Carnets de Seattle: Patchwork d'impressions et d'humeurs d'un Français expatrié puis revenu des Etats-Unis. Depuis mars 2011, ces carnets sont aussi le journal de mon combat contre la leucémie, les séquelles de la greffe de moelle osseuse et le cancer secondaire apparu en Janvier 2024...

vendredi 31 juillet 2009

Interdiction de fumer

Un énième paradoxe de ce pays : le pays d’origine de Marlboro est en train de virer fermement anti-cigarette. Et comme toujours ici, l’interdiction se fait un peu dans l’excès, du point de vue d’un européen.

Bon, on ne peut pas fumer dans les bars et dans les lieux publics, ce qui me semble à peu près normal. Par contre, en extérieur, il y a des distances limites, par exemple à partir de dix mètres de la sortie du centre commercial, voir des espaces entiers où l’on n’a pas le droit de fumer, comme par exemple la majorité du parc de l’Université de Washington.


D’autre part, il est très régulièrement interdit de fumer dans les appartements de location. Une raison possible, outre l’aspect nocif, est que les bâtiments sont construit en bois, avec très souvent de la moquette synthétique, et que donc cela permet d’éviter des incendies accidentels.

Le truc assez hallucinant c’est qu’il est surement plus grave de se faire piquer par les flics en train de fumer une clope dans un espace non-fumeur que pisser contre un mur dans la rue.

Bref, il ne fait vraiment pas bon être un fumeur aux US. Ce qui est un peu agaçant, c’est ce besoin de régulation, et le fait que les gens l’acceptent. Je veux dire, en temps que fumeur en France, si nous sommes en extérieur et qu’il y a des non-fumeurs, je vais essayer de ne pas les indisposer et m’écarter en fumant ma clope… C’est de la politesse élémentaire.

Ici, on a tendance à oublier que les gens peuvent être poli même si on ne régule pas, c’est bizarre et énervant. D’autant que l’inverse est vrai : si ce n’est pas interdit, c’est que j’ai le droit de le faire, et donc je le fais à fond.

La loi remplace la politesse et le savoir vivre, et c’est bien dommage, surtout pour un pays qui s’autoproclame le pays de la liberté : paradoxalement, au quotidien, les gens évoluent dans un carcan de règles et de lois beaucoup plus strict qu’en France. En tout cas c'est mon impression.

Peut-être que ce pays étant un patchwork de cultures, c’est nécessaire pour maintenir une cohésion sociale, puisqu’il n’y a pas de « framework » culturel commun du savoir-vivre.

Enfin bref. Précisons un dernier point, j’ai arreté de fumer depuis un mois et j’apprécie pas mal que l’on ne me fume pas dans la tronche. Ce post est donc plutôt impartial.

5 commentaires:

  1. L'Europe y arrive petit a petit aussi, au Royaume Uni, plus precisement en Ecosse ca fait deja bien 4 ans que les pub sont non fumeur et quand j'ai cherche des appart tous sans restrection exigaient d'etre non fumeur.

    Apres est ce que le RU c'est l'Europe ...

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  2. à Paris, (c'est donc bien l'Europe) la semaine dernière : une pizzéria réputée du quartier de Châtelet... Une file d'attente insensée nous fait bondir sur la première table en terrasse qui se libère... Pas de chance ! cette terrasse était NON-FUMEUR !!!!
    Donc ici aussi on décide qu'à 3 m près l'air est pur ou ne l'est pas !

    Nous n'avons presque plus rien à envier aux américains ;-)

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  3. Bah, c'est pas nouveau. Je me souviens que dans les années 90, si le méchant dans X-Files était "l'homme à la cigarette", ce n'était pas pour rien. C'était déjà une indication du climat ambiant.

    D'un autre côté, c'est quand même assez désagréable - quand on est non-fumeur - de se prendre de la fumée dans les bronches. Et il faut quand même bien remarquer que la majorité des fumeurs n'ont pas grand-chose à faire des nuisances qu'ils peuvent occasionner (quand ils en ont déjà conscience). Il suffit de demander à un fumeur d'éviter de vous souffler sa fumée dans la figure sur le quai du RER pour voir ça ("T'as qu'à appeler les flics").

    Pour la "distance de sécurité" autour des centres commerciaux, c'est plutôt bien pensé. Combien de fois ai-je vu des gens fumer juste à côté d'une porte, sans vouloir comprendre que les courants d'air amenaient à l'intérieur toutes les odeurs ?

    De manière générale, les américains ont tendance à considérer comme autorisé tout ce qui n'est pas interdit. D'où les panneaux de signalisation à gogo, qui donne l'impression que le répressif prédomine. Eux considèrent que ces panneaux forment justement la prévention.
    Ça me fait penser à un truc : J'ai un pote qui jouait à Counter Strike à très haut niveau (compétitions nationales). Il m'expliquait que les joueurs américains jouaient systématiquement avec tous les plug-ins de triche qu'ils pouvaient, saufs ceux qui étaient détectés. Pour eux, c'était plus fair-play de jouer ainsi : plutôt que de prendre le risque que certains soient clean et se fassent laminer par ceux qui oseraient installer un ou deux cheats, tout le monde se retrouve au même niveau...
    C'est une mentalité différente.

    Autre anecdote : Je me souviens qu'il y a quelques années on discutait toi et moi à propos des imbéciles qui discutent au téléphone dans les salles de cinéma. Tu disais qu'il fallait expliquer aux gens plutôt que de faire de la répression. L'ennui, c'est qu'il suffit d'un mec qui téléphone pour emmerder une bonne centaine de clients. Donc les salles de cinéma sont devenues des cages de Faraday, et personne n'y trouve à redire.

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  4. J'ai toujours été partant du fait qu'on ne rentrait pas chez moi parce qu'on était pas invité et non pas parce que je suis armé, si tu vois ce que je veux dire. Du coup, cela m'agace au jour le jour. Je pense vraiment que le fait que les gens n'ont pas de culture commune génère ce besoin de dire explicitement ce qui est interdit.

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  5. Je suis tout à fait d'accord. Mais bon, comme tu le disais dans un post, les États-Unis sont justement formés du rassemblement de personnes de cultures différentes sur un "territoire vierge", avec une Histoire très récente. On peut donc bien s'attendre à un manque de références communes.

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