Carnets de Seattle: Patchwork d'impressions et d'humeurs d'un Français expatrié puis revenu des Etats-Unis. Depuis mars 2011, ces carnets sont aussi le journal de mon combat contre la leucémie, les séquelles de la greffe de moelle osseuse et le cancer secondaire apparu en Janvier 2024...

jeudi 4 juillet 2024

Continuer de crier bêtement "Halte au fascisme!" fera élire le RN

Préambule: puisqu'il faut tout mettre noir sur blanc, commençons par le commencement: je conchie le RN et Jordan Bardella, ce petit arriviste gominé de merde.

Je n'arrête pas de voir fleurir des posts sur les réseaux "sociaux" sur le thème "il faut sauver la démocratie", "la France a 11 millions de racistes", "Il faut faire barrage à la haine"....

Et je pense que cela fait partie du problème.

Voir que, globalement, c'est une attitude identique à ce qu'elle critique, une attitude qui est dans la haine et le rejet de l'autre, plutôt que l'acceptation.

Cela me fait penser aux chrétiens du moyen-âge et ce fameux sketch des inconnus: "Vous allez vous aimer les uns les autres, bordel de merde!". Faites ce que je dis, faites pas ce que je fais...

Si la gauche était vraiment le parti de la tolérance, on aurait une forme d'accueil, d'écoute et d'amour envoyé aux militants RN. Du genre "Nous entendons votre colère et nous allons essayer d'apaiser la souffrance qui cause cette colère, même si nous ne sommes pas d'accord avec vous".

Mais non.

Faut voir la réaction de certains sur les réseaux, en mode "Mais je suis dans un pays avec 11 millions de racistes de m*rde, tous des enc*lés!"... Bravo la leçon, bon déjà de réflexion parce que c'est un peu plus compliqué que ça, mais ensuite, de tolérance, de respect et d'ouverture à l'autre.

Il y a un moment où il faut couper les négociations et lutter contre des opinions qu'on estime dangereuses, j'en conviens. Mais je ne pense pas que cela soit lors d'un débat électoral où tout est encore possible. Si le RN gouverne, et si le RN détruit nos libertés, alors il faudra se battre. Nous n'en sommes pas là.

Ce leitmotiv "Il faut sauver la démocratie, faire barrage à la haine", ce mantra presque, c'est ce qu'on nous sert depuis plus de 20 ans et qui a justement aboutit à ce score du RN. Continuer à le répéter, c'est se condamner à ce que si le RN ne gouverne pas cette fois-ci, ce sera la prochaine.

Cette attitude presque pavlovienne permet à la gauche d'éviter de se confronter à: Ses compromissions. L'indigence de ses propositions. Son virage de plus en plus marqué vers une forme de contrôle de la pensée via le wokisme et sa cancel culture, qui rappelle furieusement 1984 et une forme de fascisme. Son culte de la personnalité typique du fascisme dans le cas de LFI. Son absence de réponse face à une criminalité qui augmente: de plus en plus de quartiers deviennent des zones de non droit où les habitants vivent sous le contrôle des trafiquants de drogue. Son absence de réponse, voir sa complaisance face à la montée d'un islamisme radical dans nos banlieues. Les profs qui s'auto-censurent en cours d'histoire quand ils parlent de religion, de peur de représailles, c'est normal?

Elle permet au parti de Macron d'éviter de se confronter au fait: Qu'ils sont directement responsables de la situation actuelle de part le mépris de classe qu'affiche le président. Si on regarde la carte des élections on voit que le RN arrive en tête dans toutes les zones rurales... Ca ne fait pas tilt, à un moment? Personne ne percute que plutôt qu'un vote raciste, c'est peut-être le vote d'une France qui se sent oubliée et humiliée par ses dirigeants et une certaine caste politico-médiatique? Que malgré des challenges inédits a peu près correctement gérés (encore que, ne me lancez pas, je peux tenir des heures sur les conneries de Macron), le président, plutôt que de saisir l'opportunité d'unir la nation dans la difficulté, l'a divisée. Que le projet de démantèlement des services publics et particulièrement de notre santé et de notre éducation, ben on en veut pas, et on est près à aller assez loin pour l'empêcher. Enfin, cette réponse simpliste permet à la droite d'éviter de se confronter au fait qu'elle est complètement aux fraises, tellement que je ne sais même pas quoi lui reprocher. A une époque, l'UMP était le premier parti de France ; la droite traditionnelle aurait pu être le refuge d'une certaine France plus traditionnaliste et préoccupée par l'ordre et la sécurité... Et ben non, ils sont tellement incapables et inexistants que cette France s'est reportée sur le RN.

Bref, je le répète, je pense que répéter bêtement il faut faire barrage au RN... C'est ce qui fera élire le RN. Peut-être pas cette fois-ci, mais la prochaine à coup sur. Et je pense d'ailleurs que quand les électeurs du RN lisent ce genre de diatribe, sans plus d'argument et d'autocritique, ils se sentent confortés dans leur choix... Et je les comprends.

Par pitié, élevons le débat.

Réalisez que parmi tout ces gens qui votent RN, il y a oui, c'est vrai, un fond raciste constitué par les membres historiques du RN et les groupuscules type GUD qui les entourent. Mais il y a aussi beaucoup de gens, y compris des gens racisés d'ailleurs, qui souffrent énormément de la criminalité dans les banlieues. Je connais d'ailleurs plusieurs personnes d'origine arabe ainsi que des noirs qui votent RN parce qu'ils en ont ras le bol de se sentir en danger dans leur quartier et qu'ils veulent que quelqu'un fasse enfin le ménage.

Il y a aussi toute une France des campagne qui n'en peut plus de la politique traditionnelle, qui a perdu confiance en la gauche, qui hait Macron et qui se tourne vers ce qui apparait comme la seule alternative, ou qui vote RN pour "secouer le coco" comme dirait Christina Cordula, afin qu'enfin quelque chose se passe et change.

Bref, ce vote RN, c'est un spectre, pas une masse monolithique de racistes anti-démocratiques. Rappelons d'ailleurs que nier leur vote, c'est anti-démocratique...

Enfin, personne ne parle de quelque chose qui me semble pourtant crucial: il semble qu'une part énorme de tout ce qui se passe sur les réseaux sociaux est orchestré par des puissances étrangères. La Russie a fait élire Trump et on sait qu'elle poursuit un travail de déstabilisation sur les démocraties occidentales. Participer à l'hystérie ambiante sans essayer d'élever sa réflexion, c'est aussi faire le jeu de la Russie. Rien que cela devrait inciter tout le monde à un peu de modération...

Je ne pense pas que le RN soit la solution, et je sais pourquoi. Je m'explique.

Plein de "gauchistes" (en particulier chez les jeunes) haïssent le RN sans pouvoir donner un élément de son programme. Leur rhétorique étant, "on sait très bien que c'est des fachos", ce qui est un tantinet limité. Plus étonnant, j'ai vu des journalistes bien en peine d'expliquer en quoi le RN était d'extrême droite, tellement celui-ci a réussi son boulot de dédiabolisation. C'est d'ailleurs assez révélateur du niveau ambiant vu qu'il suffit de citer certains cadres et sympathisants du RN pour bien comprendre l'idéologie malsaine qui sous tend ce parti.

Moi, je hais le RN et Bardella (mais pas la majorité de ses électeurs) en connaissance de cause, pour avoir longuement écouté des vidéos de certains de ses cadres et anciens cadres. Je sais très bien que derrière l'image lisse et le programme vidé d'éléments factuels pour les accuser de racisme, il y a une idéologie violemment raciste, suprémaciste et homophobe. Ecoutez Rochedy, Thaïs d'Escufon.... C'est rapidement (très) effrayant.

Mais je crois que plutôt que de bêtement dire "il faut faire barrage", il faudrait commencer par faire son propre examen de conscience, mais aussi et surtout accueillir l'autre et essayer de le comprendre et d'apporter des réponses à ses inquiétudes. Enfin, il faudrait prendre le temps d'analyser le discours de sympathisants RN pour montrer à quel point la culture qui le sous-tend est toxique et contrer son travail de dédiabolisation.

Dernier point: que le RN soit élu... Ca serait peut-être le pire truc qui puisse lui arriver. Parce que les gens vont vite se rendre compte de leur incurie. On peut espérer que ça écorne leur image pour longtemps. Encore que... J'ai conscience que ce n'a malheureusement qu'à moitié marché avec Trump, en partie par la faute des démocrates qui se sont tirés une balle dans le pied avec Biden. On peut donc douter que ça marche chez nous, vu la médiocrité de la gauche (et de la classe politique dans son ensemble) actuelle.

Bref. Elevons le débat, par pitié. Cessons d'être les marionnettes d'un système politico-médiatique toxique et à bout de souffle, ainsi que les poupées de la Russie.

Essayons d'agir en se reconnaissant dans l'autre, pas en le niant, et en incarnant les valeurs que l'on défend.



mardi 25 septembre 2018

Parlons écologie, ou plutôt parlons de l'apocalypse qui nous attend

Je voulais vous parler un peu d'écologie.

Je vous entend déjà penser. Il va nous soûler avec un discours hippie, nous parler des abeilles et des bienfaits du jus d'herbe. Et bien non. Je vais vous parler du fait qu'on va tous crever.

Bon c'est un fait, on va tous crever, à plus ou moins long terme. Mais ce n'est pas de nos morts individuelles dont je veux vous parler, c'est de notre extinction.

Je suis fermement convaincu que l'humanité est en train de se diriger, à court terme, vers son extinction. Enfin, ce n'est pas tout à fait exact, je suis sur que l'humanité survivra, mais dans des conditions tellement terribles que l'on pourra assimiler cela à une extinction. En tout cas, cela sera la fin de notre civilisation.

Vous me voyez venir, je vais vous parler de réchauffement climatique. On sait que la planète se réchauffe, c'est un fait, tous les gens qui étudient le sujet sont d'accord. Je n'aime pas dire les scientifiques, cela fait un peu comme si c'était un groupe de gens fermé et élitiste alors que tout un chacun peut constater ce réchauffement, il suffit de vivre à la montagne pres de grands glaciers pour s'en convaincre. Vous parlez à n'importe quel éleveur de chèvres des Alpes (L'amour est dans le pré represent!), il vous expliquera que la planète se réchauffe.

Tout le monde est d'accord, le seul point qui fait encore débat, c'est la vitesse de ce réchauffement et de savoir si on va crever dans 50, 100 ou 200 ans.

Quelles sont les conséquences de ce réchauffement?

A court terme, plus d’événements climatiques intenses, qui vont avoir des répercussions économiques et humaines importantes. On voit déjà que c'est le cas, avec les successions de canicules, les tornades qui dévastent en ce moment les états-unis (en ce moment même des troupeaux entiers de bétail sont noyés et des lagons de manure sont inondés et se déversent dans les sources d'eau potable). Le tableau est déjà noir, d'autant que souvent, pour lutter contre ces conditions climatiques extremes, on pollue encore plus, il n'y a qu'a voir qu'on consomme maintenant plus d'électricité en été pour se refroidir qu'en hiver pour se réchauffer.

A moyen terme, des bouleversements drastiques de notre civilisation. Problèmes d'approvisionnement en nourriture et en énergie. Montée des eaux, inondations, exode et immigration climatique de masse, avec pour conséquence un retour de la guerre dans nos contrées occidentales. Quand on voit que les gens parlent d'insécurité alors que nos rues sont plus sures qu'elles ne l'ont jamais été, je crois que cela va être un choc pour beaucoup de gens. Evidemment, vous imaginez bien que je dis ça ironiquement.

A long terme, une planète largement invivable pour l'être humain et quantité d'espèces animales, à part dans des zones réduites du globe, et donc un effondrement global de notre civilisation. Je ne plaisante pas, on commence à parler du fait que certaines zones du globe seront tellement chaudes que notre chair cuira comme dans un four. Que la vie sera tout bonnement impossible. On est déjà à la limite: dans certaines zones tropicales, quand la température avoisine 50C et que l'humidité est maximum, les hommes ne peuvent plus dissiper leur chaleur interne.

Je précise que pour moi (enfin, pour les moyennement pessimistes quoi, certains sont pire que moi) le court terme, c'est 20 ans, le moyen terme 50, et le long terme 100 ans. Cela veut dire que nos enfants connaîtront avec certitude les horreurs dont je parle.

De plus, le réchauffement climatique n'est pas la seule menace à laquelle nous faisons face. La disparition des insectes pollinisateurs, la vulnérabilité de nos sources d'approvisionnement en nourriture face aux maladies, la pollution massive de nos terres, de notre air, et de nos sources d'eau potable, la pollution des mers par les plastiques... On a quantité de problèmes tous dramatiques qui risquent de nous rendre la vie un tantinet compliquée dans un proche avenir.

Bref, c'est la merde. Je crois que tout le monde commence à s'en rendre compte, pourtant on ne fait pas encore grand chose. Et bien voilà, on va parler un peu de cela dans les prochaines semaines. Des problèmes auquel nous avons à faire face, et des solutions que l'on peut envisager, parce que cela ne sert à rien de se faire peur pour se faire peur. Mais je veux déjà commencer à poser le décor: pour moi il est noir, très noir, et si vous pensez encore que tout va bien se passer, et bien lisez quelques articles parlant du réchauffement climatique et revenez me voir. Je ne crois pas qu'il soit possible d'être informé et optimiste en même temps.

Je vous laisse sur une vidéo qu'il faut absolument avoir vu sur le sujet tellement l'orateur est bon, intelligent, clair, passionnant et effrayant tout à la fois.



A bientôt!




lundi 17 septembre 2018

De retour

Cela fait vraiment longtemps que je n'ai rien posté. Pendant longtemps, c'était en partie dû à un manque d'inspiration, c'est évident, mais aussi à une fatigue chronique m'obligeant à faire des choix quant aux projets sur lesquels je travaille.

Aujourd'hui, j'ai une masse incroyable de choses dont j'ai envie de parler, et une envie brûlante de redonner vie à ce blog.

Le problème, c'est que le problème de la fatigue chronique est non seulement toujours présent mais vient d'empirer brusquement. Du coup, j'espère que cette envie ne restera pas un vœu pieu, mais que j'arriverai à tenir le rythme.

Petit résumé de ma situation.

Je suis à 7 ans post-greffe. Je travaille depuis trois ans, 3 après-midi par semaine. Cela semble bien peu et pourtant c'est beaucoup. Les deux premières années, j'arrivais à peine à suivre le rythme, et ce n'est que depuis un an que j'arrive à fournir un travail qui approche la qualité que je me targue d'être capable de produire. Je suis en plein sevrage des opioïdes, j'ai divisé par deux la dose proprement astronomique que je m'envoyais par jour en un peu plus d'un an. Et depuis une semaine, je suis à nouveau en phase de sevrage d'hydrocortisone, et je me reprend un coup dans les dents niveau fatigue.

Rappelez-vous: après avoir survécu à la greffe et m'en être d'ailleurs sorti vraiment bien, sortant sur mes deux jambes de l'hôpital, j'ai fait du rejet de greffe. Et c'est principalement des séquelles de ce rejet dont je souffre actuellement, car on m'a gavé (à juste raison) d'anti-rejets pendant des années, ce qui a eu pour conséquence de "désactiver" mes surrénales. Actuellement, je ne produit plus du tout mes propres hormones, mon taux de testostérone est très bas, et je dépend de l'hydrocortisone, une hormone de synthèse, pour fonctionner à peu près normalement.

Pour que mes surrénales daignent repartir, un seul moyen, diminuer l'hydrocortisone. Forcément, cela engendre une fatigue encore plus prononcée. Pour vous donner une idée, depuis des années je dors 12 heures par jour et j'ai régulièrement besoin d'une sieste dans l'après-midi pour arriver à fonctionner. Je me lève fatigué, je passe ma journée fatigué, je me couche épuisé.

C'est très dur à appréhender, ce genre de convalescence ultra-longue. J'ai récemment croisé un ancien collègue, et lorsque j'ai commencé à lui expliquer où j'en étais actuellement, il m'a dit quelque chose du genre "Mais la leucémie, c'étais il y a 8 ans, c'est réglé, non?". Et bien non, enfin oui, la leucémie, je m'en suis sorti, mais tout ce qui l'entoure, j'en ai encore pour un moment. Selon l'endocrinologue, mes surrénales peuvent mettre 3 à 5 ans à repartir, SI elles repartent. Le marathon n'est donc pas fini.

Je vous raconte ça pour que vous compreniez le contexte, maintenant cela ne m'empêche pas de vivre: je vais me marier (à nouveau, et oui, je ne suis pas désabusé), je travaille, j'ai des projets... Mais tout cela se fait à mon rythme, nécessairement ralenti.

Voilà pour cette "reprise de contact", cher lecteur. Je vais vraiment essayer de bloguer régulièrement et de m'y tenir. Si je n'y arrive pas, vous l'aurez compris, c'est que la fatigue aura pris le dessus, mais je vais vraiment essayer.

A très bientôt!

lundi 12 février 2018

L'horreur du supermarché

Vous allez peut-être me prendre pour un fou, mais aller au supermarché est une épreuve pour moi.

Pas parce que je ne supporte pas le monde, ou les files d'attentes, ou la musique pourrie. Non, ce qui me fait mal au cœur, à chaque fois, c'est que quand je me balade dans les rayonnages je ne vois pas que des produits, je vois l'ensemble du cycle de vie de chaque produit, de sa conception à sa fin de vie dans une décharge. Et c'est vraiment pas beau.

Cela fait un moment que j'ai ce problème, et cela s'est encore intensifié depuis que j'ai découvert le chamanisme. Dans le cadre de cette pratique, j'ai eu à faire un exercice assez particulier. En gros l'idée, c'était de prendre quelques instants, plusieurs fois dans une journée, pour essayer de voir les liens entre les choses qui nous entourent. Je vais prendre un exemple, car comme cela ce n'est pas très clair.

Mettons que vous achetiez une baguette chez le boulanger. Vous pouvez d'abord visualiser le boulanger qui a cuit cette baguette à quatre heure du matin, pour que vous ayez votre pain chaud à midi, et explorer ce que doit être la vie de ce boulanger, sa vie de famille, etc. Puis vous pouvez explorer ce qui rentre dans la composition de cette baguette.

Elle est faite de farine, qui a été moulue, probablement dans un moulin industriel, par des employés payé le salaire minimum. Vous pouvez remonter la vie de ces employés, mais continuons de remonter la farine. Cette farine, c'était du blé, qui a été acheté sur un marché. On peut remonter les traders qui s'échangent des tonnes de blé sur les places de marché, mais on va continuer sur le blé, donc ce blé a été acheminé par une compagnie de transport (on peut explorer cette voie aussi, mais vous avez compris le principe, on va continuer à suivre le blé). Il a été récolté par un agriculteur. Avant cela, il a poussé dans un champ. Ce blé est composé de plusieurs choses, d'eau, qui vient de la pluie (suivre la pluie, c'est intéressant aussi), de lumière (la encore, amusant de remonter la source de la lumière), de CO2, de nutriments qui viennent du sol. Ces nutriments viennent de minéraux (on peut remonter cette filière), mais aussi de composés organiques, venant d'animaux morts ou de végétaux morts... Et vous avez deviné, on peut remonter ces branches-ci aussi.

Le but du jeu, c'est de voir à quel point nous sommes connectés à toutes choses. Le chamanisme fait partie de ces spiritualité non-duelles, où l'un des but est de revenir à Un, en très très gros de comprendre que nous sommes une partie de quelque chose de plus grand.

Une image que j'adore et celle de l'océan. En temps qu'humains, nous sommes tous des vagues de l'océan. Nous avons un début, nous naissons d'autres vagues. Nous nous déroulons vers la rive, puis nous nous écrasons dessus et nous retournons à l'océan. Chaque vague est unique, chaque vague est une individualité, pourtant chaque vague fait partie sans le savoir d'un grand tout et est reliée à toutes les mers de la terre. En gros.

Bref, maintenant, quand je me balade dans un supermarché, c'est l'horreur. Je passe devant les bidons de coca-cola, je vois le bidon qui va finir dans une décharge, je vois les problèmes de santé que cela cause chez les gens qui vont le boire, je vois le dentiste qui va soigner les caries causées par le soda, je pense au trou de la sécu, je vois la compagnie qui ne paie pas d'impôts en France, je vois le supermarché qui dépend de ses ventes, je vois les nappes de plastique qui polluent les océans de la planète, je vois le pétrole qui fait partie de sa composition, j'en viens même à me dire, punaise, il y a des millions d'années des arbres sont morts et se sont fossilisés pour qu'on finisse par en faire des bouteilles.

Quand je suis au supermarché, je vois des arbres vieux de millions d'années dans les bouteilles sur les étagères, je ne plaisante même pas. Vous imaginez bien que c'est un peu dur à gérer.

Quand j'étais petit, ma mère me disputait en permanence parce que j'oubliais d'éteindre la lumière, en me disant des trucs comme "tu sais combien ça coûte l'électricité". Et cela ne marchait pas du tout, parce que l'argent n'a jamais été une motivation chez moi. Par contre, quand j'ai commencé à comprendre, à vraiment comprendre, d'où venait l'électricité, là, j'ai commencé à éteindre derrière moi. Idem pour le chauffage. Avant, je montais le chauffage quand j'avais froid, maintenant, je met un pull.

Encore une fois, je veux vraiment souligner que le moteur de mon changement n'est pas l'argent, économiser quelques euros n'est pas une motivation suffisante pour que je change de comportement. Par contre penser à l'empreinte que je laisse derrière moi, ça oui. A la rigueur, peu importe la motivation du moment que cela marche... Aujourd'hui, c'est pareil. Je n'achète pas des œufs bios parce que je pense qu'ils sont meilleurs pour ma santé (encore que je suis à peu près certain que cela soit le cas) mais parce que je ne supporte pas l'idée de manger des œufs venant de batteries industrielles. Et c'est comme cela pour tout.

Quand je prend conscience d'à quel point un de mes comportements pollue, ou contribue à la survivance que quelque chose que je trouve ignoble, j'essaie de le remplacer, dans la mesure du possible, compte tenu de mes moyens et de mes limitations.

Où est-ce que je veux en venir avec ce post?

Et bien tout d'abord, voilà, je suis peut-être un peu limité intellectuellement, mais je n'avais pas encore bien compris que pour faire changer des humains de comportement, il faut trouver une motivation qui les touche. Ce n'est pas parce que quelque chose est "bien" que nous allons le faire. Il faut trouver le bon moteur. Argent, environnement, affection, pouvoir... Je sais, cela ne casse pas trois pattes à un canard, mais je l'avais jamais vraiment conscientisé, ou plutôt, appliqué à moi-même pour faciliter ma propre évolution.

Deuxièmement, j'ai été très impressionné par la vidéo d'une nana ayant décidé de ne plus faire de déchets. En gros, ses ordures sur un an tiennent dans un bocal d'un litre. Cela prouve que c'est possible, et cela montre que nous pouvons vivre dans le confort moderne sans détruire la planète.

Plus j'avance dans la vie, plus je ressens le besoin de vivre en accord avec mes convictions, et donc en l'occurrence, plus j'avance, plus j'ai du mal à vivre en participant à la destruction de notre environnement. Pour le moment, je me justifie en me disant que dans mon état, je n'ai pas bien le luxe de prendre le temps, l'énergie et l'argent de faire comme cette nana et de ne plus faire de déchets. Pourtant, cela me ronge, vraiment. J'essaie de limiter mes déchets, de trouver des solutions. Et je me pose une question fondamentale: comment orienter ma vie pour vivre en accord avec ce que je ressens?

Vaste question, que nous explorerons peut-être plus tard.

lundi 29 janvier 2018

Meilleurs voeux pour 2018

Je sors de mon silence pour le traditionnel post de bonne année 2018. Mais avant, quelques explications.

L'année 2017 a été très violente pour moi. C'est probablement l'une des plus importantes depuis la greffe, car ça a été l'année de tous les sevrages, et cela n'a pas été une mince affaire. C'est d'ailleurs un sujet tellement vaste que je vais écrire un post complet à ce sujet, promis, juré, pas craché, ça transmet les microbes. Je vais donc résumer de façon très brève la situation.

J'ai démarré un sevrage des opioïdes à la méthadone en Janvier 2017. Un an plus tard, j'ai réussi à tenir sans retoucher à des opioïdes "normaux" et  j'ai réussi à baisser les doses de moitié, ce qui est considérable. C'est vraiment la chose la plus importante que j'ai faite en 2017, car les opioïdes étaient en train de mettre ma vie en l'air, pour plein de raisons qui demanderaient une série de posts pour être expliquées d'une façon qui ne soit pas simpliste.

J'ai aussi démarré un sevrage de l'hydrocortisone en Novembre (j'avais déjà essayé puis abandonné l'année dernière car j'étais trop fatigué, je ne pouvais pas faire les deux sevrages en même temps). Sans surprise, ce nouveau sevrage est difficile. Je suis crevé comme j'ai rarement été, mais je tiens le coup. J'en suis à 25% de baisse, et on va bientôt voir comment continuer.

Voilà pour le résumé de la situation. C'est aussi la raison pour laquelle je m'y prends aussi tard pour écrire ce post, j'ai passé un mois de Janvier un peu compliqué avec 2 changements de dosage au même moment, ça m'a un peu retourné la tronche. Je commence à récupérer.

Passons aux vœux.

Récemment, j'ai été contacté, comme il arrive parfois, par la femme d'un malade qui m'a demandé un retour d'expérience. Je vous encourage d'ailleurs à m'écrire, je réponds toujours (même si parfois un peu tardivement), et je crois que l'échange est toujours très intéressant pour la personne qui me contacte comme pour moi.

Cela m'a amené à me poser les questions suivantes.

Comment faire pour arriver à faire voir au malade que ce qui lui arrive peut être positif, à court terme comme à long terme? Que c'est avant tout une question d'état d'esprit? Que tout passe, même le pire? Comment arriver à faire passer le choc de la peur de mourir et de tous les changements à venir? Comment aider le patient et ses accompagnants à voir que s'ils prennent les choses de façon positive, peut-être que cela ne les sauvera pas mais qu'en tout cas ils pourront vivre au mieux leurs épreuves? Comment arriver à faire comprendre au patient que ce qui lui arrive est à la fois une des pires choses qui puisse arriver à quelqu'un dans notre monde moderne, et une chance incroyable d'évolution?

La vie étant bien faîte, je suis tombé la semaine dernière sur un livre (Man's search for Meaning) écrit par un survivant des camps de concentrations. Le gars était psychologue ; il a étudié en profondeur la psychologie des prisonniers, argumentant d'ailleurs que seul quelqu'un ayant vécu la chose pouvait vraiment apporter un éclairage sur ce qui peut se passer dans la tête d'un prisonnier, tout le reste n'étant que spéculation, un sentiment que je partage.

Ce livre m'a bouleversé. Je crois qu'il fait partie des quelques livres qu'il faut lire dans une vie, vraiment. Il y a peu de livres sur Terre qui peuvent prétendre vous donner une réponse crédible à ce qu'est le sens de la vie, et celui-ci en fait partie. Il est d'autant plus marquant que ce n'est pas de la spéculation: l'auteur a vécu l'enfer, en est revenu, et a tiré du sens de cet enfer. On ne peut pas l'accuser de masturbation intellectuelle. Quand un hippie vous dit qu'on peut trouver du sens au pire, vous pouvez lui coller une tarte. Quand je vous dis qu'on peut trouver du sens au pire, vous pouvez commencer à vous poser des questions. Quand un prisonnier de camp de concentration vous dit qu'on peut trouver du sens au pire, alors là, vous pouvez y croire sans l'ombre d'un doute.

Je vous assure que quoi qu'il arrive, quelle que soit l'épreuve, on peut choisir comment la vivre. Les épreuves de la vie nous permettent d'évoluer, de progresser en tant qu'être humain. Elles nous apprennent qui nous sommes, et nous apprennent la valeur de la vie.

Voyez ces gens qui ont tout, mais qui sont dépressifs, qui vivent une vie vide de sens. Voyez ces gens qui n'ont rien, mais qui ont le sourire aux lèvres. Les épreuves ont cela de sublime qu'elles nous forcent à trouver un sens à notre souffrance. Ce sens diffère pour chacun de nous, et il vous appartient de trouver le vôtre.

Au cour des années qui se sont écoulées depuis la greffe, j'ai vécu quantité de choses plus difficiles les unes que les autres. La maladie n'était que le prologue à une longue suite d'épreuves et de souffrances. A chaque fois que je me suis laissé aller au désespoir, à chaque fois que je me suis laissé emporter par la colère, que j'ai voulu me rebeller contre mon destin, les choses ont empiré. A chaque fois que j'ai fait passer ma souffrance avant celle des autres, elle m'a dévoré.

En revanche, à chaque fois que j'ai lâché prise, que j'ai fait taire mon ego, que j'ai laissé la colère me traverser, que je me suis replacé dans une attitude d'ouverture et d'amour (mon dieu, cela fait hippie sur le retour, pourtant c'est la bonne formulation), à chaque fois ma vie s'est éclairée.

Je pensais que j'allais mourir avant l'âge du Christ. Et bien j'ai survécu à Johnny. Mieux, je suis allé à un concert de Metallica, j'en rêvais depuis que j'avais 12 ans. Je pensais ne jamais avoir d'enfant, la vie m'a donné une fille de onze ans et un neveux adorable (avec son petit frère en chemin). J'ai vu des paysages magnifiques, rencontré des gens incroyables. J'ai plus appris sur moi en quelques années que durant tout le reste de ma vie. Je ne suis toujours pas bien sûr de savoir ce que je fous sur cette terre, je ne suis pas toujours sûr de savoir comment faire pour être heureux, complètement et parfaitement, mais j'ai avancé. Je suis plus souvent heureux que malheureux. Presque aussi important, je sais que j'apporte quelque chose aux gens qui m'accompagnent dans cette vie, que je les aide à apprendre à être plus heureux.

Et ça c'est déjà un bon début.

Bonne année à tous!

jeudi 5 octobre 2017

Un jour parfait... tous les jours?

Depuis la greffe, j'ai des problèmes de mémoire.

J'ai toujours eu une mémoire excellente, ce qui fait que j'ai toujours eu tendance à lui faire confiance, à ne rien noter, à tout garder en tête. Sauf que maintenant, ce n'est plus possible. D'une part, sur du très court terme, je n'arrive plus à maintenir autant de trucs en mémoire qu'avant. Comme si la RAM de mon ordi interne avait diminué. Je suis conscient que je vieillis, ce qui n'aide jamais, mais j'ai vraiment senti une baisse considérable de ma capacité à maintenir plein d'infos en mémoire depuis le traitement. C'est pénible, dans mon boulot, je me sens moins efficace. Je suis obligé de compenser cette baisse par plus de minutie, plus de méthode (ce qui qui n'est peut-être pas un mal).

J'ai aussi perdu en mémoire à court et moyen terme. J'oublie des trucs que j'ai à faire, des rendez-vous... C'est relativement facile à régler avec un agenda, même si j'ai eu un peu de mal à corriger une vie entière d'habitude.

Mais le plus bizarre, c'est la perte de mémoire à long terme. Très régulièrement, lorsque je parle avec Virginie, elle me parle de choses que nous avons faites ensemble, mais que j'ai oublié. Au mieux j'ai des souvenirs de l’événement mais j'ai oublié une grande partie des détails, au pire, je ne me souviens carrément pas du truc. Je vous assure, c'est très flippant. J'essaie de trouver des parades, photos, notes mais cela me rattrape régulièrement. Nous avons choisi d'en rire, et Virginie me raconte parfois notre vie, que je redécouvre alors par ses yeux. L'avantage, c'est que je ne m'ennuie jamais, un peu comme un enfant qui découvre tout :).

Cela m'a amené a réfléchir un peu à cette notion de mémoire, et en particulier aux souvenirs que l'on a de nos vies.

Même si je suis conscient que seul le présent existe et qu'il n'y a que lui qui est vraiment important, il me semble que la mémoire donne une "densité" à ce présent. Je vous avoue que j'essaie encore de bien cerner cette impression viscérale, mais en méditant là dessus, j'ai "réalisé" que la plupart des jours de notre quotidien finissent par se confondre dans un espèce de brouillard. A un instant donné, je suis capable de me souvenir que j'ai lu tel livre l'année dernière, ainsi que son contenu, et si je suis capable de me rappeler les circonstances dans lesquelles j'ai lu ce livre, ce qui s'est passé ce jour là, le détail de la journée, m'échappe.

Pourtant, il y a des jours de ma vie dont je me souviens dans leurs moindres détails. Ce sont souvent soit des jours exaltants ou des jours horribles, très clairement. Le paradoxe, c'est que les jours de routine, de bonheur tranquille, s'effacent de ma mémoire, ou plutôt se fondent dans une espèce d'impression globale d'une période, où il ne reste que des instants, des polaroids et non une mémoire complète et totale de chaque journée.

Pourquoi est-ce que cela me gène? Et bien vous savez, cette impression que le temps passe trop vite? Et bien j'ai l'impression que justement c'est du à ce phénomène d'amalgame, de "moyenne" des souvenirs des périodes un peu routinières, et que paradoxalement j'ai l'impression d'avoir une vie plus riche lors des périodes "de crise", sachant que je pour moi une crise peut-être positive comme négative, c'est juste une période sortant un peu de la normale. Pour être plus clair, j'ai l'impression que de longue périodes de vie routinières, plusieurs mois, sont plus courts que quelques jours particuliers dans une année où il s'est passé quelque chose d'exaltant (comme par exemple la semaine cet été ou des amis sont venu à Paris). Plus ces périodes de "routine" sont longues, plus j'ai l'impression que la vie est courte, même si paradoxalement, ces périodes de routine sont des périodes très heureuses (car je suis très heureux de vivre avec ma chérie, au quotidien, c'est un bonheur simple et tranquille qui me convient). 

Mon interrogation du moment, donc, est la suivante: comment faire pour que ces jours de bonheur tranquille soient vécus avec la même intensité que les moments de crise? Comment faire pour qu'ils s'impriment dans la mémoire à long terme avec la même clarté, malgré justement le manque d'intensité? Est-ce que se souvenir plus clairement de chaque journée donne l'impression d'une vie mieux remplie? Est-ce que la notion d'éveil, d'éveil spirituel j'entends, ne consiste pas justement à vivre complètement chaque instant, qu'il soit "routinier" ou "exceptionnel"?

J'ai compris l'année dernière que l'on perd beaucoup de temps dans la vie à attendre des moments de bonheur qui passent trop vite. On attend avec impatience des vacances, quand les vacances arrivent on a enfin l'impression de vivre vraiment, de profiter à plein, et pouf, d'un coup les vacances sont finies, le bonheur est passé, on retourne à la grisaille... C'est bête: il faut trouver le moyen de vivre ce bonheur au jour le jour, d'instant en instant. C'est bien sur plus dur lorsque l'on est dans le métro à l'heure de pointe que lorsque l'on est sur une terrasse d'un vieux village provençale, je vous l'accorde, mais cela vaut le coup de travailler là-dessus, étant donné le rapport entre le temps que l'on passe dans le métro et le temps que l'on passe sur la dite terrasse (quand on est parisien, tout du moins). J'ajouterais qu'il est aussi important de trouver un moyen de rapprocher sa vie de tous les jours de sa vie rêvée, mais ce n'est pas forcément toujours évident.

Cela me fait tricoter, tout ces concepts. Mais c'est vrai que le fait d'oublier des bouts de ma vie me donne parfois l'impression de perdre du temps, de me faire voler ma vie. Voilà, je vous laisse avec ça. Ca chauffe, là-haut!

vendredi 15 septembre 2017

Notre comportement sur Facebook

Comme probablement beaucoup d'entre vous, j'ai une relation d'amour/haine avec Facebook. D'un côté c'est un outil génial pour partager des photos avec ses amis, pour se tenir globalement au courant de comment vont les amis qui vivent loin, et bien sûr pour propager rapidement idées et informations.

D'un autre côté, je m'inquiète comme beaucoup de gens de l'utilisation de nos données, du droit à l'oubli, de l'image publique que je peux donner etc.

Du coup, depuis plusieurs années déjà, j'ai décidé une chose simple: je ne publie qu'en mode public. Ce qui me force à ne publier que des choses qui ne me posent pas de problème si un éventuel employeur tombait dessus, par exemple. J'estime que si je n'assume pas que ce que je partage puisse se retrouver dans une recherche publique, alors je n'ai pas à le partager. Vous allez me dire, oui, mais justement, Facebook permet de partager des choses privées avec des gens triés sur le volet... Oui, mais non. Facebook a mes données, je n'ai aucune garantie qu'un jour ils ne diffusent pas contre mon gré des informations que je souhaite garder privées, donc je ne leur en fourni pas, point à la ligne.

Parfois, exceptionnellement, je partage des photos de "famille" avec uniquement avec mes amis. Si je les partage, c'est que j'assume de les partager de manière publique, par contre pour respecter la vie privée des gens sur la photo, je vais parfois restreindre l'accès. C'est ma seule exception.

Honnêtement, je vous conseille d'essayer ce mode de fonctionnement. Je connais des gens qui passent en revue de façon totalement parano leurs paramètres de vie privée, pour être sur que jamais au grand jamais on ne puisse les trouver dans des recherches, ou qu'on puisse voir quelque information que ce soit... Et ensuite qui postent des trucs hypers privés à leurs 'amis' sans se rendre compte qu'ils donnent leur vie à une entreprise privée étrangère. Je trouve qu'il y a un certain manque de cohérence.

Cette nuit, j'ai percuté un truc concernant notre comportement sur Facebook. Cela ne casse pas trois pattes à un canard, vous allez voir, mais bon, parfois j'ai des illuminations façon lumière de frigo dans ma tête...

En gros, il y a deux types de personnes sur FB. Ceux qui ne postent que ce qui les énerve/dégoûte/etc, et les gens qui ne postent que les choses qu'ils trouvent intéressant/positif. Le "que" voulant ici dire, dans une proportion 80/20 dans un sens ou dans l'autre. Regardez bien, c'est assez flagrant. Il y a des gens qui sont dans le négatif en permanence, et d'autres plutôt dans le positif.

C'était le deuxième point dont je voulais vous parler. Autant je trouve que parfois, il y a des choses répugnantes qu'il faut dénoncer, sur lesquelles il faut attirer l'attention du public, autant je considère que les médias traditionnels font très bien leur boulot pour nous parler de tout ce qui ne va pas dans le monde.

Quand on communique, même sur Facebook, on fait naître des pensées chez notre interlocuteur. C'est un pouvoir extrêmement puissant: à chaque fois que vous partagez quelque chose, vous modifiez l'état intérieur de la personne qui le lit.

Maintenant, c'est une question de responsabilité personnelle presque. Si vous considérez déjà que le monde ne va pas bien, est-ce que vous allez passer votre temps à écrire des choses qui vont faire naître des émotions négatives chez les gens qui vous lisent? Ou l'inverse? Je suis d'accord que parfois, il faut s'indigner, se révolter etc... Mais juste après s'être indigné, il faut s'enthousiasmer pour des choses qui font bouger les choses dans le domaine où l'on s'est indigné. Or je vois des gens qui ne savent que s'indigner. Et cela m'indigne.... Ahah.

Il faut partager du beau, du positif, de l'enthousiasmant, aussi. Il faut donner envie aux gens de s'investir, de faire des choses. C'est important, je crois, si l'on veut un jour que l'humanité ai une chance de s'en sortir. Etre réaliste, oui. Mais garder l'espoir et infecter les gens de proche en proche par nos propres qualités, quelles qu'elles soient.

lundi 11 septembre 2017

Un peu de courage en barre: John Cena

Je suis tombé sur la vidéo suivante ce matin sur Facebook, et j'avoue que j'ai versé une larme.


Alors oui, ça envoie du pathos dans tous les sens, c'est le grand festival de la larmichette, mais bon, ça fait quand même résonner quelque chose en moi. Je vous explique pourquoi.

Souvent, quand vous êtes vraiment au fond du trou, ce sont les plus petites choses qui vous marquent et vous font remonter. Il suffit parfois d'un rien, juste la bonne parole au bon moment pour rebondir. Que cela soit pendant la chimio, la greffe de moelle, les années de convalescence qui ont suivi avec le rejet de greffe, puis l'insuffisance surrénalienne, puis la dépendance aux antalgiques, à chaque fois que j'étais prêt à jeter l'éponge et à me laisser couler, ce sont des petites choses arrivant à des moments clés qui m'ont fait remonter. Pas plus tard que la semaine dernière, j'avais envie d'arrêter d'écrire, de tout jeter, et un ami auquel j'ai envoyé mon bouquin il y a quelques mois me recontacte pour me dire que j'ai intérêt à me bouger les fesses pour être publié. Il y a quelques semaines je me lamentais que franchement j'avais vraiment pas tiré le gros lot dans la vie, et ma moitié rentre à la maison avec des billets pour le concert de Metallica, un truc dont je rêve depuis que j'ai 15 ans. Et boum, c'est reparti.

Du coup, l'histoire du gamin qui donne un bracelet 'never give up' à sa maman avant une opération, et toutes les autres histoires de cette vidéo, malgré le pathos, ben ça me parle. Il y a une seule règle dans le grand jeu de la vie. Ne jamais abandonner.

Un bon message, pour commencer la semaine, non?

vendredi 8 septembre 2017

Aurore Bergé, cyclisme à Paris et foutage de tronche.

Allez un petit post pour continuer sur le thème d'hier, qui est, pour ceux qui n'ont pas suivi, le réchauffement climatique et mon inquiétude que si l'on ne fait pas de l'environnement notre priorité numéro 1 l'humanité est condamnée à l'horizon 2100.

Tout d'abord, un lien vers l'article parlant de cette extinction future. C'est un peu long, c'est en anglais, et surtout, c'est hyper anxiogène, mais cela vaut le coup de le lire. "Quand le changement climatique rendra la Terre trop chaude pour les humain".

Un lien wikipedia sur Seveneves pour vous donner envie de le lire.

Et sinon, le truc qui m'a énervé ce matin, cette vidéo d'Aurore Bergé (député Républicains je crois, à vérifier). En gros, la nana filme une piste cyclable vide, en critiquant la politique d'Anne Hidalgo disant que voilà, c'est débile, on a pris de la place pour faire des pistes cyclables que personne n'utilise... Sauf que la piste en question vient d'être construite et qu'elle n'est pas ouverte au public. Faut vraiment être de mauvaise foi quoi.

Oui, changer nos habitudes, ça va être chiant. Mais d'une part, on va y gagner en qualité de vie (plus de sport, meilleure forme, meilleure santé, air plus pur, moins de bruit)... Mais surtout on a pas le choix. C'est ça, ou nos enfants vont tous crever. Faut vraiment s'en convaincre maintenant. Si on ne fait rien, si on ne change pas notre mode de vie, si on ne prend pas un peu sur nous, tous nos enfants vont y passer. Maintenant, c'est dans longtemps hein, on peut continuer aussi à pas se faire chier et espérer que dans 50 ans on aie plus de solutions, mais bon...





jeudi 7 septembre 2017

Extinction

Il y a quelques semaines, j'ai commencé le livre "Seveneves" de Neal Stephenson. Au même moment, j'ai lu un article sur le réchauffement climatique qui m'a fait froid dans le dos, et qui m'a fait furieusement penser à ce bouquin. Je vais vous résumer l'intrique en quelques lignes, vous allez comprendre où je veux en venir.

Le postulat de base de "Seveneves" est le suivant: un jour, dans un futur très proche, (non spécifié, mais en gros on est quelque part entre 2020 et 2030 suivant la vitesse à laquelle vous pensez que la technologie va évoluer), la lune explose en 7 énormes fragments, pour une raison inconnue, dont on se fout royalement pour le reste de l'histoire. Pour étrange que puisse être cet événement, c'est juste un Deux Ex Machina qui rend le reste de l'histoire possible, le mystère de cette explosion n'est pas le sujet.

Le sujet du livre, c'est : comment est-ce que l'humanité va faire pour survivre. Car les astronomes se rendent vite compte que ces fragments vont rentrer en collision, se fragmenter encore plus, perdre de l'énergie donc de la vitesse, pour finir par s'écraser sur la Terre, provoquant une extinction mille fois pire que celle qui a balayé les dinosaures de la face de la planète. La Terre est plus que condamnée: elle n'a plus que 2 ans à vivre avant une stérilisation totale, avant un bombardement de météorites tel qu'elle va redevenir une boule de magma primordiale.

L'humanité se sait donc condamnée à très court terme: 2 ans. Ce qui déclenche un effort collectif de toutes les nations pour permettre à la race humaine de survivre, avec une seule solution: l'espace. Le reste du bouquin raconte comment l'humanité va réussir à survivre en utilisant pour base de départ la station spatiale internationale.

Le livre est, si l'on excepte son postulat de départ, très crédible. La science colle, les idées proposées par Stephenson sont comme d'habitude à la pointe de la technologie, crédibles, voir visionnaires. Quelque part, c'est fascinant d'imaginer l'humanité  toute entière tendue vers un seul but. Sans spoiler la fin, en gros, l'humanité finit par survivre, même si c'est vraiment sur le fil. Oh et quand on parle de survie, c'est quelques personnes seulement qui survivent à la catastrophe hein, la majorité de l'humanité y passe, mais il reste juste assez de gens en vie pour redémarrer une civilisation dans l'espace. C'est un roman plutôt positif, malgré tout, croyez moi.

Bon et donc le lien avec le réchauffement climatique, me direz-vous?

Et bien parallèlement, je suis tombé sur un article d'un journal américain très sérieux, qui expliquait qu'en gros, un certain nombre de scientifiques commençaient à penser que si le réchauffement climatique continuait comme cela, d'ici 2100, certaines parties de la planète seraient inhabitables. Mais pas inhabitable au sens inconfortable parce qu'il fera un peu trop chaud, non, on parle d'inhabitable dans le sens où un être humain ne pourra pas survivre. Il fera tellement chaud dans certaines régions que combiné à l'humidité ambiante, le corps humain sera incapable d'évacuer la chaleur qu'il produit. En gros, nous cuirons de l'intérieur. Bref, les conditions seront tellement extrêmes que la vie, en tout cas la vie humaine, sera impossible. Comme si on était sur Mars sans équipement quoi.

La conclusion de l'article, sans vouloir vous flipper, c'est qu'en gros, il est très possible qu'à cause de notre mode de vie actuel, nous soyons en train de créer les conditions de notre propre extinction à l'horizon 2100. Et je ne parle pas juste de catastrophes naturelles provoquant des milliards de morts (ça, ça sera bien avant...). Je parle de l'extinction pure et simple de notre espèce. The End.

Là où cela m'a fait penser à Seveneves, c'est que malheureusement, nous sommes dans une configuration où les causes de notre extinction se jouent maintenant, mais que comme l'effet est trop distant (après tout, vu mon âge, je serait probablement cané depuis un moment), cela ne nous concerne pas directement. Cela ne concernera peut-être même pas nos enfants... Mais leurs enfants eux sont dans une sacré merde. Du coup, le gros coup de pied au fesse que se prend l'humanité dans "Seveneves", qui la force à se bouger comme un seul homme, et bien dans le monde réel, il n'arrive pas vraiment, en tout cas pas assez vite.

Car pour éviter ce scénario catastrophe, il faudrait que l'humanité dans son ensemble commence à se bouger les miches dès maintenant, et que, un peu comme dans "Seveneves", l'objectif numéro 1 de l'humanité dans son ensemble devienne de rectifier l'impact que l'homme à sur le climat. Il n'y a pas de problème plus important que celui-ci, car si l'on ne fait rien, tous nos autres problèmes se résoudront tout seuls, si vous voyez ce que je veux dire.

Pour moi il y a deux gros efforts à fournir:
 - Stopper les émissions de gaz à effet de serre
- Nettoyer l'atmosphère du carbone que l'on a rejeté

Les deux problèmes sont complexes. Stopper les émissions de gaz à effet de serre (sans polluer comme des sagouins au passage sinon cela ne sert à rien), cela veut dire:
- Changer la source d'énergie principale de nos moyens de transports
- Faire en sorte que toute notre électricité de chauffage (et de refroidissement, vu notre usage de clim) soit issue de sources renouvelables
- Diminuer de manière drastique notre consommation de viande (l'élevage étant une source incroyable de gaz à effet de serre)

D'un autre coté il faut nettoyer nos saletés. Il y a des solutions pour nettoyer l'atmosphère. Planter des arbres, déjà. Un arbre, c'est quelques tonnes de carbone piégées pour un paquet d'année. Il y a aussi des solutions technologiques qui commencent à poindre le bout de leur nez, mais bon, faut de déploiement massif, j'ai encore du mal à voir cela nous sauver la mise.

Bon, il y a des contre arguments à ce que je vous raconte là, bien sûr. Par exemple, on peut argumenter que de toute façon d'ici maximum 50 ans, on aura plus de pétrole à brûler donc le problème des émissions sera réglé d'office. Sauf que le souci, c'est que le mal sera déjà fait, car le problème c'est que les gaz à effet de serre ne sont que la mèche qui a allumé une dynamite d’événements s’enchaînant en cascade (par exemple, la fonte des calottes polaires fait que la Terre réfléchit moins l'énergie du soleil et que du coup elle se réchauffe de plus en plus vite). Ce n'est pas parce que vous arrêtez de pousser quelqu'un dans l'escalier qu'il ne va pas continuer à dégringoler. En gros non seulement on va vers une extinction globale, mais en plus on va bientôt tomber à court d'une ressource cruciale, ce qui va générer, si l'on ne fait rien, un chaos monstre qui nous empêchera de nous concentrer sur le sujet principal: nous sauver les miches. Oui, je suis un poil pessimiste.

Bref, vous l'aurez compris, j'ai un peu peur. Je crois vraiment qu'il faut qu'on se réveille et que le climat devienne notre préoccupation principale. Cela devrait être un enjeu politique de première importance. En plus, je suis persuadé que c'est une excellente source d'emploi.

Voilà, je voulais vous parler un peu de cela. Je n'ai pas vraiment de solution, ni de conclusion, je pense que la première étape, c'est déjà d'essayer de déclencher une prise de conscience planétaire du problème. J'essaie de faire ma part. Pensez aux canicules que nous venons de vivre. Voyez les tornades qui dévastent l'Amérique en ce moment (et les incendies qui ont fait pleuvoir de la centre sur Seattle il y a deux jour, un comble pour une ville censée être la capitale américaine de la pluie). Le climat est de plus en plus déréglé. Cela commence à nous affecter sérieusement, mais ce ne sont que les prémices de ce qui s'annonce. Chaque année cela va être pire. Il faut se bouger, maintenant.

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