Carnets de Seattle: Patchwork d'impressions et d'humeurs de deux Français expatriés aux Etats-Unis. Depuis mars 2011, ces carnets sont aussi le journal de notre combat contre la leucémie.

jeudi 12 avril 2012

Le mur

Quelques personnes m'ont demandé ce que j'entendais par "Je me prend le Mur dans la figure" dans le post sur mes balades de printemps. Si vous ne connaissez pas l'expression, faut sortir du canapé et faire un peu de sport hin, hin, hin.

Je plaisante. Allez, c'est parti pour la minute "C'est pas sorcier".

Le "mur" est un phénomène souvent rencontré par les marathoniens vers le 30ème kilomètre. En gros les muscles ont épuisé leurs réserves de glycogène (le carburant musculaire) et le corps est forcé de puiser de l'énergie ailleurs, en particulier dans les graisses, ce qui est moins efficace et pas forcément suffisant et génère une fatigue extrême qui peut forcer le coureur à abandonner la course. D'où l'expression, la fatigue étant cet espèce de mur infranchissable.

C'est une expression que nous utilisons aussi entre transplantés car elle décrit parfaitement la manière dont la fatigue peut nous frapper subitement et de manière extrêmement violente. C'est vraiment difficile à décrire quand on ne l'a pas vécu.

Au jour le jour, je suis constamment fatigué, mais je suis relativement opérationnel: je peux aller au supermarché du coin, marcher dans le quartier, répondre à mes mails... Mais dès que j'en fais un peu trop (et un peu trop, parfois cela veut dire vraiment pas beaucoup), la fatigue m’abrutit complètement et me transforme littéralement en légume. C'est très difficile à décrire, d'un coup c'est comme une chappe de plomb me tombait sur la tête.

Quand je suis dans cet état, Celia me décrit comme étant une "coquille vide". Moi, j'ai l'impression d'être un bébé, je ne suis capable de fonctionner qu'au niveau le plus basique, même pour me coucher, j'ai besoin de quelqu'un qui m'aide et me guide au travers des étapes: se laver les dents, prendre les médicaments, se doucher, se déshabiller (enfin, en sens inverse)...

Cela m'arrivait très régulièrement dans les mois suivant la transplantation, mais c'est heureusement de plus en plus rare. D'une part, je deviens plus résistant à l'effort, et d'autre part nous sommes maintenant surentrainés pour déterminer mes limites, même s'il suffit parfois d'une mauvaise nuit ou simplement d'être dans un mauvais jour pour me réduire à l'état de loque en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire.

Voilà pour le mur!

2 commentaires:

  1. Au 30ème kilomètre, eeeeh ben!!!!!!! Moi ça m'arrive avant :)

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  2. il y a surement des moments de "fatigue intense", de "ras le bol"...etc mais dans l'ensemble, je trouve que vous avez une force incroyable !!! C'est une belle "leçon de vie" ! Continuez... continuez à vous battre, continuez vos efforts, continuez ce parcours avec votre moitié, continuez à nous surprendre à travers ce blog ! Merci !

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