L'une d'entre elle m'est venue ex-nihilo, c'est une compréhension profonde sur mon fonctionnement interne et l'autre quelque chose que plusieurs personnes s'évertuent à m'expliquer depuis des lustres sans que j'arrive à vraiment le percuter réellement.
La première chose est assez personnelle, j'hésite même à en parler car cela ne regarde personne d'autre que moi, mais je pense que cela peut servir à des gens en souffrance, alors je me lance.
Tous les gens qui me connaissent vraiment bien (donc maintenant, vous) savent que j'ai un certain problème avec les substances psychotropes. Je vais toujours dans l'excès et j'ai de 2002 à 2004 vécu deux années effroyables à fumer joint sur joint (de hashish) dès que j'étais sorti du boulot, le boulot étant le seul endroit ou j'étais "sobre". Un instinct de préservation primaire, je me rendais bien compte que l'essentiel c'était quand même de gagner de quoi croûter. Malgré cela, je pense que mes abus m'ont quand même amené sérieusement près de me faire virer, parce que bon, même si vous n'êtes pas éclaté au boulot, à un moment, la fatigue d'un mode de vie vraiment pas sain s'accumule et se ressent sur le travail que vous produisez.
Bref, à l'époque mes proches voyaient cela comme l'expression d'un mal être, une fuite en avant, une manière d'éviter la réalité. Soyons clair, il y avait un peu de cela: je n'étais pas préparé à me confronter au monde du travail, fondamentalement je ne suis pas vraiment branché pour être heureux dans un travail de bureau (même si j'assure aux employeurs potentiels qui me lisent que quand je m’attelle à un boulot je bosse dur et je suis en général bon dans ce que je fais, de toute façon c'est simple je ne fais que ce qui me plait, donc si je travaille pour vous c'est que je suis motivé, sinon je n'arrive pas à me forcer, et c'est un mécanisme inconscient, je suis branché comme ça, c'est tout... mais je digresse).
J'ai réalisé ce matin en méditant qu'en fait, depuis longtemps, je cherche à voir au delà de la réalité. J'ai compris depuis longtemps que la réalité que nous expérimentons est subjective et sujette au filtre de notre mental. Si vous ne comprenez pas le concept, buvez 3 bières, vous verrez que le monde change, CQFD. Et donc depuis longtemps, j'essaie d'explorer ce qu'il y a au delà, je me rappelle d'ailleurs d'expériences vraiment géniales de trip en ayant fumé des pets où j'étais juste étendu dans mon lit a écouter de la musique et à l'expérimenter d'une manière complètement différente que quand j'étais sobre, avec en particulier des expériences de synesthésies (voir des sons par exemple). Attention, je ne fais pas l'apologie de la fumette, je suis assez bien placé pour vous dire que cela devient assez vite un piège et une véritable prison, un enfer personnel (et un enfer pour vos proches). Mais il y a des expériences à faire, cela aussi est vrai. D'ailleurs, petite note, je me suis tiré de cela tout seul comme un grand en me remettant aux arts martiaux, qui sont un peu incompatibles avec ce style de vie. J'ai eu un choix à faire, et j'ai choisi les arts martiaux. Au passage, je remercie mes tontons (E. et T.) qui m'on vraiment aidé à faire le point à un moment critique.
Bref, tout cela pour dire que je ne cherchais pas tant à fuir la réalité qu'à voir plus loin. Je ne savais pas à l'époque qu'il y avait pleins de techniques comme la méditation permettant d'avoir ce genre d'expériences, de façon saine et surtout autonome. En fait, pour moi le travail de méditation que je fais maintenant est la suite des expériences de fumette, et je suis désolé si c'est dur à comprendre ou à admettre, mais c'est vrai. D'où aussi les confrontations parfois dures avec mon entourage qui faisaient un peu fausse route en me disant que j'allais mal: oui, certes j'allais mal, mais surtout parce que je cherchais quelque chose de la mauvaise manière et que je n'aboutissais nulle part (au passage, un jeune qui se drogue, c'est rarement simplement pour le fun de la substance, il y a quasiment toujours une raison sous-jacente à trouver si vous voulez l'aider et puis au bout d'un moment il y a le problème de la dépendance, qui vous paralyse même si vous détestez votre addiction).
Voilà pour la première prise de conscience, honnêtement je ne m'attend pas à ce que vous compreniez, et je ne vous prend pas pour des débiles, c'est juste que c'est très particulier comme vécu et que c'est un sujet où les émotions obscurcissent assez fortement... la réalité.
La deuxième réalisation que j'ai eu ce matin est très différente. J'oscille en permanence entre une timidité maladive et le besoin maladif de m'exprimer (cf ce blog) et de transmettre ce que je découvre. Remarquez que je n'ai mis sur ce blog des photos de moi à visage découvert que très récemment, par exemple.
Ce qui est assez bizarre, d'ailleurs, c'est que je me "pense" comme étant timide, que j'ai l'impression d'avoir peur de parler en public et d'être terrorisé par cela, mais j'ai eu quelques expériences récentes où pris par surprise, je parle sans problème devant une large assistance sans aucune peur. Je suspecte assez fortement que j'ai changé depuis trois ans et que certaines données que j'ai sur mon caractère ne sont plus d'actualité. Je dis par exemple parfois que si j'étais face à Obama, je pourrais lui dire d'aller se faire cuire un oeuf sans être impressionné le moins du monde, et je suspecte fortement que c'est vrai. Après tout il fait caca comme tout le monde (désolé maman). En touchant le fond, j'ai réalisé qu'on était tous égaux, si l'on veut, même si c'est un peu plus compliqué que cela.
Donc j'ai percuté ce soir que si je voulais me "réaliser", il fallait que je passe par le fait de parler en public. Mon prof me le répète depuis des années, Celia m'exhorte depuis des années à parler aux "ignite", ma prof de tambour chamanique me l'a dit il y a quelques mois ("Trouve ta voix, tout le reste suivra", et en anglais pas de méprise possible sur Voie/Voix). Mais c'est en lisant quelqu'un qui a un parcours similaire au mien qui était d'une timidité maladive et qui a du combattre cette peur et parler en public pour devenir ce qu'il devait être que j'ai finalement vraiment compris que je ne pouvais pas éviter cela beaucoup plus longtemps. Si je ne suis pas la voie que les esprits ont décidés pour moi, je vais vers une vie de malheur... C'est un peu con. Autant se bouger un peu les fesses.
Bon, je comprend vite, mais il faut m'expliquer longtemps.
Voilà donc si certains d'entre vous cherchent quelqu'un pour parler de la maladie, de la douleur, du rapport à la mort ou de trucs connexes, vous savez ou me joindre, faut que je me botte le cul un peu et que je me lance quelque part (ce qui n'empêche que je vais chercher de mon coté).
Et vous, qu'est ce que vous devez faire dans la vie que vous ne faites pas, par peur?
Loïc, 1/ J'ai tout compris du début à la fin ;-) 2/ Cet article est celui que je "te voyais un jour écrire" depuis le début de ta maladie. 3/ Je pense que là, c'est peut-être toi qui ne vas pas me comprendre ^^ 4/ C'est bon de te voir sur la voie, ta voie. 5/ Je suis très heureuse pour toi (pour des tas de raisons que je ne peux exprimer ici). 6/ Pour répondre à ta dernière question, je réalise en ce moment ce que j'ai toujours voulu faire et qui me faisait peur : créer mon entreprise, mon concept, me lancer (enfin et vraiment), me donner à fond en associant mes objectifs de vie à mes passions et mes compétences. J'y crois parce que tout mon être vibre quand j'exerce mon métier, que je m'occupe des autres. Je me sens dans mon axe. Les sensations ressenties sont énormes et les situations que je vis depuis n'ont jamais été aussi évidentes et nourrissantes pour mon âme (punaise, que c'est bon et jouissif, même si c'est dur et que j'en bave) !! La réalisation de soi est un cadeau que l'on peut tous s'offrir à un moment de sa vie, mais je pense que, pour ça, il faut enlever ses lunettes noires, affronter ses peurs, avoir confiance (en soi et en la vie), avoir suffisamment de recul et de conscience sur ce qui nous entoure, percevoir chaque signe que la vie nous fait, les considérer et "surfer sur la vague". Vaste programme, mon ami ! ^^
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour cet article et pour ta générosité! Je me considère moi-même comme assez timide. Cependant, lorsqu'il s'agit de prendre des décisions pour ma vie, en général, même si elles sont assez risquées, je le fais. Par contre, un truc très con qui me file des palpitations c'est... commenter un blog :) J'ai très souvent envie de laisser un petit mot sous tes articles qui me parlent en général beaucoup, et malgré le coup de pouce "Un petit mot fait toujours plaisir!", j'écris même parfois le commentaire... puis je ne parviens pas à cliquer sur publier. Voilà, c'est très con mais bon, je me suis dit qu'après un article pareil, je pouvais bien surmonter cette peur un peu infondée :) Bonne continuation à toi!
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