Carnets de Seattle: Patchwork d'impressions et d'humeurs de deux Français expatriés aux Etats-Unis. Depuis mars 2011, ces carnets sont aussi le journal de notre combat contre la leucémie.

samedi 17 octobre 2015

La loi des plaines, dernier chapitre: Le vent souffle sur les plaines

Je vous avais dit que je publierai le dernier chapitre immédiatement après le 15, mais il se trouve que je suis malade depuis une semaine et ces deux derniers jours, j'ai été cloué au lit par une sale rhino-pharyngite ou un truc du genre. Rien de grave, mais bon, comme d'habitude, ça dure un peu plus longtemps que pour d'autres gens. Bref, ce soir cela va un peu mieux alors j'en profite pour publier la fin de l'histoire. Maintenant qu'elle est terminée, je ne peux que vous conseiller de la relire en entier car je ne l'ai pas écrite pour qu'elle soit publiée en épisodes, le rythme est plus adapté à une lecture continue. Je serais ravi que vous me fassiez vos retours, bons comme mauvais du moment qu'ils sont argumentés. Ces posts n'ont généré que peu de commentaires, je ne sais pas si c'est parce que ce genre d'histoire n'est pas la tasse de thé de mon lectorat habituel, si c'est parce que vous attendiez la fin, ou si parce que c'est simplement très moyen. J'ai vraiment besoin d'un retour, c'est le seul moyen que j'avance. Voilà, j'espère du fond du coeur que cela vous aura plus et vous avoir un peu faire voyager dans mon monde. Une dernière note, ce que vous avez lu a été écrit en anglais à la base et je l'ai traduit pour vous, et le résultat n'est pas exactement comme le texte original. J'ai fais ce que j'ai pu.
Tabbananica et Bowahquasuh durent vraiment se démener pour arriver à perdre les Chats-Rasoir. Ils avaient distancé les plus jeunes facilement, mais les plus âgés étaient presque aussi rapides que les chevaux des jeunes braves. En fin de compte, ce fut juste un concours d'endurance. Les chevaux pouvaient maintenir un rythme soutenu plus longtemps, alors après quelques heures d'une course mortelle, les prédateurs finirent par abandonner. Sagement, les chasseurs continuèrent à avancer pendant un moment avant de s'arrêter et de changer de monture. Il était temps de revenir à la tribu et Tabbananica, en utilisant son Don, commença à rechercher des signes du convoi.
Il aperçut finalement un nuage de poussière pouvant indiquer la présence de chevaux, fit le point avec sa vision surnaturelle... Et blanchit instantanément. Il jeta un autre regard, incapable de comprendre ce qu'il voyait, puis un autre. Les couleurs se vidèrent de son visage. Enfin, il réalisa qu'il ne rêvait pas, ce qu'il voyait était bien réel. Il cria de désespoir, un long cri qui effraya les chevaux et lui blessa la gorge et les oreilles, un cri aussi hideux que le spectacle devant lui. Il griffa son visage de ses ongles, il voulait arracher son œil, il aurait tout fait pour arrêter la vision cauchemardesque mais il ne pouvait pas détourner le regard. C'était sa tribu, son peuple, sa famille...
"Que se passe-t-il?" demanda Bowahquasuh. Elle avait posé la question, mais elle connaissait déjà la réponse. Rien d'autre n'aurait pu horrifier son ami ainsi, rien que...
"Des morlocks. Ils sont tous morts".
En silence, ils attendirent que la horde quitte la scène de son crime atroce. Ils ne parlaient pas, il n'y avait rien à dire. Puis, finalement, la horde disparu. C'était étrange, pendant un long moment, elle était là et juste comme ça, elle s'évanouit. Tabbananica supposa qu'il s'était assoupi, ce qui pouvait très bien être le cas étant donné la journée infernale qu'ils venaient de vivre.
Toujours muets, ils chevauchèrent jusqu'à l'emplacement du massacre. La plaine était silencieuse comme une tombe. Juste le bruit sourd des sabots de leurs chevaux sur l'herbe moelleuse et le doux bruit du vent. Le vent. Il soufflait tranquillement, le vent était toujours là et ne se souciait pas de la vie des morlocks et des hommes. Il soufflait comme il l'avait toujours fait. C'était irréel, la vie de la plaine continuait, mais tout autour de l'ancien campement, tout ce qu'ils pouvaient voir, c'était la mort. Les deux survivants pleurèrent en voyant les corps de leurs amis horriblement mutilés, mais ce n'était pas le pire. Certaines personnes revenaient d'entre les morts et se transformaient en morlocks, c'était donc une tâche vitale pour assurer la paix éternelle à leurs proches que de les poignarder à la base du crâne, détruisant ainsi le cerveau.
Il avancèrent, absorbés par leur ignoble tâche, corps après corps, cadavre après cadavre, poignardant les membres de la tribu un par un à la base du crâne. Femmes, enfants, vieillards, braves dans la force de l'âge… Personne n'avait pu s'échapper. Ils trouvèrent Yahneequena et Wakaree, enlacés dans la mort à coté du cadavre d'un gigantesque kʉtsʉtoya. Tabbananica frémit de fierté en voyant la lance dépasser de la bête. Ces deux-là avaient bravement combattu.  Tous les chasseurs étaient mort bravement, d'ailleurs. Tous avaient leur arme plongée dans le corps sans vie d'un morlock. Pourtant, cela ne diminuait pas la douleur. Bowahquasuh tomba à genoux quand elle vit les restes de son père. Elle n'arriva même pas à pleurer, elle était au-delà des pleurs. Elle s'agenouilla là, le regardant  comme si elle pouvait le ramener en le fixant assez fort. Tabbananica se leva et la détourna pour ensuite recouvrir le visage défiguré du père de son amie.
Ce jour-là, ils durent plonger leurs couteaux dans leurs amis, leurs parents, leurs proches, dans les chevaux même. Lorsqu'ils eurent enfin fini, ils étaient fous de douleur et brûlant de haine et de soif de vengeance. Enfin, ils se tournèrent vers le cadavre de Kanaretah. Elle était couverte de la carcasse de Neraquassi. Le pauvre cheval avait été à demi dévoré mais la chef de guerre avait étonnamment été épargnée par ce destin funeste. Elle gisait, exsangue, vidée de son sang par plusieurs blessures béantes, mais son corps n'avait pas été profané par les monstres cannibales. Peut-être que les Morlocks en avaient finalement eu assez et étaient passé à autre chose.
Bowahquasuh lutât pour soulever l'encolure de Neraquassi afin de dégager le corps de sa chef. Elle haletait d'épuisement, le cheval pesait une tonne et elle n'arrivait pas à le faire bouger. Elle cria de frustration, elle était au bord de la folie. Après l'horreur de la journée, le fait même d'assurer  le repos de sa bien-aimée Kanaretah lui était refusé. Elle était sur le point de s'effondrer sous le poids de son désespoir quand un mouvement la fit sursauter. Elle tomba presque sur les fesses alors que quelque chose se mit à bouger sous le corps de Kanaretah.
"Quanah!" cria-t-elle. "Tabbananica, le jeune Quanah est vivant !!".
Le chasseur se précipita à ses côtés pour l'aider. Quelques instants plus tard, Bowahquasuh pleurait de joie en serrant le jeune enfant évanoui contre sa poitrine.
C'était un miracle.


mercredi 14 octobre 2015

La loi des plaines chapitre 15: Kanaretah

Voici l'avant dernier chapitre de ma nouvelle. J'espère que cela vous plaira, et je vous donne rendez-vous demain pour l'ultime chapitre de cette histoire.

Kanaretah aboya ordre sur ordre, faisant de son mieux pour que la tribu se disperse. Elle criait tellement que sa gorge lui faisait mal, sa voix devint rauque et finalement se brisa. Tout en hurlant, elle attrapa un jeune Nʉmʉ, presque un enfant. Elle se souvint qu'il s'appelait Quanah. Alors qu'elle haranguait les traînards, elle le fit monter en selle et le tint serré contre elle puis lança Neraquassi au galop.

C'était inutile.

Elle regarda avec incrédulité les morlocks se ruant à quatre pattes sur les chevaux avec une férocité et une voracité incroyable. Certains d'entre eux se mirent à courir après elle, d'autres essayaient de rattraper les humains qui étaient le plus loin de la horde, ceux qui étaient à l'avant du convoi. Elle pleura en voyant les siens, ces mêmes personnes dont elle aurait juré il y a quelques moments qu'ils avaient une chance de s'en sortir vivants, ces gens qu'elle connaissait tous par leur nom et qu'elle était censée protéger, être acculé par les monstres enragés.

Elle ne comprenait pas pourquoi les chevaux n'arrivaient pas à distancer ces maudits démons. Cela n'avait plus d'importance. Elle saisit son arc et tua quelques morlocks avec des flèches bien placés, mais une bête bondit sur Neraquassi et lui déchira la gorge. Elle sentit la douleur de son ami dans son esprit, il lui sembla qu'elle sentait sa douleur plus que la sienne propre alors qu'elle heurtait le sol. Instinctivement, elle avait tenu le garçon serré contre elle et avait roulé sur le dos de façon à amortir leur chute et le protéger, mais à cause de cela sa tête heurta une pierre. La commotion ne la tua pourtant pas. Même la grâce d'une mort rapide lui fut refusée. Neraquassi lui tomba dessus, lui cassant la jambe, puis les morlocks se jetèrent sur leurs trois corps et leurs plantèrent des crocs ignobles dans le corps. Il y avait tellement de monstres se battant pour un morceau de ses os brisés qu'elle ne sut même pas qui ou quoi la tua, mais elle aurait été fière de savoir que dans ses derniers instants, elle ne laissa jamais échapper le moindre cri de douleur et qu'elle réussit même à dégainer son couteau et à éventrer l'un des monstres.

Le combat n'en était pas un, pas vraiment. Beaucoup de morlocks trépassèrent, c'est vrai, et les Nʉmʉ auraient été fiers de savoir combien de temps ils avaient réussi à survivre, mais, ainsi que Yahneequena l'avait réalisé, ils n'avaient jamais eu la moindre chance. En quelques minutes, ils étaient tous morts et les seuls sons qui restaient étaient celui de la lente brise et du bruissement de l'herbe... Et celui des morlocks se régalant de leurs corps encore chauds.

mardi 13 octobre 2015

La loi des plaines, chapitre 14: La dernière charge des Nʉmʉ

Voici l'avant-avant dernier chapitre de "La loi des plaines". Merci à Anne pour ses encouragements, promis quand je publierai les deux derniers chapitres, je n'attendrais pas des semaines pour le faire :). Merci à Antoine aussi de m'avoir envoyé son trailer, même si j'aurais aimé au passage avoir tes impressions (puisque j'imagine que c'est le but de ton envoi :) ). 

Kanaretah maudit le vieux chaman d'avoir osé prendre une décision à sa place mais elle savait qu'il avait eu raison en l’empêchant de combattre. Elle pouvait sauver plus de vies en faisant ce qu'elle faisait de mieux: diriger et mener son peuple au travers de la tourmente. Elle était le Chef de Guerre.

"Dispersez-vous!" cria-t-elle. "Les chasseurs et les adolescents, dispersez vous au hasard! Prenez deux chevaux chacun si vous le pouvez, partez par paire! Un chasseur, un jeune! Prenez la personne la plus proche de vous! Ne pensez pas! Bougez, bougez, bougez!"

La tribu avait été paralysée par la vue de la horde sortant du brouillard. Heureusement, les Nʉmʉ furent galvanisé par la présence et la détermination de leur chef. Les chasseurs se bousculèrent et attrapèrent les enfants les plus proches. Ils avaient collectivement un but et une forme d'ordre commença à émerger du chaos. Kanaretah affermit sa détermination. La loi des plaines était très claire quand à ce qu'elle devait faire ensuite, mais elle abhorrait cette idée.
"Laissez les nourrissons derrière si vous ne pouvez pas les porter! Si vous n'êtes pas un chasseur, vous prenez les armes et vous emmenez ces salauds en enfer! Rien d'autre!" cria-t-elle à nouveau.
Elle ne le savait pas, mais alors qu'elle disait cela, des larmes coulaient sur ses joues.

Boyahwahtoyehe apparu à ses côtés.
«Tu as bien fait, mon amie," dit-il. «Nous sommes tous morts de toute façon, autant essayer de sauver les quelques-uns qui ont une chance de survivre à l'hiver."
"Peut-être qu'ils pourraient atteindre Gond," dit-elle la voix tremblante. "La ville leur donnerait asile pour l'hiver comme leur Dette envers nous le demande. Ou ils les enverraient au Rocher par Train Eolien, ou à un endroit où il y a suffisamment de nourriture… Ils seraient..."
L'ancien Chef de Paix leva la main.
"Stop. Nos lois nous ont permit de survivre aux pʉetʉyai contre toute attente pendant près de six siècles. Ne les met pas en doute maintenant. Allez. Il est temps pour moi de mourir dignement et pour toi d'essayer de vivre."

Kanaretah savait qu'il avait raison, mais elle détestait cela, elle détestait la Loi et son Devoir. Non, elle détestait les Morlocks, ces bêtes misérables qui avaient transformé les plaines en une zone de guerre infernale où les parents devaient abandonner leurs enfants et se précipiter vers une mort certaine. Boyahwahtoyehe leva sa lance au-dessus de sa tête en hurlant. Derrière lui, de nombreuses voix lui firent écho. Les anciens de la tribu s'étaient rassemblé autour de leur chef, prêts à se battre.
«Allez, mon vieil ami. Rendons le Grand Esprit fier," dit Kanaretah.
La horde se rapprochait. Ils entendirent la montée des vents, le grondement du morlock sombre et les vents mourir. Le temps était compté. Kanaretah lança un dernier sourire à son ami et demanda à Neraquassi de se diriger vers les traînards. Elle ne se retourna pas.

Les anciens de la tribu chargèrent comme un seul homme. Leur cri de guerre était si puissant que, pendant quelques secondes, il couvrit le bruit de milliers de Morlocks piétinant le sol. Chacun d'entre eux tua un morlock avec sa première frappe. Mais ce n'était seulement que quoi, peut-être vingt ennemis morts sur plus d'un millier? Ce n'était pas suffisant... Et puis la horde passa à l'attaque.

Les morlocks étaient tous différents. Selon les légendes, c'étaient en fait des humains corrompus par Tanasi-pʉetʉyai, le roi fantôme. Pour la plupart, ils avaient gardé une forme humanoïde, mais leur taille variait considérablement. Certains faisaient trois, voire quatre mètres de haut. Certains étaient des créatures chétives de moins d'un mètre. Certains étaient forts, certains étaient rapide, certains tout cela à la fois. Certains avaient des griffes qui pouvaient déchirer les armures, d'autres des cornes qui pouvaient percer l'acier. Les plus dangereux avaient une fourrure qui se transformait en lames comme les Chats-Rasoirs, d'autres en armure comme les morduans. Il n'y avait pas de règles, sauf une. Ils étaient tous très difficiles à tuer. Les morlocks pouvaient survivre à la plupart des blessures comme si elles n'étaient que des égratignures et même les guérir en quelques minutes. La seule façon de les tuer à coup sûr était de leur porter une frappe mortelle, détruisant soit leur cerveau, soit leur cœur, ou bien d'infliger assez de dégâts pour qu'ils meurent avant d'avoir eu le temps de commencer à guérir. Mais parfois, ils avaient plus d'un cœur ou plus d'un cerveau ou n'avait pas besoin de l'un ou l'autre ni même de sang pour survivre. Chaque morlock était un problème différent et vicieux, un problème mortel.

Vingt guerriers Nʉmʉ, même des vétérans tels que ceux qui avait chargé la horde, n'avaient absolument aucune chance. Vingt morlocks auraient suffit pour les anéantir, après un long combat, peut-être. Devant un millier, ils ne pouvaient qu'espérer les ralentir et cet espoir était mince au mieux. Alors, ils n'essayèrent même pas de tuer les monstres après leur charge initiale. Ils cherchèrent juste à les neutraliser suffisamment longtemps en blessant leurs jambes ou en les aveuglant en les frappant aux yeux. Leur seul espoir était que les morlocks blessés se retournaient parfois les uns contre les autres mais même cela ne les retarderait pas assez longtemps. Même si par chance une bagarre éclatait entre une centaine de morlocks, la horde continuerait tout de même à aller de l'avant.

Boyahwahtoyehe avait planté sa lance en plein milieu du visage d'une bête à l'apparence particulièrement repoussante, recouverte de plaques chitineuses sur tout le corps. Il cracha.
"T'aurais dû porter un casque!" dit-il avec défi.
Il récupéra sa lance en s'aidant de l'élan de son cheval et décrit un arc. A moitié à dessein, à moitié par pur hasard, parce que les morlocks étaient entassés les uns contre les autres, il effleura la tête de plusieurs d'entre eux, coupant quelques yeux et quelques nez, faisant assez de dégâts pour les faire tomber dans une frénésie meurtrière et les monter les uns contre les autres. L'un des monstres avait du sang qui lui dégoulinait dans les yeux et fut momentanément aveuglé. Quand un autre s'écrasa contre lui, il percuta le coupable. Il avait des crêtes osseuses barbelées sur la poitrine et attrapa son adversaire, le serrant dans une étreinte d'ours, l'écrasant. Quand la misérable créature devint flasque, le morlock barbelé lui mordit le cou et l'ouvrit. Rendus fous par l'odeur du sang, les autres morlocks autour d'eux leurs sautèrent dessus. Bientôt, la masse indistincte de créatures en train de se battre fût piétinée par la horde qui continuait à avancer.

Le cœur de Boyahwahtoyehe se serra. C'était sans espoir. Rien ne ralentirait assez les morlocks pour que la tribu s'en sorte. Des aboiements furieux autour de lui. Les molosses du clan, d'énormes chiens de chasse qui étaient soit semi-sauvages soit Doués un peu de la même manière que les chevaux, se lancèrent dans la masse d'assaillants. Ils tuèrent quelques monstres et combattirent bravement. Même dans leur esprit simple de chiens, ils étaient conscients qu'ils allaient mourir, mais ils se battaient tout de même pour protéger la tribu. Ils faisaient partie de celle-ci autant que n'importe quel humain ou cheval.
Ces chiens énormes et musculeux étaient féroces. Ils étaient utilisés pour chasser les bêtes les plus dangereuses des plaines. Ils étaient redoutables et courageux et plus qu'à la hauteur de la plupart des morlocks... Mais la bravoure ne gagnait pas un combat, surtout pas avec un tel déséquilibre de forces. Un par un, ils moururent, chacun d'entre eux emmenant un ennemi dans la mort avec lui. Pourtant, ce n'était pas assez.

Boyahwahtoyehe perdit sa lance. Elle avait été arrachée de ses mains lorsqu'il l'avait coincé dans la cage thoracique d'un morlock. Il attrapa deux flèches de son carquois et les planta dans le visage d'une petite teigne difforme qui lui tenait le pied avec des bras plus long que ses jambes, essayant de le jeter à bas de son cheval. Un autre petit morlock sauta sur la croupe de sa monture, saisit sa veste de cuir et réussit finalement à le jeter à terre. Il atterrit lourdement sur le dos, momentanément abasourdi. Il eu juste le temps d'atteindre son couteau quand une chose avec une mâchoire aussi épaisse que sa tête sauta sur lui. Elle ouvrit une gueule incroyablement large, révélant trois rangées de dents. Boyahwahtoyehe n'était pas le père de Bowahquasuh pour rien. D'une main il saisit la mâchoire inférieure de la bête et la tira vers lui. La surface de la peau du vieil homme brillait, elle était aussi dure que l'acier et les dents ne parvinrent pas à la percer. La bête essaya de se libérer mais Boyahwahtoyehe la tenait fermement et lui plongea son couteau dans le palais, puis dans le cerveau. Le cadavre tomba sur lui, complètement flasque.
"Ha!" cria Boyahwahtoyehe frénétiquement. "Pas de dîner pour toi ce soir!"
Il ne sut jamais ce qui le tua. Un énorme morlock de plus de trois mètres de haut lui marcha sur la tête, la pulvérisant sous ses étranges sabots. Même la Peau d'Acier ne pouvait vous protéger de six cents kilos  vous tombant sur le visage.

Un par un, les anciens Nʉmʉ moururent. Ils se battirent avec courage et acharnement et leurs chevaux ainsi que leurs chiens étaient tout aussi courageux, mais ils moururent malgré tout. En dépit de leur situation désastreuse, ils tuèrent un nombre incroyable de morlocks, près d'une centaine lorsque le dernier Nʉmʉ tomba. Si un barde avait été là; il aurait écrit des chansons sur cette résistance désespérée, mais il n'y avait personne. Ils étaient seuls, un petit groupe d'humains perdu dans l'immensité des plaines de Cassira.

Implacablement, la horde avança.

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