Carnets de Seattle: Patchwork d'impressions et d'humeurs d'un Français expatrié puis revenu des Etats-Unis. Depuis mars 2011, ces carnets sont aussi le journal de mon combat contre la leucémie, les séquelles de la greffe de moelle osseuse et le cancer secondaire apparu en Janvier 2024...

dimanche 24 novembre 2013

Lettre ouverte à Madame Bertinotti

Il y a quelques jours, la ministre de la Famille, Dominique Bertinotti, a annoncé qu'elle souffrait d'un cancer du sein depuis plusieurs mois, ce qui ne l'avait pas empêché d'assumer ses fonctions tout au long du traitement.

J'ai l'impression que comme beaucoup de malades (et de non malades), j'ai accueilli la nouvelle avec un mélange d'admiration pour son courage et sa force de volonté, de joie à l'idée qu'elle soit en voie de guérison, car c'est toujours une bonne nouvelle lorsque l'un d'entre nous s'en sort... Et en même temps cela m'a mis très mal à l'aise, et ce, je pense, comme nombre de patients. D'ailleurs, un article vient de paraître sur Rue89 ayant pour titre « J'ai un cancer, et je ne suis ni digne, ni courageuse », qui expose un discours très similaire à celui que je m'apprête à tenir.

Cela m'a donné envie d'écrire une lettre à la ministre.

Madame Bertinotti,

Je suis très heureux que votre traitement soit achevé, que vous alliez bien et que vous ayez pu continuer à travailler tout au long de cette épreuve...

Mais.

Vous avez certainement une voiture de chauffeur avec fonction, vous n'avez pas eu comme moi besoin de demander à vos amis d'organiser des roulements pour vous emmener à la clinique, vous n'êtes probablement jamais restée comme moi pendant 2 h en carafe à l’hôpital sans pouvoir rentrer chez vous parce qu’aucun taxi n'est disponible et parce que tous vos amis travaillent.

Je suppute, et vous m'excuserez si c'est inexact, que vous avez une secrétaire et une armée de subordonnés qui vous ont déchargé du poids de votre quotidien. Je ne connais pas votre train de vie, je ne sais pas si vous avez des enfants, mais j'imagine que vous avez du personnel qui vous décharge des tracasseries administratives, du ménage, des courses, etc. En temps normal, je ne vois déjà pas un ministre aller au Prisunic faire ses courses alors, une ministre en cours de chimio, encore moins.

Pendant mon traitement, alors que j'étais à l’hôpital, ma femme dormait sur un lit de camp à côté de moi, pendant que des amis se relayaient pour aller nourrir nos chats. Lorsque que je suis sorti de l'hosto, entre deux allez et retour à la clinique pour me faire une transfusion (car l'aplasie est bien plus sévère dans les chimiothérapies de cancers du sang que de cancer du sein), nous avons du me traîner chez un avocat pour régler un problème administratif concernant mon visa, qui aurait pu m'empêcher de recevoir des soins. J'ai failli vomir tripes et boyaux, dans une salle d'attente cossue au 56e étage d'un gratte-ciel du centre de Seattle, en attendant une signature sur un bout de papier me confirmant que j'avais le droit de recevoir des soins. Un stress dont je me serais bien passé.

Je pourrais continuer longtemps mais je crois, j'espère en tout cas, que vous m'aurez compris et que je n'ai pas besoin d’illustrer plus avant la différence considérable qu'il y a entre le quotidien d'un malade comme vous et celui d'un malade comme moi.

Autant je sais que la souffrance des corps et des esprits ne peut pas se mettre sur une échelle et se comparer, autant je sais que comme tous les malades, comme nous tous, vous avez certainement dû salement en baver, si vous me passez l'expression,  autant, vous, Madame la Ministre, n'avez jamais eu à vous demander si demain vous alliez pouvoir payer votre traitement ou si tout simplement vous pourriez vous rendre à l’hôpital.

Moi, si, comme beaucoup de gens en France.

D'autre part, comme le souligne la personne qui a écrit l'article de Rue89, il y a une variété énorme de cancers et une variété encore plus grande de corps subissant ces cancers. Prenons le cas des leucémies par exemple. Il est complètement impossible de continuer à travailler pendant les cycles de chimio de type HyperCVAD utilisés pour traiter les leucémies aiguës (comme celle qui m'a touché en 2011), d'ailleurs en France, la sanction c'est carrément un mois de chambre stérile. Une greffe de moelle pour une leucémie, c'est un mois minimum d'isolement, souvent plus, puis un an de convalescence, et plus si vous faites, comme dans mon cas, du rejet de greffe. Par contre, pour certaines chimios de consolidation de leucémies chroniques, il est tout à fait possible, voire même conseillé, de continuer à travailler entre les cycles d'entretien. Comme quoi, il n'y a pas de réponse unique.

Dans le cas des cancers du sein, je connais une infirmière qui se portait relativement bien tout au long de son traitement et qui a toujours continué à travailler... D'un autre côté, j'ai des amies qui toléraient extrêmement mal les médicaments, qui étaient au 36e dessous, et qui plusieurs mois après l'arrêt de la chimio ne sont toujours pas en état de travailler. Vous savez comme moi que c'est une loterie et que l'on ne peut pas savoir à l'avance comment on s'en sortira.

C'est l'un des problèmes de votre annonce: elle risque de donner l'impression que l'on peut travailler avec un cancer, ce qui dans le cas général n'est largement pas vrai, c'est plutôt une exception, il me semble... En tout cas cela dépend des cancers, et dans le monde des leucémies, c'est une exception. Cela a aussi un effet culpabilisant pour les femmes qui ne sont pas aussi fortes que vous, alors qu'elles n'y sont pour rien. Vous n'y êtes pour rien, d'ailleurs... Mais il faut que vous en ayez conscience.

Je comprends toutefois votre message et quelque part je le salue, vraiment, car je suis profondément d'accord avec vous, ce qui vous surprendra peut-être étant donné le ton du début de cet article. En effet, je pense vraiment qu'il faut changer les mentalités des entreprises afin qu'elles acceptent d'employer des malades à mi-temps, des malades qui peuvent (médicalement) et qui souhaitent travailler. Je regrette aussi le coté tout ou rien des assurances invalidités (en tout cas aux US, j'avoue qu'étant expatrié, je connais moins comment cela se passe en France) : souvent, si un malade reprend le travail et que cela ne fonctionne pas, il perd son invalidité, ce qui n'incite pas à prendre un risque, à se lancer en travaillant un tout petit peu pour voir si cela marche avant de monter en puissance. Il y a beaucoup à faire et à réfléchir, sur l'intégration des malades dans le monde du travail et dans la société en général.

Par contre, une de vos citations dans l'article du Monde m'a choqué :. « Pour que les employeurs comprennent que la mise en congé longue maladie n'est pas forcément la meilleure des solutions. »
Je ne vois pas ce que les employeurs ont à voir là-dedans, c'est avant tout une décision médicale, faite par les médecins, et ce n'est pas à l'employeur de décider si un malade doit continuer à travailler ou non. Je me demande si votre phrase n'aurait pas été sortie de son contexte, car elle n'a tout bonnement pas de sens.

D'ailleurs, il me semble que sont encore plus nombreux les gens qui sont dans une situation dramatique, avec des maladies terribles, qui ne peuvent pas reprendre le travail de quelque manière que ce soit. Nous ne sommes pas tous aussi fort que vous, nous n'avons pas tous autant de support, nous avons aussi parfois des pathologies bien plus lourdes et bien plus longues... Il me semble qu'il y a beaucoup plus de gens qui sont dans des situations dramatiques de fins de droits, de précarité, de perte d'emploi (j'ai moi-même perdu mon emploi et personne ne veut m'employer autrement qu'à temps plein, ce qui est médicalement hors de question) que de gens qui vivent leur cancer suffisamment bien pour travailler. J'espère juste que votre « coming-out » ne fera pas oublier encore un peu plus tout ces oubliés du système, qui ont parfois un peu l'impression qu'il ne leur reste plus qu'à crever, afin de ne plus être une charge pour une société qui ne veut plus d'eux.

Nous sommes encore une fois face à un problème très complexe. Il ne faut pas déresponsabiliser les gens. Il faut éduquer les entreprises pour faire accepter la maladie dans le monde du travail. Il ne faut pas tomber dans l'excès inverse : « et si lui travaille pendant sa maladie, pourquoi pas vous » ? Il ne faut pas oublier tous les malades qui ont des invalidités et des pathologies extrêmement longues, pour lesquels il y a bien trop peu de ressources et de structures en place, et bien garder en mémoire que pour les malades de cancer, souvent, pour peu qu'il y ai le malheur d'avoir une récidive ou quelque complication que ce soit, on parle d'années d'invalidité, pas de mois...

Bref.

Madame la Ministre, je suis très heureux que vous ayez terminé votre traitement, et je vous souhaite de passer toutes les prochaines étapes avec succès. Je suis le premier à savoir que ce n'est pas parce que la chimio est terminée que le combat est fini, croyez-moi. Mais j'espère que vous n'êtes pas victime du biais du survivant, « Si je l'ai fait, pourquoi pas les autres ». Peut-être avez-vous eu de la chance, peut-être êtes-vous plus coriace et courageuse que la moyenne, qui sait. Ne faites pas une règle de votre cas. Encore une fois, je pense qu'il y a beaucoup, beaucoup, plus de gens qui sont en fin de droits qui se demandent comment survivre à leur maladie, que de gens qui se demandent comment travailler pendant celle-ci.

Je vous souhaite, comme à tous les patients avec qui j'échange, tout le courage du monde.

18 commentaires:

  1. Hé oui nous n'avons pas les mêmes valeurs ! Médecine à 2 vitesses ?
    Par contre le médecin du travail agit sous l'autorité de l'employeur . Cela a été mon cas. Infirmière dans le public, 50 ans avec Parkinson depuis 5 ans, je souhaitais travailler à mi temps, reconnue travailleur handicape par la MDPH, cela m'a été refusé, et j'ai du me mettre en CLM pendant 3 ans. Je viens de le terminer, j'attends ma mise en retraite pour invalidité .

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  2. J'ai pensé à toi en lisant cette info...et à mon père aussi, évidemment, qui est actuellement en traitement, mais à la retraite, donc la question d'aller bosser ne se pose pas.
    Cette annonce m'a laissée aussi perplexe que le retour au travail de Rachida Dati, 2 jours après son accouchement...
    Le but est-il uniquement de nous montrer que nous avons des politiciens entièrement dévoués à leur travail, quelles que soient les circonstances??
    Ou alors l'idée est-elle de sensibiliser les gens à certains sujets, mais dans ce cas, effectivement, il y a un certain malaise face à cette question implicite "j'y arrive alors pourquoi pas vous??"
    Ben parce que justement, on est pas tous égaux face à la maladie, et que ce serait bien de pas l'oublier!

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    1. Surtout quand on a tout ce qui faut en terme de système de support, de nounou, de secretaire, de chauffeur...

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  3. Bin, tu vois, Lolo, le "biais du survivant", c'est applicable a tout.
    C'est pour ca que le coup des chaluts, ca m'a bien gave... C'est pas parce qu'on sait (ou pense savoir), qu'on a vecu, voire survecu, qu'on le droit de juger les autres.

    Y'a pas de raison que le bonheur de ceux qui sont passe au travers couvre la souffrance de ceux qui n'ont pas eu cette chance.
    Pass'que oui, il s'agit bien de chance.

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    1. Bon, pour commencer je ne viens pas t'appeler par des petits noms (d'oiseau) donc Lolo, on va éviter. Ceci étant dit:

      Je vois pas vraiment le rapport avec les chaluts... Enfin, je comprend ton point, on a pas vraiment le droit de juger les autres (encore que tu m'excusera, si quelqu'un vient chier devant chez moi, je vais juger que c'est un gros connard, je caricature à l’extrême) mais bon, à ce que je sache, on a encore le droit d’émettre des opinions.

      Dans le post sur le chalutage, je ne faisais que pointer du doigt la dissonance qu'il y a entre s'indigner pieusement sur une pétition et ensuite participer aveuglément au phénomène que l'on a condamné. J'ai du mal à comprendre ce qui t'a autant gavé, d'autant qu'il me semble qu'on est d'accord que dissonance il y a.

      En fait, j'ai l'impression que tu es essentiellement frustré devant le fait qu'il n'y a pas de bonne solution, et que ton humeur s'en ressent. J'ai bon?

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    2. s'xcuse pour le "Lolo" je croyais qu'on etait en famille, moi, la! ;-)
      Bref.
      Pour le parallele entre les 2 posts, je vois un parallèle (peut etre que je suis le seul remarque) pass'que j'y vois des donneurs de lecons. Mangez des algues et y'aura plus de probleme de chalut (et je vise pas specialement la miss de l'autre post, je me doute bien que c'etait pas ce qu'elle voulait dire) ou faites comme moi et vous survivrez a votre cancer.
      Je suis pas frustre de pas avoir de bonnes solutions pass'que finalement, j'ai le smiennes et elles me vont, je suis frustre de voir/entendre les solutions des autres qui sont presentees comme les meilleures pass'qu'elles ont lu/entendu/vu un reportage et/ou que c'est possible a appliquer pour eux pour des raisons geographiques/financieres ou spacio-temporelles...

      C'est tout.
      Et je m'enerve pas, j'explique...

      Signe: le Piou aka le piaf aka le canari aka titi aka bipbip... ;-)

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    3. Pas de problème, on est effectivement plutôt en famille surtout dans les commentaires, mais justement, pour la petite histoire puisque l'on est entre nous, mon père m’appelle parfois comme ça et ça me fait totalement péter les plombs donc voila, on va juste éviter :D.

      Je comprend ton point.

      En fait, j'ai pris ta remarque pour moi, alors que j'ai l'impression que c'était pas vraiment ton intention. Parce que justement, même si j'ai tendance à en général exprimer des opinions assez fortes, et blog oblige, si tu veux pondre (cuicui) un article intéressant, tu es obligé de prendre un peu position, sinon ton article c'est de la merde, et ben en pratique, je me pose vachement de questions justement et je suis très sensible à la critique car j'essaye de me remettre en question le plus possible.

      Moi l'idée de mes articles, c'est toujours de dire: j'ai trouvé ça, j'ai compris ça, c'est bon pour moi, maintenant vous en faites ce que vous voulez.

      J'ai aussi un coté passionné par mon sujet qui fait que ça m'arrive souvent de m'enflammer et de dépasser ma pensée, c'est un peu un autre problème.

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    4. c'est vrai que l'article sur les chaluts était assez donneur de leçon comme dit lepiou. De plus je pense que les gens qui ont lu la bd de peneloppe et signé la pétition ont compris quels étaient les enjeux. Pas besoin de cet article pour lire entre les lignes

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  4. Très bonne lettre ouverte. Je n'en pense pas moins.

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  5. L'article du MONDE m'a aussi mise mal à l'aise, pour les mêmes raisons que toi.
    Il se trouve qu'en 2003 j'ai eu un cancer du sein très agressif, avec chimio néo-adjuvante, chirurgie et radiothérapie. Je ne crois pas être une "chochotte" mais je ne vois pas comment j'aurais pû continuer à travailler pendant cette période! Ensuite des médicaments (anti-aromatases) ont pris le relais pendant 6 ans, avec des effets secondaires et j'ai retravaillé à mi-temps thérapeutique puis à temps complet.

    Mme Bertinotti oublie aussi qu'en plus des nombreuses aides dont elle dispose sans doute, elle a les moyens financiers d'acheter une perruque impeccable, de se faire maquiller, pomponner, masser...Elle a bien sûr bénéficié d'un traitement de faveur à l'hôpital, ce serait en effet étonnant qu'elle fasse la queue pour avoir son ticket, pour avoir ses examens... Il suffit de constater qu'entre l'annonce de sa maladie et le début du traitement ça n'a pas traîné,alors que dans certains cas il s'écoule des semaines voire des mois!
    Bref c'est une privilégiée par rapport à la masse des malades "ordinaires"!
    Ce qui me chagrine le plus c'est qu'elle parle de son cancer à la fin de son traitement. Le vrai courage est d'en parler aussitôt, non ?

    Comme tu sais, 10 ans après cet épisode, j'ai une leucémie aigüe myeloblastique; impossible de travailler avec trois cures à l'hôpital, au total 4 mois d'hospitalisation, dont de longues semaines en aplasie.

    Mon propos n'est pas de me faire plaindre, ni de dire que le cancer est une maladie dont on ne se sort pas! Mais les traitements sont très agressifs, on n'en sort pas indemne, ni physiquement, ni moralement.
    Le réduire à une petite chose avec laquelle on peut continuer à vivre normalement est scandaleux, je trouve, moi qui l'ai vécu au plus profond de mon corps, avec mes cicatrices de la guerre que j'ai mené contre lui.

    Dans son blog lacrabahuteuse, Hélène en parle bien, et il y a de nombreuses contributions intéressantes à lire...

    Je suis encore en aplasie avec le traitement d'entretien, alors j'ai les nerfs en pelote, pas de sortie, méfiance avec la nourriture, l'environnement me parait hostile, c'est pas cool la vie d'un leucémique, ça non!

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    1. Biquette, je te suis jusqu'au moment ou tu parle de courage.

      La, je ne pense pas que l'on puisse la juger parce qu'elle parle de son cancer à un moment ou a un autre. Moi j'en ai parlé dès le début, parce que j'avais envie d'écrire pour me soulager. Courage ou faiblesse? Certains en parle pour avoir le soutient de leur famille, courage ou faiblesse? Certains gardent leur cancer pour eux pour ne pas impacter leur famille... Courage ou faiblesse?

      Bref, je me garderais bien de juger cet aspect. Il ne faut pas oublier que c'est avant tout une femme comme les autres, qui a du en chier comme nous en avons tous chié, et qu'elle est effectivement sacrément courageuse, et qu'il faut quand même le souligner.

      Et elle soulève des points intéressants: il y a des malades qui sont traités comme des pestiférés alors qu'ils pourraient et voudraient travailler... Simplement, comme tu, et comme je l'ai souligné, il ne faut pas que cela fassde oublier les gens comme toi et moi qui en chient à bloc.

      Ah, ça, l'applasie de plusieurs semaine, oui c'est pas marrant du tout, je connais bien comme tu t'en doutes... J'espère plus jamais avoir à vivre ça parce que s'il y avait une antichambre de l'enfer, c'était bien ça.

      Courage, cela aussi passera.

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    2. C'est vrai Loïc, je n'aurais pas dû utiliser ce mot de courage, mais il a été tellement utilisé ( et je trouve galvaudé) dans cette "affaire" que c'est celui qui m'est venu.

      Tous ceux qui affrontent un cancer passent par les mêmes moments de stupeur, de souffrance, de solitude, de peur, ministre ou pas .

      Mme Bertinotti connait maintenant de très près ce que beaucoup vivent, elle peut faire évoluer les choses au niveau politique pour améliorer la situation des malades, que ce soit au niveau de l'accessibilité aux traitements ou du retour au travail...

      Tu vois, toi aussi, tu me dis : "courage"... Ai-je le choix? Je dois accepter ces périodes d'aplasie, qui vont se succéder tout au long du traitement d'entretien soit DEUX ans! Courage ou pas courage, c'est bien la question!

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  6. Très bon article et lettre, Les inégalités sociales face au cancer sont des enjeux déterminant pour l'avenir que ce soit celui des malades mais aussi de nos enfants et celui d'un pays tout entier...
    Merci.

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  7. Je suis ton blog depuis le début, avant même l'annonce de ta maladie, avec beaucoup d'intérêt et ensuite de compassion. J'ai voté pour les Awards. J'ai vécu plus de dix ans aux USA avant mon retour en France et pense donc avoir une bonne idée de ce qui se passe des deux côtés. alors je m'accorde le droit d'une réponse qui peut paraître un peu raide parce que "qui aime bien châtie bien" et qu'il me semble que tu mélanges un peu tout.
    J'ajoute que j'ai , comme Mme la ministre, été soignée à Curie pour un cancer du sein.
    Première remarque : il y a DES maladies, très différentes les unes des autres, aussi injustes pour ceux qui le subissent que le fait que certaines personnes restent saines. Agaçant mais c'est comme ça.
    Deuxième remarque: si certains peuvent continuer à travailler, cela ne doit pas culpabiliser ou obliger à se justifier ceux qui ne peuvent pas. C'est comme ça!
    Troisième remarque : il est sans doute plus facile quand on est confronté à une maladie grave d'y être dans son contexte normal et non expatrié au bout du monde.
    Pour moi l''annonce de Mme la ministre n'avait pas pour but de montrer qu'on peut faire travailler les cancereux, mais sans doute plus" égoïstement" de se préserver lorsqu'elle apparaîtrait à la Chambre et sur les écrans de TV avec ses cheveux abîmés. Pas de ragots puisque tout le monde sait. Cette première sortie est difficile pour tout le monde, mais plus encore quand cela devient d'emblée largement public.
    Le couplet sur "son" chauffeur est inutile en France où les transports des malades sont organisés et pris en charge (c'est le première chose qu'on m'a proposée avant de commencer les traitements, ainsi que des séances de suivis psy, de gym....)
    En sens inverse, la solidarité des français est inexistante par rapport à ce qu'on peut trouver aux Etats-Unis.
    Tous les conjoints ne sont pas prêts à passer la nuit à l'hôpital ou même à accompagner pour les soins. C'est agaçant mais c'est comme ça.
    Pour ce qui est du travail, Curie conseille quand on pose la question " c'est mieux si vous pouvez et si vous voulez travailler; il vous faudra tout de même obtenir des horaires aménagés, ne serait-ce que pour les soins".
    Il est certain que dans une entreprise ça peut créer "le bazar" et que certains employeurs peuvent considérer qu'un congé de longue durée est plus facile à gérer , ce que sous entend la phrase décriée de Mme la Ministre.
    J'ai vu dans son message non pas une leçon du genre" je l'ai fait pourquoi pas toi?" mais plutôt un encouragement pour les malades. "Elle l'a fait, ça veut dire que c'est peut être possible ou que cela le sera."
    En fait je pense que sa vraie chance (qui n'a rien à voir avec sa position de ministre) s'est d'avoir été soignée à Curie. Personnellement j'y suis allée avec une simple lettre de ma gynéco , ai été reçue vite et bien. Les personnes qui travaillaient choisissaient leurs heures de soin en priorité, mais les demandes personnelles d'aménagement étaient aussi prises en compte.
    Et là je doute tous les centres anti-cancéreux aient les mêmes qualités humaines (et techniques bien sûr).

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  8. d'accord avec alexandra,

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    1. cher Lolo,

      C'est promis je ne t'appellerai plus lolo ... sauf les jours ou j'aurai envie de te faire manger ton bandant !

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  9. Moi aussi je suis d'accord avec Alexandra et sa vision qui se veut plus apaisée de la maladie et des malades.

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