Carnets de Seattle: Patchwork d'impressions et d'humeurs de deux Français expatriés aux Etats-Unis. Depuis mars 2011, ces carnets sont aussi le journal de notre combat contre la leucémie.

vendredi 13 février 2015

Des distances trop grandes

Je vous disais dans un post-précédent que je m'étais plutôt bien acclimaté à mon retour en France, et c'est vrai.

Ceci étant dit, cela ne veut pas dire que les US, et en particulier Seattle, ne me manquent pas, bien au contraire. Vous savez que j'adore cette ville et que je connais certains quartiers comme le doigt de ma main pour les avoir arpentés à pied en long, en large et en travers pendant plus de cinq ans.

Dans l'absolu, en ne prenant en compte que l'aspect "géographique", je préfère bien évidemment 10* vivre à Seattle qu'à Paris, malgré les attraits manifestes de Paris. Bon ce n'est pas encore la saison, mais aller me balader le long du canal, les fairs, les parcs... Cela me manque. Sans compter tous mes petits magasins de quartier, on prend souvent les US pour un pays où le supermarché est roi, et dans une large mesure c'est vrai, sauf dans une ville très urbaine comme Seattle. C'est amusant d'ailleurs, en France je connais tous mes voisins en quelques mois, mais j'ai beaucoup plus de mal avec les commerces (quoi que, d'ailleurs), alors qu'à Seattle je n'ai jamais connu un seul voisin, mais je connaissais bien les gens des commerces environnants.

Mais le plus dur, c'est vraiment de se dire qu'on ne peut techniquement pas aller à un endroit que l'on connait comme sa poche. Il y a u truc dans l'esprit humain qui ne permet pas de comprendre des distances aussi grandes que celles impliquées ici. Par exemple pendant tout l'été 2012, j'ai été m’entraîner,  tous les après-midis, au même endroit dans le même parc... Je connais jusqu'aux écureuils qui habitent là... Et je ne peux plus y aller. Il y a un truc qui ne connecte pas bien dans le cerveau à ce niveau. À la limite, on comprend le fait de ne plus voir les gens, on est habitué dans le monde d'aujourd'hui, à se parler via téléphone ou Skype... Mais le rapport aux lieux, c'est différent, en tout cas pour moi. Je crois qu'en fait, en temps qu'être humains nous ne sommes pas complètement faits pour comprendre des distances si grandes... Historiquement nous ne vivons en dehors de notre village/région de naissance régulièrement que depuis quoi, 50 ans?

Du coup cela donne une sensation assez bizarre... C'est indéfinissable en fait, ce moment où l'on pense à un endroit très connu et où cet endroit pourrait aussi bien être sur Mars. C'est vrai qu'il y a des soirs où j'ai un coup de mou, où je me demande un peu ce que je fais ici, dans un endroit que je ne comprends pas complètement, loin d'un autre endroit que je ne comprends pas complètement, mais où je me suis senti plus chez moi que nulle part ailleurs. Ce n'est probablement pas arrangé par le fait que je continue à suivre les news de Seattle, ce qui ne m'aide pas à couper le cordon... Mais en même temps, mes amis vivent là-bas, je ne vais pas tout à coup tout jeter à la poubelle.

Finalement je crois que le plus pénible c'est ce manque de liberté. Légalement, je n'ai plus (enfin je n'aurais bientôt plus) le droit de résider plus de 3 mois sur le sol US. Je suis foutu dehors d'une ville que je considère comme chez moi. Cela fait très bizarre. Cela fait envisager les notions de nationalité et de pays sous un angle nouveau.

Encore une fois, ce ne sont que des impressions passagères hein... J'ai plein de très bonnes raisons d'être heureux d'être ici. Mais je m'y attendais: un expat reste pour toujours un peu déraciné.

Petite note de fin de post, j'ai bientôt fini de publier ma nouvelle sur http://www.besiegedcities.com/. Plus que deux chapitres! Si vous parlez anglais et que vous êtes intéressé par la science fiction ou la fantasy, votre avis m'intéresse

mardi 10 février 2015

La fin d'un cycle

Aujourd'hui, je vais écrire un post un peu particulier.

Par la force des choses, je parle beaucoup de ma vie sur ce blog. Malgré cela, je n'aime pas trop rentrer dans les détails de ma vie privée.. Néanmoins, je me sens obligé de le faire aujourd'hui car sans cela le blog va devenir un peu incompréhensible.

Vous avez peut-être trouvé bizarre que je rentre seul en France. C'est normal: il se trouve que Celia et moi avons pris la décision de divorcer. D'où mon retour anticipé.

Je ne souhaite pas spécialement m'étendre, et d'ailleurs je vais fermer les commentaires et vous demander exceptionnellement de ne pas m'en parler. Je l'écris ici uniquement pour que l'on comprenne où est passé le deuxième personnage de l'histoire qu'est ce blog.

Je vais juste rajouter deux petites choses car je souhaite en profiter pour un peu transmettre ce que sont mes valeurs de vie.

Ce divorce n'est pas à mon initiative. Pourtant je comprend tout à fait ce que ressens Celia et j'ai totalement accepté sa décision. D'ailleurs je ne la remercierai jamais assez de la douceur et du tact qu'elle a eu pour m'y amener.  Pour moi, aimer quelqu'un c'est avant tout vouloir que l'être aimé soit heureux. Si cela signifie s'éloigner et lui rendre sa "liberté" (qu'elle n'a jamais perdue, d'ailleurs, c'est stupide cette image de possession dans l'amour, Barjavel dans un de ses romans mettait dans la bouche de ses personnages "Je suis à toi", c'est bien plus beau et correct), et bien soit. Nous avons eu une vie difficile, vécu des années épouvantables et nous avons beaucoup changé, trop de bagage, de souffrance: c'est la vie.

Paradoxalement cette histoire se termine dans l'amour et le respect mutuel et nous communiquons avec il me semble beaucoup d'affection. Nous avons vécu une histoire extraordinaire dont ce blog est le témoin, et je me dis que j'ai eu la chance d'avoir connu cela dans ma vie. Je sais maintenant que c'est possible, l'amour avec un grand A... Et j'ai hâte d'écrire une nouvelle histoire qui, soutenue par cette belle leçon de vie qu'a été ce voyage, s'élève encore plus haut.

Voilà. Je vais bien, je suis heureux, j'évolue, je continue de m'émerveiller. Celia de même.

Un nouveau cycle commence.



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