C'est la guerre.
Nous sommes chargés comme des mules et j'ai la lourde tâche de m'occuper des deux plus grosses valises, soit une bonne cinquantaine de kilos.
Ma prochaine mission: naviguer dans Saint-Lazare afin de rejoindre la ligne 14 sans perdre de membre de mon squad, et sans faire de victimes dans la population ennemie. A deux contre la foule qui grouille dans les tunnels, c'est pas comme si on avait le choix de toute façon.
Les locaux sont un tantinet inamicaux.
J'ai beau avoir vécu avec les indigènes, connaître leurs coutumes et parler leur dialecte, je ne cesse d'être étonné par leur hostilité. Si Saint-Lazare est le ventre de Paris, alors les parisiens sont ses lymphocytes, chargés de se débarrasser de tout corps étranger, voir une maladie auto-immune car ils sont aussi désagréables avec leurs congénères qu'avec les étrangers.
Non seulement personne ne nous aide quand on galère face aux divers obstacles placés sur notre chemin, mais en plus on nous fait bien comprendre que l'on a rien à foutre là. J'insiste: non seulement le Parisien te regarde galérer, mais en plus tu peux lire dans ses yeux que quelque part, ça le fait marrer.
ça doit le distraire dans son existence de taupe.
On tolère stoïquement les incivilités diverses et variées, mais au bout d'un moment, la coupe est pleine: une énième fois, les gens ne semblent pas comprendre que laisser les gens chargés sortir du métro, cela facilite la vie de tout le monde.
S'ils ne comprennent pas, on va leur faire comprendre.
« On est débordé Capitaine. Permission d'ouvrir le feu?
- Permission accordée Sergent. Tirez à vue et visez les genoux, on ne veut pas faire de mort, et puis c'est là que ça fait le plus mal. »
Bizarrement, quand un gus d'1m90 se met à avancer sans réfléchir (oserai-je dire, à la Parisienne) avec 50 kilos de polycarbonate incassable au bout des bras, arrive ce qui doit arriver: on se pousse ou on se fait déglinguer ce qui dépasse.
Nous déglinguons donc quelques personnes au passage.
C'est juste assez malheureux qu'il faille en arriver là... Et franchement, en temps qu'ex-Parisien qui a surement participé à la bêtise collective, j'ai vraiment honte. Je m'imagine faire visiter Paris à nos amis Seattleites... « Bienvenue dans la ville de l'Amour, et surtout n'hésitez pas à flanquer des bons coups de genou, y a que ça de vrai ». Mouais.
Le plus navrant c'est que l'on ne se rend même plus compte que ce n'est pas normal... En arrivant en mai dernier, je m'énervais en prenant le bus parce que ça prend son temps, les gens disent bonjour au conducteur, lui taillent une bavette...
Maintenant le matin, quand je descends du bus, ma chauffeuse préférée me dit: « Bonne journée et à demain! ».
C'est quand même vachement plus la classe, non?
Nous sommes chargés comme des mules et j'ai la lourde tâche de m'occuper des deux plus grosses valises, soit une bonne cinquantaine de kilos.
Ma prochaine mission: naviguer dans Saint-Lazare afin de rejoindre la ligne 14 sans perdre de membre de mon squad, et sans faire de victimes dans la population ennemie. A deux contre la foule qui grouille dans les tunnels, c'est pas comme si on avait le choix de toute façon.
Les locaux sont un tantinet inamicaux.
J'ai beau avoir vécu avec les indigènes, connaître leurs coutumes et parler leur dialecte, je ne cesse d'être étonné par leur hostilité. Si Saint-Lazare est le ventre de Paris, alors les parisiens sont ses lymphocytes, chargés de se débarrasser de tout corps étranger, voir une maladie auto-immune car ils sont aussi désagréables avec leurs congénères qu'avec les étrangers.
Non seulement personne ne nous aide quand on galère face aux divers obstacles placés sur notre chemin, mais en plus on nous fait bien comprendre que l'on a rien à foutre là. J'insiste: non seulement le Parisien te regarde galérer, mais en plus tu peux lire dans ses yeux que quelque part, ça le fait marrer.
ça doit le distraire dans son existence de taupe.
On tolère stoïquement les incivilités diverses et variées, mais au bout d'un moment, la coupe est pleine: une énième fois, les gens ne semblent pas comprendre que laisser les gens chargés sortir du métro, cela facilite la vie de tout le monde.
S'ils ne comprennent pas, on va leur faire comprendre.
« On est débordé Capitaine. Permission d'ouvrir le feu?
- Permission accordée Sergent. Tirez à vue et visez les genoux, on ne veut pas faire de mort, et puis c'est là que ça fait le plus mal. »
Bizarrement, quand un gus d'1m90 se met à avancer sans réfléchir (oserai-je dire, à la Parisienne) avec 50 kilos de polycarbonate incassable au bout des bras, arrive ce qui doit arriver: on se pousse ou on se fait déglinguer ce qui dépasse.
Nous déglinguons donc quelques personnes au passage.
C'est juste assez malheureux qu'il faille en arriver là... Et franchement, en temps qu'ex-Parisien qui a surement participé à la bêtise collective, j'ai vraiment honte. Je m'imagine faire visiter Paris à nos amis Seattleites... « Bienvenue dans la ville de l'Amour, et surtout n'hésitez pas à flanquer des bons coups de genou, y a que ça de vrai ». Mouais.
Le plus navrant c'est que l'on ne se rend même plus compte que ce n'est pas normal... En arrivant en mai dernier, je m'énervais en prenant le bus parce que ça prend son temps, les gens disent bonjour au conducteur, lui taillent une bavette...
Maintenant le matin, quand je descends du bus, ma chauffeuse préférée me dit: « Bonne journée et à demain! ».
C'est quand même vachement plus la classe, non?
Le Parisien te regarde avec ta valise qui fait la moitié de ton poids (pour moi en tout cas), l'air de dire "ah le/la pauvre, j'aimerais vraiment pas être à sa place, vite passons comme si on avait rien vu pour pas être obligé de l'aider".
RépondreSupprimerMais le pire du pire, c'est quand le relou de service commence à entamer la conversation pour tenter une approche, t'as juste envie de tout sauf de parler à un inconnu tellement t'es naze, et le mec il te parle, blablabla, mais il t'aide pas ! aaaaaah je hais ces gens !!
bon là j'ai pris le taxi, j'ai traversé le 6e, j'ai vu Notre Dame et la tour Eiffel, c'était bien :)
J'imagine la bonne drague relou...
RépondreSupprimerMademoiselle, vous êtes charmante en haut talons et avec 30 kilos de bagages. Je vous admire, jamais je ne pourrais porter tout cela.
Trop cool.
Coucou,
RépondreSupprimerDeux choses me viennent à l'esprit... A paris dans le métro, on me dit parfois:
"- Vous, vous n'êtes pas parisienne, vous êtes d'où ?
- Bretonne, mais comment vous voyez que je ne suis pas parisienne ?
- Ben vous souriez aux gens dans le métro..." Véridique ! Si c'est pas malheureux..
Sinon, juste pour dire, le loic se biologistise un max, il compare les parisiens aux lymphocytes !!! bienvenue dans le club, garçon !
Bises à vous.
Alix
P.S: tout le monde tripe sur mon super téléphone! j'adore !!!
Chaque jour j'aimerai en assassiner un ou deux (voire plus) ... celui qui bloque l'entrée du wagon parce que se bouger d'un cm ça le fatiguerait ... les 4 qui veulent monter dans le wagon et qui bouchent la sortie alors que tu veux sortir pour leur laisser la place ...
RépondreSupprimerAh .. et la grande spécialité : les gens qui s'arrêtnte en groupe pour discuter pile en haut de l'escalator, ou juste à coté des 5 touristes qui essayent de choisir leur carte postale (sur le présentoire qui dépasse déjà largement sur le trottoir) et des 3 autres qui veulent prendre une photo) ou de tout goulot d'étranglement .. histoire de bien embeter les gens alors que 2 mètres plus loin le troittoir est 4 fois plus large et qu'il n'y a personne ...
Mon frère qui pratique la gare saint Lazare tous les jours me dit qu'elle est pire que tout. En plus, selon lui, elle a été tout particulièrement étudiée pour augmenter les croisements entre les gens qui descendent et ceux qui montent afin d'augmenter les embouteillages ...
Par contre je dois avouer que les touristes y passerait aussi avec moi :))) il faut dire que je les vois tous passer devant chez moi (sur le trajet vers la tour Eiffel) .. et ils ont souvent tendance à oublier qu'il y a aussi des personnes qui vivent à Paris et qui ont besoin de rentrer chez elle dans cet immeuble dont la porte cochère n'est pas un abri contre la pluie et que oui, la porte là, elle n'est pas que pour faire jolie, elle sert vraiment à entrer dans mon immeuble et que oui j'aimerai bien pouvoir passer si ça ne vous dérange pas parce que là il est 21h et que j'ai faim et que je suis fatiguée...
Et je ne parle même pas d'essayer de traverser la meute qui vient en sens inverse avec mon caddie après le marché :)
Y'en a vraiment aucun de ces exemples là à Seattle??? je sens que je vais m'expatrier!!!
Hello,
RépondreSupprimerApres presque 2 ans d'expat aux USA, je n'ai pas encore pu tester le "choc culturel à l'envers" en rentrant en vacances au "pays" mais j'imagine que j'y aurais droit
Sinon, pour une "sudiste" comme moi, quand je devais "monter" à Paris , je me rappelle que je sentais complètement étrangère et décalée parmi les parisiens hyper-speed
Mes amis américains et mon Ptit Mari ne gardent pas non plus un bon souvenir de leur 1er contact avec l'indigène franco-parisien et l'expression qui revient en boucle: "those people are soooo RUDE"
Mais bon c'était un peu pareil pour moi à New York, ça doit être un truc de grande ville...
En fait, je pense que c'est un phénomène de grande ville, mais pas seulement.
RépondreSupprimerQue les gens fassent la gueule, ne se parle pas, etc, c'est un peu normal. Il faut comprendre qu'un parisien, dans sa journée moyenne, croise des milliers de personne. Si on interagissait avec tout le monde, on en finirait pas, il y a un peu saturation d'ailleurs de voir tant de monde et donc on se renferme dans sa bulle.
Cela n'excuse quand meme pas la stupidité quotidienne et typpiquement parisienne que décrit plus haut Nikaia, et qui est vraiment spécifique.
ahhhhh souvenirs souvenirs...Nous nous vivons depuis 4 mois "le Retour" et la douche est froide...
RépondreSupprimerHeureusement, nous sommes allés nous enterrer dans un petit village des Alpes (comme le petit village de Bretagne! mais sans la potion magique, sniff!)
Je crois que ca aide a digérer la pilule mais oh mother fucker que le retour est dépaysant!!!!
Qui l'eut cru???? Alors finalement on fait comme vous a Seattle pour tenir le coup, digérer les infos et continuer: on vit tranquille...
Profitez bien a fond de cette expérience, comme tu dis Loic, ca te change a jamais...