pareil ^^)
C'est vrai que "ça vaut le voyage" comme dirait le Michelin ! Même le Waterstones de Londres qui se la flatte (eux aussi?) d'être la plus grande librairie d'Europe (Ekisabeth, je ne connais pas Furet!) n'a RIEN à voir et ne donne d'ailleurs que dans le livre neuf. Oui, Powell, c'est fascinant!
RépondreSupprimerBon courage pour le compte à-rebours.
...rien de tel qu'un bon bouquin... Je te souhaite plein d'énergie positive pour la suite.
RépondreSupprimernon mais attends, powell's, c'est ma mècque!
RépondreSupprimerDifficile de se faire une image mentale de la taille du lieu. D'après ce que tu dis, c'est grand comme un hyper-marché ? Tu n'aurais pas pris des photos ?
RépondreSupprimerSinon, moi, les annotations dans les bouquins ça me hérisse le poil. J'ai été élevé avec un tel respect des livres − c'est précieux, on en prend soin − que je n'ai jamais corné un seul coin de page (par contre, j'ai utilisé toutes sortes de conneries comme marque-page). J'ai déjà farci des bouquins avec des dizaines de post-it à l'intérieur ; mais écrire dedans, ça me ferait mal.
By the way, ce que tu racontes me fait penser à un truc. Dans les années 80 et 90, il existait à Montréal 2 magasins de livres qui étaient placés l'un à côté de l'autre, en plein centre de la ville. L'un des deux vendait des bouquins neufs, l'autre des bouquins d'occasion, et chacun d'eux étaient grand comme un supermarché alimentaire français de bonne taille. Il y avait même un passage qui reliait les deux magasins (pour ne pas avoir à sortir dehors en hiver), et un accès direct depuis le métro.
RépondreSupprimerBref, c'était le bonheur intégral quand j'étais gamin ; on y allait au moins une fois par mois. On y a déniché des perles, certaines que j'ai encore.
Depuis, les deux boutiques ont été déplacées, leur taille a été réduite et elles sont très éloignées l'une de l'autre. Tout le charme s'est envolé.
C'est malin, j'y suis alle le mois dernier (bon, en coup de vent lors d'une pause de conference), et je n'ai meme pas vu cette section de livres rares! Par contre, j'ai bien aime la section jeux avec un choix assez proche de chez Descartes a Paris.
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerDepuis quelques mois maintenant, je lis votre blog. Si je devais le caractériser par un seul mot, ce serait "Emouvant". En effet, bons nombres d'émotions apparaissent au fil des pages : la joie, la tristesse, la surprise, la peur, la colère, l'étonnement,l'émerveillement, la passion.... Tout est réuni comme dans cette plus grande bibliothèque du monde ! Chaque page pourrait être aussi caractérisée par une couleur. Finalement, on peut dire que j'ai trouvé le blog le plus intéressant du monde, le plus vrai, aussi ! Il n'y a pas que des bonnes nouvelles....mais vous savez rebondir ! Gardez cette force et cette énergie qui vous habite ! Good luck !
Virginie
@mook ahah un connaisseur :)
RépondreSupprimer@amaury ca depend des bouquins et des usages pour moi. Je n'ai pas de religion à ce sujet. Dans le cas des bouquins d'Anne Rice, on voit clairement que se sont des support de travail, pas des bouquins "à lire".
@virginie merci pour ce commentaire, ca me fait très plaisir que ca vous plaise.
Une vraie mine Powell's Book... on y a passé des heures, comme aspirés par un trou noir, lors de notre dernier passage. Et puis le plancher qui craque, les thèmes qui se suivent et ne se ressemblent pas (à première vue c'est pas forcément cohérent comme classement) les étagères qui ploient à certains endroits... Oui, c'est décidément une visite incontournable à Portland :)
RépondreSupprimerLe commentaire d'Amaury m'a fait sourire, parce que c'est un peu le postulat qu'avait mon mari qui était sur le point de s'évanouir auparavant si je cornais une page, si je mettais une note ou si je trimballais sans soin l'un des SES livres... Jusqu'au jour, où je lui ai fait comprendre qu'un livre était fait pour être lu et ne vivait que par les marques que l'on aura pu lui laisser. Et curieusement, il a d'abord commencé avec des Poches, puis les autres... maintenant, il ne voit plus cela de la même manière. Car c'est donner une autre valeur au livre, je parle d'une valeur émotionnelle évidemment ;-)
Bon après, le beau livre énorme et cher, nan, je vais éviter de corner des pages !
Et toujours, toutes mes pensées positives t'accompagnent en ce moment :)