Je sens que le permis, c'est bien parti pour remplir ce rôle.
Alors déjà c'est à perpette de chez moi, mais ça c'est pas encore le drame: on va dire que ça me fait visiter la ville. Bon, visiter le fin fond banlieusard de Seattle, on peut se demander l'intérêt mais on va pas faire la fine bouche, je m'autoproclame reporter, et un reporter ça va au bout du monde.
Enfin le truc chiant c'est quand même l'heure de bus pour y aller. Parce que le bus c'est quand même parfois la cour des miracles, faut le savoir, surtout quand on sort du centre. Donc bref, une heure de bus à coté d'une fille qui à l'air à peu près normale mais qui marmonne tout du long, déjà ça énerve.
Arrivé sur place, on se croirait en France. Salle d'attente énorme, 10 guichets, 3 d'ouverts. Chouette. Si je calcule bien, cela veut dire que quelque soit le temps que je passe ici, il aurait pu être divisé par trois.
C'est pas grave, me dis-je avec l'optimisme qui me caractérise! Je vais réviser mon code et roupiller un peu au passage, je suis un professionnel quand il s'agit de ne rien faire utilement.
Un peu trop optimiste par moment le garçon.
En deux heures, j'ai eu le droit à tout. Famille de 15 Portoricains qui vient apparemment célébrer un mariage d'après le volume sonore qu'ils dégagent, jeune femme qui vient avec son bébé de 10 mois qui évidement se met à hurler à la mort, vieux monsieur de 75 ans qui tient absolument à me raconter sa vie, sauf que comme il lui manque des dents, j'ai un peu du mal à tout capter.... Le plus fort c'est le gus qui sort de la salle d'examen en brandissant son permis devant tout le monde en criant "Je l'ai eu!"... Et les gens applaudissent! Perso à ce stade, j'aurais bien sorti la machette, mais bon.
Bref, mon tour arrive. L'avantage, c'est que c'est un peu noël en avance. La délivrance.
Je déchante un peu en arrivant au guichet. On dirait un employé de la Poste, en presque pire. Ce mec sait qu'il a le pouvoir sur moi, que je ne peut rien faire et qu'à cet instant précis il tient mon destin dans ses mains velues.
Et le cauchemar empire. Il me manque un document qui prouve que je suis résident de l'état de Washington. Le formulaire DS-2019 qui était indiqué sur le site web n'est apparemment plus une pièce valide, brochure à l'appui.
Parlons-en de la brochure: il y a écrit en gros dessus: la liste des pièces admises peut changer sans notification préalable. Je vous traduis: "Vous l'avez dans l'os bande de nazes, c'est moi qui décide le document que j'accepte ou pas et si t'es pas content c'est pareil". Ou en plus court et à l'américaine: "Fuck Off".
Je lui sors tout: copie de mon bail. Chèque à mon nom et adresse. Je lui explique que dans un monde online, je n'ai pas de facture récente, je me soucie des arbres.
Rien n'y fait.
Je repars la queue entre les jambes, sous le regard attendri d'une dame qui a suivi l'échange.
"I'm not surprised" qu'elle me dit. "It's a State Agency. It sucks.".
Normalement j'aurais essayé de défendre le service public. Mais là, franchement j'ai pas envie.
Allez, après m'être bien défoulé... Je finis mon café et j'y retourne.
Heee. Tous les DMVs dont j'ai entendu parler sont comme ca. Et encore, tu as de la chance s'ils ne te demandent pas deux justificatifs de domicile de sources independantes (qui soient en plus sur la "liste", evidemment). La premiere fois, on croit toujours que le plus complique ce sera l'exam de code ou de conduite... Mais apres y etre passee 4 fois en trois ans, j'ai le plaisir de constater que j'ameliore mon temps de passage: j'en etais a deux heures seulement la derniere fois, je crains d'avoir atteint la limite :-)
RépondreSupprimerBon courage en tout cas!
4 fois en 3 ans...c'est du masochisme :D
RépondreSupprimerEn tout cas, pour ma part, je ne suis pas pressee d'y aller :)
mais qui couche avec qui dans ta saga de l'été ?
RépondreSupprimerNad
Loic: courage, on y croit tous !
Je l'ai, zero fautes.
RépondreSupprimerJe vous raconte plus tard, faut que je mange.
On va encore devoir refeter ca au Pub..... :D
RépondreSupprimer>Je l'ai, zero fautes.
RépondreSupprimerHeu ça ne devrait pas s'écrire au féminin ? Genre, si il n'y a jamais de faute, c'est forcément féminin, et si c'est féminin, faudrait pas pas faire dans le pluriel. Ça ne pardonne pas, et jamais, le féminin.
Félicitations !
Merde, féliciter c'est un verbe.
@celia
Les Pubs dignes de ce nom, dans ma bourgade de cannibales, sont à 30 minutes en métro du marché Jean-Talon, mais je connais mieux que les Pubs Irlandais. Pas loin et on peut aussi gagner toutes nos consommations si on rote au micro à plus de 110 décibels le samedi soir.
C'est un rendez-vous ?
:)