J'ai lu aujourd'hui un "fait divers" complètement hallucinant qui va nous donner l'occasion d'explorer quelques facettes du mode de pensée américain, les réactions à l'article en question étant quasiment aussi intéressantes que les faits eux-mêmes.
Laissez-moi d'abord vous raconter l'histoire en question.
En Août dernier, un habitant du Tennessee, Gene Cranick, a reçu un appel des pompiers de Fulton, la ville avoisinante. Comme il n'habite pas sur le périmètre de la commune, il lui faut en effet s’acquitter d'une somme de 75$ par an pour que les pompiers protègent sa maison. Le monsieur décline, on le prévient donc qu'en cas d'incendie, les pompiers ne se déplaceront pas.
Ce qui devait arriver arriva, la propriété prend feu, notre protagoniste appelle les pompiers; ceux-ci vérifient leur listing et s'apercevant que leur dîme n'est pas payée, refusent de se déplacer.
Le feu se propage et menace une maison voisine: son propriétaire étant dans les registres des pompiers, ceux-ci se déplacent, éteignent le feu sur la propriété en question, mais ne lèvent pas le petit doigt pour la première maison et la regardent brûler intégralement malgré l'offre de Cranick de payer l'intervention de sa poche (quelques milliers de dollars).
A la fin de l'incendie, le bilan est lourd: la maison est complètement détruite. Je vous rappelle qu'aux U.S les maisons sont construites en bois; intégralement, cela veut dire qu'il ne reste absolument rien. Rajoutant à l'horreur pour les gens comme moi qui aiment les bestioles, trois chiens et un chat étaient piégés dans la bicoque et y sont passés aussi.
Pour tout français (voir tout européen), cette histoire est hallucinante, horrible, navrante... Et surtout elle est inimaginable: cela ne peut pas arriver. Imaginer un pompier qui regarde sans broncher une maison brûler jusqu'au fondations, cela nous dépasse complètement.
En cliquant sur le lien pour voir les commentaires liés à l'article, je m'attendais donc à ce que les gens soient -comme moi- outragés et "réclament la tête" du commandant de la caserne.
Bien au contraire et à ma grande surprise, l'écrasante majorité des commentaires ne manifeste que peu, voire aucune compassion à l'encontre de Gene Cranick. En revanche, la diversité des opinions exprimées reflète de façon assez fidèle les grandes tendances politiques qui séparent le pays et offrent un aperçu assez intéressant des rouages de la pensée américaine.
(A suivre).
Laissez-moi d'abord vous raconter l'histoire en question.
En Août dernier, un habitant du Tennessee, Gene Cranick, a reçu un appel des pompiers de Fulton, la ville avoisinante. Comme il n'habite pas sur le périmètre de la commune, il lui faut en effet s’acquitter d'une somme de 75$ par an pour que les pompiers protègent sa maison. Le monsieur décline, on le prévient donc qu'en cas d'incendie, les pompiers ne se déplaceront pas.
Ce qui devait arriver arriva, la propriété prend feu, notre protagoniste appelle les pompiers; ceux-ci vérifient leur listing et s'apercevant que leur dîme n'est pas payée, refusent de se déplacer.
Le feu se propage et menace une maison voisine: son propriétaire étant dans les registres des pompiers, ceux-ci se déplacent, éteignent le feu sur la propriété en question, mais ne lèvent pas le petit doigt pour la première maison et la regardent brûler intégralement malgré l'offre de Cranick de payer l'intervention de sa poche (quelques milliers de dollars).
A la fin de l'incendie, le bilan est lourd: la maison est complètement détruite. Je vous rappelle qu'aux U.S les maisons sont construites en bois; intégralement, cela veut dire qu'il ne reste absolument rien. Rajoutant à l'horreur pour les gens comme moi qui aiment les bestioles, trois chiens et un chat étaient piégés dans la bicoque et y sont passés aussi.
Pour tout français (voir tout européen), cette histoire est hallucinante, horrible, navrante... Et surtout elle est inimaginable: cela ne peut pas arriver. Imaginer un pompier qui regarde sans broncher une maison brûler jusqu'au fondations, cela nous dépasse complètement.
En cliquant sur le lien pour voir les commentaires liés à l'article, je m'attendais donc à ce que les gens soient -comme moi- outragés et "réclament la tête" du commandant de la caserne.
Bien au contraire et à ma grande surprise, l'écrasante majorité des commentaires ne manifeste que peu, voire aucune compassion à l'encontre de Gene Cranick. En revanche, la diversité des opinions exprimées reflète de façon assez fidèle les grandes tendances politiques qui séparent le pays et offrent un aperçu assez intéressant des rouages de la pensée américaine.
(A suivre).
je paye 1500 euros de taxes foncières, ça doit certainement payer la caserne pour moi et pour les autres, qui, s'ils ne la payent pas, reçoivent soit, l'aide des pompiers mais aussi l'intervention du trésor public ;-)
RépondreSupprimerdans ton histoire je suppose que le voisin a du en plus porter plainte contre Gene, compte tenu que l'incendie est de sa faute...
Hallucinant cette histoire! En tout cas, les commentaires du Huffington Post, a part quelques exites, semblent plutot pencher pour dire que les pompiers auraient du eteindre le feu et s'arranger ensuite financierement avec le type pour percevoir sa taxe annuelle et/ou un dedomagement pour leur action. D'ailleurs, l'article semble plutot dire qu'il avait oublie de payer la taxe, et non pas sciemment refuse de s'en acquiter.
RépondreSupprimerLe gars est apparement revennu en arriere, pretendant a posteriori avoir oublié. Evidement.
RépondreSupprimerAu moment de l'énorme incendie sur les collines d'Oakland, en 1992 (?), il y a eu des histoires un peu comparables avec les pompiers de chaque county qui s'arrêtaient pile à leurs limites administratives, que le feu bien sûr ignorait!
RépondreSupprimerC'est fou cette histoire ! Finalement ils sont très "fonctionnaires" ces pompiers qui n'ont pas la notion d'assistance. Cela fait penser aux policiers us qui s'arrêtent de poursuivre les malfrats dès qu'ils atteignent les frontières de leur juridiction !
RépondreSupprimer@geneline je vais chercher cette histoire.
RépondreSupprimer@la-bricole pas fonctionnaires, puisque pas au service de l'état et donc du peuple... Plutot, très salariés d'une entreprise privée: on fait ce pour quoi l'on est payé, pas plus.
J'avais mis "fonctionnaires" entre guillemets voulant dire qu'ils agissent à la manière des fonctionnaires (en général) qui ne font que ce pour quoi ils sont payés. C'est vrai que dans certaines grosses boites privées c'est un peu la même chose ici aussi.
RépondreSupprimerJ'ai suivi aussi cette affaire. Bien que français je trouve le comportement des pompiers totalement normal. Je suis libéral et ceci est un comportement libéral. Chacun doit avoir la liberté de payer et de ne pas payer pour un service. L'histoire complète c'est que cette bourgade n'était pas couverte par les services des pompiers. On a demandé aux habitants s'ils voulaient être rattachés à la caserne voisine moyennant une petite contribution annuelle de 75 dollars. Ensuite chacun fait ce qu'il veut, mais ensuite il ne faut pas pleurer s'il y a un incendie. Il faut faire aussi la différence entre un pompier qui ne bouge pas pour un feu et un pompier qui ne bouge pas pour une personne en train de mourir. Ce n'est qu'un bien matériel. la liberté c'est de faire ce qu'on veut de son argent et pas d'avoir un gouvernement oppresseur qui vient vous prendre VOTRE argent pour VOUS protéger contre VOS manquements... enfin c'est ma vision des choses, la vision de beaucoup d'américains et de très très peu de français.
RépondreSupprimerOn est fondamentalement en désaccord sur un point: pour moi, on ne devrait pas payer pour les pompiers (à part en taxes, bien sur). Jamais. Never. Ever. Je veux bien qu'on m'oppresse en sauvant ma maison des flammes.
RépondreSupprimerPar contre, le gars en question connaissait les données du problème, devait se douter de ce qu'il allais se passer, cautionne sans doute le système étant libéral, bref, bien fait pour sa gueule.
nous sommes en désacord :) tant mieux ça veut dire que nous avons encore le droit de penser chacun differement :) mais bon, en france ce type d'idée ça passe pas du tout ! je serai plus dans mes chaussons aux Etats-Unis....surtout après le 2/11 :)
RépondreSupprimerC'est tellement Tennessee... J'y ai vecu 18 mois: Plus jamais!!!!!!!!!!
RépondreSupprimerah oui, à ce point?
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