Carnets de Seattle: Patchwork d'impressions et d'humeurs de deux Français expatriés aux Etats-Unis. Depuis mars 2011, ces carnets sont aussi le journal de notre combat contre la leucémie.

dimanche 23 janvier 2011

Anecdotes parisiennes: le départ

Nous sommes repartis de France le 1er Janvier au matin, avec un avion décollant à 10 heures de Charles de Gaulle.

Avec les nouvelles mesures de sécurité, cela veut dire qu'il faut arriver vers 7h du matin à l'aéroport, et donc partir vers 6h30 du centre de Paris. La leçon de l'arrivée est apprise, on ne va pas se faire suer à prendre le RER; ce coup-ci on prend le taxi.

Je vous recarde le contexte.

Nous avons réveillonné le soir précédent chez des amis, fini la soirée vers 3h du mat', nous nous sommes couchés vers 4h du matin et avons dormi environ 2h. Enfin pour ma part, je n'ai pas dormi du tout, je suis excité comme une puce. Bref, quand le taxi arrive, nous sommes tout sauf frais.

Nous ne sommes pas les seuls, apparemment: il y a énormément de monde dans les rues, des gens hélant des taxis pour rentrer chez eux, des jeunes, des moins jeunes, des gens crevés, des gens bourrés, des gens qui comme nous vont à l'aéroport... Je n'ai jamais vu autant de taxis dans Paris et la compétition est rude: les gars se tirent la bourre pour décrocher les courses.

Notre taxi remonte le boulevard de Sébastopol et s'arrête à un feu. Autour de nous, il y a au bas mot une dizaine de taxis.

Notre attention est attirée par un grand gaillard, un bon mètre 90, complètement bourré. Le gars est en plein milieu du boulevard, planté devant un taxi, en train de hurler des imprécations plus ou moins cohérentes comme quoi les taxis ne s'arrêtent jamais pour le prendre, c'est un scandale, mais qu'est ce qu'il faut faire pour qu'un taxi s'arrête, c'est dingue, bande d'enculés.

Je comprend un peu son énervement, c'est vrai que les taxis parisiens ont la tendance désagréable de filtrer leurs clients de façon un peu arbitraire. Ce qui n'empêche que je suis à peu près certain que se planter devant un taxi en l'insultant avec un gramme dans chaque bras n'est pas la meilleure manière de s'y prendre.

Le feu passe au vert mais le gars est encore au milieu de la route, en train de monter en pression. Aucun taxi ne démarre. Notre conducteur s'excuse platement et nous demande de patienter.

Tout à coup, le bonhomme donne un grand coup sur le capot du taxi en face de lui et fait mine d'aller ouvrir la portière. Pas besoin: le chauffeur sort en braillant, on le comprend un peu. Le gars bourré fait alors mine de l'attraper.

Très mauvaise idée.

Déjà, le conducteur pris à parti ne mange pas de ce pain là, lui colle une grosse tarte dans sa tronche et enchaine avec un bon coup de pied dans le tas. Mauvaise pioche.

Deuxièmement, tous les taxis aux alentours jaillissent comme un seul homme de leurs véhicules, encerclent le gars qui se débat, et commencent à lui pourrir la tronche.
Quelques secondes plus tard, le soulard est assis par terre, entouré par une dizaine de chauffeurs passablement énervés. Bon réflexe, plutôt que de régler cela sur place, le chauffeur pris à parti demande à l'assistance d'appeler les flics. Il se trouve qu'un passant est un flic en civil, manifestement légèrement agacé de devoir s'y coller alors qu'il rentre chez lui, qui prend en charge la situation de mauvaise grâce.

Notre chauffeur réintègre son véhicule, s'excuse à nouveau: "Entre taxis, on est solidaire, désolé pour le retard".

Pas de problème, moi je trouve ça plutôt respectable ce genre de solidarité, et même si le compteur à continué de tourner pendant toute l'altercation, j'ai du mal à lui en vouloir.

De toute façon, avec ma paranoïa habituelle, on a quand même une demi-heure d'avance sur l'horaire prévu. Comme quoi, ça sert! ;)

lundi 17 janvier 2011

Anecdotes parisiennes: l'arrivée

Deux choix pour rejoindre Paris quand on atterrit à Charles de Gaulle: taxi ou RER.

Comme nous n'étions pas assez fatigué, nous avons logiquement opté... pour le RER. On s'est dit qu'avec 50 kilos de bagages (ceci n'est pas une métaphore), ça serait plaisant, et puis ça a un petit coté roots/retour au sources/on est chez nous on est pas des touristes, même pas mal.

Dans le RER, Celia commence à déballer son appareil photo (un Canon X11 à 500$, pas une daube), histoire de prendre des photos. Quand tu as habité dans le 18ème pendant six ans, tu acquiers des réflexes: je lui demande de le ranger, comme on dit: "Toto, we are not in Kansas anymore...".

Bien m'en prend car une bande de trois types, entre 16 et 20 ans, roumains probablement, débarque et commence à interviewer tout le monde. Le principe est vieux comme le monde: un gus vous parle et vous demande de signer je ne sais quelle pétition pour une affaire caritative, un deuxième surveille les alentours, le troisième vous fait les poches.

Je suis rodé et équipé en conséquence: rien ne dépasse, je n'ai rien de suffisamment facile à piquer pour être intéressant. Je les éconduit poliment et voilà, affaire classée. Par contre, je suis tellement fatigué que j'ai du mal à suivre et j'en perds un des yeux.

L'interview se termine, je ne signerais bien et de toute façon on sait très bien que c'est un prétexte, le leader fais donc mine de s'en aller, quand l'un des larrons tape sur l'épaule de Celia et lui tend son portable. Je veux dire: lui rend son portable.

"Trop pourri, j'en veux pas."

On est tellement estomaqués que l'on ne trouve rien d'autre à dire que "Merci".

samedi 15 janvier 2011

Bonne année 2011

Ah ça fait du bien un peu de vacances. Mine de rien, un blog, c'est un investissement de temps conséquent et faire une petite pause de temps en temps, ça évite de saturer.

L'année dernière, j'avais écrit un post de bonne année un peu enervé, disant qu'en gros cela ne servait pas à grand chose de se souhaiter une bonne année, encore fallait-il se bouger les fesses pour que ça arrive. J'étais un peu agacé par les jérémiades que l'on peut lire sur facebook, twitter et sur les blogs en général, je crois.

J'avais cependant un peu tempéré mon propos: il arrive de se faire marquer par la vie d'une façon que l'on ne maitrise pas: deuils, maladie... Des circonstance où même avec la meilleure attitude du monde, il n'est pas toujours facile de garder le cap.

Je ne savais pas à l'époque qu'ironiquement, c'était à notre tour d'être marqué et d'en chier un peu.

Bref j'avoue que j'étais bien content que l'année se termine et de tourner symboliquement la page. Si d'habitude les vœux de bonne année m'agacent et me paraissent creux et vides de sens, cette année cela m'a fait du bien. Oui, souhaitons que l'année soit bonne et qu'on en chie un peu moins, ça ne mange pas de pain. Ce qui n'empêche qu'il y a un temps pour tout et que quels que soient les épreuves, il faut aussi savoir s'en remettre et ne pas se complaire dans sa peine.

Alors voilà: merci d'être passé, 2010, on ne te regrettera pas. C'est l'heure de se remettre en selle et de relever la tête maintenant. Et si 2011 est dans la même veine (ce qui est malheureusement relativement probable), j'espère, non je sais, que nous sommes mieux équipés pour gérer maintenant. Nous avons appris de nos erreurs, nous sommes plus soudés en tant que famille aussi.

2011, on t'attend de pied ferme. Si tu nous emmerdes, tu va te prendre un bon coup de latte dans ta tronche, je te préviens.

Finissons sur une note positive: 2010 a aussi apporté énormément de bonnes choses, pèle-mêle et pour rester très léger, je pense par exemple à l'adoption de nos chats qui nous apportent une joie quotidienne (à part peut-être quand elles me réveillent en flatulant au dessus de mon nez, ;-) ), notre nouvel appartement, nos aventures diverses et variées... Je le disais, je crois aussi que malgré la distance, nous nous sommes rapprochés en tant que famille, et nous avons (re)découvert des amis formidables.

Finalement, il faut noter que professionnellement, 2010 a été un grand cru, sinon la meilleure de ma "carrière". Je n'ai jamais autant progressé, autant appris et eu d'aussi bon résultats que cette année, au point que j'en ai presque honte quand je repense à mes boulots précédents.

Allez, une dernière fois parce que cela ne fait pas de mal: bonne année à tous! Et que cela ne vous empêche pas de vous sortir les doigts du cul!


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