Il y a deux méthodes pour donner sa moelle (si l'on est donneur pour un patient, on ne donne pas sa moelle comme on donnerait du sang).
La première se fait à l’hôpital, sous anesthésie générale. On vous enfonce une aiguille dans un os, comme la crête iliaque, et l'on aspire directement votre moelle osseuse. Cela peut sembler relativement difficile comme procédure, mais c'est en fait relativement bénin.
Pour vous donner une comparaison, j'ai subi une dizaine d'aspirations de moelle osseuse selon le même principe avec une sédation consciente (en gros on me donne juste des sucettes qui font rire, histoire de me détendre un peu), et ce n'est pas une procédure que je redoute particulièrement. La sensation d'aspiration est juste très étrange, pas forcément douloureuse, juste étrange.
Dans le cas d'un prélèvement en vue d'un don, les quantités aspirées sont bien plus importantes que lors des aspirations de contrôle, d'où l'anesthésie générale pour ne pas avoir à subir trop longtemps cette sensation d'aspiration bizarre.
La procédure justifie quelques jours d'arrêt de travail, et il faut s'attendre à avoir une sensation équivalente à un gros bleu sur le site de l'aspiration.
La deuxième façon de donner sa moelle est nettement plus simple et probablement moins désagréable pour le donneur.
Pendant 15 jours, le donneur va s'administrer des piqures de facteur de croissance. Ces injections vont stimuler fortement la production de la moelle osseuse, à un point tel que des cellules immatures, non différenciées, vont passer dans le sang. Encore une fois, j'ai eu le plaisir de me faire moi-même ce type d'injection et il n'y a pas de quoi fouetter un chat: l'aiguille est minuscule et lorsque c'est fait correctement, c'est quasiment indolore.
Au bout de 15 jours, quand le sang du donneur est bien saturé de cellules immatures (on pourrait presque appeler ça des cellules souches), il se rend à l’hôpital, où l'on le connecte à une machine dans lequel on va faire circuler son sang: hop un tube dans chaque bras, et pendant plusieurs heures, la machine va extraire les cellules immatures et lui rendre le reste. Un peu comme un don de plaquettes quoi.
Le choix du mode de don est en général à l'initiative du donneur, sauf circonstance médicale particulière. D'un point de vue du receveur, je crois qu'il y a peu de différence, des études tendent à montrer que les greffes se passent mieux avec des cellules périphériques, mais c'est encore un sujet en pleine recherche.
Voilà, vous savez tout de ce qu'il vous en coutera de sauver une vie. Oui, cela prend du temps. Oui, il y a un risque minime associé avec toutes procédures de ce genre. Oui, à un moment où à un autre, on va vous faire une, voir des piqures. Mais à l'issue de ce processus, vous aurez littéralement sauvé une vie, ou en tout cas donné la meilleure chance possible à quelqu'un qui n'a que celle là.
Et puis, il faut bien se dire quelque chose, c'est que même en étant officiellement donneur; les chances que l'on vous appelle un jour sont quand même bien proche de 0.
Petit bémol pour la France: quand vous faites la visite à l'hôpital pour le prélèvement de sang qui déterminera votre carte génétique, vous rencontrez un médecin qui vous explique ce que vient de dire Loic. Le mien m'a bien spécifié que c'est la médecin du patient qui déterminera la méthode de prélèvement, car cela dépend des particularités du malade. Donc sans que j'ai demandé vraiment pourquoi, il y a une différence pour ce dernier. D'ailleurs, sur la feuille qu'on te fait signer, tu dois cocher si tu refuse tel ou tel technique de don.(on te prévient aussi que le don "par médicaments" donne un peu de fièvre)
RépondreSupprimerIl m'a été précisé que jusqu'au dernier moment, je pouvais dire non, même la veille du don, mais que par respect de ce que va vivre le malade pour sa préparation (et on a suivi ça avec toi) il vaut mieux le dire au moment ou la seconde prise de sang définit que nous sommes vraiment compatibles..
Pardon pour les fautes, il est tôt ici... enfin pour moi ! ;-)
RépondreSupprimerJe confirme ce que dit Nadine, ici c'est le médecin qui fait la greffe qui détermine. Mais peu importe, non ?
RépondreSupprimerAller, inscrivez-vous. Ce qu'il faut bien garder à l'esprit c'est qu'on prélève de la moelle OSSEUSE, c'est à dire des cellules qui sont générées par nos os, et pas la moelle à laquelle on pense tous (moelle épinière, os à moelle, etc...).
La moelle qu'on prélève est un liquide qui sort des os, et l'os de la hanche est un os pratique pour le prélèvement, c'est tout. Tous les os remplissent ce rôle, celui de produire des cellules qui permettent la création de globules blancs (à confirmer par Loic, qui doit se marrer de ma vision sans doute un peu simpliste, ou par tout autre expert).
On en produit en permanence, pour renouveler nos propres globules justement, qui n'ont que quelques semaines de durée de vie, donc en donner une fois dans sa vie ne doit pas être un problème particulier j'imagine.
Loic, feel free to correct.
@nadine, @marcel
RépondreSupprimerRah la la les medecins francais ils abusent quand meme... Ca encourage pas a donner tout ca. Dans 90% des cas le type du don n'a pas d'importance et peut donc etre laissé à l'initiative du donneur. Il doit y avoir des cas rares ou l'un ou l'autre est plus recommandé, mais c'est l'exception...
Nadine, dans le prochain post, on reparlera de ca justement: engagement, facilité d'accès au don, et... nombre de donneurs par pays.
oui comme Nadine et Marcel, je confirme, en France c'est le médecin du receveur qui choisit le type de don. Il y a quelques années le don de cellules souches par aphérèse était très rare et le seul risque était l'anesthésie générale.. il faut absolument être en bonne santé pour donner sa "moelle osseuse". Voilà, j'espère que tu te portes de mieux en mieux!
RépondreSupprimercourage, pensées de Bretagne!
Maintenant, il me semble que c'est de l'aphérèse dans 90% des cas. Mais je peux me tromper.
RépondreSupprimer