Carnets de Seattle: Patchwork d'impressions et d'humeurs de deux Français expatriés aux Etats-Unis. Depuis mars 2011, ces carnets sont aussi le journal de notre combat contre la leucémie.

mardi 25 mai 2010

Dis papa, c'est quoi cette bouteille de lait?

Dans l'imaginaire européen, l'Amérique est un pays ultra-violent ou le flingue est roi et ou l'on vit constamment avec le risque que l'un de ses collègues se ramène au boulot avec un canon scié et dézingue tout ce qui bouge.

Ce n'est pas qu'un mythe.

Les américains ont même une expression pour ça: « Going Postal »; due au nombre de postiers ayant pété un câble et ayant fait un carton sur leur lieu de travail. Je vous rassure tout de suite, à Seattle on est plutôt peinards, mais il y a quand même régulièrement des histoires sordides dans les news locales: récemment par exemple, un type a dessoudé son ex-femme en pleine confesse devant monsieur le curé (comme quoi, conseiller matrimonial, ça ne s'improvise pas).

En général, quand on parle de ce sujet, on pointe toute de suite du doigt l'amour passionnel des américains pour les armes à feu. Il y a surement une corrélation mais l'explication me semble insuffisante: les canadiens ne sont pas en reste coté quincaillerie sans pour autant avoir la même réputation.

Plus proche de mon vécu, mon père a toujours eu plusieurs fusils à la maison (chasse oblige), sans que je n'ai jamais eu de pulsions de meurtre. Je collectionne moi même les armes blanches, et les suisses ont tous une arme à feu à la maison (c'est la loi) sans pour autant être les personnes les plus violentes du monde, loin s'en faut.

Et puis, ce ne sont pas que les flingues qui sont concernés. J'observe régulièrement les gens autour de moi et force est de constater qu'ils sont en général stressés, nerveux, prompts à la colère...

A leur décharge, la vie de l'américain moyen est stressante. Je pense que pour les classes moyennes, c'est plus dur ici qu'en France au jour le jour même si leur pouvoir d'achat est en général supérieur. Cependant, je ne pense pas que cela explique tout, et je ressens assez nettement une espèce de violence sourde émaner de tout un chacun (ressenti que je n'ai pas en France) et ce malgré une ambiance très politiquement correcte ou dire un mot plus haut que l'autre en public est très mal vu. Un peu comme si tout le monde était toujours au bord de péter une durite pour une raison X ou Y.

Bref, on ne va pas passer en revue toutes les causes potentielles, on en aurait pour des heures, d'autant que j'ai une théorie à vous proposer. Cela va vous sembler capillotracté, mais pour moi, la racine du mal c'est... le lait.

(Punaise, mais il a fumé ses chaussettes encore lui ou quoi?)

Oui, le lait. Suite au prochain numéro!


mardi 18 mai 2010

Un an!

Au moment ou j'écris ces lignes cela fait très exactement un an que nous avons posé les pieds à Seattle.

Il s'en est passé des trucs depuis! Cette année a été une avalanche d'expériences nouvelles, un peu comme si on avait mis un magnétoscope en avance rapide. Notre vision du monde (et de nous même) est profondément changée, d'une façon que l'on a surement encore du mal à appréhender je pense. Ce blog est d'ailleurs peut-être un peu un témoin, par petites touches, de ce qui se passe dans nos têtes. Plus complètement français, on ne sera non plus jamais américain. On a acquis ce regard différent que seuls les voyages peuvent former.

Paradoxalement, au quotidien on vit une vie plutôt calme, un besoin peut-être de se reposer pour digérer cette masse d'information, un besoin pour garder un moral au beau fixe aussi. Nous avons appris « the hard way » à nous méfier de la fatigue qui nous fait vite broyer du noir, et on a appris à cultiver le bonheur au quotidien au travers de choses et de plaisirs simples simplement pour tenir la distance.

On entreprend tous ce genre de voyages pour un tout un tas de raison, pas forcément les bonnes d'ailleurs, et on est surement d'ailleurs toujours en train de les découvrir. Pour moi, une des raisons était surement de prendre un peu ma vie en main et j'ai été servi. Je n'aime pas forcément trop l'American Dream, mais cette expérience c'est aussi un peu cela: se construire un rêve à force de travail et de persévérance. Un an plus tard, on s'en sort pas mal. On a encore du travail, des limites à franchir, mais la période la plus rude est derrière nous.

Ce soir, on ne fait pas grand chose pour célébrer: j'écris ce post pendant que Celia trie des photos et me fait un bon truc à manger (je vous rassure, je me suis tapé la vaisselle). Luna essaie de me grimper dessus, manifestement mécontente que mon clavier d'ordinateur reçoive plus d'attention qu'elle. Lhassa est assise sur son fauteuil, c'est notre petit bouddha, qui supervise d'un œil satisfait notre routine. Il fait chaud, nous sommes légèrement bercés par le ronronnement distant de l'I-5 et le bruit de la marmite qui mijote.

La vie est belle, quoi.


lundi 10 mai 2010

Un problème inattendu

Nouvel appartement oblige, nous nous sommes lancés dans quelques menus travaux, essentiellement de la customisation de nos meubles ikea, histoire de leur donner un peu de personnalité.

Qui dit travaux, dit outils de bricolage, donc shopping pour s'équiper, donc balade au Leroy Merlin local: Home Depot.

Vous allez surement trouver que je me la pète un brin (ce qui m'empêche pas de continuer, hin hin) mais même avant d'arriver à Seattle, je parlais très bien anglais et il y avait peu de mots que je ne connaissais pas dans une conversation normale, alors après presque un an ici, j’apprends rarement un nouveau mot.

Le truc c'est que dans ma vie, j'ai rarement lu un bouquin de bricolage en anglais et encore moins fait des courses dans un magasin américain.

Du coup, je me suis trouvé bien con quand j'ai du demander à un vendeur où l'on pouvait trouver des scies sauteuses (jigsaw), de la teinture à bois (tint marche, mais dans le vernaculaire du vendeur -un rien borné il faut le dire- le mot c'est stain, et si tu ne lui dis pas ça il ne comprend pas), ou encore des chevilles (d'ailleurs j'ai oublié le mot, qui était amusant, merde!).

Il faut dire aussi que pour une fois je suis vraiment tombé sur un gars voyant pas plus loin que le bout de son bide, refusant systématiquement de me comprendre si je n'employais pas le mot exact, ce qui est excessivement désagréable... Cela donne un peu envie de secouer le mec en lui hurlant "Je parle couramment deux langues, j'en lis trois et j'ai des notions dans trois autres alors sors toi les doigts du fondement, connard qui a 500 mots de vocabulaire".

Bref, je me suis quand même retrouvé bien con quand j'ai réalisé qu'il me manquait quelques mots.

Au final on s'en est quand même assez bien sorti et on a fini hier quelques projets dont nous sommes fiers (tellement que je vais surement mettre des photos ici, même si cela n'a rien à voir avec Seattle).


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