Carnets de Seattle: Patchwork d'impressions et d'humeurs de deux Français expatriés aux Etats-Unis. Depuis mars 2011, ces carnets sont aussi le journal de notre combat contre la leucémie.

mardi 6 décembre 2011

La jeunesse de l'oncle Picsou

A la bibliothèque, je suis tombé par hasard sur un exemplaire de "The life and times of Scrooge McDuck", en français, "La jeunesse de l'oncle Picsou". J'étais comme beaucoup de gens de mon age un grand fan du vieil avare, et je me suis donc jeté sur cette collection de douze histoires publiées entre 1992 et 1995 qui raconte les débuts difficile du jeune héritier du clan Picsou (Mac Duck en VO) et son ascension difficile à la position convoitée de canard le plus riche du monde.

Pour comprendre pourquoi cette série est exceptionnelle, il faut se pencher un peu sur l'historique de sa publication. Picsou a été crée par Carl Barks en 1947, à l'origine comme personnage secondaire dans une histoire de Donald, mais la popularité du personnage l'a vite propulsé sur le devant de la scène, et il a rapidement hérité de sa propre série. Carl Barks est à l'origine d'une bonne partie des éléments de l'univers des "Ducks", comme Donaldville, les Castors Juniors, Miss Tick, Les Rapetous, Géo Trouvetou... Je ne sais pas si vous vous rendez compte: cet homme est à l'origine de dizaines de personnages qui sont connus mondialement et c'est probablement l'un des auteurs les plus influents de sa génération.

A partir des années 70, Picsou était traduit dans tellement de langues et publié dans tellement de pays que d'autres auteurs ont commencé à écrire des aventures utilisant les personnages de Barks. L’Italie en particulier était particulièrement friande des aventures de Picsou et Romano Scarpa par exemple a publié énormément d'histoires, ajoutant même des personnages à l'univers Barksien. Oh, et Barks a pris sa retraite en 1967, d’où la nécessité de nouveaux auteurs pour continuer à faire vivre nos canards préférés.

En 1987 arrive un nouvel auteur pour la version US: Don Rosa. Rosa est un fan absolu de Barks, et il considère dès le début que seules les histoires de celui-ci sont canoniques, faisant de son mieux pour que ses histoires respectent la continuité Barksienne. En 90, il entreprend de raconter la jeunesse de l'oncle Picsou, et fidèle à son habitude, il recherche de façon presque obsessive chaque référence à sa jeunesse dans l'oeuvre de Barks, même si ces références consistent en une simple phrase, traitant presque le sujet comme la biographie d'un personnage historique.

Il résulte donc de ce travail le magnifique "The life and times of Scrooge Mc Duck", qui est exceptionnel tant par sa qualité graphique (Rosa dessine bien mieux que Barks, même s'il s'en défend) que de part la qualité de son histoire. La série est d'ailleurs récompensée par l'Eisner Award de la meilleure série en 1995, l'équivalent d'un Oscar dans le monde de la bande dessinée US.

Mais le plus intéressant dans ce bouquin, ce ne sont pas les aventures de Picsou, ce sont les explications de Rosa entre chaque épisode. Il détaille notamment comment il s'est servi des indices laissés par Barks pour construire l'histoire, quels faits il n'a pu intégrer à l'histoire pour des soucis de continuité (Barks lui-même ne faisait absolument pas attention à la continuité, et se contredit par endroit), ainsi que ses efforts pour coller le plus possible à la réalité historique.

Dans l'un de ces commentaires, Rosa explique que ce qui lui plait le plus dans les histoires de Barks, ce sont celles où toute l'équipe se retrouve à explorer une civilisation antique, au fond de la mer, ou dans un coin reculé du monde, et qu'au cours de ses discussions avec des historiens lors de ses recherches, ceux-ci mentionnaient régulièrement les aventures de Picsou comme source de leur passion pour l'histoire et l'archéologie. Il a alors cette réflexion que j'aime beaucoup: "Je me demande de quel futur rêvent les  jeunes fans de comics actuels? De devenir de sombres justiciers masqués?".

Et effectivement je trouve que cela a un sens: étant jeune j'étais fan d'Asterix, de Lucky Luke, de Picsou, de Tintin, de Pif et Hercule... J'avais un imaginaire coloré, drôle, farfelu. Quand je vais au comic book store maintenant, il est clair que l'on trouve majoritairement des séries de plus en plus noires: les X-mens par exemple était dans les années soixante une série adaptée à un jeune public, mais dernièrement, c'est un public adulte qui est visé (enfin j'espère, au vu de la noirceur des évènements). Le problème étant que les jeunes achètent toujours ces séries au contenu nettement plus adulte.

J'ai donc cogité un certain temps sur cette remarque de Rosa, la trouvant extrêmement pertinente. Surement plus pertinente que Rosa lui-même le pensait en 92 d'ailleurs, si on l'applique à la crise financière d'aujourd'hui. On vit en effet dans une époque où seul importe de faire de l'argent, toujours plus d'argent, sans raison autre que de faire de l'argent... Comme l'Oncle Picsou, qui ne fait rien de son argent, si ce n'est nager dedans et en amasser toujours plus juste pour le fait d'en amasser plus. Cela me fait penser à Apple et son trésor de guerre de 70 milliards de dollars. Pourquoi amasser tant d'argent, si ce n'est pas pour l'utiliser à une fin constructive? Peut-être que les histoires de Picsou ont participé à légitimer dans notre inconscient collectif que c'est bien de chercher à faire de l'argent pour faire de l'argent.

J'aime beaucoup la conclusion de l'histoire de Rosa, d'ailleurs, qui adresse justement cette problématique. 40 ans après son premier milliard, Picsou vit reclus, aigri et persuadé que le monde entier ne pense qu'à le voler. Il en est devennu carrément détestable alors qu'au début de l'histoire c'est un personnage attachant, volontaire, optimiste et plein d'humour. Il est même presque suicidaire, attendant la mort dans son manoir qui ne reçoit jamais aucun visiteur, et ce jusqu'à l'arrivée de Donald et de ses neveux qui viennent lui coller un sacré coup de pied au derrière. C'est l'une des premières fois (à ma connaissance) dans toutes les histoires de Picsou que son comportement est aussi fermement condamné.

Le contraste avec Donald est d'ailleurs saisissant: Donald, cousin d'Homer Simpson, n'est pas très futé, il est aussi bourré de défauts, notamment son tempérament colérique... Mais il vit simplement, dans le présent, et a besoin de peu de choses pour être heureux (des mots même de Rosa: pour Donald, une simple glace est l'expression du bonheur le plus complet). Une leçon dont nous ferions bien de tous nous rappeler...

17 commentaires:

  1. Merci, Loïc, pour ce chapitre hyper intéressant et rempli d'infos que je ne connaissais pas du tout sur notre cher Picsou ! Quelle belle période de notre jeunesse (et de notre vie d'adulte aussi ;)) J'ai longtemps été abonnée à Picsou Magazine (et il en reste encore chez mes parents que j'adore feuilleter de temps à autre). Ta réflexion sur l'influence de Picsou dans sa course à l'argent est pertinente et appelle à de multiples interrogations. Elle rejoint ma vision de notre société corrompue par l'argent et qui en oublie les valeurs fondamentales de la vie. Tiens, désormais, je la nommerai "notre société picsourienne", histoire de donner un peu de légèreté à ce triste constat. Quant à notre fidèle ami Donald, c'est un insouciant bienheureux. Notre cher canard ne nagerait certainement pas autant dans le bonheur s'il n'avait pas aussi sa jolie Daisy... Elle le rend parfois délicieusement niais et tellement attendrissant! Et à ce propos, il est intéressant de noter que Picsou, l'avare richissime, n'a jamais eu de "Picsy", lui (ou alors, elle n'a fait que passer). Tiens, tiens, ce détail ouvre à bien des discussions...
    Gros bisous, Loïc !

    (Tu m'as donné envie de lire cette série en français "La Jeunesse de Picsou" ! Voici un lien intéressant pour les Français... http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Jeunesse_de_Picsou )

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  2. C'est une réflexion que je trouve très pertinente. A 24ans, je fais partie de ceux qui ont grandi au milieu de 2 sortes de héros. D'un côté, j'avais Candy, Flipper le dauphin, Picsou, Pif et Hercule, Yoko Tsuno et Spirou (et Polly et le club des cinq dont mes parents avaient gardés des exemplaires) et, de l'autre, de nouveaux héros qui apparaissaient sur les écrans comme les Power Rangers etc. Il est clair que mon monde a été beaucoup plus influencé par la première catégorie et j'en suis bien contente ! Je sais pas si c'est parce que je suis une fille, mais ils faisaient vachement peur les méchants des Power Rangers, non ?
    Quand je vois mes cousins et cousines qui ont une dizaine d'années et ne jurent que par les joueurs de catch, Yu-Gi-Oh, et tous les trucs où ya toujours des combats à un moment où un autre, je me dis que, la nuit, leurs rêves doivent être bien noirs et violents.
    C'est là que je me dis que j'ai eu raison de garder toutes mes BD et les vieux livres de mes parents. Mes enfants en profiteront et j'espère que leur imagination sera un peu plus haute en couleur que celle de la jeune génération actuelle.
    Ce qui me fait un peu peur, c'est que même à 2, 3 ou 4 ans, les enfants n'ont déjà plus de dessins animés mignons. Nous, on avait Mimi cracra, Candy, et Bonne nuit les petits. Eux, ils ont Dora qui leur apprend l'anglais...

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  3. Pascale, et pourtant, combien de femmes qui recherchent un Picsou et ne jettent même pas un regard sur un Donald ?

    Merci Loic pour ces réflexions et cette envie de revenir à de saines lectures !
    Je me demande même si je ne vais pas chercher qques Picsou à mettre sous le sapin pour mes ados qui font partie de la génération Pokemon ! ;-)

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  4. hello a tous...

    Plusieurs remarques:

    Je me garderais bien de dire "C'était mieux avant". J'ai peut etre tort sur le marché actuel des comics, et il y a surement des publications adaptées aux jeunes, c'est juste que cela ne m'interesse pas donc je ne suis pas au courant.

    D'autre part, je ne considere pas spécialement Picsou ou Tintin comme une plus saine lecture que ce qui se fait maintenant: comme je le disais, Picsou c'est avant tout l'apologie permanente de l'avarice et de l'argent à tout prix, chose que je déteste absolument. Les tintins des débuts sont racistes... La seule série qui n'a pas de défaut c'est Asterix (enfin si, depuis qu'Uderzo est seul au manette, cela sombre malheureusement).

    Enfin, je ne condamnerais pas non plus les mangas parlant sans cesse de combat. Quand j'étais gamin je regardais Dragon Ball Z, ce n'etait que de la baston... Et qu'est ce que j'en ai retenu? Une passion à vie pour les arts martiaux, et le gout du dépassement de soi (la charactéristique principale de Son Goku n'étant pas son amour de la baston comme on le crois souvent mais son gout du dépassement de soi: il ne cherche pas à etre plus fort que l'autre: il cherche plus fort que lui pour se dépasser).

    De facon plus récente, les gamins (et moi meme) lisent Naruto et Bleach, deux mangas qui ne parlent aussi que de baston. Est ce que ca pousse les jeunes a la violence? J'en doute.

    Naruto est, comme Son Goku, obsédé non pas par le fait de taper sur son voisin, mais par le fait de se dépasser, de protéger ses amis, et de facon général de s'améliorer. Il en est de même pour Ichigo, le héros de Bleach, qui n'est pas un violent de nature, mais qui est juste forcé à se battre pour defendre ses amis, et qui le fait avec une détermination tout à fait remarquable...

    Bref, je ne jugerais pas ce genre de mangas trop rapidement. Ils sont peut etre violents, les valeurs véhiculées sont le plus souvent très positives (evidement, vous trouverez surement des contre exemples...)

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  5. Bref oui pour conclure, quand je regardais Dragon Ball, je ne revais pas de violence: je revais d'héroisme, d'entrainement titanesques, de combats gigantesques pour faire triompher le bien.

    En revanche c'est sur que si on lit les x-mens de maintenant (a partir de la décimation) c'est noir, ca claque de tous les cotés, les xmens se mettent à tuer des gens (alors que leur regle était de ne jamais tuer), Cyclops ordonne des missions suicides... Je ne pense pas que les gamins soient le public visé mais cela ne m'étonnerais pas que les gamins achetent ca...

    Bref, il y a BD violente et BD violente... Il ne faut pas confondre :)

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  6. Je ne voulais pas dire que les mangas incitent à la violence mais plutôt qu'ils peuvent faire peur et limiter l'imagination des enfants. Et la plupart des shonen n'ont pas ce côté Réflexion et Enquête qu'avaient beaucoup de livres et dessins animés de notre époque et je trouve ça dommage.

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  7. Les petites filles revaient du beau chevalier qui allait les emmener sur son cheval blanc, tout an haissant la mauvaise maratre... 30 ans plus tard, l'emancipation des femmes est encore un long combat... :)

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  8. Bonnes remarques collectives... ;-)

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  9. Ma deuxième BD préférée de tous les temps, je la lis tout le temps, souvent en tout cas, merci de me rappeler à quel point c'est bon!

    Ca va sinon?

    J'parle pas trop mais je vous lis tout le temps!

    Zoubis!

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  10. Je suis heureux, TRESSSSSS HEUREUX que tu te sois pencher sur la jeunesse de picsou. Il se trouve que j'ai toujours et lis environ une fois par ans l'intégrale de l'histoire de la jeunesse de Picsou. Deux choses néanmoins (fait gaffe je sui spas fan pour rien) L'argent du coffre d'oncle picsou n'est pas un amas qui dort, mais la totalité de ce qu'il a gagner de ses propres mains. Le reste des actifs dans le monde circule dans une autre banque, il en parle parfois. Donald est un personnage que j'adule plus que tout car ce personnage a été maltraité par beaucoup de dessinateur comme étant quelqu'un de colérique et de gueular. Il se trouve que Don rosa lui confère certe une patience à toute épreuve pour supporté les exscentricitées de son oncle picsou, ainsi que beaucoup de patience envers les 3 enfants qu'il éduque et qui sont ne l'oublions pas les fils de sa propre soeur. Ce ne sont pas les siens. Il doit subir les collibets de cet enfoiré de Gontrant bonheur son cousin qui ne fait rien de ses mains et qui est un assisté de la chance. Quand on lis Keno Don rosa, on vois bien que donald est très rarement en colère. On le vois s'ennerver quand les neveux partent en documentaire photo dans la foret pour trouver des créatures rare ou dans une autre histoire sur le trésor de Midas. Mais donald est vu par Don rosa comme un être sage, patient, naif , mais de coeur et pour qui les valeurs familiale sont polus importante que l'argent. je t 'en causerai plus longueument la je suis en cours. bises et a très vite ^o^ Pierrick

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  11. L'argent ne fait pas le bonheur (mais il y contribue dorénavant)... Il y a pas mal d'exemples concrets de la perversion humaine que les BD dont tu cites condamnent, à travers l'humour notamment. Pour Goku, de loin mon personnage favori (avec le surfeur d'argent), il faut se rappeler qu'il vient d'une autre planète mais que finalement il est le plus humain de nous tous. Il a toujours un coeur pur et flotte sur son petit nuage, toute une symbolique!

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  12. Mon dieu je viens de relire le message désastreux que je t'ai laisser en cours tout a l'heure arffff je ne me relis même pas ^o^

    Je disait donc, Donald est je pense le préféré de Keno Don Rosa, très souvent il se fait exploité comme un esclave, fait les basses besognes ou autre. Il n'aspire qu'a un peu de calme mais pour lui le calme passe par l'argent, du moins au début. Puis il s'y fait et c'est la que le personnage deviens de plus en plus drôle. Il prévois les excentricités de son oncle. Pour cela il faut que tu lise aussi , les trésors de Picsou. Habile mélange entre la jeunesse de Picsou et des faits réels. Je te conseils entre autre les histoires sur les croisés, il y en a plusieurs car elle suivent une trame secondaire tout en revenant sur des points principaux de la jeunesse. C'est très dur à expliquer. Tu en trouve dans le comics ricain nommé: The life and times of scrooge mc duck companion ^o^ yves me l'a offert l'année dernière pour noel , j'en ai pleurer. Si tu savais combien il est dur de trouver des recueil de Don rosa en france. J'ai encore mes picsou magazine d'il y a 20 ans ^o^ passe de bon moment toi aussi avec la famille Mc duck ^o^

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  13. @arben mon dieu non pas le surfer d'argent! (jamais pu l'encaisser lui enfin je n'ai pas lu d'histoire récente, mais quel geignard dans sa première apparition...)

    @naeco j'aime beaucoup aussi donald de manière générale et son traitement par le peu que j'ai lu de Rosa. J'ai entendu parler du Companion, je vais essayer de le trouver à la bilbiothèque.

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  14. tu le trouve sur amazon pour pas grand chose , ainsi que la premiere party des uncle scrooge treasure ^o^ meme si on ne peux pas en parler en direct , tu ne peux pas savoir comme ca me fait plaisir de savoir que tu aime la jeunesse de picsou ^o^

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  15. Ce post m'éveille pas mal de trucs.

    Il est évident que les comics et les dessins animés évoluent au fil du temps. Est-ce qu'ils évoluent en fonctions des modifications de la société, ou bien est-ce que l'appât du gain conduit à créer des divertissements sans cesse plus spectaculaires (dans le mauvais sens du terme), finissant par impacter la société ? C'est un peu la poule et l'œuf.

    Oui, “Tintin au Congo” était raciste, comme l'était la société de l'époque. Oui, les enfants français regardaient “Ken le survivant” alors que c'était une série prévue pour un public plus âgé. On peut trouver plein d'exemples pour dire que la société se dégrade (et ses supports culturels en même temps), et plein d'autres exemples pour dire que ça a toujours été pareil.

    Par contre, je me fais une réflexion. Quand je regardais les Chevaliers du Zodiaque et Dragon Ball (ou encore Bioman, honte à moi, j'adorais quand j'avais 11 ans), j'avais un certain recul par rapport à ce que j'y voyais. Parce que mon imaginaire avait été auparavant nourri par des choses très différentes, avec des valeurs différentes de la simple baston que certains de mes camarades de classes y voyaient.
    J'avais été bercé par Casimir, Ulysse 31, Les mystérieuses cités d'or, les Minipouss. J'avais dévoré Tintin, Astérix et Spirou. J'avais lu des comics de Superman ou des 4 fantastiques qui dataient des années 60, traduits dans les années 70, et achetés d'occasion dans les années 80. Et j'avais lu des livres, des vrais, sans image (ou avec peu d'images). Au final, je pense que c'est ça qui fait la différence ; un gamin sera capable de lire le plus noir des X-Men s'il est alimenté par ailleurs par un imaginaire riche et diversifié.

    Dernière chose qui me vient à l'esprit : Moi aussi, j'ai dévoré l'univers Disney quand j'étais petit. Mon truc à moi tournait plutôt autour de Riri, Fifi et Loulou ; en fait, c'était les aventures des Castors Juniors qui me faisaient rêver. Et même si on voyait Picsou nager dans ses coffres-forts pleins à craquer, c'était une composante anecdotique du personnage. J'y voyais surtout un aventurier qui n'hésitait pas à suivre ses neveux quand il fallait explorer le monde.

    À ce propos, ta remarque sur le trésor de guerre d'Apple peut aussi être envisagée sous cet angle. L'argent de Picsou lui permettait de mettre en place toute la logistique nécessaire ; s'il fallait un hydravion et un bateau pour partir à l'aventure, ce n'était jamais un problème. C'est en ce sens qu'il me donnait l'impression que l'argent était plus un moyen qu'une fin en soi (bon, même si parfois c'était le plus grand avare de la planète).
    Pour Apple, cet argent permet d'investir en R&D plus que n'importe qui d'autres. Et ça permet aussi de partir en croisade contre n'importe quel ennemi désigné (cf. les propos de Steve Jobs contre Android, peu de temps avant sa mort).

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  16. Encore une fois, loin de moi l'idée de dire que "C'etait mieux avant".

    Je suis d'accord avec toi sur la "diversification". En 6eme, je lisais Le seigneur des anneaux, je regardais Dragon Ball et je me perfusais à Asterix, Thorgall, Tintin. On ne peut pas faire des univers plus différents... En fait pesonnellement je m'inquiete plus pour les gamins qui ne font rien d'autre que du COD toute la journée, mais passons...

    Je suis d'accord sur l'aspect utilitaire de l'argent, je me faisais juste la reflexion qu'il y a quand meme dans le personnage de Picsou un besoin de l'argent POUR l'argent (et non pas pour financer la prochaine expedition, acquerir plus d'argent ou eviter d'en perdre est quasiment systématiquement le motif) qui peut (si l'on suit la logique de Rosa, je n'ai pas non plus dis que j'etais forcément d'accord avec lui) avoir laissé sa trace dans notre inconscient collectif, quand on regarde l'état du monde financier en général...

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  17. enfin on intellectualise beaucoup ce qui n'était à l'origine qu'un post destiné à faire sourire :)

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