Carnets de Seattle: Patchwork d'impressions et d'humeurs d'un Français expatrié puis revenu des Etats-Unis. Depuis mars 2011, ces carnets sont aussi le journal de mon combat contre la leucémie, les séquelles de la greffe de moelle osseuse et le cancer secondaire apparu en Janvier 2024...

dimanche 30 novembre 2014

De rouille et d'os

Et merde.

Je voulais vous parler du film "De rouille et d'os" pour vous conseiller très vivement de le voir, et j'ai oublié. Je viens de m'en souvenir en zappant sur les dernières minutes du film.

En quelque mots, ce film raconte l'histoire d'une jeune femme dresseuse d'orques dans un delphinarium qui perds une jambe suite à un accident (elle se fait bouffer, en gros et en simplifiant). Ce film m'a littéralement transpercé. Tout le film est bon, mais il y a une scène particulièrement dure où Marion Cotillard se réveille amputée. Elle découvre son amputation au réveil, n'ayant pas repris conscience depuis l'attaque.

Bon vous vous doutez que l'annonce de diagnostique pas jobard, je connais. Mais là, se réveiller avec un bout de soi en moins sans avoir eu le temps de digérer, de réfléchir, de se préparer... C'est insoutenable. C'est d'autant plus insoutenable que je sais ce que ça fait et que c'est PIRE. A la limite, quelqu'un qui n'a jamais eu de diagnostic épouvantable dans sa vie, bon ben il imagine, mais ce n'est que cela, de l'imagination matérialisée par la performance d'acteur (excellente). Mais quand on a vécu un truc du genre, je vous assure que:

  • c'est bien joué et pas fake (contrairement à une expérience littéraire ratée que je ne mentionnerais même pas)
  • Les conséquences sur le psychisme sont bien explorées, 
  • c'est insoutenable pour moi parce que ce n'est pas de l'imagination. Je sais exactement ce qu'elle ressent à ce moment, ayant vécu un truc similaire avec l'insertion du Hickman dans la poitrine (je vous assure que d'avoir un tube de plastoc qui dépasse du pectoral et qui est inséré de manière permanente en vous, c'est pas trivial comme expérience). Je laisse au lecteur l'exercice de retrouver la photo de mon Hickman sur ce blog. 
  • Les conséquences de la douleur physique sont assez bien explorées (quelque part, je me demande si des gens autant amochés que nous peuvent vivre avec des personnes qui ne sont pas autant amochées justement, parce que qui d'autre peut partager le quotidien de quelqu'un comme nous que quelqu'un qui souffre aussi constamment et qui comprend ce que c'est? Parce qu'attention, c'est incompréhensible quand on ne le vit pas directement, faut bien en être conscient... enfin bref). 
Bref, regardez ce film quoi. Trouvez le en VOD, démerdez-vous (justement il se trouve que j'ai mal un peu partout ce soir alors j'abrège, désolé)


Cela me fait penser, il faut que j'ajoute deux trois choses.

Je ne sais pas bien ce qui m'a amené à cela, mais je me suis fait la réflexion hier matin que si l'on m'accordait un vœu, en dehors des évidences que sont "la santé" et des trucs plus personnels, je demanderais que l'on m'accorde un jour, un jour comme il y a six ans maintenant. Un jour de liberté avec mon corps d'avant, à dévaler les pentes de Montmartre vers Place Clichy et Saint Lazare à roller, à traverser Paris à roller à toute vitesse, infatigable, la musique à fond dans les oreilles, sans soucis, sans pensée, sans fatigue, sans douleur autre que celle des muscles qui réagissent d'eux-même aux changements de la route.

Putain ce que je donnerais pas!

Bon bref j'avais un autre truc en tête, mais je ne me rapelle plus alors tant pis.

Ah si... Ce film qui m'a tant marqué, forcément, c'est une histoire d'orque...

1 commentaire:

Un petit mot fait toujours plaisir!
Si vous ne savez pas quoi choisir dans la liste déroulante, choisissez "Nom/Url". L'url est optionnelle.

Search Results


Free Blogger Templates by Isnaini Dot Com and Architecture. Heavily modified beyond all recognition by Lo�c. Social icons by plugolabs.com .Powered by Blogger