Alors il faut savoir que dans le Pacific Northwest, il y avait des centaines de tribus "indiennes" (j'utiliserais ce mot, même si je le trouve impropre). Wenatchee, Sammamish, Duwamish... Il suffit de regarder une carte pour s'en rendre compte. D'ailleurs, si vous vous rappelez, Seattle tient son nom du Chef Seattle, qui a vendu la terre aux Blanc pour une bouchée de pain. Normal, les indiens n'arrivaient pas bien à comprendre le concept que l'on puisse être propriétaire de la terre... Et pourquoi pas être propriétaire de l'air, tant qu'on y est? (Ne vous inquiétez pas, on y vient...)
Aujourd'hui, ils sont parqués dans des réserves. Ceux qui s'en sortent bien tiennent des casinos qui sont l'antithèse de ce en quoi croyaient leurs ancêtres, mais bon je ne peux pas leur en vouloir de voler "l'homme blanc", bien fait pour les gens qui claquent leur argent dans ces endroits qui sucent la vie hors des âmes. Les autres survivent dans des réserves qui sont souvent d'une pauvreté absolument sordide... Il y a quelques semaines nous sommes allés dans les Olympics, j’espérais en nous rendant dans une réserve trouver un endroit traditionnel, empreint d'histoire, et l'on s'est retrouvé dans des baraquements en préfabriqué, c'était d'une tristesse à pleurer...
Comme tous les petits garçons j'ai toujours beaucoup aimé les indiens, et aujourd'hui en temps qu'adulte, et de par ma pratique spirituelle, je me sens proche d'eux et en particulier de l'impact nul qu'ils avaient sur la terre. Le développement durable, ils ne connaissaient pas, c'était simplement leur façon de vivre. Ces gens étaient heureux, ils vivaient dans des conditions de vie idylliques (en tout cas, les tribus de l'eden qu'est l'état de Washington)... Imaginez-vous, au bord de ce lac, avoir votre campement...
Lake Crescent, WA |
Attention, je ne vais pas tomber dans de l'angélisme primaire, en portant aux nues le bon sauvage qui vivait en harmonie avec la nature et qui lâchait des caisses qui faisaient des arc en ciels... Certaines tribus indiennes (de mémoire, les Sioux, par exemple, mais je me trompe peut-être) étaient violentes voir barbares... Mais bon, si l'on compare le nombre de mort des guerres entre indiens et celles entre les peuples européens, même en rapportant au nombre d'habitant, il n'y a pas photo, l'homme blanc, du haut de sa civilisation et malgré sa religion dominante prônant l'amour de l'autre, reste le champion toutes catégories du meurtre, de la violence psychopathe et de la destruction de la nature.
Bon et donc le Pow-Wow. Et bien c'était génial figurez vous. Il y avait des marchands de produits indiens en tout genres disposés en cercle tout autour de la clairière, et le centre était transformé en "piste de danse", avec un concours de danse traditionnelle. Du coup tout le monde était en habit traditionnel avec des plumes magnifiques dans tous les sens. C'était éblouissant.
Mais le truc qui m'a le plus tué, c'était les tambours. Je me suis rapproché autant que j'ai pu, comme vous allez le voir sur les deux courtes vidéos que j'ai prises, et j'ai pris une énorme baffe. Cela m'a donné envie de pleurer, de joie et de tristesse mélangée, tellement l'émotion était forte. En les écoutant, on entendait le son des indiens tels qu'ils chantaient il y a deux cents, cinq cent, mille ans peut-être, exactement à cet endroit. C'était un événement organisé par les indiens, pour les indiens avec peu de blancs (10% des visiteurs peut-être), ce n'était donc pas du folklore pourri pour touristes (à part le speaker qui annonçait les chansonsi) mais bien la tradition, venue du fond des ages, inchangée. Et ça, si vous me suivez depuis un moment, vous savez que c'est le genre de truc qui me fait vibrer. Vous savez, j'ai tellement peur que ces cultures si riches et si intéressantes disparaissent... C'est un vaste débat dans lequel je ne vais pas me lancer maintenant, mais j'adore le cinéma américain, même quand c'est con et grand public, je suis le premier à aimer un Star Trek ou un Iron-Man 3 même si le scénario est complètement débile. Mais le problème de cette culture de masse, c'est que cela étouffe ces joyaux absolus qui ne survivent que dans les âmes de quelque centaines de personnes. J'aimerais tant avoir plusieurs vies, et pouvoir apprendre leurs langues et leurs légendes et les aider à survivre.
Allez, je vous laisse apprécier. Laissez-vous emporter. Vous êtes au bord d'un lac, dans les montagnes. L'eau est claire comme du cristal, vous ne savez d'ailleurs pas ce qu'est du cristal mais cette eau est encore plus pure que cela. Les saumons sont en train de remonter pour frayer, la pêche sera facile et le repas délicieux. Ce soir, vous dormirez, au chaud, le ventre plein, bercé par le crépitement du feu et le rythme du tambour.
Et quelques photos pour finir? (Ah, en fait je n'en ai qu'une pas foirée, donc voilà!)
Merci pour le partage...
RépondreSupprimerc'est vrai que l'on "sent" bien la vibration des tambours dans la vidéo.
Il est facile de se laisser emporter.