Quelques exemples de mondes célèbres:
- Waterworld, un film avec Kevin Costner où les calottes glacières ont fondues, recouvrant la terre d'eau et où l'humanité survit sur des bateaux de toute sorte
- Les films de zombies et en particulier "Dawn of the Dead" mais aussi the Walking Dead (qui vient d'une BD avant d'être une série), ou World War Z (idem, c'était un livre avant de devenir un film tout à fait moyen
- Le jeu de rôle Bitume qui se passe en France après qu'elle ai été dévastée par un passage un peu trop proche de la Comète de Halley
- Le jeu de rôle Wasteland où le monde a été dévasté par des humains génétiquement modifiés devenus hors de contrôle
- Les films Mad Max, bien évidement, mais aussi la trilogie Matrix, Terminator, ou la série Resident Evil...
- L'excellente série de jeu vidéos "Fallout"
- Le livre "Ravages" de Barjavel...
Vous savez peut-être que je m'intéresse aussi au survivalisme, qui dans sa version intellectuelle et non paranoïaque désigne un mouvement de gens se préparant à faire face à des crises de toutes envergures, que cela soit un incendie de domicile, un accident de voiture, un tremblement de terre ou une inondation, jusqu'à, pour les plus motivés, une crise financière majeure provoquant un effondrement de la société.
J'ai un peu peine à savoir ce qui me fascine dans ce sujet (de façon connexe, l'univers carcéral me fascine aussi). Je crois que cela tient à mon questionnement concernant la "réalité" que nous expérimentons tous les jours et que nous prenons comme un du: que ce passe-t-il lorsque nous perdons l'accès à toutes nos ressources, à la technologie, à notre médecine? Toutes ces choses nous semblent couler de source, nous avons l'impression qu'elles ont toujours existé, qu'il est normal de rentrer du boulot en se mettant sur un canapé en acier et en contreplaqué, en allumant toutes les lumières de l'appartement et en mettant le chauffage, tout en réchauffant un plat au micro-onde dans une assiette en céramique et en dévorant une glace à la mange en regardant "Transformers" sur un écran plat dernier cri... La technologie qui sous-tend toutes ces choses, l'énergie nécessaire pour les faire fonctionner, l'origine de nos aliments, tout cela est tout bonnement impossible à reproduire pour un humain seul, voir même un groupe d'humain, même possédant les connaissances théoriques, même possédant des outils basique du genre forge... De nos jours, il est impossible de concevoir un ordinateur sans avoir un autre ordinateur pour le faire, par exemple.
Bref, tout ceci me fascine, encore une fois, et cela rejoins un intêret pour l'écologie: comment faire pour vivre en harmonie avec l'environnement, pour que nous ne perdions pas tout ce confort que nous avons pris des siècles à pouvoir concevoir par négligence, en détruisant la planète...
Je ne sais pas si vous me suivez, je suis un peu confus.. Toujours est-il que j'ai toujours adoré ce genre d'univers, de part les questions qu'ils posent, et c'est donc naturellement que lorsque j'ai commencé à écrire, j'ai situé mon histoire dans un monde post-apocalyptique. D'ailleurs, le monde "est" l'histoire: je n'ai pas d'intrigue à proprement parler, comme on peut en avoir une dans, par exemple, une enquête policière. Mon monde est l'histoire, celle-ci naît toute seule lorsque je fais évoluer mes personnages et que je les confronte aux problématiques posées par leur environnement.
Je m'inspire énormément des sources que j'ai mentionné, et récemment je me suis posé une question existentielle. Souvent les univers post-apo sont noirs, violents, désespérés, et c'est bien normal. Pourtant, j'ai du mal à insuffler cette ambiance sur Yaghan. J'ai du mal à écrire un univers crade, malsain, où l'homme est un loup pour l'homme. J'ai du mal à écrire des humains qui sont de vraies pourritures ou des gros cinglés psychopathes comme on peut en trouver dans Mad Max. Oh, tout n'est pas rose, sur Yaghan, comme la nouvelle "La loi des plaines" va vous démontrer. La mort n'est jamais bien loin et l'humanité lutte constamment contre les prédateurs vicieux et sanguinaires que sont les morlocks. Mais les humains sont globalement des gens biens, qui essayent de s'en sortir, qui coopèrent pour reconstruire, qui aident leur prochain.
Cela me turlupinais pas mal, il y a quelques semaines. Je passais par une phase de découragement: à quoi bon écrire un univers post-apo si cet univers est rempli de "gentils"? J'avais l'impression d'écrire le post-apo de "Mon petit Poney", si vous voyez ce que je veux dire, d'écrire un monde post-apo version "Joséphine ange gardien"...
Et puis en discutant avec une amie, elle m'a fait prendre conscience que c'était ma vision de la chose et qu'elle avait autant de valeur que les autres. J'ai foi en l'être humain, je suis fondamentalement optimiste, lorsque je tombe sur un problème, je vois avant tout l'opportunité de trouver une solution... Et cela se ressent dans mon univers. C'est un monde dur et violent, mais marqué par le courage et la résilience de ses habitants. Ce sont mes valeurs, c'est ma marque et je l'imprime sur mon monde. Cela reste du post-apo, mais à ma façon, à ma sauce. Un post-apo à la Jules Vernes, où l'homme explore une planète largement vierge, dangereuse mais terriblement belle, ou il fait face avec courage à l'adversité. Plutôt que d'essayer de le noircir afin de coller aux canons du genre, j'ai décidé de le laisser vivre sa vie dans mon esprit, et je vais continuer à l'explorer avec fascination sans plus me prendre la tête pour essayer d'écrire quelque chose qui ne me correspond pas.
Bonne lecture :)
Bonjour Loïc,
RépondreSupprimerJe partage aussi ce goût pour les mondes post apocalyptiques, et je te suggère la lecture de La route de Cormack Maccathy. C'est très beau, et noir aussi. Mais c'est un livre qui laisse une empreinte (à mon avis personnel).
En ce qui concerne l'écriture - et c'est un "gros" boulot - il faut penser au point de vue du lecteur, et donc lui livrer une oeuvre qui sera avec des personnages, actes etc affirmés et tranchés pour susciter des émotions. Donc attention à ce qui est lisse et n'emporte pas le lecteur. Il s'agit moins de faire passer ses propres opinions que de faire adhérer des lecteurs à une histoire. Je crois que le plus difficiles dans le story telling c'est de ne pas s'auto censurer et dépasser nos tabous, nos pudeurs et angoisses. Comment raconter la peur, la violence, le sexe, la maladie, la mort, même si ce sont nos personnages si ce sont des enfants ....? qu'on soit un homme ou une femme, ... Les "grands " écrivains sont peut etre ceux qui n'ont pas peur d'écrire les pires horreurs ?
Bises, et continue d'écrire :)
Bonjour Guylaine,
RépondreSupprimerTout d'abord merci pour ton commentaire et ta suggestion de s'inscrire sur wattpad, je l'ai fait et je vais commencer à publier des textes sur cette plate-forme.
En revanche, concernant ce commentaire, tu verras en lisant ma nouvelle que je n'ai pas de problème à raconter une violence et une peur extrême, et j'ai des personnages qui sont des pourris... Ce que je voulais dire c'est que dans madmax par ex, les gens sont en majorités des gros barges psychopathes... Ce n'est pas le cas suir Yaghan. La plupart des humains sont des gens normaux, qui s'entraident et travaillent au bien commun. Cela ne veut pas dire que le monde n'est pas violent, et j'ai d'ailleurs une de mes lectrices qui lisait un des chapitres et qui en lisant marmonnait "Ah, non, pas la petite fille, ca suffit, pas elle, t'as pas le droit.... :-) ).
Merci en tout cas et à bientôt :)
+1 pour la route de McCarthy si tu ne l'as pas lu (et pour sa trilogie des confins aussi... même si c'est dans le contexte de ce post c'est un peu hors sujet).
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