Carnets de Seattle: Patchwork d'impressions et d'humeurs de deux Français expatriés aux Etats-Unis. Depuis mars 2011, ces carnets sont aussi le journal de notre combat contre la leucémie.

mardi 28 juin 2011

Le quart d'heure réseau social

Allez un petit post de remerciements!

Il y a une espèce d'award virale sur les blogs en ce moment, la "Kreativ' blog award". En gros quand un blog vous nomine, vous devez choisir à votre tour 7 blogs à nominer, et répondre à 7 questions vous concernant.

Bon je suis un peu trop fatigué pour me prêter au jeu à mon tour, par contre je voulais remercier La petite toulousaine et Desperate French Mom de m'avoir cité.

Au passage je voulais aussi vous dire que j'ai été cité dans un article du Petit Journal parlant de vacances, et que j'ai répondu à une petite interview pour Desperate French Mom, ainsi qu'une autre pour le site BlogExpat.

Voilà pour le quart d'heure people!

jeudi 23 juin 2011

Une semaine de folie

Lundi, 12h.

J'arrive à la clinique pour ma prise de sang habituelle, puis monte avec Matt qui m'a gentiment accompagné à l'étage attendre mes résultats. Au vu des bleus que j'ai sur le ventre, je me doute que je vais avoir le droit à une transfusion, mais je demande à Matt de rester avec moi, au cas ou. Normalement on a les résultats en 20 à 30 minutes, ce n'est pas dramatique comme attente.

Lundi, 14h30

Les résultats arrivent enfin, j'ai 6 de plaquettes et 26% d'hématocrite. Les minimums normaux sont 150 et 38% respectivement. Il me faut deux poches de sang et une poche de plaquettes. Matt rentre chez lui, mes poches n'arriveront pas avant 17h. Je suis épuisé, je m'allonge sur une banquette et j'essaie de roupiller.

Lundi, 19h

La première poche de plaquettes est passée, on me fait un prélèvement pour vérifier que mon niveau a bien remonté, puis on envoie la première poche de sang.

Lundi, 21h

La poche de sang est passée, mais mauvaise nouvelle, je suis toujours à 6 de plaquettes. La clinique ferme, on nous envoie à l’hôpital pour une autre transfusion de plaquettes

Lundi, 23h30

La poche de plaquette est enfin terminée. On a pas le courage de faire une poche de sang supplémentaire, on prend rendez-vous pour continuer le lendemain.

Mardi, 7h30

Arrivée matinale à la clinique, on a dormi 6h. Je rempile pour une transfusion de sang et je rentre chez moi vers midi.

Mercredi, 14h

J'arrive pour une autre prise de sang de contrôle. Sans surprise mes plaquettes sont à nouveau à 11, il me faut un autre round de plaquettes. Comme d'habitude, les plaquettes ne seront pas disponibles avant plusieurs heures.

Mercredi, 19h

De retour à la clinique pour la transfusion. Les plaquettes ne sont toujours pas là. Vers 19h30, les plaquettes sont arrivées au labo. L'infirmière va les chercher. Elle revient une demi-heure plus tard et m'annonce que les plaquettes sont perdues. Le labo les a envoyé dans le système de tubes, mais l'infirmière ne les a jamais reçu. Du coup elle a fait le tour de tous les étages, pour voir si le labo ne se serait pas gouré d'étage. Je lui suggère poliment de demander au labo de renvoyer un tube vide, voir si elles ne sont pas juste coincées quelque part.

Mercredi, 20h15

L'infirmière revient, ils ont fait ce que j'ai dit et les plaquettes sont arrivées avec le tube vide. La prochaine fois, avant de perdre une demi-heure, demandez moi, merci. On démarre la transfusion. Trente minutes plus tard, je fais une réaction allergique: on est obligé d'arrêter la transfusion et de m'administrer du Benadryl. On perd à nouveau une demi-heure à attendre que mes plaques disparaissent avant de pouvoir reprendre la transfusion. Il est maintenant 21h30.

Mercredi, 21h45

Mes plaquettes ont atteint leur date d'expiration. L'équipe médicale débat, et conclue que de mon cas il vaut mieux continuer quinze minutes.

Mercredi, 22h15

La transfusion est finie depuis un quart d'heure. On me fait un dernier prélèvement qui est envoyé à l'hosto. Si jamais mon compte de plaquettes n'a pas bougé, on me rappellera pour que je vienne aux urgences faire une nouvelle transfusion. La poche de plaquettes à moitié consommée et maintenant périmée est jetée à la poubelle,  j'en suis malade.

Jeudi, 10h

Mes plaquettes sont bien remontées à 24, contre toute attente après les péripéties de la journée précédente. Je reste à la maison complètement éclaté, à roupiller toute la journée. De toute façon demain vendredi, à 9h, je rempile pour une nouvelle transfusion de sang...

Le plus épuisant dans cette maladie, ce n'est ni la maladie, ni le traitement, comme on pourrait croire. C'est l'incroyable résistance et flexibilité mentale dont il faut faire preuve, jour après jour.

dimanche 19 juin 2011

Une pépinière de talents

Je suis un énorme lecteur de science-fiction, fantasy et de littérature fantastique en général. Ce sont des genres complètement différents mais faisons l'approximation et assimilons les sous le vocable "Science-Fiction" pour les besoins de ce post.

J'ai été super surpris en arrivant dans l'état de Washington en apprenant qu'un certain nombre de mes auteurs préférés habitent dans le coin, certain vraiment pas loin de chez nous. Et je ne vous parle pas de pécores, je vous parle de monuments du genre!

William Gibson, par exemple, exilé à Vancouver. Greg Bear, qui habite en banlieue de Seattle. Le génial Neal Stephenson, une légende vivante, qui réside à Seattle. Robin Hobb, à Tacoma. Et j'en oublie surement.

Il faut que vous compreniez quelque chose: là où certains sont fan d'un acteur, d'un musicien ou d'un joueur de foot, moi je suis fan d'auteurs de SF. Du coup avoir des légendes pareilles qui habitent à coté de chez moi, ça me fais quelque chose, d'autant que si l'on m'avait dit un jour, "tu va rencontrer Robin Hobb in the flesh" j'aurais souri: mes stars, souvent anglo-saxonnes, étaient avant tout des entités abstraites.

J'étais donc aux anges l'année dernière quand Robin Hobb a dédicacé à 5 minutes à pied de chez moi (je crois que je vous en avais parlé, mais j'ai la flemme de faire mes devoirs et de vous trouver le lien).

Hier, j'ai pris une énorme baffe un peu par accident. Je suis tombé par hasard sur une préface de Frank Herbert, signée: "Franck Herbert, Port Townsend, WA".

Ma mâchoire est tombée par terre. Port Townsend, c'est en gros une ville de l'autre coté du Puget Sound, plus ou moins en face de chez nous, à une heure de ferry. Et c'est l'endroit où a vécu Frank Herbert la majorité de sa vie. Vous vous rendez compte?

Frank Herbert, c'est l'auteur visionnaire de "Dune". Il est à la science-fiction ce que Tolkien est à la Fantasy, l'un des pères fondateurs du genre. Son oeuvre majeure, Dune, est tellement profonde que vous pouvez sans danger la relire tout les dix ans, en comprenant des choses différentes. C'est presque un traité de philosophie déguisé en bouquin de SF. C'est un monument de la littérature tout court, un homme de la stature d'un Victor Hugo ou d'un Zola, un immortel qui mérite sa place au panthéon.

Je rechignais un peu à aller visiter Port Townsend malgré l'insistance de Celia après la lecture de ce post, mais là un pèlerinage s'impose, même s'il n'y a apparemment même pas de plaque commémorative dédiée à l'auteur.

Le truc étonnant quand même, c'est qu'un gars ai pu écrire un roman traitant principalement d'une planète désertique, vivant à Seattle. Non? :) (Pour la petite histoire, Herbert a été inspiré par les dunes de la côte pacifique en Oregon).

PS: Bon anniversaire Eric, un peu en avance!

vendredi 17 juin 2011

Plaques personnalisées III

Allez aujourd'hui on va se détendre un peu, on va parler d'autre chose que de maladie.

Si vous suivez ce blog depuis un moment, vous savez surement qu'il y a un truc qui me fait franchement marrer aux US: les plaques d'immatriculation personnalisées. Dans la rue je suis une vrai machine, j'ai toujours un appareil photo sous la main pour enrichir ma collection. Allez c'est parti pour une petite sélection.

A tout seigneur tout honneur, je vais commencer par une plaque qu'un certain Sébastien m'a envoyé, que je trouve hilarante. Merci!


La suivante est simple et de bon gout...


Certains font des efforts culturels:



Dans la même série "antiquité", cette plaque est doublement personnalisée puisque le fond est celui des parcs nationaux.


Ces plaques sont aussi l'occasion d'affirmer ses convictions politiques...


... sportives (j'imagine qu'ils ont une deuxième voiture qui s’appelle "awesome") ...


... géographiques ...


... ou d'affirmer ses convictions sexuelles :


Celle-ci c'est la plaque de l'un de nos célèbres "Ride the Ducks":


Et cette dernière... C'est la mienne, un petit cadeau de Celia pour me faire sourire chaque fois que l'on prend la voiture :D


C'est pas énorme, ça?

lundi 13 juin 2011

Hydravions de Seattle II

Comme prévu, après l'arrêt des stéroïdes, je me suis effondré de fatigue. Mon corps s'est pris de plein fouet le contre-coup de la chimio et des deux semaines passées à ne dormir que cinq heures par jour. Du jour au lendemain, je me suis mis à faire des nuits de douze heures, en plus de mes siestes de l'après-midi.

Et j'ai commencé à déprimer.

J'ai passé deux semaines dans un état second, un peu comateux, à n'avoir envie de rien, à faire des crises d'angoisse, à gamberger sur la mort et tout ce qui ne s'ensuit pas. Bref, deux semaines à filer un bien mauvais coton.

Paradoxalement, j'allais plutôt bien physiquement, si l'on occulte la fatigue. Et paradoxalement, je crois que c'est ça qui m'a fait lâcher la barre et partir à la dérive. Tout allait bien, plus de douleurs, plus de nausées, plus de problèmes administratifs, bref plus rien de tangible à affronter, du coup la tension s'est relâchée et je me suis effondré.

Le pire c'est que ce n'est pas très spectaculaire, ce genre de dépression. Tu ne te réveilles pas la nuit en pleurant. Tu passes juste tes journées à regarder dans le vide avec une vague angoisse qui te tenaille les tripes que tu calmes à coup de Temesta. Et tu gamberges, tu te demandes comment tu vas faire pour sortir de cet état, car rien ne te fait envie, tout te fait peur.

Alors un week-end, j'ai décidé de prendre les choses en main. De faire un truc fun et excitant, sortant de l'ordinaire. On a immédiatement pensé à un tour d'hydravion. Le problème c'est que j'avais peur de l'hydravion, une certaine peur de l'amérissage notamment, exacerbée par mon état dépressif.

Et puis merde, je me suis dit. On ne vit qu'une fois, et certains moins longtemps que d'autres, alors faut en profiter un peu. Et à la surprise de Celia qui pensait devoir me forcer la main, j'ai réservé un tour d'hydravion au dessus de  Seattle.

Comment commencer à vous décrire à quel point c'est magique un tour en hydravion?


Tu montes dans l'habitacle, le capitaine lâche les amarres et pousse l'avion du quai, prend son élan et saute à bord. Il met les gaz et s'engage sur le Lake Union. Nous passons à coté d'un voilier en bois, un kayak nous coupe la route, on vogue tranquillement près d'un yacht où une famille se prélasse.


Soudain le capitaine discerne une piste de décollage et envoie les gaz. En quelques secondes nous sommes en l'air, dans un virage ébouriffant qui nous emmène vers le lac Washington. Quelques minutes plus tard, nous sommes au dessus de Safeco Field et l'on pourrait presque voir le score du match qui est en train de s'y jouer. Je suis tellement occupé à regarder partout que je ne réalise pas que nous sommes en train de passer à coté de la Space Needle.



C'est déjà le moment d'atterrir. L'hydravion fonce vers le lac et on se demande bien où il va pouvoir se poser: c'est un dimanche magnifique et le lac est noir de monde. J'ai beau regarder, je ne vois pas d'espace, mais le capitaine n'a pas l'air inquiet. Au dernier moment, petit virage et l'avion se pose entre les bateaux dans un couloir qui s'est formé momentanément.

Nous descendons de l'avion les jambes un peu tremblantes, il faut bien l'avouer, comme après avoir fait un tour de montagnes russes à la fête foraine.

C'est en arrivant à la maison que je me rend compte que quelque chose a changé dans ma tête. En affrontant une petite peur, j'ai repris le dessus, je ne suis plus angoissé maladivement. Retrouver le moral prendra encore un certain temps, mais le premier pas est fait.

(plus de photos sur facebook, et vous pouvez retrouver des vidéos sur le site des Seattle Seaplanes)

samedi 4 juin 2011

Yaourts

Quand vous allez au supermarché à Seattle pour vous acheter des yaourts, attendez-vous à une surprise. Ici les yaourts sont vendu au détail. Comme les clopes au Maroc.

Au pays où l'on peut tout acheter en version supersize, les yaourts, c'est un par un. J'ai jamais trop compris pourquoi, j'imagine que le consommateur préfère avoir plus de flexibilité?

Du coup un rayonnage de yaourts, ça ressemble à ça (et vous noterez au passage que ça coûte une blinde).


Surprise pourtant, il y a quelques semaines, nous sommes tombé sur des yaourts packagés à la française. Yoplait évidement.


Après deux ans à acheter des yaourts au détail, ça nous a momentanément interloqué de tomber sur ces curiosités.

Question aux autres expats,  c'est pareil dans le reste des US?

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