Juste pour donner quelques news, l'arrivée à Paris s'est faite sans trop de mal grâce notamment à l'aide de mes parents et de mes frères d'armes, qui ont assuré comme des bêtes. En parlant de bêtes, les minettes s'adaptent. Lhassa est souvent assise face à la porte, comme si elle attendait Celia. Luna a vraiment souffert du stress et se remet doucement. Quelque part, cela nous a rapproché, elle ne me quitte pas d'une semelle et dors avec sa tête dans ma main, c'est assez cool. La reprise de contact avec la France, bon, ben c'est compliqué, je vous raconterais plus tard.
Les 10 livres qui m'ont marqué donc.
En quatrième position, Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand
Que dire, que dire, que dire, face à un tel monument? J'ai d'ailleurs l'impression que c'est un monument qui n'est pas aussi connu et apprécié qu'il le mérite, mais bon. Pour moi, et c'est un avis purement subjectif, c'est juste le meilleur texte que je connaisse à tous les niveaux, que cela soit sur le plan de l'intrigue, de ses personnages, ou tout simplement et principalement de la qualité de l'écriture.
Je ne sais pas pour vous, mais en lisant Cyrano, j'ai ce sentiment que c'est le texte le mieux écrit de la littérature, point à la ligne. J'avoue ne pas connaître Shakespeare très bien, surtout je ne l'ai jamais lu dans le texte (une erreur que je vais réparer un jour ou l'autre puisque j'ai l'intégrale de son œuvre), mais c'est à peu près le seul écrivain que je voie qui puisse arriver à la cheville d'Edmond Rostand. J'avoue aussi ne rien connaître d'autre de Rostand que Cyrano (il a écrit d'autres pièces pourtant) alors que Shakespeare est connu pour de multiples œuvres, mais bon ce n'est pas une compétition, nous parlons de Cyrano là et c'est un texte exceptionnel.
Je crois que ce qui me troue (désolé pour la crudité, mais c'est vraiment comme cela que je le ressens, je ne suis pas juste impressionné, je suis juste complètement abasourdi), ce qui me troue donc à chaque fois que je lis Cyrano, c'est à quel point ce texte est "effortless", mes excuses pour l’anglicisme. C'est à dire que l'auteur arrive à ce tour de force d'écrire une pièce de la taille d'un roman entièrement en vers. Mais non seulement on a l'impression qu'il arrive à ce tour de force absolument sans effort, mais en plus cela se fait sans effort de la part du lecteur, et ça, c'est vraiment fort.
Parfois, lire du théâtre en vers, c'est difficile, on voit les ficelles, cela ne coule pas de manière fluide... En lisant Cyrano, en revanche, on oublie parfois que l'on lit des vers, et cela n'est pas fait au prix de la qualité du texte, bien au contraire. Pour moi c'est fascinant. C'est comme ces rares comédies musicales où l'on ne se dit jamais que le chant est bizarre, même quand le personnage parle de sa liste de courses.
Mais ce qui fait ressortir Cyrano par rapport à tous les autres livres, c'est quand Edmond Rostand parle d'amour. Les poèmes de Cyrano à Roxane sont juste magnifiques, je me rappelle en temps qu'ado essayant comme tous les ados écorchés d'écrire des déclarations d'amour et de me sentir tellement nul à coté de Cyrano... Comment trouver des métaphores plus belles que celles de ce livre? C'est juste impossible et quand on passe après, on a vraiment ce sentiment d'être d'une nullité crasse tellement la barre est placée haut.
Ah, mince, voilà ce que j'ai craignais est arrivé, j'ai écrit un post entier sur Cyrano.. Bon tant pis, ce post sera plus long que la moyenne, d'autant que je dois ajouter que même si Depardieu me déplaît profondément, il fait un Cyrano absolument magnifique, et le film de Rapppeneau est vraiment proche de l'original (d'ailleurs la proximité de son nom avec Ragueneau, pâtissier des poètes, m'a toujours beaucoup fait rire). Aussi, j'ai eu l'occasion de faire regarder ce film en anglais à un ami turc (Hi, Emre), et il ne perd rien de sa force même si la qualité du texte est perdue.
Bon, ben voilà, faut que je me bouge alors je vais m'arrêter là, mais bon, c'est vraiment mon livre préféré entre tous, je pouvais pas vraiment faire autrement. Si vous n'avez jamais lu de théâtre, ou de théâtre en vers, je vous encourage vraiment à essayer, vous ne serez pas déçus.
A
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