J'ai participé aujourd'hui à ma première formation aux premiers soins grâce à mon boulot (ce qui au passage est assez cool, vu le prix de la formation et le coût certain d'avoir 10 personnes en train de jouer avec un mannequin en plastique pendant une demi journée).
Au menu des réjouissances, j'ai appris à appeler 911 (d'oh), à faire un massage cardiaque et du bouche à bouche et surtout le plus amusant, à défi-briller un patient (vous savez le fameux « On dégage, TCHONK, Docteur Green, il revient! »). Malheureusement, nous n'avons pas pu essayer le défibrillateur sur quelqu'un, du coup ce n'était qu'à moitié amusant.
De belles et bonnes choses bien utiles donc, mais pourtant l'enseignement le plus important de la session n'était pas « médical » mais bel et bien « légal ».
Figurez-vous qu'ici, la notion de non-assistance à personne en danger n'existe pas (et apparemment cela ne choque personne, voir ça rassure tout le monde). Quelqu'un peut crever la gueule ouverte devant vous en appelant à l'aide, vous n'êtes pas tenu de lever le petit doigt, et si vous voulez plutôt filmer son agonie et la mettre sur youtube, personne ne vous en voudra. Ou plutôt, « Nobody will sue you »: personne ne pourra vous assigner en justice. Remarquez bien que le système est cohérent, puisque si vous n'avez pas d'assurance, un hôpital ne peut pas vous soigner et est donc obligé de vous sortir et de vous laisser crever sur le trottoir. Ce qu'ils font d'ailleurs.
Permettez moi de digresser autour de ce mot: « Sue ». Coïncidence ou pas, je trouve que cela sonne comme « Faire suer », une expression qu'affectionne ma maman et qui veut dire « Faire chier » comme vous aurez compris. Je trouve assez marrant cette correspondance quand on sait que c'est le sport national américain: « I can sue you », que je traduis dans ma tête par « Je peux te faire suer », puisque bien souvent c'est de cela qu'il s'agit. Je trouve aussi révélateur la compacité de l'expression, quatre mots pour la phrase « Je vais t'assigner en justice », c'est aussi révélateur d'une pratique bien trop courante.
Revenons à nos moutons, si cela ne vous fait pas trop suer.
Donc, vous pouvez laisser clamser quelqu'un devant vous sans conséquence légales, mais qu'en est-il d'apporter votre aide?
Et bien figurez-vous qu'il existe quand même une loi qui vous protège si vous apportez des soins à une victime, et qui vous protège d'un procès éventuel. Ce qui veut bien évidement dire qu'un jour quelque part une victime à « fait suer » son sauveteur; cela ne devrait pas me surprendre mais je n'arrive pas à m'y faire.
Le truc, c'est que la loi ne vous protège que si vous demandez son consentement à la victime avant d'intervenir (bon au moins si la victime et inconsciente le consentement est implicite, heureusement).
Du coup, cela donne des exercices pratique comme ceci:
« Monsieur, êtes vous en train de vous étouffer?
Mhhh Mhhh Mhhhh
Puis-je intervenir pour vous aider je suis sauveteur?
Mhhhh Mhhhhh
Je vais prendre ça pour un oui... » .
Quand je rencontre des expatriés, l'une de mes première question est: « Est-ce que tu veux rester ici? ».
Quand c'est un européen, la réponse est le plus souvent « Non, le système de santé est trop mauvais, c'est trop dangereux de vivre ici à long terme ».
C'est malheureusement une opinion que je tend à partager, et cette session d'apprentissage des premiers soins me conforte un peu dans mon idée.
Au menu des réjouissances, j'ai appris à appeler 911 (d'oh), à faire un massage cardiaque et du bouche à bouche et surtout le plus amusant, à défi-briller un patient (vous savez le fameux « On dégage, TCHONK, Docteur Green, il revient! »). Malheureusement, nous n'avons pas pu essayer le défibrillateur sur quelqu'un, du coup ce n'était qu'à moitié amusant.
De belles et bonnes choses bien utiles donc, mais pourtant l'enseignement le plus important de la session n'était pas « médical » mais bel et bien « légal ».
Figurez-vous qu'ici, la notion de non-assistance à personne en danger n'existe pas (et apparemment cela ne choque personne, voir ça rassure tout le monde). Quelqu'un peut crever la gueule ouverte devant vous en appelant à l'aide, vous n'êtes pas tenu de lever le petit doigt, et si vous voulez plutôt filmer son agonie et la mettre sur youtube, personne ne vous en voudra. Ou plutôt, « Nobody will sue you »: personne ne pourra vous assigner en justice. Remarquez bien que le système est cohérent, puisque si vous n'avez pas d'assurance, un hôpital ne peut pas vous soigner et est donc obligé de vous sortir et de vous laisser crever sur le trottoir. Ce qu'ils font d'ailleurs.
Permettez moi de digresser autour de ce mot: « Sue ». Coïncidence ou pas, je trouve que cela sonne comme « Faire suer », une expression qu'affectionne ma maman et qui veut dire « Faire chier » comme vous aurez compris. Je trouve assez marrant cette correspondance quand on sait que c'est le sport national américain: « I can sue you », que je traduis dans ma tête par « Je peux te faire suer », puisque bien souvent c'est de cela qu'il s'agit. Je trouve aussi révélateur la compacité de l'expression, quatre mots pour la phrase « Je vais t'assigner en justice », c'est aussi révélateur d'une pratique bien trop courante.
Revenons à nos moutons, si cela ne vous fait pas trop suer.
Donc, vous pouvez laisser clamser quelqu'un devant vous sans conséquence légales, mais qu'en est-il d'apporter votre aide?
Et bien figurez-vous qu'il existe quand même une loi qui vous protège si vous apportez des soins à une victime, et qui vous protège d'un procès éventuel. Ce qui veut bien évidement dire qu'un jour quelque part une victime à « fait suer » son sauveteur; cela ne devrait pas me surprendre mais je n'arrive pas à m'y faire.
Le truc, c'est que la loi ne vous protège que si vous demandez son consentement à la victime avant d'intervenir (bon au moins si la victime et inconsciente le consentement est implicite, heureusement).
Du coup, cela donne des exercices pratique comme ceci:
« Monsieur, êtes vous en train de vous étouffer?
Mhhh Mhhh Mhhhh
Puis-je intervenir pour vous aider je suis sauveteur?
Mhhhh Mhhhhh
Je vais prendre ça pour un oui... » .
Quand je rencontre des expatriés, l'une de mes première question est: « Est-ce que tu veux rester ici? ».
Quand c'est un européen, la réponse est le plus souvent « Non, le système de santé est trop mauvais, c'est trop dangereux de vivre ici à long terme ».
C'est malheureusement une opinion que je tend à partager, et cette session d'apprentissage des premiers soins me conforte un peu dans mon idée.
En meme temps, ca evite les abrutis qui veulent te retirer ton casque apres un accident de moto (vecu) ou les mecs qui essaient de te desincarcerer de ta voiture avant les pompiers.
RépondreSupprimerY'a pas de "bons systemes" les 2 etant extremes avec leur incovenients et leur avantages.
La grosse difference est que la notion d'assistance a personne a danger est limitee a une seule chose ici: appeler 911. Si tu es temoin d'un accident et que tu te tires sans rien dire et sans appeller 911, tu risques de tres tres gros ennuis (je parle de taule ferme, la).
Les seuls personnes qui sont tenues d'intervenir (enfin en californie) sont les professions medicales ou les personnes proprement formees. Elles sont obligees par la loi a intervenir. Pour les autres, c'est limite au 911. C'est pas forcement une mauvaise chose, surtout dans un pays ou les secours arrivenet en general dans les 5 minutes...
Je suis donc pas persuade que ce sujet soit un bon exemple pour traiter des +/- du syteme de sante US.
Et pour l'avoir vecu aussi, aller aux urgences en France sans carte vitale est une aventure: il te faudra aussi prouver que tu peux payer tes soins pour etre traite. Moi j'avais le pognon, donc ca c'est bien passe. Je me demande juste ce qui ce serait passer si ca avait ps ete le cas... Vu le bordel que ca a ete, j'ai des doutes...
Bon à savoir ! Je remplace tout de go la trousse de secours dans ma voiture par une bonne caméra HD ;-)
RépondreSupprimerEn revanche je hurle au cliché sur l'histoire des hôpitaux qui "ne peuvent pas" soigner les gens sans assurance et les laissent "crever sur le trottoir" !
Partout aux USA, les soins d'urgence sont OBLIGATOIRES, et non, on n'est pas obligé d'avoir une carte de crédit dans la poche pour être sûr de ne pas crever sur l'autoroute ! En particulier à Seattle : "Hospitals Can't Deny Emergency Care" sous peine d'une amende jusqu'à 50.000 dollars (bon d'accord, si le "devis" est supérieur à 50K, ils iront peut-être se poser la question, mais ce serait vicieux tout de même)
Pour plus de sécurité, tu peux garder une copie de cette article dans la poche en guise de carte d'assurance au cas où : http://community.seattletimes.nwsource.com/archive/?date=19981130&slug=2786298
;-)
Hello Piou,
RépondreSupprimerPour ton premier point, je trouve que l'argument ne tient pas la route (pun intended) pour la simple raison qu'ici aussi, tu peux tomber sur un cretin, qui en décidant de t'aider, fait plus de mal que de bien. Je ne vois pas le rapport avec la notion d'être "obligé" d'aider ou pas, d'autant qu'en France ou au US, le bon sens dicte, si tu n'est pas formé, d'appeler le samu ou 911, de sécuriser la scene de l'accident et de ne rien faire de plus si tu ne sais pas quoi faire.
En france, tu es obligé de le faire, aux us, de ce que j'ai compris, non. Apparement, tu n'as même pas à appeler 911 si tu n'as pas envie de le faire.
Soyons clair, quand je parle d'etre obligé d'agir, appeler 911 c'est agir.
Pour le reste, vous soulevez tous les deux des points intéressants: j'ai toujours eu l'impression qu'en france, tu peux aller aux urgences sans rien sur toi et sans avoir de problème. j'ai (surement) tort, comme c'est un point récurrent dans ma "reflexion", jvais en parler a des docs francais pour voir.
Sinon, effectivement, pour les urgences il y a une obligation de soins aux us. Je parlais de manière un peu plus générale d'une part, et d'autres part, j'ai surement tendance à pas mal noircir le tableau. Mon avis sur la question s'élabore par agglutination d'experiences donc il est susceptible de changer ;).
Merci pour vos commentaires en tout cas.
oh, j'oubliais les différences entre etats. Donc ce que je raconte ne s'applique qu'a l'etat de Washinton evidement.
RépondreSupprimerdit moi le système est il différent au canada???
RépondreSupprimeril est vrai que je n'ai jamais compris cette logique libertine de poursuivre tout le monde pour un pet de travers. et ca fait quand même bien flippé d'allé la bas a long terme. liberté exacerbé peux être mais liberté de se faire butter par ton voisin car tu as vu sa porte ouverte et que tu es rentrer vérifié si tout va bien c'est un peu just quand même. ^o^ en tout cas ca fait plaisir de savoir que des qu on se revois en france , si je fait un malaise tu saura appeler le 911......et tu aura ma mort sur la conscience car chez nous n'oubli jamais c'est le 18 mdr bisous de nous a vous. Pierrick
Juste histoire de confirmer ce que je disais, a propos de ce qui doit etre fait en Californie (extrait d'un site d'avocat):
RépondreSupprimerIf I have an auto accident, you have to stop. California law says you must stop—whether the accident involves a pedestrian, a moving car, a parked car or someone’s property. If you drive away, you can be charged with hit and run even if the accident was not your fault.
If someone is injured, the law requires you to give reasonable assistance to anyone who is injured. For example, you may need to call an ambulance, take the injured person to a doctor or hospital, or give first aid—if you know how.
If you are not trained in the appropriate first aid procedures, do not move someone who is badly hurt; you might make the injury worse. However, you should move someone who is in danger of being hurt worse or killed (for example, in a car fire) even if you do make the injury worse.
As soon as you can get to a telephone, call 911. Explain the situation and give the exact location of the accident, so that help can arrive quickly. Be sure to mention whether you need an ambulance or a fire engine.
Remain on the telephone until the operator tells you it is okay to hang up.
T'as pas teste le defibrillateur ? Decue. Vraiment...
RépondreSupprimerJe confirme (c'est vécu) : on peut être soignée aux urgences en France sans carte vitale et sans argent. On reçoit la facture ensuite. Bon, c'est vrai, on m'a facturé une anesthésie que je n'ai jamais eue, que je n'ai jamais pu faire annuler et que l'assurance a fini par rembourser de guerre lasse!
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