Subway III

(Ce post est en gestation depuis un bon mois. Il ne veut pas sortir et ça me pèse, d'autant que j'ai vraiment envie de dire ce qu'il y a dedans. Du coup le voici, et basta).

Vous vous rappelez peut-être que je vous parlais en Juillet dernier du fait que Seattle (et les US en général) est très accessible aux handicapés; un soin particulier étant donné au fait de rendre les édifices public ultra accessibles.

Je me rappelle qu'à l'époque je m'étais plus ou moins fait morigéner. On me disait que de gros efforts étaient fait en France, que les choses changeaient, ce à quoi j'avais répondu globalement « Moui moui », pas vraiment convaincu.

Alors en revenant avec une trentaine de kilos de bagages par personne, je me suis dit que c'était l'occasion de me rendre compte si les progrès étaient si flagrants que cela.

Comme vous vous en êtes peut-être douté en lisant nos péripéties dans la gare Saint-Lazare, la réponse est très simple: non.

C'est tellement pas joli que j'ai à dessein intercalé dans cette série de posts l'histoire de la grenouille . Si vous trouvez que j'exagère, demandez-vous si vous ne seriez pas une grenouille dans de l'eau chaude.

Je ne sais pas qui gagne le palmarès de manque d'accessibilité entre Saint-Lazare et la gare de Rouen mais en tout cas, cela frôle le ridicule.

A Rouen, nous n'avons pas trouvé d'ascenseur ni d'escalators descendants sur les quais. D'autre part les trains sont antiques et il faut monter deux hautes marches pour embarquer, ce qui est difficile pour une personne âgée ou quelqu'un de très chargé, et carrément impossible pour quelqu'un en fauteuil.

A Saint-Lazare, au moins nous avons trouvé un ascenseur dans la bulle. Malheureusement, on ne peut guère mettre plus de deux personnes à l'intérieur et il est incroyablement lent. Quand on sait le nombre de personnes qui passent dans cette gare tous les jours, c'est carrément risible. Autant vider une baignoire avec une petite cuillère.

Mais le pire, qui m'a d'ailleurs fait rentrer dans une colère noire, c'était à Chatelet.

Pour sortir de la ligne 14 , il y a soit un escalier relativement long, soit un ascenseur minuscule, soit il faut se taper une série pas possible de couloirs pour tomber sur des escalators.

Et ben je vous le donne en mille: entre se taper une volée de marche et attendre 10 minutes (sans rire, j'ai compté) un ascenseur ou on peut tenir 2 par 2, les gens (même pas des vieux hein) attendent.

On atteint le summum quand arrive un jeune d'environ 18 ans, accompagné de sa copine toute mignonne. Un joli couple, très 16ème, distingué

La fille voit la queue et propose de prendre l'escalier, normal. Sauf qu'elle s'est vu opposer un refus catégorique par ce qu'elle doit appeler affectueusement « son mec ».

Sans déconner. Y a des tartes qui se perdent. Quand je pense qu'on se moque des américain et de leur dépendance à leurs satanées bagnoles...

Bref: en résumé.

Il y a vaguement des accès pour les gens à mobilité réduite, mais il suffit de les tester en condition réelle pour se rentre compte que ça ou rien, c'est peu ou prou la même chose. D'ailleurs, c'est souvent rien.

Mais le pire c'est la mentalité des gens qui te marcheraient sur la gueule si ça pouvait leur permettre d'aller plus vite ou de moins se fatiguer.

Franchement, y a encore des progrès à faire.

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