Carnets de Seattle: Patchwork d'impressions et d'humeurs d'un Français expatrié puis revenu des Etats-Unis. Depuis mars 2011, ces carnets sont aussi le journal de mon combat contre la leucémie, les séquelles de la greffe de moelle osseuse et le cancer secondaire apparu en Janvier 2024...

jeudi 30 mai 2013

La campagne Arizuka "Echappées Contées et Chantées" et un peu de sourire

Avant de continuer mes jérémiades sur comment j'en ai bavé à Vancouver, je voulais interrompre un peu les programmes pour relayer la campagne de "crowdfunding" (punaise, ce que je déteste les anglicismes à l'écrit) Arizuka "Echappées Contées et Chantées".

Je copie colle le mail que j'ai reçu:

"L'idée est de pouvoir sensibiliser à la culture à l'hôpital et donc à l'évasion pour les patients atteints de cancer et leurs familles et de toucher des personnes en dehors des cercles hospitaliers. C'est la 3e programmation culturelle qui aura lieu dans l'établissement de la Polyclinique de Laval  et cette année patients et soignants ont même demandé à plusieurs reprises "les spectacles vont bientôt recommencer?"

Le but est de financer les 1500€ restant pour la programmation et d'offrir des contreparties aux contributeurs qui nous soutiendront. Si le budget n'est pas réuni, l'argent vous sera remboursé.

Si vous vous sentez concernés de près ou de loin et que vous souhaitez participer concrètement au mieux-être des patients et des familles, je vous invite à partager et transférer ce message et cette campagne par mail ou facebook (page de l'Effet Papillon). "

Bon, à part ça, quand je n'ai pas grand chose à dire, je colle des photos de chats,  j'en ai deux qui me font bien marrer: 

Le chat fakir sur son tapis volant.

I am the Queen of the World! I rule the pigeons!

J'en profite pour souhaiter plein de courage à mes compagnons de galère, le petit Loïc (je dis petit parce que par rapport à moi, il est petit, mais il est grand par le courage!), Katy qui en bave bien comme il faut en ce moment vu qu'elle est en pleine greffe de moelle, Julia, le Warrior, Biquette que je n'ai pas de moyen de joindre autrement que comme ça... Luna, Lhassa, Celia et moi on pense à vous. Enfin, moi et Celia, ça c'est sur, Luna, elle, elle pense qu'à bouffer et se faire gratter le dos, mais bon.
quoi, tu veux ma photo? file me faire à crouter plutôt, esclave!


mercredi 29 mai 2013

Une histoire de limites

Je ne vous ai pas encore vraiment parlé de notre voyage en France, qui est pourtant l'un des évènements les plus marquants, pour moi, de ces deux dernières années. Mon escapade ce week-end à Vancouver va m'en donner l'opportunité en contrastant les deux expériences.

Le voyage en France a été l'occasion d'exploser complètement un certain nombre de limites, psychologiques et physiques, qui m'emprisonnaient depuis un certain temps. Pour vous donner une idée, en deux ans, j'ai diné deux fois au restaurant, à chaque fois dans des très bons restaurants pour des occasions spéciales, et j'ai évité le plus possible de manger autre part que chez moi, ne le faisant que de façon très ponctuelle et toujours en prenant des précautions maximum (c'est à dire en stérilisant tout au micro-onde, au grand dam, parfois, des gens chez qui j'étais invité). De la même manière, je n'ai pas le droit de prendre les transports en commun (bon, évidement s'il pleut, mieux vaut prendre le bus que de chopper la mort, surtout que je l'ai déjà attrapé une fois, ça va, merci), alors vous imaginez bien que de prendre l'avion avec une centaine de boites de pétri ambulantes, il y avait un pas assez énorme.

Lors de ce voyage en France, j'ai donc été obligé de prendre l'avion, de gérer la fatigue du décalage horaire, de manger dans des restaurants sans forcément avoir avant passé une heure à vérifier sur internet qu'il n'y avait pas des rats morts en cuisine, de prendre des bains de foule (un apéro avec 10 personnes, pour moi, c'est une manif, la #manifpourloic), et puis tout simplement d'être actif plus de 3-4 heures d'affilée, bref de faire des trucs qui vous semblent surement simplistes mais qui, depuis deux ans, relevaient pour moi de la science-fiction. Et dans l'ensemble, à quelques petits accrocs près et grâce à l'aide cachée de pas mal de médocs et de pas mal de préparation en amont, cela s'est vraiment bien passé et cela a changé beaucoup de choses dans ma tête et dans ma façon d'appréhender ce qui m'était possible de faire ou pas.

Cela a changé tellement de choses, en fait, en termes de ce qu'il m'est possible de faire ou pas, que quand j'ai appris qu'il y avait des gens que je voulais rencontrer qui se réunissaient à Vancouver, je me suis dit que j'allais y aller, même si Celia était partie en Italie pour un congrès à ce moment. Je me suis dis, pas de problème, je vais prendre la voiture en solo, conduire 3h, trouver un B&B sur AirBNB, aller à la rencontre pendant les deux jours, et rentrer lundi tranquillement (il faut savoir que ce lundi était férié aux US). Notez un peu le décalage, entre Loïc qui refusait absolument de mettre les pieds dans un restaurant inconnu, et Loïc qui se fait son petit week-end en solo à Vancouver, sans même savoir le matin même avant de partir où il va dormir. Encore une fois, cela vous semble peut-être trivial, mais pour moi, il y a un fossé énorme. C'est comme si quelqu'un qui a le vertige sur une chaise décidais du jour au lendemain de sauter en parachute, quoi.

Vendredi donc, j'ai chargé ma valise dans la voiture, avec mon kit habituel de médicaments (j'ai des réserves pour 30 jours, prudent quand même le garçon), et je me suis mis en route. Et à cause de cette cochonnerie de pont qui s'est écroulé, qui n'était même pas vétuste mais juste mal conçu pour faire des économies et ce comme 80.000 autres ponts américains (ça fait un peu peur, je vous assure), j'ai mis à peu près 6h pour arriver à Vancouver. Au lieu de 2h15.

Pris dans les bouchons, à peu près à mi-chemin, j'étais tellement épuisé que j'ai été obligé de m'arrêter dans une zone résidentielle en dehors de l'autoroute et de dormir une heure dans la voiture. Je me suis d'ailleurs fait très peur: je me rendais compte que je m'endormais, mais le temps de sortir de l'autoroute pour trouver un endroit où me reposer, j'avais des moments d'assoupissements incontrôlés et je me suis réveillé une fois à cause du bruit fait par la voiture sur les bandes blanches, qui sont heureusement là pour ça. D'ailleurs cette fatigue extrême est à mon avis causée en partie par le fait qu'en ce moment on est en train de baisser ma dose de corticostéroïdes, et mon corps, habitué à être stimulé en permanence, a du mal à se réajuster, j'ai par conséquent des épisodes de fatigue extrême en journée où je suis littéralement obligé d'aller dormir. Bref.

J'ai donc fini par arriver à Vancouver, complètement épuisé, aux alentours de 19h30, en étant parti vers 13h30, en me demandant déjà sérieusement ce que j'étais venu faire dans cette galère.

(à suivre)

Petit aparté: beaucoup de gens qui m'ont vu en France m'ont dit que j'avais l'air d'aller super bien, et je veux encore souligner plusieurs choses: oui, MAIS. Il faut se rendre compte que j'étais presque tout le temps gavé d'anti-douleurs, que je suis en permanence sous dose massive de corticostéroïdes (c'est sur, ça donne la pêche!), et surtout, que l'on m'a changé mon traitement contre le GVHD un mois avant le départ, et que ce traitement marche beaucoup mieux et a radicalement changé ma qualité de vie. Avec le traitement précédent, je n'aurais pas pu effectuer ce voyage. Bref, oui, c'est sur, j'ai l'air d'aller bien, avec 15 médicaments en support. C'est bien, hein, mais c'est pas encore le Pérou. Et je m'acharne à le répéter, parce que c'est assez frustrant, en fait. Effectivement, de l'extérieur, on peut croire que tout va bien! Bref, fin de l’aparté.


vendredi 24 mai 2013

Un pont s'écroule sur l'I-5

Bon, je n'avais pas prévu de poster aujourd'hui car je vais à Vancouver pour le week-end (en solitaire, car Celia est en congrès, pauvre hère que je suis).

Et donc hier, je vois un message paniqué d'un ami sur facebook qui dit en substance "Sainte mère de Dieu, je suis passé sur le pont 2 minutes avant qu'il ne s'écroule, j'ai vu les voitures plonger dans l'eau".

Forcément, ça interpelle.


Crédit photo Komo News, please tell me if you want me to remove it.
(Voir sur Komo News l'info)

Je vais voir les sites d'infos, en me disant, bon c'est un petit pont de campagne, le gars habite Mount Vernon, c'est la brousse. Et bien figurez vous que non! C'est un pont sur l'I-5, autant vous dire une autoroute majeure qui va de la frontière avec le Canada jusqu'à Los Angeles, qui fait 16 voies par endroit, qui est l'artère majeure de l'état de Washington, bref c'est pas un chemin de terre quoi. C'est LA voie avec le plus de trafic de l'état. L'autoroute que je dois prendre pour aller à Vancouver, en plus.

Alors apparemment l'effondrement a été causé par un convoi exceptionnel, mais bon... quand même! Vous vous rendez compte? Coup de bol, pas de morts, je crois. C'est marrant parce que récemment je me disait en regardant certains de nos ponts métalliques qui semblent quand même bien vétustes, "Punaise, je me demande comment ils font pour s'assurer que cela tient la charge tout ça"... Et bien on a la réponse, pas rassurante du tout: ils ne font pas.

Quand je vous disais dans d'autres posts que parfois on à l'impression d'être dans le tiers monde des pays occidentaux (exercice pour le lecteur, retrouvez les posts en question), rapport à l'infrastructure vieillissante et carrément flippante (des gens meurent régulièrement électrocutés par des feux de signalisations mal isolés, faut le savoir)... Je ne peux m'empêcher de faire un parallèle avec les mesures de sécurités absurdes que l'on a à subir aux frontières soit disant pour notre sécurité, quand nos ponts ne sont même pas en bon état et que les gens ne sont pas en sécurité en roulant simplement sur la route. C'est quand même ubuesque et navrant, il faudrait quand même que les gens en prennent conscience un jour.

Enfin bref, moi j'ai mon itinéraire bis qui va me faire voir un bout de campagne, ce qui n'est pas pour me déplaire. Je vous laisse, je suis déjà à la bourre sur mon planning.


mercredi 22 mai 2013

Immunosuppression et aplasie, et le lien avec les traitements des leucémies

Aujourd'hui, je voulais écrire un sujet plutôt marrant, enfin si on a un sens de l'humour un peu extrême comme le mien en tout cas,  mais en fait je m'excuse par avance car je vais être obligé avant cela de faire quelques rappels médicaux pour ceux qui ne voient pas bien comment se déroulent les traitement de chimiothérapie et la vie post greffe.

Je vais comme toujours essayer de simplifier, déjà parce que je ne suis pas forcément une lumière moi-même, et puis parce que le but n'est pas non plus de se faire chier  s'enquiquiner (on m'a dit que je jurais trop, vous trouvez?). Ah, aussi, si il y a plein de mots en gras, c'est que j'essaie de voir si je ne peux pas améliorer le référencement sur ces sujets, désolé, personnellement ça m'agace mais apparemment c'est important. Je ne vous prend pas pour des truffes en soulignant les mots importants en tout cas.

Tout d'abord, qu'est ce que c'est que l'immunosuppression? C'est très simple, c'est le fait d'avoir pour une cause ou une autre, un système immunitaire plus faible que la normale  ce qui nous met face à un risque plus important d'infection bactérienne ou virale, et un risque vital plus important en cas d'infection.

L’immunosuppression peut être de deux types:  non-délibérée ou médicalement induite.

L'immunosuppression non-délibérée

 

Il s'agit de toutes les immunosuppressions causées par un affaiblissement du système immunitaire. Les causes peuvent être multiples et très simple,  comme  l'âge ou la malnutrition. Elle est cependant le plus souvent causée par des maladies. C'est par exemple la 'spécialité' du virus du SIDA qui fonctionne justement en contaminant et désactivant les cellules du système immunitaire de son hôte.

C'est aussi une conséquence de nombreux types de cancers dits 'du sang', leucémie, lymphome, myélome. Dans le cas que je connais de plus près ("Salut, mon corps, comment tu vas aujourd'hui?"), la leucémie, ce qu'il se passe, c'est qu'une des lignées de cellules immunitaires devient cancéreuse, et prolifère de façon complètement incontrôlée et non fonctionnelle, en étouffant par la même occasion les lignées saines. Ce qui fait que l'on meurt (enfin pas nous, nous qui lisons et écrivons ce blog, nous ne mourons pas, par principe) soit d'une insuffisance respiratoire, soit d'hémorragie, soit d'infection, pas vraiment du cancer en fait. 

L'immunosuppression peut aussi être la conséquence indésirable d'un traitement immunosupresseur, où l'on cherche par exemple à diminuer les risques de rejet de greffe d'organe en diminuant l'efficacité du système du système immunitaire, et où en fait on ne peut pas vraiment régler le curseur sur "attaque les méchants, pas moi". On parle alors d'immunodéficience, me souffle Wikipédia dans l'oreille, mais bon, c'est couper les globules en quatre.

Enfin, un des types les plus graves d'immunosuppression est celui des patient de leucémie en cours de traitement. En effet, la chimiothérapie détruit toutes les cellules qui se divisent rapidement, et dans notre cas, elle cible en particulier celles de notre système immunitaire et ce qu'elles soient malades ou saines, ainsi que les cellules souches, celles qui sont dans nos os et qui produisent toutes ces cellules. Ce qui fait que quelque jours après la chimio, toutes nos cellules sanguines sont mortes (d'où un besoin constant de transfusion de sang et de plaquette puisque l'on met environ 2 semaines à recommencer à en produire) et l'on n'a plus aucune cellule immunitaire. On est même plus immunosupprimé: on a plus de système immunitaire du tout, c'est l'aplasie.

Alors en fait c'est une phase qui arrive dans toutes les chimios pour tous les types de cancers, car ces molécules ciblent de façon très large les cellules qui se divisent rapidement. Pour les cancers du sein, par exemple, je sais que l'on passe 3-4 jours avec les globules blancs en berne, pas à 0 mais très faibles  (500-1000 au lieu de 4000, je crois) . Pour les chimios de leucémie, c'est 2 semaines d'aplasie, avec absolument aucune cellule blanche pendant la première semaine et une cure de facteur de croissance pour que cela revienne... En deuxième semaine en général j'atteignais péniblement le 50, et la troisième semaine on soufflait quand je remontait au dessus de 500 (à 500 on estime que tu ne risque plus de claquer au moindre rhume, mais la normale c'est 4500, 5000).

Pour la transplantation, la greffe de moelle osseuse, c'est encore une autre histoire... La c'est 15 jours d'aplasie totale, avec 0 cellule, vu que l'on a TOUT tué, c'est même le but. En France, c'est pour ça que l'on vous colle en chambre stérile. Aux US, non, ils ont déterminé que cela ne changeait pas grand chose du moment que des précaution élémentaires d'hygiène étaient respectées, mais on en reparlera. Ensuite, cela met encore 2 bonnes semaines à ce que la greffe prenne et remonte dans les 1000, 1500. Ensuite, cela varie entre les individus, moi j'ai mis un an à avoir un bilan sanguin 'relativement' normal.

L'immunosuppression délibérée


L'immunosuppression délibérée, c'est autre chose. C'est quand on cherche, volontairement, à réduire l'efficacité du système immunitaire. Le cas le plus connu concerne bien sur la greffe d'organe solide, où l'on est obligé de calmer le système immunitaire pour éviter la destruction de l'organe, considéré par celui-ci comme un corps étranger.

Dans le cas de la greffe de moelle osseuse c'est l'inverse, on met un nouveau système immunitaire dans un corps pas étranger du tout, mais le pauvre il n'en sait rien et donc il peut se mettre à rejeter le corps entier, c'est le fameux GVHD... Donc une fois de plus il faut avoir recours à des médicaments, les plus ciblés possible évidement (cyclosporine, tacrolimus, sirolimus, parmi ceux que je connais), ou moins ciblés comme les corticostéroïdes qui fonctionnent extremement bien mais qui ont une liste d'effet secondaire longue comme le bras (nécrose avasculaire des articulations, ostéoporose, changements d'humeur, rétention d'eau, et en plus un goût en général infect; et j'en passe...).

Bref, vous avez un système immunitaire qui fonctionne, mais on lui met des boule quiès et on lui colle des épées en mousse dans les mains à la place des matraques, pour vous donner une image. Alors, c'est pratique, il s’énerve moins au moindre bruit fait par le chat dans la maison, et quand il s'énerve il casse moins de choses, mais quand il y a un vrai voleur, il est vachement moins flippant.

Voilà, je pense que vous savez tous à propos des causes de l'immunosuppression et de l'aplasie, ce qui va nous amener dans un prochain post à parler de comment on le vit, au quotidien. Forcément, suivant les types, c'est très différent, comme vous vous en doutez!

vendredi 17 mai 2013

Gâteaux, tao, tarot

J'ai plusieurs amis qui pendant notre absence, les filous, se sont lancés en auto-entrepreneur. Pendant notre visite nous avons eu l'occasion d'aller voir où ils en étaient. Alors, c'est pas mon style de faire de la pub pour les copains si je crois pas au produit, mais il se trouve que dans les trois cas, j'ai été extrêmement impressionné par la qualité de leur travail et donc forcément j'ai envie de vous en parler.

La première, c'est Marion Briochine, qui tient un magasin de "Cake Design" dans le Marais à Paris. Alors le "Cake Design" c'est quoi? Et bien comme son nom l'indique, cela consiste en la confection de gâteaux évènementiels aux formes "extravagantes". C'est une discipline qui nous vient des US, qui adorent ce genre de trucs et qui sont spécialistes des gâteaux complètement outranciers. Il y a d'ailleurs plusieurs émissions de TV réalité ("Cake Boss" par exemple) qui suivent les aventures et les créations délirantes de Cake Designers célèbres.

J'ai rencontré Marion il y a 5 ans, quand son projet "Briochine" n'était encore qu'un business plan. Au fil des années, j'ai suivi de loin (au propre et au figuré) le montage de son projet, et je peux vous dire que c'est une personne extrêmement impressionnante. Contrairement à plein de particuliers qui se lancent sans qualifications, elle a passé son CAP, elle est allé travailler aux US pour apprendre aux sources, et elle a monté toute seule sa boutique où elle produit toutes ses créations et où elle donne aussi des cours aux adultes comme aux enfants. Et contrairement aux américains, qui se focalisent complètement sur la forme qui doit être la plus démente possible et dont la base de gâteau est un espèce de truc spongieux vraiment pas terrible, son mot d'ordre, c'est qu'avant tout, cela doit être bon. Bref, je suis très impressionné par son parcours, elle a complètement changé de vie en quelque années, elle redémarré à 0 en se lançant dans un truc qui la passionne et elle fait un travail de super qualité. Lors de notre passage en France nous sommes passé devant son magasin un matin, alors qu'elle était encore fermée, mais cela bossait dur à l'intérieur, alors nous avons frappé à la porte, elle nous a ouvert et fait visiter, c'est vraiment un endroit sympa et c'était vraiment cool de l'entendre parler avec autant de passion de son truc!

Si vous êtes intéressés pour commander un de ses gâteaux pour un évènement, où pour participer à un cours de "Cake Desgin", toutes les infos se trouvent sur son blog. Au passage, c'était aussi son anniversaire il y a quelque jours, bon anniversaire Marion!





La deuxième personne dont je voulais vous parler c'est le Ligurian Daoist (les ligures sont les anciens habitants de la région de Nice, je précise parce que c'est pas forcément évident, sauf pour lui par ce que c'est une tronche en histoire).

Serge, de son vrai nom, pratique la même école taoïste que moi. Vous savez, quand je parle de taichi, et bien en fait c'est un peu plus compliqué que cela: notre école est basée sur plusieurs arts martiaux d'origine taoïste, le taichi étant l'un des plus connus (d'où le raccourci), et contient aussi un travail important sur la méditation et le souffle. En plus de cela, Serge a aussi étudié la médecine chinoise, et il propose donc un concept à mi chemin entre la thérapie, le coaching et l'entrainement traditionnel.

Mettons que vous avez une plainte qui va au delà du bobo et qui provient d'autre chose (mal être, fatigue récurrente, bronchite chronique...). D'une part Serge peut s'occuper de la plainte, en s'occupant de vous par massage chinois (tui na) par exemple, mais il va aussi essayer de vous montrer et de définir avec vous un chemin pour que vous alliez durablement mieux: exercices de Qi Gong adaptés à votre problème, exercices de méditation, exercices de travail du souffle, ainsi que des conseils plus généraux sur par exemple l'alimentation, le sommeil, etc. Forcément, vous voyez en quoi cela me parle et les similitudes avec ma démarche et mon discours...

Bien sur, ce que propose Serge ne remplace pas une visite chez le médecin, et c'est d'ailleurs un prérequis indispensable avant d'aller le voir pour éliminer toute cause médicale. Par contre, pour tous les problèmes chroniques pour lesquels la médecine occidentale n'a souvent pas de réponse, ou pour les pathologies comme la mienne, les cancers avec des traitements très lourds et fatiguant qui abiment le corps, il est très possible que Serge ai quelque chose à proposer qui puisse améliorer votre qualité de vie. Vous avez peut-être remarqué que c'est quelque chose de très important pour moi, ce qu'on peut faire en plus du traitement classique. La chimio, c'est bien, c'est indispensable, mais on peut faire pleins de truc en plus pour mieux vivre, pour gérer la douleur, pour avoir plus d'énergie, pour mieux dormir, pour récupérer plus rapidement... Bon je vous parle de chose lourdes, mais je suis sur que si votre soucis c'est juste de l’anxiété, de mal dormir, un mal de dos, ou juste envie de maigrir, Serge peux aussi vous aider.

Pendant notre visite en France, j'ai passé quatre jours à me faire dorloter par Serge (cela me change, d'habitude on fait des arts martiaux et on se tape dessus!), avec un résultat tout à fait impressionnant. Le quatrième jour, au diner, je lui disais: "Aujourd'hui, c'est la première fois depuis je ne sais quand que je me sens humain".




Il faut noter que ce qui intéresse le plus Serge, au final, ce n'est pas de résoudre ponctuellement votre problème, c'est de vous transmettre un ensemble d'exercices, de pratiques, qui vous permettront d'améliorer votre qualité de vie. C'est quelqu'un d'extrêmement pédagogue, passionné par ce qu'il fait, et qui pratique ce qu'il prêche à 200% et qui a une vrai qualité de perception et d'analyse qu'il est difficile à décrire comme ça sur le papier... Bref, une personne à rencontrer. 

Pour le contacter, vous pouvez retrouver toutes les informations sur Ligurian Daoist, Serge est basé à Mandelieu, près de Cannes et Nice.

 Enfin, la dernière personne dont je voulais vous parler, c'est l'épouse de Serge, qui est voyante de son état. Alors,  la voyance et tout ça, à la base, c'est vraiment pas mon truc, moi j'ai une spiritualité qui est "philosophique" et non pas mystique à la base, c'est à dire non basée sur le surnaturel. Cependant, j'ai un peu trop souvent, ces dernières années, touché du doigt des choses très étranges à des moments un peu limites pour rester complètement sceptique, et Nathalie fait partie de ces expériences assez sidérantes où tu as un gros moment d'interlocution en te disant, "mais c'est impossible, c'est de la science fiction"... Et pourtant. En plus c'est vraiment une personne qui comme Serge a quelque chose en plus, une vraie passion pour ce qu'elle fait, ce qui est assez rare, et un vrai talent, une étincelle dans le regard, un truc,  après vous appelez ça comme vous voulez, voyance, capacité à lire les gens, j'en sais rien, je m'en fous, il se trouve qu'elle à un truc qui fonctionne et qui est assez régulièrement sidérant. Si c'est quelque chose qui vous parle, vous pouvez rentrer en contact avec elle via son site: Voir plus Loin.

Voilà pour la pub pour les copains! Dites leur que vous venez de ma part, je sais pas s'ils vous feront une réduc mais moi il me paieront surement des coups, ah, ah!

jeudi 16 mai 2013

Parser facilement un flux Atom avec Ruby

Bon, je sais que cela ne va pas parler aux gens qui me lisent habituellement mais je ne sais pas trop bien où sauvegarder cela et comme je n'ai pas trouvé beaucoup de références sur le net...

Donc le but, c'est d'arriver à extraire, par exemple, des posts d'un blog sous forme de fichier texte, avec comme nom de fichier le titre du post. En l'occurence, c'est un truc que je cherchais à faire depuis longtemps sur Blogger, mais le seul export c'est de l'XML au format Atom.

Solution simple, écrire un petit parser xml en un langage x ou y, perl ou Ruby, mais je n'avais vraiment pas envie de me prendre la tête.

On va donc utiliser Ruby et la gem "simple-rss".

Première étape:
gem install simple-rss
 Ensuite, un petit script super simple:
require "rubygems"
require "simple-rss"
require "open-uri"
feed = "http:/feedurl
rss = SimpleRSS.parse open('feed')
rss.entries.each do |item|
     puts "#{item.title}  #{item.send('link+alternate')} #{item.content} \n"
end
 Notez que "simple-rss" déconne un peu quand on lui passe une url avec des paramêtres, auquel cas, il vaut mieux récupérer vous même votre feed, et la passer à SimpleRSS directement, ce qui est trivial.

Reste un truc intéressant, comment récupérer du contenu spécifique dans le flux atom? Bonne question.

Comment  récupérer un label particulier dans un flux RSS Blogger?


Et bien mes enfant c'est très simple, il suffit de formater son url de la façon suivante:

 http://hostname/feeds/posts/default/-/label
hostname et label sont bien évidement à configurer suivant votre cas particulier. 

 Mais, il nous manque encore un truc: on a pas tous les posts...

Comment récuperer tous les posts d'un flux RSS Blogger?


Et bien pour cela rien de plus simple, il suffit d'aller jeter un coup d'oeil dans l'API de Google, il y a beaucoup de paramètres qui peuvent nous intéresser! Dans le cas présent, par exemple, on va utiliser "max-results", mais vous pouvez aussi aller regarder les paramètres published-min, published-max et fields.

Ce qui nous donne, pour récupérer tous les posts d'un label: 

 http://hostname/feeds/posts/default/-/label?max-results=5000

Et voilà!



mardi 14 mai 2013

Le "Real Change Guy"

(à lire en écoutant ceci)

Quel que soit le jour, quel que soit l'heure, quel que soit le temps, il est toujours là, fidèle au poste, assis sur une chaise pliante en plastique devant le supermarché du quartier. Il accueille chaque client avec la même phrase: "Real Change Mam'? Real Change Sir? Have a good day Mam'! Have a good day Sir!". Un vieux monsieur noir, peut-être soixante ans, propre et soigné, un peu enveloppé, les yeux abimés et un peu tristes. On pourrait dire que c'est un clochard ou  un sans abri, mais c'est plus compliqué que cela. Un marginal? Un esquinté de la vie? Non, résumer un homme en un mot, comme on va le voir, c'est une erreur que nous faisons trop souvent.

Photo by Joshua Bessex (please tell me if you want me to remove it)

Il est donc là, tous les jours ou presque, depuis quatre ans que nous sommes arrivé à Seattle, à vendre "Real Change", un journal pour la réinsertion des sans abris. Ou plutôt il était, car depuis que nous sommes rentrés de France, personne. Ce qui n'est pas nécessairement étonnant, ces gens vont et viennent, apparaissent et disparaissent; parfois un peu aléatoirement. Si vous vivez dans une grande ville, et que vous regardez un peu autour de vous, il y a fort à parier que vous ayez aussi un marginal dans votre quartier, et que vous voyez ce que je veux dire. Quand ils disparaissent c'est toujours la même question: est-ce qu'il (ou elle) a trouvé un travail? Est-ce qu'il a juste "déménagé"? Est-ce qu'on l'a forcé à partir? Est-ce qu'il est tombé malade? Mais au fait, comment est-ce qu'on fait quand on a dans les soixante dix ans et que l'on tombe malade, et que l'on est à la rue?

Après plusieurs jours sans le voir reprendre son poste, j'ai eu un pressentiment. J'ai repensé à une clocharde qui vivait juste à coté de là où je travaillais, rue de la Fontaine au Roi à Paris. Après plusieurs années de présence, tous les jours, au cours de laquelle nous avions noué une vraie relation, elle avait disparu du jour au lendemain, sans laisser de trace. Optimiste, je me suis toujours dit que c'était parce qu'elle s'en était sortie, mais quand vendredi soir j'ai parlé du "Real Change Guy" à un ami qui vit dans notre quartier, il nous a détrompé en nous annonçant  la triste nouvelle.

"Il est mort".

Cela nous a fait un choc. Ce monsieur, on le voyait tous les jours, on lui disait bonjour tous les jours. Pour nous il faisait partie intégrante du paysage, c'était une partie intégrante de Seattle et de notre quartier. Pas que pour nous en fait, pour toute la ville, et les journaux locaux lui ont consacré un article pleine page, tellement c'était une institution. Rendez-vous compte, cela faisait 18 ans qu'il vendait ses journaux, 12 heures par jour, tous les jours, devant ce magasin.

Ces articles de presse ont été l'occasion de lever un peu le voile sur le mystère de cet homme. Son histoire est proprement stupéfiante. De son vrai nom "Edward McClain",
il est né et a étudié la sociologie à Chicago et l'économie à l'université de Montréal, puis, il est parti vivre en Europe pendant plus de trente ans. Il a notamment étudié et travaillé comme chef cuisinier pendant plus de 10 ans à Paris. Il parlait donc couramment le français, chose que nous n'avons jamais su alors que nous passions devant lui tous les jours en discutant dans notre langue maternelle et que nous lui disions parfois quelques mots en anglais. Il est revenu aux US il y a plus de 20 ans pour aider un membre de sa famille en difficulté, et a apparemment ensuite fait un peu de prison, pour une cause inconnue.

En sortant de taule il y a 18 ans, il a atterrit à Seattle, et n'a jamais vraiment réussi à se réinsérer...  Oh, pas par manque de talent! Il est très rapidement devenu le meilleur vendeur du magazine "Real Change", vendant quasiment deux fois plus de magazines que le deuxième meilleur vendeur... Il en vendait tellement qu'il achetait du stock qu'il donnait aux autres sans-abris pour leur mettre le pied à l'étrier. Il avait un appartement dans U-District (d'où le fait que la désignation sans-abri ne s'applique pas bien), il attrapait de temps en temps les voleurs à la tire à la sortie du magasin, il donnait apparemment une partie de ce qu'il gagnait à sa famille et tous les ans, il cuisinait un repas pour le refuge pour sans-abris du quartier.Très discret, il s'ouvrait pudiquement à ceux qui prenaient le temps de discuter avec lui, racontant des morceaux du puzzle de sa vie aux gens assez patients pour gagner sa confiance.

C'est très étrange. C'était manifestement un homme talentueux, plein d'atouts, travailleur comme peu de gens le sont, doué de multiples compétences, vente, cuisine, langues, qui peuvent toutes se monnayer facilement dans une ville comme Seattle. Alors qu'est ce qui explique qu'il ne se soit jamais complètement réinséré? Est-ce que c'est moi qui voit ça comme cela parce que son travail c'était de vendre dans la rue, mais qu'en fait il était comme vous et moi, avec un vrai travail et un appartement? C'est un peu simpliste. Est-ce que, comme Jean Valjean, qui doit montrer sa lettre de bagnard à chaque emploi, il ne pouvait pas retrouver d'emploi non précaire à cause de son casier? Qui sait ce qu'il trainait dans son casier d'ailleurs? Mais après 20 ans, un homme devrait avoir le droit au pardon, non? Est-ce qu'il était comme cette image du clochard romantique, trop libre pour être assujetti aux chaines de notre société? Mais est-ce être libre que de passer 12 heures par jour pendant 18 ans devant la porte d'un supermarché, et ce par tous les temps? Mystère. En tout cas, on ne peut que retenir l'énergie qu'il mettait à aider les autres gens dans le besoin.

Photo by Joshua Bessex (please tell me if you want it removed)

En tout cas, il va me manquer. Il va nous manquer. Il me manque, en fait.

jeudi 9 mai 2013

Balade au fond de Ravenna Park

Bon vous êtes tous en week-end, alors je me suis dit que j'allais pas me faire chier à vous pondre un post de 2500 mots alors que vous êtes en train de buller sur la plage naturiste du cape d'Agde, en regardant Nabila gagner un n-i-ème concours de t-shirt mouillé sans t-shirt.

Bon hier, j'étais au parc comme tous les jours pour m'entrainer. Ce parc est en fait séparé en deux: Cowen Park est toute la partie supérieure, là ou je m'entraîne rapport au fait que plus bas, y a des moustiques, et Ravenna Park, vous savez, ce parc où il y a un python en liberté,qui est situé dans la gorge.

Désolé, ça tremble, ça vibre, on voit pas bien, c'est ma première vidéo du genre, si j'en refait j'essaierai de stabiliser mieux l'image.

Voilà, enjoy!



mardi 7 mai 2013

Crottes de chiens, clopes et harcèlement de rue III

Après la clope et les crottes de chien, passons au harcèlement de rue:

Qu'y a-t-il de commun entre ces 3 sujets, allez-vous me dire? C'est très simple: d'une part le fait qu'aux US, à Seattle en tout cas, ce sont des phénomènes très rares, alors qu'ils m'ont agressé quasiment immédiatement en France; et le fait qu'il y a une tolérance 0 aux US dans la loi comme dans les faits alors qu'en France on est plutôt coulant d'autre part. Mon point étant que les deux sont peut-être bien liés, le hasard comme par hasard, mais on y reviendra.

Le harcèlement de rue, donc.

Avant de venir en France, j'avais vu sur le web quelques reportages, comme celui de cette belge qui avait filmé son quotidien dans les rues de Bruxelles, ou l'enquête (un peu boiteuse mais néanmoins globalement intéressante) réalisée par "Envoyé Spécial" sur le même sujet.  Forcément, j'étais légèrement effaré, d'autant que je ne me rappelais pas que cela soit si pire à Paris (en même temps, j'ai jamais été une fille, jusqu'à preuve du contraire). A Seattle, je n'ai jamais, mais alors jamais, vu ce genre d'attitude. Bon, c'est une ville plutôt calme (sauf quand un gars pète un plomb et dessoude ses voisins, mais passons), n'empêche que ça reste une grande ville et qu'en plus nous vivons dans un des quartiers les plus ... "vivants", on va dire (U-District). J'étais donc assez curieux de voir comment cela se passe à Paris de mes yeux, sans être influencé par le prisme déformant des médias grand public.

Et, comme pour la clope et les crottes de chien, je n'ai pas été déçu, puisqu'il m'a fallu une seule petite journée à Paris pour assister à un magnifique exemple de harcèlement de rue. La scène se passe près du centre Georges Pompidou, nous sommes en train de faire du lèche vitrine. Passe une jolie fille en vélib', entre nous et un groupe de jeunes d'une vingtaines d'années. L'un d'entre eux se met alors en travers de sa route en criant "Arretez-vous Mademoiselle, contrôle des papiers", la forçant à faire une embardée provoquant presque sa chute, pour éviter de s'encastrer dans l'importun. Au passage, c'est un des trucs qui fait que j'ai confiance dans l'être humain, la caractéristique des cons étant quand même qu'en osant tout, ils finirons bien par s'éteindre d'eux même. J'aurais bien ri si elle avait juste continué en le percutant délibérément, 60 kilos de nana + vélib' lancé a 15km/h, ça doit quand même avoir une vertu pédagogique certaine. Je vois déjà venir qui vont dire, "Mais ce n'est pas méchant, faut pas délirer", je vous arrête tout de suite, quand c'est 10 fois par jour, forcément, ça impacte votre vie et votre comportement et c'est donc juste intolérable.

Cela m'a d'autant plus choqué que comme je vous le disais, il nous a fallu 1 jour à Paris pour voir cette scène alors qu'en 4 ans à Seattle je n'ai jamais vu ce genre de comportement. Vous êtes peut-être habitués et désensibilisés, je ne sais pas, mais quand on sort d'un environnement où ce genre de comportement n'existe tout bonnement pas, forcément, cela fait un peu une douche froide.

Alors j'ai lu plein d'explications au développement de ce phénomène, certaines intéressantes, certaines nauséabondes, et parmi ces discussions virtuelles, un nombre non négligeable de gens considérant que "bon, encore, ça va". Comme par hasard, par des mecs.

Forcément, la comparaison avec les US et particulièrement les lois sur le harcèlement sexuel, pour quelqu'un qui y a vécu, vient immédiatement à l'esprit. Quand j'ai commencé à travailler ici, un des trucs qui m'a le plus choqué c'est le cours de prévention du harcèlement sexuel systématique auquel doit se soumettre chaque nouvel employé. Cours en vidéo de deux heures, avec examen à la fin pour s'assurer que tu as bien compris, où l'on t'explique avec force détails que la moindre blague à connotation sexiste ou religieuse peut te faire virer si une personne qui l'entend s'estime "offended" et se plaint, et ou l'on t'explique les moultes problèmes cornéliens qu'en tant que jeune cadre dynamique tu peux avoir: est-ce que tu donnes une promotion à ta jeune et jolie assistante (avec qui il se trouve que tu couches de temps en temps, parce que bon, on se refait pas), on peut alors t'accuser de promotion canapé, ou pas, auquel cas tu peux potentiellement te faire accuser de discrimination sexuelle? Pas simple, en tout cas on retient bien la règle fondamentale: "No zob in job", sinon, c'est une route pavée d'emmerdes qui t'attend, avec, au bout, la porte. Et c'est pareil pour l'humour, en fait. Il faut faire très très attention, parce que si la mauvaise blague tombe dans les mauvais oreilles, tu DÉGAGES dans la journée. Ici pas de CDI, la sanction est rapide, sans pitié ni appel.

Au quotidien, c'est pas évident à vivre, je vous assure. Dans le cadre professionnel, mais aussi avec mes amis, qui sont de toute façon tous plus ou moins issus du cercle professionnel de l'un ou de l'autre, je suis toujours en train de surveiller ce que je raconte afin de ne pas faire une blague un tant soi peu osée ou limite qui choquerait la sensibilité de quelqu'un. C'est assez épuisant, d'autant que j'aime bien les blagues super limites. Et laissez moi vous dire que c'est dur de tisser des liens avec les gens quand on est en permanence en train de surveiller ce que l'on dit. Même avoir un comportement un peu charmeur, avec élégance et légèreté, ce qui, à mon avis, met un peu de joie dans le quotidien et peut fluidifier un peu les relations guindées et formatées, franchement, j'évite maintenant, de peur que quelqu'un de mal luné ne l'interprète pas bien. Sauf avec les infirmières et mon docteur qui méritent bien qu'on leur fasse tout les sourires du monde.

Mais, parce qu'il y a un mais, cette intolérance totale pour tout sexisme ou discrimination quel qu'il soit dans la vie publique américaine, pour oppressante et aberrante qu'elle soit pour nous autres latins, contribue surement au fait que les harcèlements dont je vous parlais au début de ce post sont tout bonnement impensables ici. Tout le monde se lèverait comme un seul homme contre le harceleur et pour défendre la victime. La question ne se poserait même pas, c'est ancré dans la norme sociale que cela ne se fait pas, et que c'est inacceptable. Du coup, c'est beaucoup plus reposant, il me semble, d'être une jeune femme ici, puisqu'on ne se fait jamais importuner.

Alors je suis conscient que l'on a des réalités en termes de cultures et de population qui sont très différentes et qui influent très fortement sur ce problème et que je compare des choses au final difficilement comparables... Mais mon but justement, c'est d'essayer de proposer une lecture différente, un autre angle d'attaque sur ce thème, en espérant qu'en changeant de point de vue, justement, on y voit plus clair.

samedi 4 mai 2013

Petit dèj

Bon pour commencer, je voulais vous causer des commentaires.

Alors déjà, merci à tous ceux qui commentent, je lis tout (je reçois des mails sur mon petit iphone, que je consulte religieusement le soir avant de m'endormir après avoir écrit un post, et si l'un de vous pose une question existentielle ou dit un truc intelligent, ce qui arrive régulièrement - je suis un petit enfoiré de flatteur -, ça m'empêche de dormir, c'est malin!).

Mais par contre, en général je répond en décalé, trois quatre jours plus tard. Du coup, je ne sais pas si vous allez jeter un coup d’œil à ce que je vous répond, une bonne règle c'est en général quand il y a un nouveau post d'aller voir les réponses aux commentaires du précédant. Il y a une méthode dans ma désorganisation et en général je ne poste rien de nouveau sans avoir répondu auparavant aux commentaires en souffrance. Bon parfois je ne réponds pas aussi, soit par flemme (fréquemment), soit parce que je ne sais pas quoi dire (plus rare, faut être clair), soit parce que le commentaire est complètement con, mais c'est rarissime. J'ai de la chance, vous avez été livrés avec un cerveau, ce qui est appréciable (tain le samedi matin, ça dénonce).

Je vous raconte tout ça parce qu'il y a un certain nombre d'interventions intéressantes sur le post sur "la clope en France", et que j'ai essayé de répondre du mieux que j'ai pu et que du coup n'hésitez pas à aller refaire un petit tour. D'ailleurs à ce sujet pour préciser, loin de moi l'intention de parler des malades qui continuent une attitude destructrice pendant leur traitement (que cela soit la clope, ou s'enfiler 2 litres de Coca par jour, mettons nous bien d'accord, pour moi c'est la MÊME CHOSE). C'est un sujet bien complexe comme il faut, trop pour un samedi matin.

En parlant de samedi matin, ce post s'appelle petit dèj, (même si vous allez le lire à l'apéro), il y a bien une raison. On va reparler de bouffe suite à notre passage en France, mais il y a quelques jours on est tombé sur ça à Whole Foods:


Et wai, les mecs (et les meufs). On a des gavottes maintenant. Et des petits écoliers. Manque plus que de l'importation de Justin Bridoux et on sera autonome. Classe.



jeudi 2 mai 2013

Crottes de chiens, clopes et harcèlement de rue II

Bon, les crottes de chien c'est fait. Passons à la clope.

J'ai la flemme de chercher mais j'ai déjà écrit des posts sur la clope aux US. Sauf qu'en 4 ans, il s'est passé bien des choses, dont une qui nous intéresse pour ce post: nous avons tous les deux arrêté de fumer. Pas vraiment par pression de notre environnement d'ailleurs, il se trouve que je n'ai jamais été un fumeur très heureux, cela me flinguait le moral de penser aux dommages que je m'infligeais de cette manière. Nous avions parfois de brèves rechutes, comme après notre premier retour en France ou nous avions repris pendant quelques semaines, mais la leucémie a mis un bon coup d'arrêt à tout ça, franchement je serai assez surpris si l'on arrivait à me faire tirer sur une clope un jour.

Je me rappelle donc qu'en arrivant, j'étais un peu choqué par l'attitude des américains face à la cigarette. Un peu extrémistes les ricains, comme d'habitude. Sur le campus, interdiction de fumer sauf dans quelques endroits extérieurs très balisés, interdit de fumer aux arrêts de bus, interdit de fumer à moins de 3 mètres de l'entrée d'un bâtiment public. Forcément, quand t'es français, le choc est un peu rude, bordel, je suis dehors, qu'est ce qu'on vient me faire chier!

Sans compter des scénarios un peu délirants causés par une interprétation toujours rigoriste des lois. Nous allions par exemple dans un bar avec une grande terrasse ouverte sur le toit. Après des mois de délibération, le bar avait réussi à faire admettre à la ville que le toit, bien que sur la propriété du bar, était bien un lieu extérieur et que donc les consommateurs pouvaient y fumer. Sauf qu'il fallait quand même respecter la règle des 3m et donc on avait en fait le droit de fumer que sur la moitié de la terrasse, avec ruban délimitant l'espace et tout. De plus, la législation était ainsi faite que du coup les employés du bar n'avaient pas le droit d'aller sur la terrasse, l'espace étant fumeur, situation d'autant plus ubuesque que tu retrouvais la même serveuse qui ne pouvait pas te servir ta bière à ta table cinq minutes plus tard sur le trottoir de l'avenue en train de fumer sa clope. Normal, quoi.

Bref, comme d'habitude ici, on prend un concept, et on l'applique à la lettre, sans interprétation, de façon bête et méchante. Ce qui irrite un peu notre sensibilité latine, qui est, il me semble, plus nuancée, et qui m'irritais personnellement encore plus, étant donné que j'ai un peu de mal avec les règles en général et le tout noir ou tout blanc en particulier.

Et puis donc nous sommes venus en France le mois dernier. Et après les crottes de chien, ce que j'ai remarqué immédiatement, c'est le relent de clope qui flotte en permanence, où que l'on soit. Dans la rue, déjà, il y a bien plus de gens qui fument, surtout à Paris. C'en est presque effrayant. Bon forcément j'ai un vécu particulier, mais quand je vois le nombre de cancers potentiels et évitables qui se baladent avec insouciance dans la rue, j'en ai froid dans le dos. Faudrait pouvoir faire comme les stages de conduite où tu fais de la conduite sur route mouillée, un truc ou tu peux te faire une petite chimio d'essai, complète avec vomissement et diarrhées, juste pour te rendre compte, je pense que cela en calmerais plus d'un.

 Mais bon, à la limite que les gens clopent dans la rue, c'est leur problème (encore que, les cancers du poumon ça a un coût pour la sécu que nous partageons tous, coût qui est presque totalement évitable et qui pourrait aller à des maladies qui n'ont pas de causes, comme au hasard les leucémies, je dis ça, je ne dis rien). Mais j'ai été choqué par l'odeur de clope dans les endroits où l'on a PAS le droit de fumer, magasins et restaurants en tête. Vu de mes yeux, un serveur qui sort, se met devant la porte, et dégaine son clope. Forcément, dès que quelqu'un entre dans le restaurant, la fumée rentre et empeste... A quoi ça sert d'essayer de cuisiner de la grande cuisine si elle est aromatisée Gitane? Il y a un truc que les fumeurs qui me lisent doivent comprendre: vous ne sentez plus l'odeur de votre propre fumée, mais les non fumeurs, qui ne sont pas habitués et qui n'ont pas les récepteurs nasaux encrassés, si. Et les anciens malades comme moi, qui sont ultra sensibles aux odeurs (sérieusement, ça vous ferait flipper ce que je sens autour de moi maintenant), c'est l'agression totale. D'autant plus que vraiment, en 2 ans, comme pour les crottes de chien, je n'ai jamais senti une odeur de clope, alors qu'à Paris, c'est inévitable et quasi permanent.

Et oui, on se dit toujours, bon, ça va, je sais c'est peut-être un peu chiant la fumée, mais c'est bon, c'est gérable... Pour la plupart des gens, oui. Mais, dans une collectivité, il y a toujours des gens, comme moi ou comme des enfants, qui sont beaucoup plus sensibles et fragiles (je parle de mon nez et de ma santé, pas de mon petit coeur, encore que) que la normale. Je comprend enfin maintenant que l'application un peu débile des lois aux US elle est faite non pas pour protéger les gens normaux, mais bien ceux, comme moi, pour lesquels c'est vraiment important. Et je pense donc que vraiment,  il y a des idées à prendre, comme la règle des 3 mètres, et qu'il faut l'appliquer de manière un peu brutale et sévère, sinon personne ne va s'y faire.



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