Carnets de Seattle: Patchwork d'impressions et d'humeurs de deux Français expatriés aux Etats-Unis. Depuis mars 2011, ces carnets sont aussi le journal de notre combat contre la leucémie.

vendredi 27 novembre 2009

Comment j'ai appris à n'avoir besoin de (presque) rien aux USA

Ce titre a de quoi surprendre, les USA étant considérés comme un des pays les plus consumériste du monde. Tout est fait pour que vous ayez envie et besoin de dépenser de l'argent, d'acheter ce dernier produit aperçu lors d'une des nombreuses publicités qui jalonnent votre chemin ou qui parsèment votre émission télé favorite...

En outre écrire ce post le jour du Black Friday est une gageure à lui seul.

Tout à l'heure dans le bus qui m'emmenait à Downtown après avoir écumé au bras de mon mari tous les magasins de "The Ave "pour trouver, essayer des chapeaux, vêtements, je me suis demandé ce que j'avais appris depuis notre arrivée en mai dernier.

Six mois ici, bientôt sept... Ces mois passé loin de vous, loin de Paris, dans un nouvel environnement et une nouvelle vie, m'ont appris énormément de choses. L'une d'elle est que je n'ai pas besoin d'acheter 200 euros de maquillage par mois chez MAC, ni de dépenser 400 euros en fringues, ce qui constituait avec les sorties mon plus gros budget…


Finalement, j'ai besoin:

D'un appartement correct, même si je rêve d'une maison design comme celle de ma chef ou d'un loft de bric et de bois comme à Pionner Square. Notre appartement est banal, oui j'avoue mais il restera notre premier appartement, notre cocon.

Les meubles, on vous en a déjà parlé dans un post précédent. Entre Ikea et la récup on rêve toujours des objets vu cette après-midi dans des magasins design... Mais le rêve c'est bien!

Une connexion internet... Là je vais rester très "branchée" mais qui peut vivre sans internet aujourd'hui? J'avoue je suis totalement accroc au web 2.0, mais on va dire que c'est parce que je suis expat :D.

De bien manger, ça c'est essentiel et ici c'est un bonheur de faire ses courses à Whole Food et au marché. C'est peut être le seul budget qui n'a pas diminué et je remercie ma famille de m'avoir donné cette éducation du plaisir de manger et du plaisir de cuisiner... Quel plaisir de papoter avec deux de mes collègues de petits plats et des restaurants, les amoureux de la cuisine se rencontrent vite...

De vêtements, oui quand même, mais finalement depuis six mois je n'ai seulement craqué que pour quelques robes, deux paires de bottes (j'en avais marre d'avoir les pieds mouillés), d'un chapeau et de ma veste d'amour en cashmere... Tout ça acheté dans mon petit magasin Vintage sur "The Ave". En six mois j'ai du dépenser, allez, 300 dollars...50 euros par mois! Je ne porte toujours pas le même vêtements deux fois dans la même semaine mais une semaine sur l'autre ça ne me gène plus, j'ai redécouvert les essentiels de ma penderie et les différentes combinaisons possibles.

De maquillage? Pas vraiment non. Hélène me fait toujours autant rêver à chaque vidéo, la palette indigo de Lancôme me fait de l'œil de puis 4 mois, mais en fait la dernière fois que j'ai porté un smoky c'était pour Halloween, ou je m'étais déguisée en parisienne :D

Je suis encore loin d'être une vrai décroissante, mais je vais doucement sur la voie de la simplicité volontaire. Comme dirait ma tata, ces six mois ont été un retour à l'essentiel. Finalement, comme dirait ma carte bancaire: "le bonheur cela ne s'achète pas, pour tout le reste, je suis là".

Mais alors pourquoi vous parler de ça? Peut-être juste une peur que tout ceci ne soit qu'illusion, même si je n'y crois pas et qu'en passant ces quelques jours prochains avec vous à Paris tout ceci va disparaitre, que je vais retomber dans les limbes du consumérisme et du superficiel.

Et puis même, même si je retombe dedans ça ne sera qu'un petit shot de drogue, le petit choc qui va me conforter dans ma vie, ma vie ici.

Je vous dirai ça en Janvier!

Mais avant ceci, à nous Paris!


15 commentaires:

  1. ça fait plusieurs années que j'ai opté pour la simplicité volontaire et la décroissance domestique et on y retrouve le bonheur des vraies valeurs, même si comme toi je me fais de temps à autres des tout petits shoots de conso !!! ;o)

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  2. ça doit etre une fille bien, ta tata !

    ;-)

    Nadine

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  3. Juste pour être sûr, tu ironises ou tu es sérieuse, quand tu parles de 200 euros de maquillage et 400 euros de fringues par mois ?

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  4. @Nadine: oui ça en est une!!

    @Amaury: tu as raison, 400 euros de fringues c'est un peu trop mais j'ai complètement oublié d'ajouter le budget chaussure, étourdie que je suis!
    c'était plus 200, 300, 200! merci d'avoir pointé cet oubli!! :D

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  5. Non, je posais la question parce que moi mon budget fringues tourne plutôt autour des 200 euros par *an* ! OK, je ne suis pas représentatif... ;-)
    En dehors des postes alimentation et entretien, classiquement les plus gourmants, je pense que notre plus grosse dépense est pour les livres/CD/DVD/BD, avec 100-150 euros par mois.

    Heureusement qu'on n'est pas dépensier à la base, parce qu'avec notre nouveau budget "puériculture"... :-)

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  6. @Amaury, tu as bien compris que ces chiffres n'étaient pas à prendre au pied de la lettre, c'était juste une façon, peut être un peu spectaculaire pour certains, de démontrer mon propos.. :D

    ne jamais croire ce qui est écrit dans un blog :)

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  7. Arf, tu m'as eu. ;)
    L'ironie n'était pas évidente : je connais des filles qui dépensent vraiment 500 euros par mois en vêtements et chaussures...
    Oui, bon, les 200 euros de maquillage par mois me semblaient proprement hallucinants, mais j'imaginais aussi qu'on a chacun des priorités financières différentes. :)

    Bref, tout ça pour dire que le billet est très intéressant. Vous rentrez en France pour les fêtes de fin d'année ?

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  8. Big up ! Celia is in DA (blog) place !!! :)

    Gaëlle

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  9. Je t'envie. Je rêve souvent de vivre avec l'essentiel, mais on est pris au piège à Paris. Très étonnant, en effet, de lire cela alors que vous vivez aux USA...

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  10. on est pris au piege de ses habitudes, pas d'une ville.

    Le truc c'est que l'expatriation coute cher dans un premier temps. Comme de plus je n'ai pas travaillé pendant 6 mois, cela s'est traduit par une réduction drastique de notre niveau de vie. (salaire divisé par deux -voir plus en realité-, dépenses en augmentation pour cause de déménagement, cqfd).

    Il y a eu aussi un reel besoin de se poser et de prendre du recul et de se reposer.

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  11. donc a la racine, des raisons pragmatiques, mais au final on continue parce qu'on se rend compte que l'on n'a pas besoin de grand chose pour etre heureux, si ce n'est etre ensemble et etre stimulé intellectuellement.

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  12. je me demande quand meme si on teletransporte tout nos potes ici ce que ca donnerait....:D

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  13. wais, faut pas négliger l'effet d'entraînement.

    Un exemple tout bête: je retrouve des potes vendredi dernier pour déjeuner. L'un d'eux est chef d'entreprise. On finit dans un resto chic place du marché saint honoré. 40€ par tête. C'était certes très bon, mais ça équivaut à une semaine de déjeuners à la cantine (8-9€ le repas copieux en moyenne). 5 repas en un. Ouch.

    Moralité: j'aurais été tout seul, je me serais fait ma ptite cantoche comme d'hab avec mon bouquin et j'aurais été très heureux.

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  14. On ne parle pas de la même chose... On a aussi de bien vivre... Et 40 euros, selon ce que tu gagnes par mois, cela peut être considéré comme peanuts.

    Il ne faut pas être dépendant de cela pour se sentir exister en revanche. Et c'est plus difficile que ca en a l'air, ce n'est pas à toi que je vais le dire :)

    Entretenir un certain lifestyle, why not, en etre dependant, non.

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  15. Après quelques années en France je suis rentrée pour les vacances d'été. En arrivant à Sea-Tac je marchais dans les couloirs et tout à coup, j'avais l'impression que j'étais super "out of place". Et oui. Moi, maquillée avec les ongles très rouges, je portait mes talons et une jupe assez courte. En plus je marchais vite (plus vite que les autres)comme si j'étais énervée et mes talons faisient "click, click, click" sur le sol. Quand ma mere m'a vu, elle a dit, "No Comment."

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