Carnets de Seattle: Patchwork d'impressions et d'humeurs de deux Français expatriés aux Etats-Unis. Depuis mars 2011, ces carnets sont aussi le journal de notre combat contre la leucémie.

vendredi 24 décembre 2010

Joyeux Noël

Je serais super bref: priorité à la famille, pas question d'en rater une miette en passant trois heures à pondre des voeux.

Joyeux Noël à tous, on se revoit en Janvier.

mercredi 15 décembre 2010

Vacances

Putain, un an!

Jour pour jour cela fait un an que nous n'avons pas passé plus de 5 jours d'affilée loin du boulot. Du coup j'ai un peu du mal à assimiler que dans quelques heures nous serons dans un vol direct pour Paris.

A vrai dire, j'appréhende un peu. On est heureux, forcément. Quasiment tous les jours, nous allons revoir des têtes que nous n'avons pas vu depuis depuis un an. Malheureusement, nous ne pourrons pas voir tout le monde. Et puis pour chaque retrouvailles il y aura aussi des au revoir, et ça, ça gonfle un peu.

Il faut juste en profiter un jour à la fois et ne pas trop penser qu'on reprend l'avion le 1er.

Trêve de jérémiades, il faut que je vous raconte un rêve de Celia.

Figurez-vous qu'elle a rêvé qu'elle était dans un magasin et qu'elle se trompait et se retrouvait derrière le comptoir par accident.

Dans son rêve, elle s'attendait à ce que la vendeuse s'excuse que cela soit mal indiqué, à l'américaine où le client a toujours raison.

Figurez-vous qu'à la place, elle s'est fait hurler dessus par la vendeuse. Dans son rêve, elle était déjà de retour en France.

Je trouve ça magnifique: le cerveau qui se prépare en avance. Un peu triste aussi: vous rendez vous compte que nous sommes français et que la seule chose dont nous rêvons avant de venir en France, c'est le manque d'amabilité de nos concitoyens?

Allez, aux armes citoyens, préparez vos cotillons, on arrive!

mardi 14 décembre 2010

Une histoire de fuite

Non, je ne vais pas vous parler de Wikileaks, même si ce n'est pas l'envie qui m'en manque. Pour changer je vais encore vous entretenir de la pluie. On n'est pas à Seattle pour rien.

L'année dernière à la même période, nous vivions encore dans notre premier appartement, situé au premier étage d'un immeuble pour étudiants bon marché et, avouons-le, quelque peu vétuste.

En novembre, quand il a commencé à pleuvoir de façon continuelle, nous avons eu la surprise de trouver un jour des flaques sous la fenêtre de notre séjour. Après investigation de l'équipe de maintenance de l'immeuble, il s'est avéré que la pluie ruisselait contre les murs extérieurs et s'infiltrait dans divers défauts du revêtement pour finir dans notre salon.

Nous étions légèrement interlocutés; d'ailleurs cela aurait pu mal finir cette blague, la flaque s'étant formé au dessus d'une prise électrique. Nous pensions, naïvement, qu'au pays de la pluie ils auraient appris à faire des habitations étanches même dans des immeubles bas de gamme. Il se trouve que non.

Un an plus tard. Nous habitons désormais au dernier étage d'un immeuble "de standing" flambant neuf, aux dernières normes. Un vrai bâtiment avec du vrai béton dans les murs, à priori aussi étanche qu'un sous-marin.

Quand la pluie a commencé à pisser dru, pas de panique. Nous avons continué à dormir sur nos deux oreilles bercés par le bruit de la pluie frappant nos fenêtres, confiants (et naïfs) que nous étions. Jusqu'à Lundi dernier.

Je me suis réveillé au milieu de la nuit. J'ai le sommeil plutôt léger en règle générale, les trucs inhabituels en particulier me tirent facilement du sommeil. Je me suis réveillé donc, vaguement agacé par le bruit du voisin du dessus en train de prendre sa douche.

Come on. Prendre une putain de douche en plein milieu de la nuit? Faut quand même être chiant. Je me retourne, essaie de me rendormir. Punaise. Gonflé quand même ce voisin.

Sauf que. Il n'y a pas de voisin au dessus de nous, on est au dernier étage. Comme disent les anglais:

"Bollocks".

Sans jeu de mot, c'est la douche froide: je saute du lit, me précipite dans le salon, et découvre un filet d'eau qui coule allègrement du plafond. Je m'habille dare-dare, file sur le toit, et... Rien. Tout semble nickel, pas de fuite en vue. Je redescend et essaie de limiter les dégâts en plaçant stratégiquement saladiers et serviettes.

Le lendemain. Le service de maintenance est comme d'habitude efficace, à huit heures un technicien constate les dégâts et va faire son enquête. Je prend l'ascenseur pour aller bosser et en attendant j'entends distinctement un

"Ploc."

Comment ça, "Ploc."? Je lève les yeux et me rend à l'évidence: l'ascenseur fuit. Ben voyons. Je pars en quête du technicien et lui signale la nouvelle fuite. Celui-ci me remercie abondamment: il y a deux ans, une fuite similaire a fait griller l'ascenseur, ce qui l'a apparemment bien fait chier.

Le soir, en rentrant du boulot, je passe voir les gérants de l'immeuble, qui s'excusent profusément, en m'assurant que cela n'est arrivé qu'une fois auparavant. Comme si j'allais les croire...

Bref, j'en remet une couche après mes posts sur l'électricité de Seattle. Derrière le clinquant, le grandiose de l'Amérique, plus grand pays du monde, il y a le carton pâte, les constructions bon marché ou des économies sont faites à tous les niveaux pour dégager plus de marge au constructeur.

Le pire c'est que dans ce petit jeu, le promoteur est toujours gagnant, et le consommateur souvent perdant: les immeubles sont construits à peu de frais, et l'on fait payer aux locataires un service de maintenance. Certes, c'est un plus en terme de qualité de service, mais c'est avant tout une nécessité pour rafistoler ce qui pète inévitablement et probablement un moyen de se faire un peu de marge au passage.

Les américains commencent à se rendre compte du problème, mais on ne vit clairement pas dans la même échelle de temps: ils préfèrent des économies immédiates à un cout moindre sur le long terme. Quelque part, c'est aussi un peu normal: quand nous sommes arrivés à Seattle, je parlais à un ami de mon appartement à Paris, acheté en empruntant sur 30 ans. Cela lui semblais aberrant de penser que l'immeuble serait encore là dans plusieurs décennies: j'ai du lui expliquer que mon appartement existait déjà quand Seattle avait tout juste 30 ans... Forcément les données du problème ne sont pas les mêmes.

Em me relisant, Celia me dis que je suis partial et que je tire dans ces trois derniers paragraphes des conclusions de façon un peu hâtive en me basant sur deux exemples ponctuels. Son coté scientifique, surement, mais elle n'a pas forcément tort. Moi ce que je sais, c'est que si je trouve un bug à l'oeil nu, c'est surement qu'il y en a 25 planqués. Mon coté informaticien, surement.


jeudi 9 décembre 2010

Apocalypse Snow III

Et ben dis donc!

Avec ce qui tombe à Paris, je fais petit joueur avec ma tempête de neige!

Bon les français vous êtes surement au courant de ce qui se passe, mais pour les expats j'ai fait une petite compilation glanée sur la toile.

On commence par une petite séance de luge derrière un tram:


Commentaire d'un collègue: "Trop fort. Ici le gars se ferait arrêter pour terrorisme". Hum...

Séance de snowboard sur Montmartre:


Je vous conseille aussi d'aller voir la galerie photo de Pierre Morel qui s'est apparement fait un petit trip freeride aux Buttes Chaumont. Les photos sont magnifiques, et punaise je regrette de ne pas avoir été là. Skier à Paris. Dans la poudreuse. Avec la Tour Effeil comme arrière plan. Misère!

Enfin, j'ai lu une histoire excellente sur Vie de merde aujourd'hui, je me permet de citer sans vergogne:

Aujourd'hui, chauffeur de bus, je vois un adolescent qui me fait signe pour monter. Je m'arrête, j'ouvre les portes, il me lance une boule de neige et part en courant.

Moi j'imagine la scène et ça me fait hurler de rire, je trouve ça excellent. J'en parle à un collègue, qui me fait remarquer qu'ici, ce serait très risqué de faire cela.

En effet, tout acte de violence envers un conducteur de bus est une "Felony", ie un crime passible de plus d'un an de prison ferme. Et dans ce pays, il est plus que possible que cela ne fasse rire ni le conducteur, ni le juge, ni le jury... C'est triste quand même, non?

mercredi 8 décembre 2010

Busy Busy Busy

Je sens que je vais encore me faire rare sur ce blog d'ici la fin de l'année.

Nous venons passer les fêtes en France, du coup nous partons deux semaines et demies.

Cela génère pas mal de logistique: il faut s'assurer que les chats sont en de bonnes mains, faire les différentes manipulations bancaires qui s'imposent, préparer tous les détails et billets de train en avance afin de ne pas perdre de temps sur place, acheter tous les cadeaux...

La pression au boulot est aussi à son comble, j'ai une livraison à préparer pour le 15 décembre et je n'ai pas le droit de me rater, la période de Noël étant l'une des plus actives de mon industrie. Les vacances sont déjà un peu mal vues ici, il vaut mieux que j'évite les conneries, d'autant que je prend du sans-solde et donc serait parti plus longtemps que mes camarades.

Pour en rajouter une couche, nous achetons une voiture à des expats qui partent de Seattle pendant que nous seront en France. Il nous faut donc finir toutes les formalités avant de partir et même si c'est les U.S (avec l'efficacité administrative sous-jacente), c'est long et pénible, d'autant plus quand on ne connait pas bien le système.

Bref, on est un peu sous la vague, difficile pour moi de garder le rythme d'écriture habituel.

L'année prochaine, il est fort probable que nous ne venions pas en France pour les fêtes. Je n'ai que 2 semaines de vacances par an ce qui n'est pas beaucoup et est encore moins pour des expats... Nous avons envie de prendre un peu de temps pour voyager, ce qui est presque impossible si nous consommons systématiquement toutes mes vacances à Noël. Cette année notre visite en France sera donc un peu différente de l'année précédente. On se disperse moins, l'objectif est avant tout de passer du temps en famille.

Punaise. Je suis fatigué d'avance en imaginant le marathon qui nous attend. Nous arrivons à Paris le matin, nous déjeunons avec des amis, prenons l'apéro avec d'autres, allons diner avec un troisième petit groupe. Après 10h de vol et avec 9h de décalage dans la tronche.

Je sens qu'il va encore nous falloir des vacances après les vacances.

jeudi 2 décembre 2010

Electricité de Seattle II

J'ai déjà parlé de l'état plus qu'approximatif des câblages électrique de Seattle. Apparemment c'est pareil dans d'autres villes des US, puisque Dolce se faisait la même réflexion il y a quelques temps, qualifiant même les US de Tiers Monde de l'occident.

Vous trouvez qu'elle y va un peu fort?

Pas si sûr.

Lundi, un chien est mort électrocuté en passant à côté d'un réverbère. Le truc devait mal être mis à la terre, et s'est déchargé dans le pauvre corniaud. Notez que c'est arrivé en bas de Queen Anne, un quartier plutôt huppé, tout proche du centre ville, une rue très passante. En gros, coup de bol, c'est le chien qui a pris et pas sa maîtresse ou un quidam.

Je lisais un peu des articles à la suite de ça, et apparemment ça arrive assez régulièrement dans l'ensemble des US. Suite à la mort d'une petite fille à New-York, par exemple, toutes les installations sous tension sont maintenant vérifiées plusieurs fois par an.

Pendant la tempête, un des trucs qui me faisait le plus peur dès qu'on mettait le nez dehors c'est qu'un feu de signalisation nous tombe dessus. En général ces machins sont pendus à des câbles tendus au dessus des intersections. Avec le vent, ils dansaient une gigue pas possible, je ne trouve pas ça très rassurant. J'essayais de me rassurer en me disant que dans ce pays obsédé de façon maladive par la sécurité, tout doit quand même être aux normes et parfaitement sûr.

Mouais.

mercredi 1 décembre 2010

Mon Truck!

Bon je vais pas en rajouter des tonnes sur Thanksgiving, vu que tous les expats US y vont de leur post. Sachez juste que cette année, nous sommes parti passer 4 jours en Oregon avec des amis.

Comme nous allions à la campagne visiter des vignobles, pas question d'y aller en train: il nous a fallu louer une voiture, et nous avions donc réservé un petit modèle de la taille d'une Clio.

Mercredi soir, je me hâte avec lenteur (pas envie de me rétamer sur les trottoirs congelés) afin d'arriver avant la fermeture de l'agence. C'est limite: j'arrive 2 minutes avant que le gars ne mette les voiles. Il a une mauvaise nouvelle à m'annoncer: il n'y a plus de voiture disponible dans la catégorie que j'ai choisi, je vais donc être upgradé gratuitement.

Le monsieur s'éclipse pour aller chercher mon véhicule. Je croise les doigts, faire un bout de route en Lexus, cela ne me déplairait pas. Une voiture se gare devant l'agence, je me retourne, et je tombe face à ça.


Un Chevy Colorado 4x4. Rouge. (Le rouge, ça va plus vite).

Le véhicule parfait pour une fête typiquement américaine. Un putain de monstre qui suce 40 litres pour faire 350 bornes. Ma fierté.

Normalement, c'est le genre de voiture qui me fait gerber. D'autant qu'ici les gens semblent considérer cela comme une voiture, pas comme un utilitaire que l'on utilise exceptionnellement. Mais bon je n'ai pas le choix, et puis avoir un 4x4 par ce temps pourri, je dois dire que cela me rassure.

Ce genre de jouet, tu as beau trouver ça une aberration, quand tu es au volant, tu perds une portion significative de ton QI, et je ne fais pas exception. J'ai donc insisté tout le week-end pour faire le taxi pour tout le monde, rageant en croisant des trucks plus imposants que le mien et me moquant des péquenots dans leurs petites voitures ridicules.

Le plus perturbant de toute cette aventure, c'est l'expression étrange que nous lisons dans les yeux des gens en nous arrêtant sur le parking d'une grande surface en plein territoire Redneck. C'est palpable, évident. On nous regarde avec respect. On a un gros truck rouge.



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