Kanaretah aboya ordre sur ordre, faisant de son mieux pour que la tribu se disperse. Elle criait tellement que sa gorge lui faisait mal, sa voix devint rauque et finalement se brisa. Tout en hurlant, elle attrapa un jeune Nʉmʉ, presque un enfant. Elle se souvint qu'il s'appelait Quanah. Alors qu'elle haranguait les traînards, elle le fit monter en selle et le tint serré contre elle puis lança Neraquassi au galop.
C'était inutile.
Elle regarda avec incrédulité les morlocks se ruant à quatre pattes sur les chevaux avec une férocité et une voracité incroyable. Certains d'entre eux se mirent à courir après elle, d'autres essayaient de rattraper les humains qui étaient le plus loin de la horde, ceux qui étaient à l'avant du convoi. Elle pleura en voyant les siens, ces mêmes personnes dont elle aurait juré il y a quelques moments qu'ils avaient une chance de s'en sortir vivants, ces gens qu'elle connaissait tous par leur nom et qu'elle était censée protéger, être acculé par les monstres enragés.
Elle ne comprenait pas pourquoi les chevaux n'arrivaient pas à distancer ces maudits démons. Cela n'avait plus d'importance. Elle saisit son arc et tua quelques morlocks avec des flèches bien placés, mais une bête bondit sur Neraquassi et lui déchira la gorge. Elle sentit la douleur de son ami dans son esprit, il lui sembla qu'elle sentait sa douleur plus que la sienne propre alors qu'elle heurtait le sol. Instinctivement, elle avait tenu le garçon serré contre elle et avait roulé sur le dos de façon à amortir leur chute et le protéger, mais à cause de cela sa tête heurta une pierre. La commotion ne la tua pourtant pas. Même la grâce d'une mort rapide lui fut refusée. Neraquassi lui tomba dessus, lui cassant la jambe, puis les morlocks se jetèrent sur leurs trois corps et leurs plantèrent des crocs ignobles dans le corps. Il y avait tellement de monstres se battant pour un morceau de ses os brisés qu'elle ne sut même pas qui ou quoi la tua, mais elle aurait été fière de savoir que dans ses derniers instants, elle ne laissa jamais échapper le moindre cri de douleur et qu'elle réussit même à dégainer son couteau et à éventrer l'un des monstres.
Le combat n'en était pas un, pas vraiment. Beaucoup de morlocks trépassèrent, c'est vrai, et les Nʉmʉ auraient été fiers de savoir combien de temps ils avaient réussi à survivre, mais, ainsi que Yahneequena l'avait réalisé, ils n'avaient jamais eu la moindre chance. En quelques minutes, ils étaient tous morts et les seuls sons qui restaient étaient celui de la lente brise et du bruissement de l'herbe... Et celui des morlocks se régalant de leurs corps encore chauds.
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